noscript

Please Wait...

Le Liban… entre deux spectacles

Le Liban… entre deux spectacles
folder_openPresse arabe access_time depuis 12 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Les récents développements de Tripoli ont prouvé que la scène libanaise est dorénavant, selon la perspective des Etats Unis et de leurs alliés, la carte la plus influente sur le parcours de la crise syrienne.
Les efforts américains au Liban, sont sitôt concentrés sur l’exploitation des complications de la situation libanaise, afin d’ébranler les équilibres de la scène syrienne.
Cependant, les calculs américains ne sont point dissociés des tentatives visant à soustraire la résistance à ses buts et à détourner son attention de ses priorités.

Selon ces mêmes calculs, les répercussions de la crise syrienne peuvent s’étendre pour affecter la scène libanaise, à partir de ses dissensions confessionnelles et de ses complications politiques.
Les événements de Tripoli, dans leur dimension interne, ne sont que les premiers pas sur la voie de la discorde. Une discorde qu’on avait tantôt affirmé qu’elle se prépare sur la scène libanaise.

Dans la forme, ces événements semblent être une anarchie absurde.
Ce fait est prouvé par la disproportion entre les justifications des incidents et leurs résultats.
 Mais dans le fond, il s’agit « d’une anarchie créative ». Ce constat est démontré par un simple rapprochement entre les justifications des événements, leur promptitude et la révélation au grand jour de leurs objectifs. Puisque nul n’a encore compris, quel serait la relation directe entre l’arrestation de Chadi Mawlaoui, et le déclenchement des accrochages sur le front Bab-Tebbené et Jabal-Mohsen.
Nul de même n’a encore compris qui serait l’ennemi « invisible » que les combattants pourchassaient dans les rues et ruelles de Tripoli.

Par contre, existe-t-il une personne qui ignore que parmi les objectifs des événements de Tripoli était d’établir un genre « d’équilibre de terreur » d’armes, entre les sunnites et les chiites, de ressusciter les salafistes d’el-Qaëda en face du « fondamentalisme du  Hezbollah », de substituer la logique du retrait des armes de la Resistance à la réalité de l’extension des armes  et de remplacer la demande d’étendre le pouvoir de l ’Etat sur toutes les régions, par un Nord non contrôlé par l’Etat.
Est-ce par conséquence tenter d’installer « une parité » entre la  nouvelle mouvance milicienne et la Résistance, au niveau de la suppression de la tutelle de l’Etat ?

La dimension syrienne des événements de Tripoli est une extension de leur dimension libanaise.
Prenant en compte la différence de la nature et de l’approche entre les deux cas du nord et du sud, une tentative des groupes salafistes et du « Futur »,  fondée sur une combinaison de malveillance et de pragmatisme, est en cours, pour créer de nouvelles données au Liban nord. Ces données escomptées, sont similaires à d’autres desquelles a profité la Résistance dans son combat contre « Israël » au Liban sud. Leurs auteurs visent à les exploiter dans la crise syrienne : la faiblesse de l’Etat pour saper la politique de dissociation à l’égard de la crise syrienne, les fonds, les armes et les combattants pour soutenir « l’armée syrienne libre », aussi bien que la « légitimité » morale, religieuse et internationale, afin de participer à l’insurrection  contre le régime syrien.
Le plan salafiste au Liban nord est visible. Ses objectifs nettement exprimés. Mais cette nouvelle réalité place le courant Futur et les forces du 14 Mars dans la case floue et dans le goulot d’étranglement.

La mouvance salafiste n’est point un simple outil au service des visées  de la « Révolution du Cèdre ». Elle est une lame à double tranchant. Elle n’établie aucune distinction entre ses rivaux constants et ses alliés temporaires.
La conjoncture libanaise actuelle incite à faire une comparaison entre le spectacle du 7 mai et celui des récents événements de Tripoli.
Le 5 mai 2008, le gouvernement Siniora a pris la décision d’agresser la Resistance. Cette dernière a riposté pour se protéger, par une opération rapide, limitée et déterminante.

Le samedi dernier (12 mai), un jeune Libanais a été arrêté par la Sûreté Générale, sur fond de sa relation avec une organisation terroriste. Abstraction faite de ce qui peut être dit sur la méthode de l’arrestation, la riposte a été un tour terrible et absurde d’anarchie et de violence.
Les événements de Tripoli ont démasqué le prétendu discours des forces du 14 Mars, sur la souveraineté, l’Etat et les armes de la Résistance. Ils ont par contre montré « l’utopisme » du Hezbollah dans la retenue et le souci de préserver la paix civile.

Dorénavant, le discours du courant « Futur » et de ses alliés, s’en prenant à la résistance sur fond de son arsenal, se trouvera confronté à une crise, vu que les récents événements ont consacré un fait : le Hezbollah est une Résistance sage et disciplinée, alors que la partie opposée est formée de milices, qui agissent sous l’impulsion de l’instinct de vengeance.

La dissemblance entre les deux spectacles découle du fait que la Résistance a été coincée en 2008 et s’est trouvée contrainte de se défendre, alors que les miliciens de ces jours s’emmurent dans des coins et des ruelles, afin de prétendre qu’ils se défendent.


Source: Assafir, par: Dr, Habib Fayad
Traduit par: moqawama.org

Comments

//