Discours du secrétaire général du Hezbollah cheikh Naïm Qassem
Au nom de Dieu
Je vais parler de 4 points. D’abord notre évaluation de la situation, de l’agression contre le Liban, de notre situation actuelle et future, deuxièmement, quel est l’avenir de la résistance au Liban, troisièmement : quel est le programme de travail du Hezbollah pour la prochaine étape et quatrièmement : quelle est notre position à l’égard des développements en Syrie.
L’évaluation de la situation par le Hezbollah et l’agression contre le Liban
Je commence par l’évaluation des développements et notre situation actuelle et future. Le soutien à Gaza était une action noble et d ‘un haut niveau moral. C’était aussi un devoir pour nous et même pour l’ensemble de la oumma, pour tous les Arabes et pour tous les musulmans. Lorsqu’ils n’ont pas accompli leur devoir, les sionistes se sont infiltrés et ont fait ce qu’ils ont voulu et se sont pavanés sur le terrain. Nous autres, nous nous attendions à ce qu’ «Israël», la criminelle agresse le Liban à tout moment. Nous ne connaissions pas le timing que les «Israéliens» allaient choisir, mais nous étions sûrs que le Liban serait agressé. C’était avant le Déluge d’Al Aqsa et cela a continué après ce Déluge. L’agression a finalement eu lieu en septembre. Nous ne connaissions pas la date avant que cela se produise. Mais en réalité, le timing n’avait rien à voir avec le soutien à Gaza. C’était lié au projet expansionniste «israélien». Car l’ennemi voulait éliminer toute résistance qui pourrait s’opposer à son projet expansionniste pour toute la région. Qu’a donc réalisé l’ennemi à travers son agression contre le Liban ?
En toute clarté, il a réalisé de pouvoir tuer le commandement du Hezbollah et à sa tête, le sayyed des martyrs de la oumma, sayyed Hassan Nasrallah et d’autres chefs et moujahidins. Il a réussi aussi à infiltrer le système de communications. Il fait sauter les bipeurs et les talkies walkies. Ce sont les réalisations de l’ennemi et il s’agissait d’un prix lourd et douloureux pour nous. Mais l’ennemi n’a malgré tout pas atteint ses objectifs à travers la réalisation de ces attaques qui ont eu lieu à la fin de septembre. Il a ensuite commis des crimes barbares contre les civils, les villages, les maisons, les gens qui se croyaient en sécurité, les enfants et les femmes. Les crimes visaient à briser la résistance, mais il n’a pas atteint son objectif, en dépit des souffrances énormes. Les crimes ne sont donc pas une réalisation. En contrepartie, nous avons réussi à empêcher l’ennemi d’en finir avec la résistance et de l’éliminer comme il l’avait déclaré à plusieurs reprises son intention de le faire. Il voulait détruire l’existence du Hezbollah. Les résistants l’ont empêché d’avancer sur le terrain et leurs missiles atteignaient le front interne. Ils lui ont fait très mal et ils ont poussé à l’exode de nombreux colons, plus de 200 000 environ. De même, la résistance a tué des centaines de soldats et il y a eu des dégâts économiques et sociaux importants et des dommages très divers à l’intérieur «israélien».
Les réalisations de la résistance
Ce que nous avons donc réalisé, c’est d’empêcher l’ennemi d’atteindre ses objectifs d’éliminer la résistance. L’ennemi a réussi à nous faire mal en tuant nos chefs et en infiltrant nos communications. Nous avons subi, avec nos gens, de grandes souffrances et nous avons fait de grands sacrifices pour éviter que la résistance soit brisée. Je vous rends d’ailleurs hommage à tous, vous, ces hommes courageux qui ont protégé la résistance, l’ont portée dans leurs cœurs et ont estimé qu’elle était leur seule option possible dans cette confrontation. Les gens ont aussi joué un grand rôle dans la protection de la résistance et dans l’appui aux résistants malgré l’ampleur des souffrances. Les résistants ont tenu bon sur le terrain et les gens les ont soutenus. Certains peuvent dire : pourquoi a-t-on supporté toutes ces souffrances ? La réponse est évidente : l’autre option c’était la reddition et la perte de tout. C’est un choix inexistant pour nous.
