Adnane Mansour… vainqueur
Ce n’est guère par hasard que l’Algérie et l’Irak furent les seuls pays arabes à avoir contesté la proposition relative à l’armement de l’opposition syrienne. Ce refus n’émanait pas uniquement de la politique suivie par les deux pays ou de leurs relations avec l’axe de la Résistance. Mais il est évident que ce sont les seuls pays arabes possédant une abondance en matière de pétrole et de gaz, qui leur permet de ne pas se plier à la volonté des monarchies du pétrole du Golfe.
Ce n’est pas aussi par pur hasard, qu’une large formation des forces politiques libanaises, ait attaqué le ministre des Affaires Etrangères, Adnane Mansour, en raison de sa position à l’égard des évènements en cours en Syrie. Ces forces financées par l’argent politique en provenance des pétromonarchies du Golfe, qui affichent, à l’heure actuelle, leur désir d’exacerber le conflit en Syrie.
Avec toute l’insolence de l’arrogant, ces monarchies ont récemment menacé le Liban, son économie et sa sécurité, s’il ne s’engageait dans la politique de distanciation. Elles ont lié entre cette politique et ce qu’elles ont appelé «les positions prises par certaines forces libanaises».
Le volet économique de cette menace est bien compris. Elles laissent entendre qu’elles expulseront les Libanais résidant et travaillant sur leurs territoires, si des partis libanais affichent des positions contraires à leurs politiques en Syrie ou appuient les revendications de la majorité du peuple Bahreïni. Mais ce qui semble vague, ce sont les menaces concernant la sécurité.
Ces monarchies nous promettent-elles l’avènement de leurs «djihadistes» et «Frères», venant des quatre coins du monde pour combattre en faveur de la liberté du «Front Al-Nosra»? Ou envisagent-elles d’ouvrir à Beyrouth une branche pour l’armement, désormais non déguisé en Syrie?
Dieu seul sait la teneur des pourparlers entre Hamad Ben Jassem et John Kerry. Bref, il est indéniable qu’Adnane Mansour s’est engagé au Caire, à la politique de distanciation. Le ministre libanais a annoncé une position morale, appelant à la solution pacifique en Syrie et à restituer à Damas son siège dans la Ligue arabe, en vue de lui ouvrir une brèche pour le dialogue, au Caire.
Les régimes des pays du Golfe, engagés dans l’agenda de John Kerry, visant à augmenter la destruction et l’effusion de sang en Syrie, ont été lésés par la position de Mansour.
Ils observent que la distanciation signifie le mutisme face aux armes acheminées pour détruire un pays arabe.
À l’ombre de la bonne gouvernance de Hamad Ben Jassem et de Saoud el-Faysal, toute position juste est dorénavant honteuse aux yeux de la classe politique libanaise, et nécessite un rejet de la part du Premier ministre Najib Mikati.
Adnane Mansour est coupable pour avoir exhorté à la paix dans une période de recours à la guerre menée aux dépens du sang, des propriétés et de la patrie des Syriens. Son crime est de refuser d’obéir aux maitres des monarchies du pétrole, maudit.
Source : Al-Akhbar, traduit par : moqawama.org