Wadi-Khaled où Al-Qaïda s’allie aux Forces Libanaises et au Kataeb
A Wadi-Khaled se rencontrent les antagonismes idéologiques, sous le slogan «Renverser Bachar Assad». Là, «le Front Al-Nosra» collabore avec des partis libanais (chrétiens), des composantes du 14 Mars. En plus de «l’Organisation Al-Ansar», la branche militaire du courant du Futur, Al-Nosra est en contact avec les Forces Libanaises, qui exécutent apparemment, la célèbre recommandation de leur leader : «que les Frères Musulmans gouvernent». Il parait, en outre, que le parti Kataeb s’est impliqué dans le soutien de l’opposition syrienne.
A Wadi-Khaled, se manifestent ce qu’on appelle «les extensions du front Al-Nosra au sein du 14 Mars». Sous la rubrique «renverser Assad et même via une coalition diabolique», Bekfaya et Meerab, tissent, chacun de sa part, des liens avec des extrémistes takfiristes, au moment où les chrétiens de la Syrie, de l’Irak et de l’Egypte crient fort, en protestation contre des agissements qui menacent leur existence.
Qu’est ce qui se passe à Wadi-Khaled?
L’histoire débute dans la prison de Roumieh, lequel s’est transformé en lieu de production de nouvelles formules de groupes extrémistes «takfiristes». Ce centre pénitentiaire n’est plus une prison, puisque la mauvaise gestion l’a transformé en «forum d’échange» entre les figures des takfiristes, et un lieu pour la formation de nouveaux groupuscules «djihadistes».
Le plus récent rendez-vous, s’est déroulé entre Bilal A.J.H, originaire du village Rajem Issa, qui purgeait sa peine pour crime d’appartenance à «Fateh el-Islam», et le libyen adhérant aux Frères Musulmans, connu sous le nom de «el-Bachti». A la sortie de Bilal de la prison, il a formé le premier groupuscule affilié aux Frères Musulmans à Wadi-Khaled, conformément à son accord avec son partenaire de prison. Ce fut le premier groupuscule formé selon le modèle libyen.
Ce groupe communique avec l’organisation Al-Qaïda, via le réseau satellitaire El-Thuraya. Le nombre de ses membres a atteint environ 30 personnes, déployées dans les villages Rajem Issa, Rajem Hussein, et Rajem Khalaf. Ce groupe est actif, depuis sa formation, dans les entrainements et les combats notamment à Tel-Kalakh et Kosseir de Syrie. Ses activités entre le Liban et Rif-Homs sont coordonnées par Khaled A.J, ex-combattant à Baba Amr, lequel entretient des relations avec le colonel à la retraite, Aamid Hammoud, qui préside le groupe Al-Ansar, et avec le salafiste Omar. M., connu sous le nom «Omar Aajjaj».
La mission de Khaled consiste à envoyer des combattants aux villages de Kosseir et de Tel-Kalakh, en vue d’y mener des opérations militaires, avant de retourner à Wadi-Khaled.
Un autre groupe dirigé par un député libanais opère dans la même région. Il a été récemment commandé par Moustapha A.H., originaire du village Kneisseh. Moustapha possède la nationalité libanaise, alors que son frère syrien, est le maire du village, Bouit. La mission de ce dernier consistait à faciliter le passage des soldats et officiers syriens déserteurs, vers Wadi- Khaled. Les autorités syriennes l’avaient dernièrement arrêté, après avoir découvert ses activités. L’enquête a montré que le groupe avec lequel il collabore à Wadi- Khaled, et commandé par son frère Moustapha, exerçait le trafic d’armes vers le village Bouit et puis vers les villes syriennes.
Moustapha, et les salafistes Sleiman M.A, résidant à Rama et le cheikh salafiste M.M.D, résidant au village Awwada, sont les dirigeants du groupe relevant du député libanais précité. Le frère du dernier, R.D, assure la communication du groupe avec le député, lors de réunions hebdomadaires durant lesquelles il transmet les instructions et assure les armes et le financement.
Le troisième groupe armé actif à Wadi-Khaled, est une branche de l’organisation Al-Ansar, qui se présente comme étant le bras militaire du courant du Futur, commandé par l’ex- colonel Hammoud. Ce groupe est dirigé par Ahmad A.D.S, du village Hneider, assisté par Haytham R.S, du village Rajem Hussein. Le groupe s’occupe essentiellement de l’entrainement des combattants. Il se trouve dans un camp d’entrainement, dans la localité Wadi Serhan, située entre le village libanais Rajem Khalaf et le village syrien Bouit.
Le colonel syrien déserteur, Abdallah el-Khatbi, avait longtemps supervisé cette formation, avant qu’il ne se rende, pour des raisons de sécurité à Tripoli, où il habite dans un appartement loué par le colonel Hammoud. El-Khatbi avait à plusieurs reprises utilisé la voiture d’un député libanais, pour raison de camouflage, dans ses déplacements entre Tripoli et Wadi-Khaled.
Dans ce même groupe, le cheikh salafiste Imad. J, assure l’hébergement des déserteurs de l’armée syrienne. Il avait loué une petite maison pour y loger environ 25 rebelles, au village Hicheh. Cette maison s’est plus tard transformée au siège officiel de l’Armée Syrienne Libre.
Les Forces Libanaises et les Kataeb s’y trouvent aussi
Mahmoud N est le commandant d’un groupe relevant des Forces Libanaises à Wadi-Khaled. Ce groupe s’active dans un contexte de montée en puissance de la vague salafiste, dans le but de soutenir l’opposition syrienne et de renverser Bachar Assad.
Le groupe des FL renferme 40 éléments et possède un bureau dans la demeure de Mahmoud N, dans la localité Moussalabieh. Ce dernier est connu par son ancienne relation avec l’ambassade des Etats-Unis. Il communique constamment avec le responsable militaire de Meerab.
Un autre groupe actif dans la région, est affilié au parti Kataeb. Il participe à l’appui de l’opposition syrienne. Il est dirigé par Mohammad .Y, responsable du parti dans la région et proche du député Sami Gemayel. Il est assisté par son frère Ahmad. Le nombre des membres du parti Kataeb à Wadi-Khaled atteint les 80 personnes.
La mission des membres des FL et du Kataeb consiste à surveiller les frontières, à collecter les informations sur les mouvements de l’armée syrienne, à faciliter les activités de l’ASL et au trafic des armes de Becharré vers Wadi-Khaled.
IL convient de noter que les passages frontaliers utilisés dans le trafic des armes dans la région sont : Le passage el-Nousoub, de Jabal Akroum vers Bouit et le passage Chibeh, du village Hicheh vers Homs.
La principale opération de passage des extrémistes fuyant tel-Kalakh a eu lieu le 11-11-2012, lorsque un célèbre commandant d’un groupuscule de Tal-Kalakh, Omar Akkari, le blessé Hassan Kh, (Abou Obeida) et l’officier connu sous le nom de «Sameh», furent transportés via les frontières vers Wadi-Khaled.
Source : Al-Akhbar, traduit par : moqawama.org