Cheikh Hammoud inscrit à la liste des assassinats d’Al-Qaïda!
L’organisation Al-Qaïda a entamé une nouvelle phase de son activité au Liban en adoptant une méthode plus violente et sanguinaire à travers le recours aux assassinats. Alors que les cibles sont les dignitaires religieux sunnites au Liban, lesquels s’opposent au programme politique des Salafistes. A la tête de la liste de mort, figure le nom de cheikh Maher Hammoud.
Durant la première partie du mois dernier, une délégation de l’organisation internationale d’Al-Qaïda est arrivée à Beyrouth, en provenance de la Turquie. Cette délégation a rencontré un groupe de cheikhs salafistes, ainsi que des personnalités politiques soutenant les activités armées à partir du territoire libanais en vue de faire chuter le régime syrien.
Selon les informations provenant des camps palestiniens et de l’entourage des personnes concernées, la délégation a regroupé quatre principaux responsables d’Al-Qaïda, dont, Aabed Masri, Mosaab Omari et Jihad Meghames.
Alors que le troisième membre de la délégation est encore inconnu, on estime qu’il est d’origine koweitienne. Toujours selon les informations, celui qui a supervisé l’envoi de la délégation était le responsable d’Al-Qaïda, Ihsan el-Moghali, surnommé Abou Hafs.
Durant ses entretiens au Liban, la délégation s’est concentrée sur trois points essentiels comme étant les demandes de l’organisation au Liban, ces demandes qui reflètent sa vision concernant la relation entre la scène libanaise et syrienne.
Le point le plus dangereux consiste à examiner les milieux des dignitaires religieux sunnites au Liban, ainsi que leurs appartenances politiques et religieuses, notamment de ceux qui entreprennent des relations politiques avec le Hezbollah, la Syrie et l’Iran et comment ils sont repartis sur les différentes sectes sunnites.
Les membres de la délégation ont considéré que le fait d’examiner minutieusement les appartenances des cheikhs sunnites au Liban, notamment des figures éminentes, est important, vu leurs rôles entravant l’action du courant salafiste et son projet relatif au « redressement de la communauté sunnite ».
Ils ont estimé que les dangers que subissent les salafistes « Jihadistes » de la Syrie et par la suite le projet salafiste au Liban, proviennent des dignitaires sunnites qui s’opposent au projet, le considérant non conforme à la religion.
La visite de la délégation est survenue quelques jours avant l’assassinat de l’uléma Mohammad Saïd el-Bouti, par le front Al-Nosra. Cet Uléma considéré comme l’un des plus importants dignitaires musulmans en Syrie, et des plus opposés à la pensée salafiste.
Cette simultanéité entre les deux faits, reflète une orientation d’Al-Qaïda, pour exécuter une série d’assassinats contre d’importants cheikhs sunnites au Liban, lesquels contestent ses points de vue politiques et religieux.
Une orientation apparue clairement dans les questions posées autour des personnalités religieuses et politiques sunnites, dont notamment l’imam de la mosquée Al-Qods à Saïda, cheikh Maher Hammoud.
On rapporte que la délégation a évoqué la nécessité de liquider Maher Hammoud, par crainte de la position unanime de la communauté sunnite, pour qu’il soit une leçon à ses homologues et pour éliminer toute possibilité d’infiltration de l’axe Iran-Syrie-Hezbollah, sur la scène sunnite.
Le second point posé par la délégation, est relatif à la clarification de la vision d’Al-Qaïda sur le rôle de la scène libanaise en cette période, dans le cadre du projet salafiste général. L’essence de cette vision étant que le front Al-Nosra, lequel constitue la structure de base d’Al-Qaïda au Levant, projette étendre ses activités pour qu’ils englobent le Liban dans la prochaine période. Cependant, Al-Nosra accorde la priorité, à l’heure actuelle, à la mobilisation de ses membres en Syrie pour réaliser son objectif essentiel, à savoir, renverser Bachar Assad.
Pourtant sa complète préoccupation sur la scène syrienne n’empêcherait pas Al-Qaïda, d’activer sa communication avec les leaders salafistes au Liban, via des cadres adhérant au front Al-Nosra et de construire des relations solides, comprenant la coopération, l’appui financier et militaire dans le but de contrer l’extension du chiisme, et le pouvoir du Hezbollah et de l’Iran au Liban, dans le but d’éviter ce qui a eu lieu en Irak et en Syrie, au niveau de l’extension du pouvoir des Chiites.
La délégation a informé ceux qui l’ont rencontré de ce qui suit :
-Activer la mouvance salafiste «jihadiste» au Liban, par l’unification des rangs des leaders salafistes. Cesser les différends personnels entre ces dirigeants et isoler les dignitaires opposants par la force, y compris l’assassinat des cheikhs sunnites alliés au Hezbollah.
-Assurer des camps d’entrainement aux jeunes salafistes afin de les intégrer au front Al-Nosra et leur fournir les armes nécessaires au rôle joué par le Liban dans le cadre du projet « jihadiste » global.
-Fonder des groupuscules à Akkar et à Tripoli
-Durant les entretiens de la délégation précitée avec les responsables des groupuscules fondamentalistes dans les camps palestiniens, les membres de la délégation ont demandé l’enrôlement de groupes de jeunes palestiniens venus de la Syrie, notamment ceux qui se trouvent au Liban sud.
-Le troisième point souligné par la délégation était la nécessité des opérations de soutien au «jihad» du front Al-Nosra, à partir du Liban et ce par un système comprenant le trafic des équipements, des fonds et le passage des combattants via les frontières et par l’extension de l’interdiction de l’acheminement de produits vitaux au régime syrien à partir du Liban. Les personnes réunies ont discuté des moyens de torpiller la ligne maritime de transport du mazout de la station Zahrani vers le port de Tartous.
Le quatrième point était la nécessité de s’engager dans l’exécution de toutes les missions conformément à une fatwa, comme illustration de la méthode de travail salafiste jihadiste.
Source : Al Akhbar, traduit par : moqawama.org