Cela ne peut pas se produire avec la résistance du Hezbollah. Certains peuvent croire que le problème au Liban, c’est que les pertes sont immenses. Ils demandent au Hezbollah qu’est-ce qu’il va faire avec ces grandes pertes ? Nous autres nous disons : que faut-il faire face à une agression aussi grande ? C’est l’agression le problème, non le fait d’y faire face. Dieu merci nous avons pu tenir bon et réaliser cette victoire réelle. L’ennemi «israélien» a compris que l’horizon de la confrontation avec le Hezbollah est bouché. Il a donc décidé d’arrêter l’agression.
Trois facteurs de force et d’endurance
Pour information, l’accord a été amené au Liban par Hochstein et il y avait déjà un accord préalable entre «Israël» et les Etats-Unis. Il nous l’a soumis à travers l’Etat libanais et en particulier le président de la Chambre Nabih Berry. Ce dernier avait quelques remarques et nous en avions quelques autres. Nous avons modifié autant que nous avons pu le faire l’accord. Par conséquent, c’est donc Hochstein qui a présenté l’accord et nous avons donné notre accord avec quelques détails modifiés. Qu’est-ce qui a poussé l’ennemi à aller vers un accord et à arrêter l’agression ? Trois facteurs sont intervenus qui constituent des éléments de force et de résistance et ils ont poussé l’ennemi à désespérer et à ne plus continuer sur cette voie.
Le premier facteur est la résistance légendaire des moudjahidines sur le terrain. Le second c’est le sang des martyrs, leurs sacrifices et en tête le sang du sayyed des martyrs de la résistance, sayyed Hassan Nasrallah qui a constitué un moteur pour nos jeunes, pour notre oumma, pour nos gens pour qu’ils fassent front et tiennent bon. Le troisième facteur c’est la gestion politique et jihadiste efficace et complémentaire, ainsi que la gestion de la bataille de ceux qui ont la détermination, de façon qui a permis d’arriver à ce résultat.
L’ennemi est donc allé vers un cessez le feu, à cause de ces éléments de force et d’endurance.
Notre évaluation est que la résistance est victorieuse.
Pourquoi faisons-nous cette évaluation ? Parce que l’ennemi n’a pas réussi à atteindre son objectif principal qui est d’en finir avec le Hezbollah et il n’a pas réussi à ramener les colons déplacés du Nord sans un accord et en même temps, il n’a pas réussi à entrer dans le nouveau Moyen orient à travers la porte libanaise. Nous étions donc un barrage solide qui l’a empêché d’atteindre son objectif par la porte du Liban.
La résistance est restée sur le terrain jusqu’à la dernière minute et les résistants ont continué à se battre sur les premières lignes, la tête haute, avec une totale détermination. Cet accord est donc pour arrêter l’agression, non pour mettre un terme à la résistance. Il s’agit d’un accord exécutif inspiré de la résolution 1701 et il concerne le sud du Litani, spécifiquement. Les Israéliens doivent se retirer jusqu’aux frontières libanaises et l’armée libanaise doit se déployer en tant qu’unique autorité armée. Il n’y aura donc plus d’éléments armés dans cette zone et cet accord ne concerne pas l’intérieur libanais et ses dossiers. Il ne concerne pas la relation de la résistance avec l’Etat, l’armée, l’existence d’armes et toutes les autres questions qui ont besoin d‘un dialogue et de discussions.
Nous avons été patients sur des centaines de violations pour aider à l’application de l’accord.
