UNESCO : «Israël» fait obstruction pour empêcher le vote d’une résolution anti-israélienne
La délégation palestinienne a échoué à faire adopter jeudi un nouveau projet de résolution anti-israélienne, visant à accuser l’entité israélienne de violer les droits des Palestiniens en Cisjordanie occupée dans les domaines de l’éducation et de la culture, lors de la 39ème Conférence générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
Au sein du comité de l'éducation de l'organisation onusienne, la délégation israélienne, soutenue par les Etats-Unis, a fait obstruction au vote pendant près de quatre heures, conduisant à l'échec de l'adoption du texte.
La mesure, qui s'attache à accuser «Israël» pour l'état de l'éducation en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et sur le plateau du Golan, devait être discutée dès 15h00 (heure locale) et approuvée en quelques minutes par consensus général et sans vote, comme cela a souvent été le cas dans à l'UNESCO depuis 2009.
Or, l’entité israélienne s'est efforcé de recourir à tous les articles du règlement de l'UNESCO permettant de faire gagner du temps, comme par exemple, la demande d'un un vote par appel nominal des 196 pays membres de l'organisation.
Les Palestiniens devraient tenter de faire adopter deux autres résolutions anti-israéliennes dans les prochains jours qui devraient être adoptées. Mais Israël a averti la communauté internationale quant aux prochaines tentatives de faire condamner «Israël».
«Les jours, où les résolutions anti-israéliennes pouvaient être adoptées en cinq minutes, sont révolus (…), a déclaré l'ambassadeur israélien à l'UNESCO, Carmel Shama-Hacohen.
Alors qu'il présidait la session, le président kényan a déclaré, dès son ouverture, que la résolution devait être approuvée sans débat ni vote. Bien qu'«Israël» et les Etats-Unis n'aient pas été autorisés à voter, puisqu'ils n'ont pas payé leurs cotisations à l'organisation depuis six ans, le règlement stipule qu'ils ont le droit de demander un report pour l'adoption d'une résolution jusqu'à la prochaine conférence générale, dans deux ans.
Le président de de la commission et d'autres représentants étaient certains que le vote aurait lieu à main levée, ce qui aurait représenté une victoire pour les Palestiniens. Mais «Israël» a demandé un vote par appel nominal, une demande qui nécessite le soutien d'un autre pays. Les Etats-Unis ont apporté leur soutien à la demande israélienne et le vote a commencé, durant plus d'une heure, les pays devant voter les uns après les autres.
Au terme de l'appel de chacun des pays, «Israël» s'est opposé à la demande palestinienne de ne pas vouloir procéder à des discussions, mais a immédiatement décidé d'approuver la résolution, en demandant un autre vote par appel nominal pour ne pas débattre de la résolution.
Le deuxième vote par appel nominal a duré plus d'une heure et les représentants des pays participant au débat ont commencé à montrer des signes d'inquiétude, alors qu'ils étaient censés terminer à 18h00, et que plusieurs d'entre eux étaient tenus par des obligations après la séance.
L'ambassadeur adjoint palestinien à l'UNESCO a également perdu son calme, appelant le président kényan, avec l'aide de ses compatriotes arabes, à stopper l'obstruction israélo-américaine.
«L'envoyé israélien essaie de prendre cette assemblée plénière en otage, ne le laissez pas s'en tirer», a-t-il exhorté.
Au final, la tenue du vote a duré jusqu'à 19h00, et a réservé plusieurs surprises comme l'abstention de la Chine concernant la demande d'ajournement d'«Israël», marquant pour la première fois, une faille dans le soutien automatique aux Palestiniens apporté par la superpuissance asiatique.
De son côté, le Mexique a, pour la première fois, voté en faveur d'«Israël», au lieu de s'abstenir. Cette décision pourrait être une conséquence de l'envoi de services de secours israéliens dans le pays, suite au tremblement de terre dévastateur qui a frappé le pays d'Amérique centrale en septembre dernier.
Ce nouvel épisode, révélateur des tensions au sein de l'organisation, est un premier test pour la nouvelle directrice-générale de l’UNESCO, la Française Audrey Azoulay, qui sera confirmée à son poste le 10 novembre prochain.
Source : agences et rédaction