L’importance du Congrès Constitutif
L’appel du secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah, pour la tenue d’un congrès constitutif, revêt une importance particulière, car c’est une première depuis la déclaration de L’Etat libanais en 1920. Ceux qui ont refusé l’idée du congrès constitutif, l’ont fait à partir de l’antagonisme politique futile, alors que ceux qui n’ont pas encore discuté de la proposition de sayed Nasrallah, n’ont pas réalisé l’ampleur de la profondeur de cette initiative ou sa valeur.
Les Libanais ont un besoin urgent de tenir un congrès constitutif. Un besoin qui ne signifie point que l’objectif serait d’annuler la Constitution de Taëf, le pacte de 1943, ou l’amendement d’articles de la Constitution, établis par pure décore.
Le congrès constitutif, dont la tenue est requise au Liban, est en premier lieu un appel d’ordre humain, pour préciser quel homme nous voulons au Liban et de quelle personnalité il est doté. Cet homme ne peut qu’être façonné par les valeurs spirituelles prêchées par les religions monothéistes musulmanes, chrétiennes et druzes, ou par les valeurs humaines cumulées tout au long de l’histoire. Ces valeurs pourraient figurer dans le préambule du congrès constitutif en faveur de l’homme au Liban, qui adopte ces valeurs nobles…
Au congrès constitutif, la seconde question posée, serait à quel Etat nous aspirons ? Le Hezbollah a fait un pas en avant, qui est passé inaperçu dans l’esprit des gens, en depit de sa gravité et de son importance : l’annonce du passage de la république islamique vers l’Etat libanais. Une décision qui n’est point élémentaire, et qui a sans doute nécessité une pensée et une philosophie profonde pour déclarer le passage de la république islamique vers l’Etat libanais.
Le fait que le Hezbollah prône désormais l’Etat libanais, représente une ouverture sur toutes les parties libanaises, pour discuter en profondeur, de la forme de l’Etat escompté. Si en premier lieu, la base des discussions serait humaine, religieuse et morale pour forger la personnalité de l’homme-citoyen, la conception de l’Etat devrait être débattue au second plan, puisque c’est l’Etat qui veille sur les affaires des citoyens. Voulons-nous l’Etat unifié, dans lequel prévaut la volonté de vivre ensemble entre la totalité du peuple libanais ? Ou un Etat de communautés religieuses, qui traite ses citoyens selon leur appartenance religieuse et non selon leurs compétences, leur pensée ou leurs potentiels.
D’après cette approche, seraient évoquées les idées de l’Etat unifié, de l’Etat fédéral et les craintes de certaines minorités…Toutes les notions doivent être franchement discutées, de manière à ce que toute partie exprime le fond de sa pensée, pour mener un dialogue sur le haut intérêt des Libanais, qui aboutirait à la forme de l’Etat auquel nous aspirons.
Puis doit être abordée la Constitution, en tant que décret d’application de l’Etat escompté, ainsi que la séparation des pouvoirs. Nul n’appelle à l’annulation de l’accord de Taëf consacré dans la Constitution. Il faut toutefois examiner les points positifs de la Constitution de Taëf, et ses lacunes. Et si ces lacunes ont résulté de la non application intégrale de cet accord, ou si les problèmes résident en son sein.
Durant le congrès constitutif, doit de même être discutée la loi électorale qui refléterait la volonté du peuple libanais. Et dans le même contexte la répartition des circonscriptions et des électeurs, puisqu'il existe un citoyen qui vote pour dix candidats, un autre qui vote pour deux, et un troisième qui ne peut présenter sa candidature dans sa région d’origine, car elle ne comprend pas un siège à la communauté religieuse à laquelle il appartient.
Source: Addiyar, traduit par: moqawama.org
Ce congrès doit se pencher sérieusement sur la politique de défense, des affaires étrangères, des finances, de l’éducation, de la culture, de l’environnement et sur l’équation qui concilie entre la sécurité et la liberté.
La proposition concernant la tenue du congrès constitutif, est une idée des plus profondes et pertinentes pour discuter les moyens menant au salut des Libanais et afin de soulager leurs craintes, 92 ans sur la fondation du Grand Liban. Cette longue période durant laquelle n’ont jamais été débattues les questions cruciales qui intéressent les Libanais et qui esquissent l’’image de l’Etat espéré. Un Etat où prévalent la volonté de vivre ensemble et le concept de l’homme-citoyen, dans sa dimension nationale.