Pendant cette période, nous avons été patients au sujet de centaines de violations, pour aider à l’application de l’accord, pour ne pas être un obstacle devant cette application. L’ennemi «israélien» a été ainsi découvert et nous mettons les violations devant les parties concernées. Celles-ci doivent assumer leurs responsabilités. C’est au gouvernement de suivre ce dossier et d’empêcher les violations, ainsi que la commission de surveillance qui doit veiller à l’application de l’accord. Nous, en tant que Hezbollah, nous suivons ce qui se passe et nous nous comportons selon notre évaluation de l’intérêt général.
Quel est l’avenir de la résistance ?
Il me semble que nous ayons besoin de connaître la réalité de cette résistance.
La résistance est une question de foi, de préparation et de conviction. Il faut croire en Dieu, en la liberté. Il faut croire dans la dignité, le droit, la terre et la patrie. La préparation se fait avec les armes et en se dotant des moyens nécessaires. La foi et la confiance sont face aux ennemis car eux se préparent toujours. Les ennemis chercheront toujours à changer l’idéologique et les opinions, ainsi que les convictions. Ils cherchent à voler les options et les moyens. Comment devons-nous leur faire face ? La parole seule ne suffit pas, ni les plaintes suffisent. Il faut donc les affronter en préparant la force adéquate. Nous l’avons répété à maintes reprises et je le redis maintenant : la Palestine est le pivot de la libération dans cette région. Pourquoi ? Parce qu’ «Israël» est l’agresseur et c’est la Palestine qui est occupée et elle constitue le point central pour l’occupation de toute la région. Il est donc bon pour nous de faire face à ce cancer ensemble pour d’une part empêcher cet ennemi de s’étendre et d’autre part, pour mettre un terme à son occupation. Chacun selon ses moyens, ses circonstances et sa réalité. Si nous nous contentons de regarder, «Israël» nous dévorera l’un après l’autre.
La résistance tire sa légitimité de sa foi dans sa cause, quels que soient les moyens qu’elle possède. Lorsque nous parlons de résistance, nous parlons de confrontation, de droit, de terre, nous parlons d’un groupe qui veut récupérer sa terre et qui veulent affronter ceux qui cherchent à les spolier de leurs droits. C’est légitime sur le plan de la foi et sur le plan humain et même sur le plan international à tous les niveaux.
La résistance gagne aux points
Cette résistance ne remporte pas une victoire éclatante sur son ennemi. Elle gagne par points. Elle peut durer dix ans et peut-être même 50 ans. On ne peut pas dire quelle sera sa durée pour qu’elle puisse faire chuter le monstre, le tyran et l’occupant. C’est une résistance, par conséquent, elle gagne parfois et elle peut perdre à d’autres moments. Elle remporte une manche et enregistre un repli dans une autre. C’est normal dans l’action de la résistance. Ce qui compte, c’est qu’elle se poursuive et qu’elle reste sur le terrain, même si ses moyens sont limités. Lorsque la résistance offre des sacrifices, cela ne signifie pas qu’elle a perdu, mais simplement qu’elle paie le prix de son maintien sur le terrain, car ce sont les sacrifices qui lui permettent de se préciser et de se tenir debout. Car l’ennemi, lorsqu’il frappe la résistance, tue les gens et il essaye de l’encercler par la force de ses armes et de ses moyens. Que veut-il ? Chercher à affaiblir les fondamentaux de la résistance, sa volonté et sa détermination, jusqu’à ce qu’elle tombe. Par conséquent, les sacrifices sont un prix normal pour la continuation de la résistance.
L’imam Khamenei déclare : Tant que nous avons le droit avec nous, nous sommes victorieux. La victoire ici c’est de ne pas être ébranlé, de ne pas vaciller. La victoire c’est que la résistance se poursuive. La victoire c’est de ne pas répondre aux voix qui vivent un état de déception, de désespoir, de peur ou de panique. L’essentiel c’est de rester du côté du droit. Ne le sommes-nous pas ? Si et dans ce cas, peu nous importe de mourir tant que nous sommes dans le droit. C’est ce qu’avait dit Ali Al Akbar à Karbala.
