Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la grande victoire
Au nom de Dieu
Nous nous retrouvons aujourd’hui dans un climat de victoire et de réussite divine pour ce groupe noble et pieux qui s’est battu pour Dieu et autour duquel tous ceux qui l’aiment, aiment Dieu et croient dans la liberté et la libération , dans la dignité et l’honneur contre l’ennemi de Dieu et de l’humanité se sont retrouvés. Je parle de l’entité «israélienne». Vous avez patienté, supporté, lutté, vous vous êtes déplacés et vos fils se sont battus dans les vallées et ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour confronter et brimer cet ennemi et grâce à Dieu, ils ont obtenu gain de cause. J’évoque à cet égard ce qui s’est passé lors de la grande bataille de Badr avec le Prophète qui s’est battu avec un petit nombre de partisans et avec très peu de moyens et malgré cela Dieu les a aidés car ils ont compté sur Lui et parce qu’ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient. Dieu leur a donné la victoire...
Aujourd’hui, je vais commencer par le déclenchement du front de soutien à Gaza le 8 octobre 2023. Lorsque nous avons ouvert ce front de soutien à Gaza qui saigne, qui souffre et qui tient bon, nous avons répété à plusieurs reprises que nous ne voulions pas la guerre, juste soutenir. Il s’agit pour nous d’une responsabilité nationale, islamique, humaine. Mais nous étions aussi prêts à faire la guerre si l’ennemi «israélien» voulait nous l’imposer. Depuis 64 jours l’offensive terrestre «israélienne» a commencé et cette agression a pris les formes d’une large guerre, globale contre le Liban. L’ennemi lui a fixé un plafond, celui d’éliminer le Hezbollah, de ramener les habitants du Nord chez eux et de construire un nouveau Moyen Orient. Ils ont commencé avec une action sécuritaire, à travers l’explosion des bipeurs et l’assassinat de nos chefs à leur tête notre cher secrétaire général sayyed Hassan Nasrallah, le martyr de la oumma. Ces actions et ces agressions «israéliennes» étaient très dangereuses et nous ont poussés à vivre une période de confusion pendant 10 jours. Les «Israéliens» ont cru qu’ils pouvaient atteindre leurs objectifs en un court laps de temps, car ils ont frappé la structure de commandement et une partie de nos moyens. Ils ont cru que nous allions nous disperser et par conséquent, en quelques jours ou quelques semaines, ils atteindraient leurs objectifs. Mais le Hezbollah a reconstitué sa force, il a repris l’esprit d’initiative et la résistance. Il a donc formé une nouvelle structure de commandement et il a tenu bon sur le front à travers ses résistants nobles et courageux. Il a commencé à frapper le front interne chez l’ennemi «israélien». Ce qui a poussé ce dernier à se retrouver dans une position défensive. C’est une réalisation importante de la résistance islamique. Les pertes israéliennes sont très grandes et il y a eu un exode supplémentaire chez eux. Au lieu des 70 000 personnes qui avaient quitté le Nord, il y a eu des centaines de milliers qui ont fui leurs maisons. L’armée «israélienne» a perdu un grand nombre de ses soldats tués ou blessés, ainsi qu’une partie de ses véhicules et blindés. Grâce à la résistance, l’ennemi est arrivé à un horizon totalement bouché, et avec une telle situation, il ne peut pas réaliser grand-chose, à part détruire et tuer. La résistance a montré qu’elle était prête et que les plans établis par le sayyed martyr, le secrétaire général Hassan Nasrallah, sont efficaces et adaptées aux circonstances et aux développements et ouvrent plusieurs options. Les «Israéliens» ont fait pression sur nos proches, en les tuant et en les poussant à l’exode, mais ils ont échoué face à ces gens d’une grande noblesse d’âme, toujours prêts au sacrifice, déterminés et loyaux. L’ennemi a ensuite misé sur la discorde interne avec ceux qui ont accueilli les déplacés, mais là aussi, son pari a échoué, à cause de la coopération entre les communautés et les confessions, entre les régions et les municipalités, entre les différentes forces, politiques, civiles, sanitaires et autres. Cette cohésion a permis de marquer un nouveau point contre l’ennemi. C’est un nouvel aspect de la victoire. Ensuite, est intervenue la résistance légendaire des moudjahidines appelant le martyre et ne craignant pas la mort. Cette résistance incroyable a étonné le monde et elle a fait peur aux «Israéliens», en semant le désespoir chez leurs politiciens et chez leur peuple.
Tous ces facteurs, en tête le terrain, ont encerclé l’ennemi et l’ont poussé à aller vers un cessez le feu, sans avoir réalisé les objectifs qu’il s’était fixés. Nous autres, depuis le début nous ne voulions pas la guerre mais nous avons voulu le cessez- le feu d’une position de force et sous le feu.
