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La Turquie doit mieux respecter la liberté de la presse et de l'expression et continuer de modifier sa législation en la matière pour renforcer sa démocratie, a estimé mardi à Ankara le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland.
«Selon les dernières statistiques, il existe actuellement 450 cas devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour des violations de la liberté de l'expression (en Turquie), c'est tout simplement trop», a déclaré M. Jagland lors d'un discours prononcé devant un parterre de procureurs et de magistrats turcs.
«La liberté de l'expression est le pilier de la démocratie», a-t-il insisté avant d'appeler le gouvernement turc à continuer les réformes législatives pour «se conformer aux normes européennes de démocratie».
«La nécessité d'agir est évidente», a poursuivi M. Jagland, se prononçant notamment pour «un changement de fond en comble de la législation antiterroriste» en vigueur en Turquie.
«Même si cela choque ou dérange, protéger la liberté de la presse et d'expression revient à protéger la démocratie», a ajouté le secrétaire général du Conseil de l'Europe.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan est sévèrement critiqué pour son bilan en matière de liberté de la presse.
Selon le dernier rapport publié par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) fin 2012, Ankara est le «premier geôlier mondial» des journalistes, avec 49 journalistes derrière les barreaux.
«Les autorités turques ont détenu des douzaines de journalistes et rédacteurs kurdes accusés de terrorisme, et d'autres pour des accusations de participation à des complots contre le gouvernement», relève l'ONG basée à New York.
De même, le nombre des juristes emprisonnés en Turquie approche désormais la cinquantaine, un bilan qui scandalise les barreaux et laisse les cabinets proches des milieux kurdes ou d'extrême gauche totalement exsangues.
Source: Divers, édité par: moqawama.org