Sur cette base, la résistance du Hezbollah se poursuit, avec la foi, les moyens et les sacrifices ne font que la rendre plus responsable face à l’ennemi expansionniste. Cet ennemi ne peut pas être affronté que par une résistance et c’est la résistance qui peut libérer le territoire. Les expériences le montrent. Le Liban a-t-il été libéré par une autre force que celle de la résistance, «Israël» s’est-il retiré de la bande frontalière à cause de la résistance, oui ou non ? S’il n’y avait pas eu la résistance aurions-nous pu arrêter les «Israéliens» pendant 17 ans de 2006 à 2023 ? Y aurait-il eu la victoire de juillet 2006 qui a empêché la naissance d’un nouveau Moyen Orient sans la résistance ?
La résistance se poursuit.
Nous ne sommes pas en train de dire : venez pour que nous formions la résistance. Nous disons : venez vers une résistance qui a été créée et qui a montré sa présence et son efficacité, puisqu’elle a prouvé que cet ennemi ne peut pas être arrêté et se retirer sans la résistance. C’est pourquoi elle continue et chaque étape a ses moyens et ses méthodes adéquates. Autrement dit, la résistance ne revêt pas toujours le même aspect, ni la confrontation. Il peut y avoir des développements et des changements et certaines méthodes et approches peuvent changer l’essentiel c’est que la résistance demeure, mais les moyens et les méthodes sont liés à l’étape en cours. C’est sur quoi nous travaillons.
Oui, nous avons défendu le Liban, car la dernière agression était contre le Liban et pas contre nous seulement, même si nous avons été directement visés. Nous avons donc fait face à cette agression contre le Liban et nous l’avons arrêté à certaines limites, grâce à la résistance légendaire des combattants et grâce aux gens qui nous ont entourés et grâce à tous les hommes libres au Liban.
Je considère que tous les Libanais qui ont accueilli, abrité, soutenu et souhaité la victoire de la résistance, ainsi que ceux qui se sont opposés à «Israël», toux ceux-là sont des partenaires dans la victoire, car ils ont appuyé la résistance et se sont tenus à ses côtés. S’il n’y avait pas eu la résistance des combattants sur le front, «Israël» serait arrivé aux portes de Beyrouth et il aurait commencé à appliquer les décisions suivantes : l’implantation et la colonisation au sud, tout en affaiblissant les capacités du Liban à pouvoir appliquer sa politique et décider de son avenir.
Nous ne parlons pas d’un ennemi inconnu. Nous ne parlons pas d’idées irréalisables. Regardez la barbarie inégalée de cet ennemi et ce qu’il a fait à Gaza ! Plus de 150 000 martyrs et blessés, une destruction quasi-totale de Gaza et il déclare haut et clair : Je ne veux pas me retirer de Gaza. Il ajoute: Je veux que le Nord de Gaza soit une zone démilitarisée, même désertée par les civils, sans maisons et sans vie. Il pense à la colonisation à Gaza et il déclare qu’il veut annexer la Cisjordanie. Il agit dans ce sens avec une couverture totale des grands criminels que sont les Etats-Unis qui l’appuient avec tous leurs moyens. Si le budget de défense américain est de 850 milliards de dollars, il est totalement au service d’«Israël». Les deux partis qui tiennent la vie politique aux Etats-Unis sont au service d’ «Israël». Plus de 500 avions sont arrivés à l’entité «israélienne» chargés d’armes et de munitions, ainsi que près de cent bateaux. Cela signifie que la barbarie à laquelle nous assistons est de fabrication américaine et elle bénéfice de tout l’appui américain.
Nous sommes face à un ennemi expansionniste très dangereux.
