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Lorsque l’opération «Ayoub» n’a pas provoqué la guerre

Lorsque l’opération «Ayoub» n’a pas provoqué la guerre
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Le 12 juillet 2006, le Hezbollah a capturé deux soldats israéliens, près des frontières libanaises avec la Palestine occupée. L’opération du Hezbollah a été suivie d’une guerre israélienne de 33 jours contre le Liban. Une guerre approuvée par la majorité des pays arabes et l’occident.
L’offensive avait pour objectif d’écraser le Hezbollah et d’établir une nouvelle équation au Liban, pavant la voie à l’émergence d’un nouveau Moyen Orient assujetti  aux Etats-Unis, à partir de la scène libanaise.

Le 7 octobre 2012, le Hezbollah a pénétré l’espace aérien israélien, arrivant au sud de la Palestine occupée, où se trouve une installation israélienne stratégique : «le réacteur nucléaire de Dimona».
La riposte d’« Israël » était éclatante et significative : les responsables ont avalé la langue et se sont retranchés dans le mutisme.

La comparaison entre les deux évènements précités ne nécessite pas beaucoup d’efforts.
L’envoi du drone «Ayoub» au-dessus d’«Israël», arrivant jusqu'à Dimona, et sa réussite à outrepasser le système d’interception israélien, comprenant les radars et les défenses aériennes, ainsi que le survol d’importantes installations militaires, égalise du point de vue israélien, la prise en otage près des frontières libanaises, d’un contingent israélien complet, y compris les officiers et les soldats. Le drone, en comparaison avec l’opération de 2006, n’a pas uniquement franchi la Ligne bleue, mais a atteint la ligne verte dans la Cisjordanie, voire dépassé la ligne rouge que représente le réacteur nucléaire de Dimona.

Que signifie cette approche?

Avec tout le respect pour ceux qui ont porté des jugements au passé et au présent, seul un niais en politique peut affirmer que l’opération de l’enlèvement des deux soldats israéliens en 2006, a alors abouti à la guerre contre le Liban. Cette même niaiserie de ceux qui croient que la tentative d’assassinat du prince héritier d’Autriche, avait provoqué la première guerre mondiale en 1914.

L’opération du drone «Ayoub» est une preuve supplémentaire, démontrant que la décision de la guerre de 2006 a été prise aux Etats-Unis et exécutée par l’outil israélien, pour des objectifs politiques au Liban et dans la région.

La question qui s’impose après le spectacle de «Ayoub» est la suivante : qu’est ce qui a poussé « Israël» cette fois à se retrancher dans le mutisme, en dépit de l’ampleur de l’opération «Ayoub» et de son grave impact sur la sécurité nationale israélienne?

Une question pertinente se pose dans ce contexte et suscite une série de remarques :
- L’opération «Ayoub» a confirmé que la retenue d’«Israël» et la cessation de ses choix hostiles à l’égard du Liban, découlent de l’équilibre de force établi entre les deux parties et imposé par les arsenaux et la capacité de la résistance à infliger des pertes sans précédent à l’ennemi, si ce dernier décide d’agresser le Liban. Un fait qui explique le renoncement d’«Israël» à la riposte militaire, se limitant aux menaces lancées par le ministre de la Défense, Ehud Barack, à l’issue de l’opération du drone. Alors que les calculs, non relatifs à l’équilibre de force militaire, demeurent des facteurs secondaires, insuffisants pour empêcher « Israël» de lancer des offensives contre le Liban.

- Le drone «Ayoub» a été un indice, révélant à «Israël» le niveau élevé atteint par la résistance en matière de capacités militaires, sécuritaires et technologiques. Des capacités qui l’empêchent de recourir à la force militaire contre le Liban. En effet, si «Ayoub» était dernièrement l’une des surprises préparées pour la prochaine guerre, les israéliens planchent sur les surprises encore non déclarées par le Hezbollah. Des surprises qui ne verront le jour que durant les affrontements militaires avec l’ennemi, en cas de la prise d’une décision de guerre par l’entité sioniste ou en cas d’agissements qui déclencheraient une guerre en fin de compte.

- L’environnement stratégique d’«Israël» passe dans une période de transition, caractérisée par l’incertitude sur plusieurs éventualités. De ce fait, tout affrontement limité, ou riposte de tout genre, pourrait aboutir à un large conflit militaire et contribuer à la mobilisation des peuples arabes, désormais non retenus par leurs dirigeants,  et par conséquent, rediriger la boussole de ces peuples vers «Israël», à l’ombre notamment des analyses affirmant que la prochaine confrontation avec le Hezbollah révèlera des exploits sans précédent, réalisés par le parti. Des exploits qui seront saisis par la rue arabe, laquelle réagira contre «Israël».

- Le Hezbollah n’a pas dépassé dans l’opération «Ayoub» les lignes directives de sa stratégie de défense en face de l’ennemi. L’envoi du drone au-dessus d’«Israël» est une réaction aux violations aériennes israéliennes récurrentes de l’espace aérien libanais. Ces violations devenues normales  pour certaines parties au Liban. Et si l’opération «Ayoub» avait suscité un tollé sur la scène libanaise, les interrogations devaient se poser sur le retard dans le lancement du drone et non sur l’opération en soi.


Source: Al Akhbar, traduit par: moqawama.org

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