Quel est le résultat ? Je souhaitais prononcer un discours le premier jour pour célébrer la victoire, mais lorsque j’ai vu les gens se précipiter vers leurs villages et leurs villes tout de suite après l’entrée en vigueur du cessez le feu à 4 heure du matin ce 27 novembre, j’ai préféré les laisser exprimer leurs sentiments et leurs émotions et ensuite j’ai décidé de parler, en m’inspirant d’eux car je ne voulais pas dire des choses qui seraient en contradiction avec leurs propos. Je les ai donc entendus parler de la grande victoire. Chacun d’eux parlait de sa maison détruite, de son village à terre, des martyrs parmi ses enfants et ses proches avant de lancer : Cela compte peu face à la résistance et si c’est pour servir le chemin tracé par sayyed Hassan, nous sommes prêts et nous sommes fiers et victorieux. J’ai vu une femme parler en toute confiance et avec une grande dignité de la mort de son fils en martyr, de ses souffrances, du fait qu’elle était déplacée et qu’elle est rentrée au village pour voir sa maison détruite, mais malgré tout, elle fait confiance à Dieu cet elle estime avoir gagné la dignité et l’honneur et cela vaut tout le reste. Les maisons peuvent être reconstruites, ceux qui sont morts sont partis en martyr et ceux qui restent veulent une vie de dignité. C’est pourquoi j’ai décidé d’annoncer le résultat de la bataille que nous avons appelée «la bataille de ceux qui ont la détermination et l’élan», qui est une grande victoire, encore plus importante que celle de juillet 2006, en raison de la longueur de sa durée, de la violence des affrontements et des grands sacrifices consentis, sans parler du nombre des ennemis, de l’appui américain dont ils bénéficiaient, ainsi que de l’appui occidental, et malgré tout cela, les résistants ont pu empêcher l’ennemi de marquer des victoires et d’avoir la moindre réalisation.
Nous sommes victorieux parce que nous avons empêché l’ennemi de détruire le Hezbollah. Nous avons remporté une victoire parce que nous l’avons empêché d’en finir avec la résistance ou en tout cas de l’affaiblir au point qu’elle ne puisse plus bouger. Nous avons vaincu l’ennemi car il a été contraint de se justifier devant les «Israéliens». Netanyahu s’est ainsi senti obligé de dire aux «Israéliens» que parmi les causes de son acceptation de l’accord, il y a le second point qui consiste à dire qu’il veut réhabiliter son armée, la rééquiper et la réarmer. Il reconnaît ainsi qu’ils ont été affaiblis dans cette bataille et défaits. C’est une victoire pour la résistance car elle a continué à exister et elle continuera à le faire. Les sacrifices étaient très importants, face à une agression à l’intensité inégalée, à travers laquelle l’ennemi voulait nous humilier, occuper notre terre et priver nos enfants de rêver de l’avenir. A qui est dédiée cette victoire ? Elle est dédiée à tous ceux qui ont contribué à la réaliser, par le coup de feu, le martyre, la blessure, les prières, le mot, le soutien. Cette victoire est dédiée à tous ceux qui l’ont aimée et souhaitée. Elle est celle de tout être noble et libre qui appuie la résistance, qui a condamné l’agression «israélienne» de quelque façon que ce soit.
Nos adversaires sont défaits, suivez leurs déclarations. J’ai choisi une déclaration de Liberman, dans laquelle il dit : «Le gouvernement israélien lève le drapeau blanc, alors que le Hezbollah continue à brandit ses drapeaux au Liban». Dans un sondage d’opinion, il apparaît que 61% du «peuple israélien» reconnaissent qu’ils n’ont pas remporté une victoire et ils demandent de mettre fin à cette situation. Regardez les images des gens qui rentrent chez eux, de notre côté et les localités désertées de leur côté. Regardez la joie et la liesse chez nous, face aux pleurs et à la déception chez eux. La défaite encercle l’ennemi de toutes parts.
Quel est le résultat ? Il y a eu un accord pour un cessez le feu et l’arrêt de l’agression. Cet accord n’est pas un traité ou un nouveau texte qui exige la signature d’Etats. Il s’agit d’un programme de mesures exécutives lié à l’application den la résolution 1701.