Ne voyez-vous pas ce qui se passe en Syrie ? Ils ont détruit tous les moyens de l’armée syrienne sous le titre de la protection préventive, sous prétexte d’avoir peur pour l’avenir et sous d’autres titres. Les Etats-Unis les appuient directement. C’est un indice sur le fait que la décision de s’étendre existe et bénéficie d’une couverture américaine. Les « Israéliens» veulent tuer toute la région. S’ils en ont la possibilité, ils feront la même chose avec tous les pays arabes, l’un après l’autre, je ne vais pas les citer. Ils ont un œil de convoitise sur tous les pays arabes qui les entourent et ensuite sur les autres, plus éloignés. Nous sommes donc face à un ennemi expansionniste très dangereux. Il a occupé une partie de plusieurs centaines de kilomètres au Golan. Qu’a donc fait le monde ? Il n’y a pas de lignes rouges pour l’ennemi et il a des intentions expansionnistes. C’est pourquoi nous devons poursuivre la résistance, oui, la résistance avec son peuple et notre armée nationale a empêché l’ennemi d’atteindre ses objectifs. Je ne fais pas de la poésie. Pourquoi avec le peuple de la résistance et l’armée nationale ? Parce que notre armée est vraiment nationale, elle a donné des dizaines de martyrs parce qu’elle est présente sur le terrain. Cette armée se déploiera au sud dès que les «Israéliens» se seront retirés. Notre armée est unie, compétente et coopérative et nous sommes arrivés à ce résultat.
Le Hezbollah est fort et ses blessures sont en train de guérir.
Le résumé c’est que le Hezbollah est fort et ses blessures sont en train de guérir. Le Hezbollah continue et la résistance continue au Liban, avec ses éléments de force. Le Liban est fort avec son armée, son peuple et sa résistance pour éviter que la discorde ne s’infiltre dans ce trio et même dans la structure libanaise. Celui qui souhaitait la fin du Hezbollah a été déçu et celui qui a misé sur «Israël» pour faire pencher la balance du côté de sa force politique sur les autres a échoué dans sa lecture et ses choix. Par contre ceux qui croient que le Hezbollah est une force efficace et influente dans la vie politique verront notre coopération dans l’intérêt de l’émergence d’un Liban fort, stable politiquement, économiquement et socialement. Le Liban se relèvera avec tous ses fils et toutes ses composantes.
Le programme d’action du Hezbollah pour la prochaine étape
Je vais énumérer à cet égard 5 points en résumé qui constituent le programme d’action sur lequel nous travaillerons. Nous serons des partenaires essentiels dans la construction de l’Etat. D’abord, l’application de l’accord sur le Sud du Litani. Deuxièmement, la reconstruction avec l’aide de l’Etat qui lui est responsable de cette reconstruction, en coopération avec tous les Etats et organisations, frères et amis qui souhaitent aider le Liban dans ce domaine. Troisièmement, un travail sérieux pour élire un président le 9 janvier pour relancer la dynamique de l’Etat. Quatrièmement : la participation à travers l’Etat à un programme de sauvetage et de réforme, économique et social, basé sur la citoyenneté et l’égalité de tous sous le plafond de la loi, de l’accord de Taëf et pour faire face à la corruption en demandant des comptes aux corrompus. Cinquièmement, le dialogue positif au sujet de tous les dossiers conflictuels. Nous avons certes de nombreux dossiers conflictuels qui ont donc besoin d’un dialogue. Par exemple quelle est la position du Liban à l’égard de l’occupation israélienne de son territoire ? Nous voulons dialoguer pour parvenir à unifier notre point de vue à ce sujet et comment il faut faire face à l’occupation, comment libérer la terre et comment ne pas cohabiter avec la poursuite de l’occupation, comment aussi renforcer l’armée libanaise pour qu’elle puisse constituer le pilier de la protection du Liban... Quelle est la stratégie de défense du Liban et comment peut-on profiter de la résistance et du peuple, en tant que soutiens à la libération ? Toutes ces questions et d’autres encore ont besoin d’un dialogue entre les Libanais pour que des réponses soient trouvées.
