Discours du secrétaire général du Hezbollah en hommage au chef martyr hajj Mohammed Nehmé Nasser et son compagnon hajj Mohammed Ghassan Khachab
Au nom de Dieu
Je commence par vous rendre hommage à vous tous, frères et sœurs, qui assistez à cette cérémonie, que vous soyez dans la banlieue sud de Beyrouth au complexe de l’imam Moujtaba, ou dans la localité de Haddatha, au sud résistant.
Comme c’est l’habitude dans ce genre de cérémonie, nous devons commencer par les félicitations et les condoléances pour les martyrs que nous honorons aujourd’hui, ainsi que pour tous les martyrs des derniers jours et des dernières semaines. Je m’adresse donc aux familles de tous ces martyrs et aux familles des deux martyrs auxquels nous rendons hommage dans la cérémonie d’aujourd’hui, le chef martyr hajj Abou Nehmé (hajj Mohammed Nehmé Nasser) et le martyr moujahed, le frère Mohammed Ghassan Khachab. Ces martyrs, ainsi que tous les martyrs de cette bataille, les martyrs du Déluge d’Al Aqsa sont les martyrs qui meurent pour la cause la plus noble, la plus pure et la plus éclatante. Un verset du Coran s’applique à eux. C’est la plus haute distinction de Dieu, selon le Coran, au point que le martyr souhaiterait revenir sur terre pour être tué une seconde fois dans ces mêmes conditions. Ces mêmes martyrs sont déjà vivants au paradis de Dieu, sans attendre le Jour de la résurrection où tous les morts revivront. Ceux qui n’ont pas cette chance souhaitent l’obtenir et en même temps la souhaitent pour leurs proches.
C’est ainsi qu’il me semble que les martyrs morts avant Jawad Tawil souhaitaient cette bénédiction pour lui et Jawad à son tour l’a souhaitée pour Abou Taleb et Abou Taleb l’a souhaitée pour Abou Nehmé. Certes, seul Dieu maîtrise l’avenir mais dans cette bataille ouverte, les martyrs meurent qu’ils soient des chefs ou des moujahdins. En préparant ce discours, j’ai revu ce que j’avais dit dans des discours précédents en hommage aux martyrs.
J’ai pensé aussi que j’aurais souhaité pouvoir parler à l’occasion de la mort de chacun des martyrs et j’aurais voulu passer mon temps avec leurs proches, mais malheureusement, ce n’est pas possible, faute de temps, non pour des raisons sécuritaires. Il y a aussi des considérations liées à la structure et à la hiérarchie...J’insiste que j’aurais voulu parler en hommage à chacun de nos martyrs, surtout qu’ils sont tous morts dans des les conditions les plus honorables. Dans ce contexte je voudrais dire que je les connais tous et j’ai parlé avec tous de la bataille, et en particulier de celle-ci.
Vous entendez parler de l’unité Nasser et l’unité Aziz, la région Nasser, la région Aziz... Il s’agit en fait de références à un découpage géographique. Il faut préciser qu’avant 2006, nous avions considéré que le Sud du Litani était une seule zone militaire, avec une seule formation militaire qui s’y bat. Elle s’appelait l’unité Nasser (Victoire en français, ndrl). Après la guerre de juillet et l’évaluation qui a été faite ainsi que les leçons tirées de la guerre, les frères ont décidé de diviser cette zone militaire en deux, chacune étant dotée d’une formation complète, avec ses effectifs, ses moyens, ses armes et ses unités. De la mer à un certain point au milieu du sud du Litani, la région était appelée la zone Aziz et de là-bas jusqu’aux fermes de Chebaa, la zone était appelée la zone Nasser. Le martyr Abou Nehmé était le chef de l’unité Aziz et le martyr Abou Taleb était le chef de l’unité Nasser.
Je le répète, le fait de les connaître nous rend plus forts. Je voudrais ici relever ce que disent certains analystes et écrivains lorsqu’ils parlent de nous et ils se demandent comment en plein cœur de la bataille et alors que nous sommes soumis à des menaces et des dangers terribles, nous parlons avec une grande confiance, avec une grande sérénité, un moral élevé, alors que les dangers auxquels nous devons faire face sont énormes. ..
Je voudrais d’abord leur dire que nous sommes des croyants. Nous croyons dans la promesse divine. Ensuite, parce que nous avons Abou Taleb, Abou Nehmé et Jawad, ainsi que ceux qui les ont précédés parmi les chefs martyrs, qu’ils soient de la première génération ou de celles d’après, comme nous avons aussi ceux qui attendent leur tour. Nous savons ce que nous avons, la trempe des gens qui combattent, les chefs, les cadres, les moujahidins, des gens d’un courage immense, expérimentés et dévoués, pleins de détermination. En plus, nous avons les moyens que Dieu nous a permis d’avoir, sur les plans militaires et matériels. Si nous ajoutons à cela, l’environnement populaire, les familles nobles et dévouées, prêtes au sacrifice, les pères, les mères, les épouses, les proches... Avec tout cela, oui, bien sûr, nous avons une immense confiance et un moral très élevé. Nous avons confiance dans le fait de posséder des indices clairs de la victoire, chaque, dans chaque position et sur chaque terrain de combat. Dieu nous a promis la victoire et depuis 41 ans, nous ne cessons de la remporter, d’imposer de nouvelles équations, en dépit des circonstances difficiles.
