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Où en est le «Futur» des menaces contre l’armée?

Où en est le «Futur» des menaces contre l’armée?
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Les incidents de sécurité ambulants sur la scène libanaise n’épargnent aucune région du territoire. Un fait qui augmente l’inquiétude des citoyens, des complots ourdis par les chambres noires et les tribunes qui exacerbent les tensions confessionnelles hideuses.

Le danger menace Tripoli voire le Liban nord, ainsi que Saïda, scène de «parades permanentes», et Beyrouth où a subitement émergé le spectre des déflagrations nocturnes de dynamite, des grenades et des bombes assourdissantes, sans oublier les menaces cernant la ligne frontalière du nord et de l’est.

Mais le plus dangereux de tout ce qui précède, réside dans les campagnes menées contre l’armée libanaise par certains religieux ou politiciens. En effet, des informations font état de distribution de tracts dans une région libanaise, appelant les militaires, d’une communauté libanaise déterminée, à quitter l’armée!

«La situation est extrêmement dangereuse, et pourrait dégénérer en chaos sans garde-fous», affirme un responsable militaire haut placé. «Pas de solutions par des tranquillisants, mais la solution radicale est en premier lieu d’ordre politique, ni sécuritaire, ni militaire».

Le président de la Chambre, Nabih Berri, a tiré la sonnette d’alarme, exprimant son ennui face à une situation désormais intolérable. Le Premier ministre, Najib Mikati, affirme devant ses visiteurs que «plonger le Liban dans la discorde est refusé». Le député Walid Joumblat, qui ne dissimule guère sa crainte de la recrudescence des tensions, estime que  la gravité de la situation impose le maintien de la stabilité et d’éviter toute impasse, dont le prix sera payé par tous, sans exception.

M. Joumblat refuse «tout mouvement, quel qu’en soit l’auteur, portant atteinte à la stabilité». Il se dit étonné du spectacle observé à Saïda, arrivant à la prison de Roumieh. Il propose une issue de deux points, qui pourraient désamorcer l’explosion :
«Pourquoi les auteurs présumés de l’incident de Taamir Ein-Heloue, qui a coûté la vie à deux partisans de cheikh Ahmad el-Assir, ne seraient-ils pas remis aux autorités compétentes, au lieu qu’ils ne se déplacent à leur guise et qu’ils ne provoquent encore plus de tensions», propose-t-il en premier lieu.

Selon M. Joumblat, la responsabilité dans cette affaire incombe à «certaines forces», qu’il s’abstient de nommer. Il a appelé à régler l’affaire suivant l’exemple de celle de la mort du jeune homme Loutfi Zeineddine, tué sur le chemin de retour, après avoir participé à la cérémonie de commémoration de l’assassinat du premier ministre Rafik Hariri, le 14 février 2009. Les services de sécurité avaient immédiatement réagi pour arrêter les auteurs du crime, qui furent poursuivis en justice et châtiés. «Pourquoi les forces de l’ordre n’agissent pas de tel dans la récente affaire?», s’est-il interrogé.

Le second point proposé par M. Joumblat concerne la nécessité de tourner la page de l’affaire des détenus «islamistes» de la prison de Roumieh. Cette affaire en suspens depuis des années. Selon lui, rien ne justifie le retard dans les procès surtout que les dossiers et la salle d’audience sont prêts. «Pourquoi alors ne pas statuer sur l’affaire en vue de soulager le pays et de prévenir plus de tensions?»

En outre, l’Etat a bien fait de décider, en fin de compte, de préserver son prestige et de changer «sa main  de soie» en «un bras de fer», pour confronter ceux qui ternissent son image, violent sa dignité et provoquent la dissension.

Cependant, cette nouvelle attitude affichée par l’Etat, le place, tout comme les forces politiques, face à  une série de questions :

- L’Etat a-t-il vraiment décidé de recouvrer son pouvoir et est-il habilité à réussir dans cette difficile mission?

- Qu’est ce qui avait empêché l’Etat d’agir fermement dans le passé? N’aurait-il pas pu épargner au pays les tentatives de certains extrémistes et fauteurs de troubles, menaçant son intégrité et sa paix civile?

- L’Etat est-il parvenu par les mesures prises par l’armée afin de contenir les mouvements et sit-in d’el-Assir à Saïda, à adresser son premier message, confirmant sa détermination à tuer la discorde dans l’œuf et sa capacité à protéger la sécurité des Libanais?

- Les dispositions de l’armée à Saïda,  coïncident–elles avec une décision prise par une partie inconnue visant à entrainer le pays dans la discorde?

- Quel mot de passe agencent-ils tous ces mouvements ambulants. Son origine est-elle locale, arabe, israélienne ou occidentale?

- Qu’est ce qui relie entre le bâtiment (D) de la prison de Roumieh, la mosquée bilal Ben Rabah à Saïda, et la visite de Daaï el-Islam el-Chahhal à Majdal Anjar, où un incident a eu lieu avec l’armée et qui fut suivi d’un sit-in à Tripoli. Quel rapport entre ce qui précède et le discours sectaire dans les prêches du vendredi contre «l’ennemi présumé»,  l’incident de la mosquée Mohammad el-Amine au Centre-ville de Beyrouth, le lancement d’une grenade rue Selim Salam et enfin, le sit-in en solidarité avec el-Assir à Akkar?  Et quels sont les renseignements à la disposition du commandant de la Gendarmerie, le général Joseph Doueihi, pour qu’il affirme que les mouvements des «islamistes» dans les différentes régions étaient orchestrés?

- Quelle est la signification du communiqué commun publié par les députés de Saïda, Fouad Siniora et Bahia Hariri, lesquels ont assuré une couverture à el-Assir? Et pourquoi Siniora a-t-il décidé, deux jours plus tard, d’attaquer ceux qui bloquent les routes et entravent les mouvements des habitants de Saïda, les accusant de vouloir saboter la ville?

- Qui a décidé de mener une guerre d’usure contre l’armée et de la menacer d’assassinat systématique, en mettant en doute ses qualités nationales, la présentant comme un «subalterne du Hezbollah» et de l’Iran, ou en évoquant des fatwas à son encontre, émises par el-Assir, Daaï el-Islam el-Chahhal ou par le député Khaled Daher et son confrère Mouin Merhebi?

- Que signifie un Etat dépourvu d’institution militaire? Cette institution dont les membres sont déployés jour et nuit sur le terrain depuis des années? De quel prestige jouira l’Etat sans son armée? Et quelle stratégie de défense sera mise en place, en l’absence de l’armée?

- L’Etat peut-il négliger les menaces directes contre la troupe et sa structure? Et le courant du Futur, reniera-t-il ses députés ayant attaqué l’armée, notamment le député Khaled Daher, qui a évoqué la possibilité de recourir «à nos fils dans l’armée et les Forces de Sécurité intérieure, pour qu’ils combattent à nos côtés contre le Hezbollah»?
Bref, que signifie le mutisme face à de tels propos?

Source : Assafir, traduit par : moqawama.org

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