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Des messages de dissuasion ou de provocation?

Des messages de dissuasion ou de provocation?
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Le démenti  déclaré par le Hezbollah sur sa responsabilité dans l’envoi d’un nouveau drone au-dessus de la Palestine occupée, a augmenté la confusion, après l’annonce de l’ennemi avoir abattu, jeudi, un avion de reconnaissance au large de «Haïfa».

En dépit de l’insistance de «Tel-Aviv» sur l’accusation de l’Iran et du Hezbollah d’être derrière l’opération, les réactions  ont mis l’accent  sur le caractère dangereux de l’affaire et la nécessité de la riposte dans le timing et le lieu adéquats.

De surcroit, une autre énigme plane sur l’incident. Selon l’ennemi, le premier ministre israélienDes messages de dissuasion ou de provocation?
survolait, à bord d’hélicoptère, la zone où a été abattu le drone, ce qui l’a contraint à un atterrissage forcé.

En attendant que la partie responsable de l’opération  la revendique, ou qu’«Israël» avance les preuves relatives à la partie concernée, l’opération ne peut être dissociée des développements régionaux en cours, notamment en Syrie, surtout que l’entité sioniste avait réitéré ses menaces, à partir de son évaluation  de la situation en Syrie et de ses craintes des dangers en provenance  du front du nord.

Dissuasion à l’identité inconnue

De retour à l’incident, on peut déduire, que la partie derrière l’opération du drone a voulu exposer sa force devant les Israéliens pour leur signifier le péril découlant de toute offensive militaire contre les composantes du front du nord, allant du Liban sud et jusqu’à Téhéran.

L’ennemi, provoqué par l’opération, n’a eu aucune réaction claire, dans un contexte de spéculations contradictoires sur sa riposte: observera-t-il le mutisme tout en examinant les faits avant de déplacer sa pièce sur l’échiquier, dans un jeu compliqué avec ses adversaires, ou son interprétation des faits le poussera à commettre une de ses erreurs fatales, en ouvrant des fronts sans qu’il ne soit prêt à y faire face?

Cependant, si nous supposons que la partie ayant envoyé le drone a voulu dissuader «Israël», pourquoi l’aurait-t-elle fait en ce moment?

La réponse à cette question est simple. L’adversaire du nord aurait détecté des indices sur la possibilité d’une opération militaire israélienne contre la Syrie, avec ou sans alibis, était-ce par les déclarations successives sur la question des armes chimiques ou par le discours renouvelé sur les entrepôts de roquettes du Hezbollah ou ceux de l’armée syrienne qui les procure au parti.

Les indices précités émanent de plusieurs faits, dont:

-La conviction d’«Israël», de l’occident et des pays impliqués dans la guerre contre la Syrie, selon laquelle,  il est désormais difficile de parler de chute du régime syrien, puisque les développements des dernières semaines ont prouvé que le régime est parvenu à contrôler les axes de Damas, les routes menant de la capitale à la côte et aux frontières libanaises. Et sur ce, le potentiel des rebelles est affaibli et leur moral est au plus bas.

-La Turquie est devant l’impasse, précédant la phase de la participation directe à la guerre, ce qui pourrait provoquer une bataille de grande envergure, impliquant l’Iran. Dans le même cadre, s’inscrit la préoccupation de la Jordanie de l’implication directe dans la bataille contre le régime et l’incapacité du front libanais à fournir le soutien efficace et fructueux aux opposants d’Assad.Des messages de dissuasion ou de provocation?

-Le recours au réchauffement de la scène irakienne, notamment des régions limitrophes de la Syrie, dans le but de créer un climat de pression sur fond de conflit confessionnel et sectaire. Une bataille ayant plusieurs revers et dont la fin est encore inconnue.

-Des analyses inexactes effectuées par l’ennemi, selon lesquelles, la situation en Syrie est tellement compliquée que le commandement syrien ne serait pas en mesure de riposter à aucune attaque, au moment où l’Iran ne serait pas prêt à participer à une guerre qui entrainerait  une intervention américaine et occidentale. Toujours selon les analyses de «Tel-Aviv», le Hezbollah serait dans une situation délicate ne lui permettant pas d’agir.

