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Que restera-t-il de la résolution 1701 en cas de déstabilisation du Liban?

Que restera-t-il de la résolution 1701 en cas de déstabilisation du Liban?
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Chaque fois que le conflit en Syrie se complique et que les développements dramatiques s’y accélèrent, les craintes augmentent sur la scène libanaise, dans un contexte de clivage politique, confessionnel et sectaire interne ayant atteint un niveau sans précèdent, annonçant une nouvelle crise, à l’issue notamment du dernier «décret» émis par l’ambassadrice des Etats-Unis, stipulant la tenue des législatives à la date prévue, selon la loi de 1960.

Un fait accroit la pression du nouvel «ordre» américain. «Ces derniers et après deux ans, ont découvert que le gouvernement de Najib Mikati renferme deux ministres du Hezbollah», comme a rapporté le quotidien Assafir depuis quelques jours, citant des responsables politiques libanais.

Cette escalade dans les positions américaines a suscité des discussions sérieuses au sein des forces du 8 Mars pour les sonder, à partir d’une question fondamentale : Les Américains ont-ils décidé de torpiller la stabilité du Liban? Et quel intérêt en tireraient-ils?

Plusieurs interprétations sont possibles dans ce contexte :

1- Les Américains et leurs alliés ont intérêt à entrainer le Hezbollah dans une discorde interne et dans des confrontations confessionnelles, lesquelles consommeront le potentiel humain et logistique de la résistance et décomposeront son milieu social qui lui assure un environnement propice.Et si le Hezbollah empêcherait la tenue des législatives selon la loi électorale de 1960, serait-il tombé dans le piège tendu par les Américains?

2- Les Américains et leurs alliés ont intérêt à cerner et menacer le Hezbollah en vue de l’assujettir et de modifier son rôle et sa position envers la crise syrienne, conformément au désir de Washington et de ses alliés régionaux.

3- Les positions américaines ne dépassent pas les limites de l’intimidation et du chantage contre le gouvernement, dans une tentative claire de l’engager, même par la force, dans le front de guerre contre la Syrie, sans prendre en compte les répercussions dangereuses sur le Liban.

4-Torpiller la stabilité signifie, saper les règles du jeu au Liban et déstabiliser les équilibres internes, même radicalement, non uniquement au niveau sécuritaire, mais aussi au niveau politique, de la structure de l’Etat voire de celle du système libanais.

5-Torpiller la stabilité du Liban, signifie que ce fait se répercutera sur les opposants et ennemis des Etats-Unis au Liban, mais aussi sur les intérêts américains  et sur ceux qui se considèrent comme leurs  alliés,  pour ne pas dire leurs subalternes.

6-Torpiller la stabilité signifie, avorter la résolution 1701, ce qui imposerait de nouvelles réalités dans les régions du déploiement de la Finul au sud du Litani, sachant que les Etats-Unis comprennent parfaitement le danger qui découle d’un Liban privé d’Exécutif. Ils savent que cette résolution et ses articles sont axés autour de la présence d’un gouvernement au Liban. Ils connaissent parfaitement le danger de l’instabilité dans ce pays et ce que signifient le chaos et le blocage de la mission de la Finul près des frontières du Liban sud. Par conséquent, nul ne peut imaginer la tournure que prendrait la situation au sud, à la suite de la stabilité observée depuis le  14 aout 2006.

7-Les pressions américaines,  étaient-elles sérieuses ou pas, nécessitent la présence de parties internes qui y répondent. Cela ne signifie pas que ces pressions pourraient aboutir à entrainer une partie libanaise, en l’occurrence le Hezbollah, dans le bourbier du conflit interne. En fait, traduire ces pressions sur le terrain, serait une erreur fatale qui pourrait donner à la partie visée l’opportunité d’en profiter. Cette partie  pourrait mettre en oeuvre des scenarios préétablis,  instaurer une nouvelle réalité sur le terrain  et l’arroseur sera alors arrosé.

8-Si la stabilité du Liban a pris fin, nul ne peut garantir que le feu sera limité sur la scène libanaise et qu’il ne dépassera les frontières du sud ou du nord. En outre, personne ne peut estimer quelles seront les parties régionales impliquées dans l’explosion de la scène libanaise,  ni l’ampleur des résultats qui en découleront,  ni qui endossera ce développement sur le plan local, régional et international.

9-Les tentatives américaines de renverser le gouvernement, visent à semer la dissension entre la majorité et les centristes, et de présenter ces derniers  comme étant à l’origine de son renversement.

Mais en dépit de ses problèmes, le gouvernement demeure, par rapport à ses composantes, un besoin et une nécessité, malgré le manque de cohérence qui le marque. Les forces de la majorité s’y attachent par défaut d’un  meilleur substitut. Bref, le changement du gouvernement n’est point posé. Il est maintenu grâce à la confiance du Parlement,  par besoin de stabilité et par  refus de céder la place à Saad Hariri.

Quant au président de la République, désirant un nouveau gouvernement, il ne peut se dissocier du besoin de maintenir le gouvernement en place, durant cette période. Dans le même contexte, Walid Joumblat confirme la nécessité de préserver ce qu’il appelle «la large coalition» formant le gouvernement.

Pour sa part, le Premier ministre répète devant ses visiteurs que «depuis le premier instant de la mise en place de ce gouvernement, certains misent sur sa démission et son échec». Il ajoute : «Le travail du gouvernement n’est guère à la hauteur de mes aspirations, mais je suis toujours convaincu que ma présence à la tête du cabinet est bénéfique pour le pays, protège la stabilité des Libanais, y compris ma communauté. Pour ces raisons, je poursuis ma mission, tout en étant conscient de l’ampleur de mes responsabilités, des défis, des pertes et des turbulences internes et externes. Et comme le gouvernement était parvenu à aplanir  les obstacles, depuis sa formation,  il le fera maintenant».

Lorsque les visiteurs du Premier ministre l’interrogent sur les rumeurs concernant sa démission il répond : «Démission? Pour quelle raison? Je ne suis guère attaché à mon poste, mais je n’ai jamais failli à  mes responsabilités, notamment durant les moments délicats. Je crois que ma présence est nécessaire. Qu’une nouvelle loi électorale soit convenue et puis on verra».

Source : Assafir, traduit par : moqawama.org

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