Nous ne pouvons pas porter de jugement sur les nouvelles forces en Syrie. Il faut attendre que la situation se stabilise. A ce moment, nous pourrons adopter des positions claires.
Le dernier point que je voudrais évoquer est le suivant : Nous avons soutenu la Syrie à cause de sa position hostile à «Israël» et parce qu’elle a contribué à renforcer les capacités de la résistance à travers son territoire pour le Liban et la Palestine. Aujourd’hui, le régime est tombé suite à l’action de nouvelles forces. Nous ne pouvons pas à ce stade porter un jugement sur ces forces ; nous devons attendre que ces forces se stabilisent et adoptent des positions claires et que la situation du régime se stabilise. A partir de là, nos rappelons que ce que nous disons aujourd’hui reste du domaine des souhaits, de l’opinion et de la position. Nous souhaitons donc que le choix du nouveau régime et du peuple syrien soit celui de la coopération entre les deux peuples et des deux gouvernements au Liban et en Syrie, d’égaux à égaux et dans le cadre de l’échange des moyens et des capacités. Nous souhaitons aussi que toutes les composantes du peuple syrien et toutes les communautés participent à la conception du nouveau pouvoir et au pouvoir en général, pour que celui-ci soit basé sur la citoyenneté syrienne, non qu’il soit entre les mains d’une partie au détriment d’une ou d’autres. Nous souhaitons encore que le nouveau pouvoir en Syrie considère «Israël» comme un ennemi et ne normalise pas les relations avec lui. Ce sont ces trois titres qui auront une influence sur nos relations avec la Syrie. Le peuple syrien a le droit de choisir son commandement, son type de régime, sa Constitution et son avenir. Nous souhaitons simplement que ces choix ne soient pas dictés ou inspirés des Etats étrangers parmi ceux qui ont des visées sur la Syrie et qui veulent servir les intérêts de l’ennemi israélien. Oui, à ce stade, le Hezbollah a perdu la voie de ravitaillement militaire via la Syrie. Mais cette perte est un détail dans l’action résistante. Le nouveau régime peut vouloir rétablir cette voie de ravitaillement de façon naturelle mais nous pouvons aussi chercher d’autres voies, la résistance est souple et elle ne s’arrête pas à un scénario précis. Ce qui compte, c’est qu’elle se poursuive, mais les moyens, les voies de passage et d’autres considérations peuvent changer. La résistance doit s’adapter aux circonstances pour renforcer ses capacités. Ce qui compte, je le répète, c’est que la résistance continue et œuvre à assurer ses besoins par des moyens différents. Nous ne pensons pas que ce qui se passe en Syrie a une influence sur le Liban. Au contraire, actuellement la Syrie est occupée ailleurs, elle traverse des circonstances particulières et nous espérons qu’elle en sortira apaisée, stable et conforme aux aspirations de son peuple. La situation générale dans la région est actuellement pesante. Les Etats-Unis et «Israël» contrôlent plusieurs développements dans la région. Ce qui signifie que nous faisons face à de grandes pressions au niveau régional, mais nous sommes confiants dans le fait que les forces vives dans la région resteront présentes et actives. Ces forces vives doivent actuellement revoir leurs calculs et leurs méthodes d’action. Les forces vives ne peuvent pas rester dans l’action traditionnelle, et selon les méthodes précédentes. Ceux qui voient que les méthodes précédentes ont montré des lacunes et n’ont pas été efficaces, doivent les changer. Il est bon d’avoir une lecture de ce qui s’est passé et de ce qui pourrait se passer à ce moment de grande évolution dans la région. Inchallah les résultats seront positifs. Je vous salue vous tous qui aimez la liberté et la libération. Je rends hommage à tous les martyrs et je souhaite la paix à tout notre peuple brave, résistant et courageux. Enfin, j’adresse un salut aux résistants à ces hommes légendaires qui nous ont permis de garder la tête bien haute et Inchallah, la résistance continuera.