Tous les indices précités montrent la possibilité du recours de l’ennemi à une démarche militaire, dans un timing et lieu erronés, ce qui a nécessité des messages d’avertissement, lancés en premier lieu par le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah,  qui avait affirmé que le parti riposterait immédiatement à toute agression contre le Liban et en second lieu, par la Syrie, l’Iran et même le Hezbollah, ayant informé les adversaires que toute réédition d’une attaque israélienne contre la Syrie, entrainera une riposte inéluctable.  S’ajoutent à ces avertissements, les déclarations  faites récemment par des leaders iraniens, dont entre autre les mises en gardes directes adressées à «Israël» et confirmant que la Syrie ne sera pas abandonnée.

Dissuasion ou provocation?

Sur un autre plan, l’objectif de l’accusation lancée par «Israël» contre le Hezbollah d’être derrière l’opération du drone de «Haïfa», serait de faire assumer au parti la responsabilité de toute éventuelle réaction israélienne.
Sachant que si le Hezbollah était vraiment responsable de l’opération, il aurait affirmé à l’ennemi que la soi-disant implication du parti dans le conflit syrien, n’affecterait point sa disposition à le confronter et que quels que seraient les complications et les défis, il considère que sa mission essentielle consiste à lutter contre «Israël». Dans ce contexte, le Hezbollah se serait adressé  à «Israël», tout comme aux parties de la scène interne.

À noter, que si le Hezbollah était derrière l’opération comme l’affirment les Israéliens, il aurait agi avec un grand professionnalisme, tout en étant conscient du revers provocateur de sa démarche. Par conséquent, il serait prêt à affronter toute riposte de l’ennemi, abstraction faite des défis internes ou relatifs à la crise syrienne.

Rappelons à ce propos que le chef d’état-major de l’armée d’occupation israélienne, Benny Gantz, avait indiqué lors d’un discours devant le congrès annuel de l’Institut des recherches nationales, de l’université de «Tel-Aviv», que l’Iran et le Hezbollah sont impliqués  jusqu’au cou, voire plus, dans la tentative  de protection de leur axe et du régime du président syrien Bachar Assad ou dans les préparatifs  au jours suivant.

«Chaque jour de calme pourrait se transformer en jour de bataille de grande envergure. Nous devons nous préparer aux batailles relativement rapides», a ajouté Gantz, notant que la force du Hezbollah, lequel détient un potentiel stratégique,  s’était accrue.

Il a enfin fait état de l’éventualité de l’isolement  du parti dans l’arène, à la suite notamment de la défaillance  du tandem Iran-Syrie.

Le chef de la brigade des recherches au sein des Renseignements militaires israéliens,  a pour sa part indiqué devant le congrès du centre des recherches de la «sécurité nationale», que le Hezbollah vit dans la tension, craignant qu’une partie, même interne, n’exploite la situation actuelle du régime syrien pour l’attaquer. Il a révélé que les plates-formes des missiles «SA-17», que le ministre de la Guerre  avait dernièrement reconnu avoir visé en Syrie, en Janvier dernier, étaient destinées au Hezbollah.

Et si c’était l’Iran qui avait envoyé le drone?

Dans ce cas, on pourrait dire que Téhéran adresse, pour la première fois, une mise en garde directe à l’ennemi contre toute aventure en Syrie, surtout que «l’obsession iranienne» s’était amplifiée dans les milieux israéliens.
D’ailleurs, les récentes déclarations du président du centre des recherches de la sécurité nationale, le général Amos Yadline, furent remarquables. Il avait noté que les Iraniens dépasseront la ligne rouge évoquée par Netanyahu dans son discours aux Nations-Unies.

Selon les propos du général Yadline, «Israël» serait en mesure d’agresser l’Iran en solo et d’en assumer les conséquences.

Les préparatifs au dernier round de guerre

Il est aussi connu que toutes les parties concernées par le front israélien  du nord, en «Israël» au Liban et ailleurs, avaient élevé le niveau de l’alerte relative à la possibilité d’une confrontation ouverte,similaire  à celle de 2006, en précisant qu’elle serait encore plus violente et à dimension plus stratégique. Il se peut, en outre, que la crise syrienne ait exacerbé ces avertissements, après qu’«Israël»  a agi avec une certaine «confiance excessive en soi», en attaquant des cibles militaires en Syrie et en prenant des dispositions militaires notamment au Golan occupé, sous prétexte de faire face au chaos en cours dans la partie syrienne, au moment où l’ennemi s’active sans précédent dans la surveillance  quotidienne  du territoire libanais, dans le but de collecter les renseignements nécessaires à la prochaine  bataille.

Des démarches entreprises d’autre part par le Hezbollah, dont les unités militaires terrestres, aériennes et maritimes, observent un état  d’alerte sans précédent!

Source: Al-Akhbar, traduit par: moqawama.org

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