Discours du secrétaire général du Hezbollah sur les derniers développements et la campagne pour la reconstruction
Au nom de Dieu
Nous sommes passés para la période la plus dangereuse depuis la création du Hezbollah en 1982, c’est-à-dire il y a 42 ans. Nous avons été la cible d’une agression barbare et criminelle qui a visé les résistants, ceux qui les appuient, l’environnement populaire et tout le Liban. L’ennemi a voulu, à travers cette agression, éliminer la résistance et annuler son existence et sa présence. Celle-ci a fait face dans le cadre de la bataille de ceux qui ont toute la détermination et c’est cette bataille qui a eu le plus grand rôle et qui a été l’élément essentiel pour atteindre le résultat que nous avons atteint aujourd’hui. Nous avons vécu des journées et des semaines, pendant 64 jours, avec des sacrifices énormes, des souffrances, des martyrs, des blessés, l’exode et tout cela avec une patience, un dévouement et une confiance en Dieu qui n’ont jamais vacillé et cette période a constitué un test pour la fidélité, la loyauté et la détermination.
Nous rendons grâce à Dieu parce qu’il s’est tenu à nos côtés et qu’il a réalisé Sa promesse d’aider les croyants, après tous ces tremblements de terre, ces difficultés et ces complications. Trois éléments principaux liés à l’aide de Dieu ont joué un grand rôle dans cette bataille :
Le premier, c’est la présence des résistants moudjahidines prêts au martyre sur le champ de bataille et leur capacité légendaire à tenir bon, cette capacité a étonné le monde entier. Ils étaient en première ligne et ils se sont battus avec courage et dévouement, prêts à tous les sacrifices. Ils ont réussi à stopper l’avancée «israélienne», alors que les drones et les missiles ont atteint leurs objectifs à «Tel Aviv», à Haïfa et dans toutes les régions sur le front nord de la Palestine occupée. La présence des résistants, leur patience et leur jihad ont constitué un élément essentiel de la victoire et de la réussite.
Le second c’est le sang des martyrs, leur don de soi, ainsi que les sacrifices des blessés. Le sang des martyrs et à leur tête le sayyed des martyrs de la oumma, sayyed Hassan Nasrallah, a donné un élan et une motivation extraordinaires aux moudjahidines pour qu’ils continuent à se battre. De même, la patience des gens et leur soutien ont poussé les combattants çà faire face sans craindre une vengeance de l’ennemi «israélien».
Le troisième élément, c’est la reconstitution du commandement et la reprise du contrôle du parti qui a permis au Hezbollah de redevenir cohérent et lié entre la base et le commandement. Cela a beaucoup contribué à mener la bataille de façon adéquate, au niveau du lancement des missiles et drones et de la gestion du terrain, autrement dit l’action directe qui a largement contribué à cette réalisation.
Nous sommes donc devant trois éléments qui ont eu un impact, en plus de l’aide de Dieu, pour atteindre cette victoire. Cela me rappelle une parole de Dieu qui dit : Appuyez Dieu pour qu’Il vous appuie. Comment peut-on le faire ? Il faut se préparer et tenir compte des lois naturelles dans la confrontation. Il est aussi nécessaire d’organiser les rangs et d’être prêt à donner son sang, des sacrifices, de la patience, tout en ayant confiance en Dieu et en comptant sur Lui. Dieu merci, nous L’avons appuyé et Il nous a aidés. Nous avons donc remporté une victoire dans cette bataille, après avoir rendu grâce à Dieu et après avoir fait le nécessaire de notre côté. Nous avons fait notre devoir, en nous préparant sur le plan des effectifs et des moyens et en coopération avec les nobles sincères et dévoués et grâce au soutien de la oumma autour de nous... tout cela a contribué à atteindre ce résultat. Nous avons remporté une victoire parce que notre résistance reste et continue et elle deviendra encore plus performante. Nous avons remporté une victoire parce que ceux qui nous appuient ont remis leurs sacrifices entre les mains de Dieu et ils se déclarent fiers de leur appui à la résistance. Nous avons remporté une victoire parce que l’ennemi israélien n’a pas atteint ses objectifs. Et cela, c’est une défaite pour lui. Nous avons remporté une victoire parce que l’unité nationale est apparue en toute clarté alors que la discorde a été étouffée dans l’œuf. Cela c’est grâce à Dieu. Nous avons donné notre approbation à l’accord destiné à arrêter l’agression et à cesser le feu et les «Hommes de Dieu» sont sur le terrain, la tête haute, dans la position de la force et de l’honneur. Cet accord est celui de l’arrêt de l’agression et il constitue un mécanisme d’application de la résolution 1701. Ce n’est donc pas nouveau. La 1701 a un mécanisme d’application et cet accord est donc sous le plafond de cette résolution, non au-dessus d’elle. Il en fait partie, il n’a donc pas d’existence indépendante et il n’a pas une existence en soi. Il ne s’agit donc pas d’un nouvel accord. A quoi appelle-t-il ? Il appelle au retrait israélien de l’ensemble du territoire libanais et à l’arrêt de l’agression «israélienne». En contrepartie, toute présence des combattants ou des armes de la résistance au Sud du Litani est interdite. Dans cette zone, l’armée libanaise nationale doit se déployer et elle est la seule force armée dans ce secteur. Donc, cet accord concerne le Sud du Litani. Quant aux autres résolutions liées à ce sujet, elles ont des mécanismes différents qui ne sont pas évoqués dans la 1701. Les mécanismes d’application sont donc limités à la région au sud du Litani et il n’y a rien d’autre. La seule mention qui ne porte pas sur cela porte sur les autres résolutions, sans parler de mécanisme d’application ou autre.
