Assad à ses visiteurs libanais: Nous répondrons à la fidélité, par la fidélité
Les visiteurs du président syrien Bachar Assad perçoivent, plus que jamais, la certitude de ce dernier quant à la défaite de «la guerre internationale», déchaînée contre la Syrie.
Il semble que la tranquillité affichée par le président syrien, ne résulte pas uniquement de «l’échec des tentatives de viser l’armée syrienne, ni simplement des réalisations de cette dernière sur le terrain ni non plus du soutien populaire illustré notamment par la mise en place de «l’armée nationale populaire», mais résulte aussi de l’accablement des parties adverses. Ces parties qui recourent à l’escalade médiatique, à la fabrication des victoires illusoires et à l’annonce de nouvelles dates pour la chute du régime syrien (la dernière, en juin prochain), au moment où la position américaine a reculé, les Arabes et les Turcs sont en pleine confusion et les groupes armés ont perdu l’initiative».
Les visiteurs d’Assad ont écouté les propos suivants : «La condition actuelle ne peut être comparée à celle du passé. Nous sommes convaincus que l’avenir est en notre faveur. Notre force, nous ne l’implorons de quiconque. La Syrie détient la volonté de la victoire sur le complot. Même si nous étions convaincus de notre victoire, et rassurés par nos réalisations politiques et militaires, ce fait ne signifie pas que la crise a pris fin. En effet, nous avons un long processus politique à suivre, tout comme une longue lutte contre les groupes terroristes et takfiris».
Le président Assad aborde les réformes en disant : «Des erreurs existent et doivent être rectifiées. Il y a des corrompus et des contrevenants, mais ceux-là ne sont pas une majorité. Par contre, il y a des Syriens honnêtes et compétents, qui forment la majorité du peuple syrien. Quelqu’un peut-il expliquer la consistance du corps diplomatique syrien dans les quatre coins du monde, durant deux ans, en dépit des tentations subies par les ambassadeurs, les consuls et les fonctionnaires? Des millions de dollars ont été offerts à ces derniers, mais ils les ont refusés. Ce fait confirme leur véritable appartenance nationale».
En réponse à une question sur la possibilité du compromis politique, le président syrien répond : «la partie adverse utilise le terme «compromis» pour sauver la face. Par rapport à la Syrie, le processus politique n’est pas assimilé au «compromis». Un dialogue doit avoir lieu et la Syrie tend la main à toutes les composantes syriennes soucieuses de la patrie, de son peuple, et de rétablir les éléments de force.»
Même si les autorités syriennes étaient préoccupées par la crise, la Palestine en est toujours la boussole. Le président syrien indique dans ce contexte : «La Palestine est notre cause principale et le sera toujours, même si les Arabes ou des Palestiniens y renonçaient. La position de la Syrie à cet égard est constante, conformément à ses principes, lesquels lui ont couté un prix fort. Cependant, la Syrie tient toujours à ses choix».
Selon les visiteurs du président Assad, le Liban est au cœur de l’agenda syrien. Ils constatent et rapportent que :
- La Syrie n’a jamais souhaité être lésée par ceux qui lui étaient alliés. L’ampleur de la douleur morale dont souffre la Syrie à cause de quelques positions libanaises, dépasse presque, l’ampleur de la nuisance provenant de la Turquie.
- La récente visite du patriarche maronite Béchara Boutros Raï en Syrie a été appréciée par le président Assad, surtout qu’elle a eu lieu durant une période des plus difficiles. De ce fait, cette initiative prise par «le patriarche courageux qui représente un facteur d’équilibre national au Liban», a été très estimée par les Syriens.
- La crise syrienne «a permis à l’Etat blessé, de bien distinguer entre l’ami et l’ennemi, au Liban ou ailleurs. La crise nous a révélé que ceux qui profitaient du soutien de la Syrie durant les dernières années, sont désormais les pires de ses ennemis. Par contre, nous avons constaté que des parties qui n’avaient pas bénéficié de la Syrie, dans le passé, ont prouvé leur attachement à ce pays et leurs soucis à l’égard du sang syrien».
- La Syrie apprécie énormément tous les Libanais qui lui ont exprimé leur solidarité durant la crise, et répondra à leur fidélité, par la fidelité.
- La Syrie n’a pas été surprise par les changements survenus dans les attitudes d’instances ou de personnalités libanaises. En outre, elle comprend parfaitement les conditions de ses alliés et amis au Liban.
«Les motifs de ceux qui ont préféré maintenir le silence, sont clairs pour nous. Nous ne voulons embarrasser aucune partie au Liban, par une position ou une action. Il suffit qu’elles soutiennent le Vrai, ni plus, ni moins».
Source : Assafir, traduit par : moqawama.org