L’axe de cet accord se situe au Sud du Litani. Il confirme le retrait de l’armée «israélienne» de tous les endroits qu’elle a occupés et le déploiement de l’armée libanaise dans tout le Sud, dans la région au sud du Litani, pour qu’elle assume la responsabilité de la sécurité et du retrait de l’ennemi israélien de cette zone. Dieu merci, la coordination entre la résistance et l’armée libanaise sera d’un haut niveau pour appliquer les engagements figurant dans cet accord. Que nul ne mise sur des conflits ou des problèmes entre nous. A nos yeux, l’armée libanaise est une armée nationale, au niveau du commandement, des officiers et des soldats. Elle se déploiera dans sa patrie, dans notre patrie et ces militaires sont nos fils qui accomplissent une mission sacrée, qui consiste à préserver la sécurité au Liban et à la frontière avec l’ennemi «israélien». Cet accord est sous le plafond de la souveraineté libanaise, nous avons émis notre accord et la résistance est forte sur le terrain. Nous avons la tête haute avec notre droit à la défense.
Je dois ici faire des remerciements. A qui ?
D’abord à Dieu qui nous a donnés les moyens et la volonté de faire face. Nous avons toujours eu le sentiment que Dieu était avec nous et qu’Il nous soutenait sur le terrain. Posez la question aux résistants. Ils parlent d’actions dont ils ne savent comment ils ont pu les faire, après avoir accompli leur devoir du mieux qu‘ils pouvaient. Donc, d’abord, merci à Dieu parce qu’Il nous a soutenus et ensuite, je dois remercier les résistants sur le terrain et exprimer ma fierté à leur égard. Ces hommes de Dieu ont humilié l’ennemi et l’ont affronté, purifiant la terre avec leur sang, et y semant la lumière du ciel. A ces résistants je dis : vous êtes le summum du jihad, l’essence-même du dévouement, vous êtes la dignité, l’élan, la fierté et la force. Vous avez mené des confrontations épiques et vous êtes la lumière du ciel sur terre. Nous nous inclinons devant votre héroïsme et devant vos sacrifices, vous qui avez libéré la terre et l’homme, vous qui construisez l’avenir prometteur pour les générations futures. Je voudrais ainsi remercier nos martyrs, les grands d’entre eux qui ont pavé la voie de la force et de la dignité et tous nos martyrs sont grands car ils sont venus dans ce monde et ils y ont refusé l’humiliation. Tous les martyrs, à l’intérieur des villages et des villes, des hommes et des femmes, des résistants et des gens ordinaires, ce sont tous les êtres purs dans notre pays. A leur tête, il y a le sayyed des martyrs de la oumma, sayyed Hassan Nasrallah. Je vous remercie, mon sayyed car vous avez été l’étincelle de la victoire et vous avez été celui qui a pavé la voie de la résistance et du jihad, avec vous, il y a eu sayyed Hachem Safieddine, et avant vous, il ya eu sayyed Abbas , cheikh Ragheb, cheikh Nabil Qaouq, Fouad Chokr, Ibrahim Akil, Ali Karaki, Imad Moghnié, Mohammed Afif, Hassan Laqqis, Moustafa Badreddine et tous les moudjahidines que nous connaissons et ceux que nous ne connaissons pas.
Je voudrais aussi rendre hommage aux martyrs de l’armée libanaise qui ont tenu bon, ont souffert et ont donné tout ce qu’ils avaient, comme dans chaque bataille. Je voudrais aussi rendre hommage aux martyrs des services de santé, des services de secours, de la Défense civile et de toutes les parties qui ont travaillé sur le terrain. Hommage aux blessés et je demande à Dieu de les guérir et aux otages en espérant que leur liberté sera proche.
Nous nous inclinons aussi avec respect et humilité devant nos gens, ces êtres purs et nobles loyaux et fidèles. Nous rendons hommage à leurs sacrifices, à leur détermination malgré les souffrances et à leur détermination à mettre en échec les objectifs de l’ennemi, ainsi qu’à leur noblesse face à la perte d’êtres chers sur le terrain. Nous sommes fiers d’eux, ils nous ont permis de garder la tête haute, malgré leurs maisons et leurs localités détruites.
Aux familles des martyrs, des blessés et des résistants sur la ligne de feu, aux hommes, aux femmes et aux enfants, je voudrais dire combien nous sommes fiers de vous, les fils de ce Sud pétri de dignité, de la Békaa si fidèle, et de la banlieue sud de Beyrouth, fief des hommes libres, de la montagne si noble et du Nord de soutien, vous êtes tous des dévots de la résistance et des amoureux de la libération. Nous sommes fiers de tous les fils de notre patrie, avec toutes les communautés, les partis, les régions tous ceux qui ont entouré la résistance et l’ont protégée par leur soutien. Ils ont été un appui fort pour le Liban, sa dignité et sa libération. Ceux qui ont visé ceux-là, ont cherché à faire plier le Liban, ils ont exercé des pressions à travers vous et ils ont essayé de vous faire peur par leur barbarie. Ils ont voulu tout détruire, mais vous leur avez mis un frein et ils ont été contraints à s’arrêter, grâce à votre dévouement et à votre solidité.