Quant aux mécanismes mentionnés, ils parlent entre autres du fait que le Liban doit retrouver toutes ses frontières y compris les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba dans un délai limité. Quant à ce qui concerne l’intérieur libanais et ce qui a trait à la relation entre la résistance et l’Etat et celle entre la résistance et l’armée, cela reste tributaire de mécanismes sur lesquels s’entendront les Libanais entre eux et dans lesquels «Israël» n’a rien à voir. De même, toute commission extérieure n’a rien à voir avec les questions internes libanaises. Nous avons ainsi enregistré de nombreuses violations «israéliennes», près de 60 ou même plus. Mais nous considérons que c’est l’Etat libanais qui est responsable du suivi avec la commission de surveillance de l’accord. La résistance laisse Nous demandons à Dieu que cette commission puisse se réunir pour aboutir au résultat escompté. Une chance à la réussite de cet accord.
Nous avons parlé de la confiance en Dieu, et de la victoire. Il nous reste à parler de la consolidation des pas.
La résistance a été atteinte de blessures graves mais inchallah elle est en train de se remettre de façon progressive et avec le temps. Le Hezbollah est fort dans sa structure, dans sa représentativité parlementaire, dans sa popularité et dans ses institutions. Il constitue une composante principale du pays, avec les autres et il restera ainsi. Le Hezbollah est fort à cause de la force de son projet souverainiste qui cherche à édifier un Etat juste, en coopération avec toutes les parties. Le Hezbollah est fort parce qu’il est avec le droit, le droit des Palestiniens à libérer leur terre, le droit des Libanais à libérer leur terre, le refus de l’implantation et le refus que le Liban soit utilisé comme tribune pour et par les autres. En tant que Hezbollah, nous suivons actuellement tous les domaines, politique, social, résistant, culturel et sanitaire. Nous évaluerons ce par quoi nous sommes passés, les crises, les guerres et nous tirerons les leçons qui s’imposent, nous essayerons de faire évoluer nos prestations et d’améliorer nos performances dans tous les domaines, si Dieu le veut. Cela c’était le premier point ; Il en reste encore deux.
Le second point porte sur l’exode et la reconstruction et le troisième porte sur la situation en Syrie et les développements dans la région.
