La Deuxième Libération au Liban, la victoire à dimension stratégique

Par Mohamad Eid- AlAhed

Des experts militaires syriens estiment que la bataille de la libération des Jurds du Liban, baptisée «La Deuxième Libération» a constitué un tournant très important dans le cours de la guerre en Syrie, car elle a retiré des mains d’«Israël» et des États-Unis les cartes les plus agressives de l'escalade militaire et opérationnelle, représentées par l'organisation terroriste «Daech» et le groupe terroriste «Al-Nosra». Cela s'est produit alors que les faits commençaient à se diriger vers une résolution militaire dans de vastes zones de la Syrie, où la culture de la défaite s'est répandue de manière sans précédent au sein des groupes terroristes qui servent l'entité «israélienne».

Tout le monde reconnait l'importance et le caractère décisif de la bataille de la libération des Jurds, dans le contexte d’une conviction bien ancrée chez les experts militaires syriens selon laquelle beaucoup d'encre a coulé et coulera encore pour décrire ce qui s'est passé, avec ses dimensions stratégiques qui ont changé le cours des événements vers une certitude de victoire.

Victoire stratégique

Dans une interview accordée au site Al-Ahed, l'expert militaire Walid Saleh tente d'analyser la bataille de libération des Jurds sous tous ses aspects stratégiques :

1. L’importance :

*Qalamoun :

Les montagnes de Qalamoun forment une chaîne montagneuse stratégique de 120 km de long et d'une largeur variable entre 10 et 35 km, couvrant une superficie de 25 000 km², délimitée à l'ouest par la chaîne de montagnes du Liban (les hauteurs de Baalbeck) et à l'est par les routes menant au désert de Damas avec un grand nombre de villages et de petites villes.

*Les Jurds du Liban :

Ils s'étendent du village de Arsal dans la région de la Békaa libanaise jusqu'aux hauteurs de Baalbeck, constituant le flanc est du Liban et l'un des principaux accès à la Syrie.

2. Situation sur le terrain avant la bataille :

Les combattants de «Daech» et d’«Al-Nosra» contrôlaient environ 180 km², dont 60 km² étaient sous le contrôle d’«Al-Nosra», principalement dans les hauteurs de Flita. Cette situation représentait un danger pour le Liban et la Syrie, en faisant de cette région un point de départ pour ces groupes afin de frapper le Liban et la Syrie.

3. La bataille :

Le côté syrien l'a appelée «Si vous revenez, nous revenons», tandis que le côté libanais l'a désignée «Bataille de l'Aube des Jurds». Des mois de planification ont précédé la bataille, incluant reconnaissance, préparation militaire et coordination entre l'Armée arabe syrienne, l'Armée libanaise et la Résistance libanaise. La bataille a commencé le 18 juillet 2017 avec une attaque de l’Armée libanaise et de l'Armée arabe syrienne contre les positions d’«Al- Nosra» aux frontières des deux pays (hauteurs de Flita) ; ensuite, une attaque tripartite a été lancée contre les positions de l'organisation terroriste «Daech» de toutes parts. Cela a permis de disperser les forces de «Daec»", estimées à environ mille combattants. De plus, la préparation efficace de la bataille, la reconnaissance précise, l'utilisation d'artillerie de manière très efficace et la coordination élevée entre les forces ont permis de réduire la durée de la bataille à 9 jours et de minimiser les pertes humaines. Les unités de la Résistance libanaise combattaient aux côtés de l'Armée arabe syrienne et de l'Armée libanaise.

Résultats :

L'ensemble des zones occupées par les organisations terroristes a été libéré, sécurisant ainsi cette zone vulnérable entre la Syrie et le Liban. Toutes les routes reliant les deux pays ont été protégées, et les corps des martyrs de la Résistance et de l'armée libanaise, qui étaient auparavant retenus par les organisations terroristes, ont également été récupérés.

Synthèse :

La bataille de l'Aube des Jurds constitue un point important dans la lutte contre les organisations terroristes, représentant une victoire pour l'axe de la résistance et un revers pour les commanditaires des organisations, ainsi qu'une nouvelle défaite pour ceux qui ont tenté de créer une rupture permanente entre les armées syrienne et libanaise. L'expert militaire Walid Saleh conclut son intervention sur notre site en soulignant le rôle majeur joué par la Résistance libanaise dans cette bataille difficile, notant qu'en cette septième commémoration, il convient de rendre hommage aux martyrs héros, parmi eux le martyr commandant Fouad Chokor, qui a été déclaré par la Résistance comme le commandant des forces de la résistance lors de la bataille de l'Aube des Jurds.

Exploits par accumulation :

L'expert militaire, le général Qassem Qanbar, a indiqué dans une interview à Al-Ahed que le processus de libération des Jurds, réalisé de manière exemplaire, était le fruit d'un effort cumulatif remarquable effectué par la Résistance islamique deux ans avant la bataille. Il a souligné que cette opération est l'une des plus vastes opérations militaires menées par le Hezbollah dans son histoire.

Le général Qanbar a également noté que l'Armée arabe syrienne et la Résistance islamique au Liban ont réussi, en quatre jours, à éradiquer le positionnement militaire des groupes takfiristes dans les hauteurs, qui croyaient avoir établi une présence permanente menaçant le Liban et la Syrie, surveillant les principales voies de circulation des deux pays, notamment l'autoroute internationale reliant Damas à Homs, qui mène à la côte et à Alep dans le nord de la Syrie.

L'expert militaire conclut son intervention en signalant que le début de l'utilisation exemplaire et efficace des drones par la Résistance islamique au Liban a eu lieu dans les batailles des Jurds, notant que cela a été évoqué dans les rapports de l'occupation «israélienne», qui ont indiqué que le parti avait intégré ces drones dans ses tactiques militaires, en tirant un grand bénéfice dans ses batailles ultérieures contre l'entité, notamment en ce qui concerne la collecte d'informations, la direction des forces, la surveillance et le ciblage des zones élevées. Cela explique le faible nombre de martyrs et l'absence de membres de la Résistance lors des embuscades, grâce à la quantité de renseignements collectés par la Résistance avant le début des combats.