Je voudrais adresser un grand merci au grand négociateur politique résistant, le président de la Chambre Nabih Berry. Je voudrais aussi remercier le Président du Conseil et les ministres pour leur action et pour leur jihad. Je voudrais remercier encore l’armée, commandement, officiers et soldats ainsi que toutes les forces de sécurité. Et enfin, il faut aussi remercier les médias honnêtes et nobles qui ont tout fait pour mettre en avant les réalités tout en cherchant à préserver l’unité du pays et l’espoir de la victoire et dans l’avenir. Un dernier merci aux services de santé, aux médecins, aux secouristes et à la Défense civile.
Je tiens ici, à remercier particulièrement le mouvement Amal, commandement, éléments et familles. Le Hezbollah et Amal sont un même esprit et une même âme dans deux organisations différentes. C’est aussi un même cœur qui bat pour la résistance et la défense du Liban, en faveur de sa libération et de son indépendance. Ne sommes-nous pas tous les fils de l’imam Moussa Sadr que Dieu nous le ramène sauf avec ses compagnons ? Ne sommes-nous pas tous avec l’imam de la résistance, sayyed Moussa Sadr ?
Il reste encore à remercier la République islamique d’Iran, commandement, peuple et Gardiens. Un grand merci au Guide l’imam Khamenei qui entoure, oriente, appuie et soutient, sur la lignée tracée par l’imam Khomeiny. Un grand merci aussi aux Gardiens de la Révolution et en particulier au chef martyr Qassem Soleimani qui a fondé et construit. Enfin, un grand merci au peuple iranien, aimant et sympathisant, un merci à la République islamique, président, gouvernement et tous ceux qui y travaillent.
Il faut aussi remercier le cher et fier Yémen, peuple et commandement, en particulier sayyed Abdel Malak al Houthi, cet homme courageux, audacieux, qui appuie la cause de la oumma, été n particulier la cause palestinienne.
Il faut aussi mentionner l’Irak, si noble, l’Irak du courage, avec ses autorités son Hachd, et son peuple, qui sont tous des symboles de la générosité. Nous avons ici une pensée pour le martyr Abou Mahdi al Mouhandes.
On ne peut aussi que remercier la Syrie, commandement et peuple, pour sa façon d’entourer la résistance et ses gens. Inchallah nous resterons toujours avec tous ceux-là sur le même chemin, celui de la libération.
Comment résumer ce paysage ? Notre appui à la Palestine ne s’arrêtera pas, sous des formes différentes. Nous considérons que la Palestine et Al-Qods (Jérusalem) sont dans le cœur des hommes libres et leur libération est un objectif qui peut être atteint par différents moyens. Notre soutien sur le terrain est clair et il se poursuivra sous différentes formes.
Je vais conclure par quelques mots sur la période à venir. Je vais citer 5 points rapidement :
Nous poursuivrons avec notre peuple et nos proches l’opération de reconstruction et dans cette étape en particulier, l’accueil et l’abri de façon digne. Il s’agit d’une grande opération qui exige des efforts, de la coopération et de la patience. Nous avons les mécanismes nécessaires et nous collaborerons avec l’Etat et avec tous les Etats et organisations qui souhaitent aider le Liban pour qu’il puisse se relever. Nous rebâtirons le Liban mieux qu’il n’était inchallah en exécution de la promesse de notre sayyed et chef.
Nous nous occuperons de compléter la relance des institutions constitutionnelles et en tête l’élection d‘un président de la République. Inchallah que l’élection aura lieu à la date prévue le 9 janvier.
Notre présence dans la vie politique, sociale et économique sera efficace et influente, en harmonie avec les circonstances que traverse le pays et qui exigent un véritable essor.
Notre action nationale se fera en coopération avec les forces politiques qui croient que cette patrie est à tous ses fils. Ceux qui ont misé sur l’affaiblissement du Hezbollah nous sommes désolés de leur dire que leur pari a échoué et notre retour est honorable après avoir fait face à «Israël». Nous coopérerons et nous dialoguerons avec toutes les forces qui veulent construire le Liban uni, indépendant, dans le cadre de l’accord de Taëf.
Nous travaillerons pour renforcer et consolider l’unité nationale, la souveraineté et la protection de la paix civile, tout en renforçant les capacités défensives du Liban. La résistance sera prête pour empêcher l’ennemi de considérer que le Liban est faible, et nous le ferons avec nos partenaires au sein de la patrie, en tête notre armée nationale.
Je vous félicite pour cette victoire et elle est à nous tous. Allez en paix.