Concernant le second point, la période de l’exode des déplacés continue à avoir des conséquences jusqu’à aujourd’hui. Elle était difficile, complexe et avec de nombreuses complications. Il s’agit d’une crise qui n’a pas sa pareille, plus de 250 000 familles contraintes à l’exode et plus d’un million cent mille personnes qui ont quitté leurs maisons dans le Sud, la Békaa, la banlieue sud de Beyrouth et ailleurs. Ces familles se sont installées dans les centres d’accueil. Les familles installées dans les centres d’accueil constituaient près de 20% de l’ensemble des déplacés. Les 80% restants étaient dans des maisons, que celles-ci soient louées ou prêtées par les propriétaires. Ces déplacés sont des personnes qui ont souffert et fait des sacrifices, ils ont donné ce qu’ils avaient. En réalité, ils constituent le grand trésor qui était aux côtés de la résistance. Ils l’ont appuyée par leur patience et leur capacité à supporter les difficultés, ainsi que par leur dévouement. Leurs fils étaient sur le terrain, leurs maisons sous les bombes et menacées de destruction, leurs enfants et leurs femmes étaient dans des situations très difficiles. Ce sont les gens les plus nobles, les plus purs. Nous les remercions pour tous leurs sacrifices et pour leur immense générosité. Nous devons aussi remercier ceux qui les ont accueillis et qui ont donné le plus modèle de la citoyenneté véritable. Merci aussi aux différentes parties qui ont contribué à l’accueil des déplacés qu’il s’agisse de parties gouvernementales ou civiles ou encore appartenant à différentes institutions. Nous voulons aussi remercier les Etats qui ont aidé, qu’il s’agisse d’Etats frères ou autres. A travers des comités de volontaires, le Hezbollah a contribué dans la gestion et les aides matérielles, sanitaires et financières afin d’aider ceux qui traversent cette période difficile. Nous étions donc une partie intégrante de l’aide aux déplacés, çà travers des contributions diverses, que ce soit au niveau de la nourriture, des médicaments ou encore des soins dans les centres d’accueil, ou même dans les maisons et autres lieux. Au cours du mois de novembre 2024, le Hezbollah a décidé d’accorder un cadeau financier, qui est en fait un cadeau de la population iranienne et du Hezbollah aux déplacés. Le montant de ce cadeau variait entre 300 et 400 dollars à chaque famille, et nous avons couvert près de 233500 familles c’est-à-dire parmi celles qui se sont inscrites sur l’application ouvertes à ce sujet. Cette somme était destinée aux familles pour qu’elles puissent payer un loyer, ou le mazout ou encore la nourriture. Jusqu’à vendredi soir, près de 74% des destinataires avaient obtenu cette somme et le total de la somme consacrée à cela était de 57 millions de dollars qui a couvert 172000 familles. Il reste donc encore 26% c’est-à-dire près de 20 millions de dollars qui doivent être distribués sur un total de 61500 familles. Le chiffre global est de 77 millions de dollars destinés à 233500 familles. Une partie a donc été payée et il en reste encore qui sera payé inchallah Nous remercions la République islamique d’Iran dirigée par l’ayatollah Khamenei, ainsi que l’Etat, le peuple et les Gardiens de la Révolution, car ils ont donné cette contribution généreuse pour aider à régler la question des déplacés. Nous remercions aussi la République irakienne et les autorités religieuses, ainsi que les responsables des Lieux sacrés, al Hachd al Chaabi et le peuple irakien dans son ensemble pour leur contribution financière.
Nous remercions encore le Yémen bienheureux, dans son commandement et son peuple dans toute leur diversité. Nous remercions en particulier Ansarallah et les ulémas.
Maintenant, je vais parler de l’étape du logement et de la reconstruction qui est à l’origine de notre rencontre aujorud’hui.
L’étape du logement et de la reconstruction est pour nous une promesse et un engagement. C’est une promesse faite par le sayyed des martyrs, pendant la période de soutien à Gaza et lors des premiers jours de l’agression israélienne contre le Liban. L’engagement est le nôtre d’exécuter la promesse et de la concrétiser. C’est pourquoi nous avons choisi de donner à cette étape le slogan «Promesse et engagement». Nous n’acceptons pas que nos gens continuent à être des déplacés dans des lieux publics ou dans des maisons qui ne peuvent plus les contenir. Nous voulons qu’ils soient dignes et qu’ils vivent dans des lieux décents, surtout ceux dont les maisons ont été totalement ou partiellement détruites, car comment pourraient-ils habiter leurs maisons ? Nous ne voulons donc voir personne dans une école ou dans un centre d’accueil ou encore dans n’importe quel autre lieu où cette personne serait un poids pour d’autres. La solution est donc sue ces personnes louent provisoirement pour une période d’un an ou plus par exemple un appartement ou une maison, le temps que le sien ou la sienne soient reconstruits. Nous avons donc pris les décisions suivantes :
Les maisons entièrement détruites et qui constituent pour leurs propriétaires une résidence principale, autrement dit ceux-ci n’ont pas d’autre lieu de résidence (par exemple celui qui a deux maisons et celle qu’il habite est détruite n’est pas concerné) recevront la somme de 8000 dollars comme base pour la maison. Si une personne habite Beyrouth ou la banlieue sud nous lui donnerons 6000 dollars pour louer un appartement pour une période d’un an, autrement dit une moyenne de 500 dollars par mois. Mais si une personne habite en dehors de Beyrouth et de la banlieue sud, nous lui donnerons 4000 dollars pour louer un appartement pour une période d’un an. Plus précisément, ceux dont la maison a été totalement détruite à Beyrouth ou dans la banlieue sud au point qu’ils ne peuvent pas y retourner recevront la somme de 14000 dollars (pour les meubles et la location pour une période d’un an) et si la maison est en dehors de Beyrouth et de sa banlieue sud, ils recevront 12000 dollars. Il y a d’autres détails liés à la destruction partielle et aux meubles... Ce sont des détails précis qui figurent sur le site électronique et qui figureront aussi dans les registres des comités spécialisés dans les différentes régions. Les gens en seront informés par les moyens requis dans les médias. Ces comités travaillent à établir des bilans et des états des lieux, en vérifiant toutes les données. Je voudrais à cet égard remercier en particulier la République islamique d’Iran car c’est elle qui a donné la plus grande partie des sommes nécessaires à ce processus de logement. Il y a aussi un mécanisme pour l’entretien des lieux communs, et un autre pour régler la question des maisons partiellement détruites. Tous ces détails je les laisse aux comités spécialisés.
Bien entendu, le gouvernement a aussi son programme d’action. Il est concerné pour enlever les pierres et les monceaux de destructions. C’est aussi à lui de régler la question de l’infrastructure. Tout comme il doit mettre au point un programme sur le coût de la réhabilitation des maisons et de la reconstruction. En d’autres termes, nous travaillerons main dans la main avec le gouvernement libanais. Nous contribuerons à gérer les dons et à compléter lorsqu’il y a des manques. Mais en général, la réhabilitation et la reconstruction ainsi que le suivi seront du ressort du gouvernement et nous serons à ses côtés. Nous appelons les Etats arabes frères et les Etats amis à contribuer à la reconstruction. Nous demandons à l’Etat libanais de mettre en avant leur contribution et nous les remercions d’avance. Nous appelons aussi à la plus grande participation possible des émigrés arabes ; musulmans et internationaux, sur le plan populaire... Je dirais que c’est un honneur de contribuer à une telle opération de reconstruction dans une localité, un village, une rue ou un immeuble. La reconstruction est la confirmation de la victoire et c’est une contribution dans la riposte à, l’agression «israélo»-américaine. C’est aussi une confirmation de l’indépendance du Liban, de l’élan et du courage de ses fils.
Un dernier point encore : L’attaque contre la Syrie se fait sous l’égide des Etats-Unis et d’«Israël». Les groupes takfiristes ont été depuis le début en 2011, lorsque le problème a commencé en Syrie, des instruments entre leurs mains. Après l’impuissance et l’échec à Gaza et alors que l’horizon est bouché, après l’accord pour mettre un terme à l’agression contre le Liban et après l’échec des tentatives de pousser la Syrie vers la neutralité, ils cherchent maintenant à obtenir des avantages en mettant le chaos en Syrie de nouveau. Ils utilisent de nouveau les groupes terroristes qui veulent faire chuter le régime syrien et qui veulent que le désordre et le chaos règnent dans ce pays, tout en cherchant à ce que la Syrie passe de la position d’appui à la résistance à celle qui sert les objectifs de l’ennemi «israélien».
Inchallah, ils ne parviendront pas à atteindre leurs objectifs, en dépit de ce qu’ils ont fait au cours des derniers jours. Le Hezbollah sera aux côtés de la Syrie dans la mise en échec des objectifs de cette agression, dans ce que nous pouvons faire, inchallah. Je demande ici : N’est-il pas temps pour les Arabes et les musulmans de bouger en faveur de Gaza après le génocide qui a tué 150 000 martyrs et blessé des femmes, des enfants et des hommes, après toutes ces destructions et après tous ces massacres ? Aujourd’hui, ils regardent aussi ce qui se passe en Syrie... Sachez que tout gain pour «Israël» est une perte pour vous aussi, pas seulement pour la Palestine, la Syrie, le Liban et d’autres. Elle aura des conséquences sur vos pays et sur l’avenir de vos enfants. Car nous sommes face à un projet «israélien» expansionniste, moyen oriental très dangereux. Je vous appelle à appuyer la résistance à Gaza face à l’agression et au génocide israéliens. Je vous demande d’empêcher les takfiristes de mener leur agression qui sert l’ennemi israélien. Sachez que si vous faites cela, vous serez gagnants même avec du retard...