Revenons aux martyrs. J’ai revu ainsi ce que j’avais dit sur Jawad al Tawil, sur Abou Taleb... J’ai eu un peu le sentiment que je me répétais. Pas parce que je le voulais, mais parce que ces hommes se ressemblaient, et avaient de nombreux points communs, sur le plan de l’âge et des qualités. C’est pourquoi vous pouvez avoir l’impression que je me répète. Surtout qu’ils sont tous si chers à nos cœurs.
Dans ce parcours, Abou Nehmé était un combattant. En 1982, il a été fait prisonnier lors de l’invasion israélienne. Par la suite, nous verrons qu’il est un moujahed ex-prisonnier, blessé deux fois, c’était aussi un chef dans plusieurs champs de bataille et au final, il a y eu le martyre qui est une bénédiction.
En 1982, il a donc été fait prisonnier. D’ailleurs, au cours de cette même année, il a fait son service militaire au sein de l’armée libanaise. A l’époque ce service militaire était obligatoire. En 1984, il a rejoint les cadres structurels de la résistance. Il était présent sur les premières lignes, surtout dans l’axe de Bint Jbeil, où il a été blessé une première fois en 1988, dans l’opération de la localité Al Tyri, à l’intérieur de la bande frontalière occupée. Il a aussi participé à la confrontation de juillet 1993, sur les premières lignes, cette opération a été appelée par l’ennemi «Règlements de comptes», alors que nous l’appelons la guerre de juillet 1993. Plus tard, nous avons cessé d’adopter cette appellation, après avoir vu la guerre de juillet 2006. Tout comme nous appelons la guerre d’avril 1996, alors que l’ennemi parle des «Raisins de la Colère»... Pendant toute cette période, Abou Taleb était dans les premières lignes et il a participé à de nombreuses opérations. Vous avez vu qu’il a participé à l’opération suicide de Salah Ghandour, car il était sur le front de Bint Jbeil où a eu lieu l’opération. Il a aussi assumé la responsabilité de l’unité spéciale Nasser, au moment où tous les combattants au sud Litani appartenaient à cette unité, de 2004 à 2008. Il a aussi participé à la guerre de juillet 2006 et il est resté pendant 33 jours sur le front sous le feu.
Lorsque les événements ont commencé en Syrie et que le phénomène «Daech» y a fait son apparition, il s’est rendu en Syrie pour combattre cette formation. «Daech» avait même pris le contrôle de nombreuses provinces irakiennes. L’autorité religieuse à ce moment-là, l’ayatollah Sistani a lancé un appel pour que les combattants se rallient au jihad contre «Daech». J’ai déjà dit cela lorsque j’ai parlé du grand chef martyr Qassem Soleimani, qui ne nous a jamais rien demandé pour l’Iran. A cette époque, il avait demandé pour l’Irak. Il m’avait personnellement dit : «Daech» est en train de prendre le contrôle de nombreuses régions. L’Irak est dans une situation difficile. De nombreux combattants se sont ralliés après l’appel. Mais il manque des chefs d’opérations. Il était minuit, lorsque hajj Qassem est venu dans la banlieue sud et a dit : l’avion est dans l’aéroport de Damas. Je voudrais que vous réunissiez 120 chefs d’opérations sur le terrain pour que je les emmène avec moi à Bagdad. J’ai déjà raconté cette histoire. Vous vous rappelez que j’ai dit : Hajj il est minuit.... Il a répondu : Vous avez jusqu’à la prière de l’aube. Nous avons réussi à réunir la moitié du chiffre requis et nous avons envoyé l’autre moitié par la suite. Nous avons dit à Abou Nehmé qui se trouvait peut-être en Syrie d’y aller et il faisait donc partie de ceux qui se sont rendus en Irak avec hajj Qassem. Il faisait partie des chefs qui ont affronté «Daech». Même chose pour les combats sur la chaîne orientale dans la Békaa. Il était responsable de certaines régions sur les axes définis là-bas. Il a même été atteint par des éclats d’obus dans son dos, sa taille et son oreille. Mais il a très rapidement rejoint ensuite le front. En 2016, le chef de l’unité Aziz est devenu martyr. C’était le chef martyr Hassan Al Hajj, connu sous le nom de Abou Mohammed Al Iqlim, paix à son âme. Abou Nehmé a alors pris le commandement de l’unité Aziz, jusqu’à sa mort en martyr.
Dans le cadre du Déluge d’Al Aqsa, j’ai déjà dit que le 8 octobre, Abou Taleb a été le premier à ouvrir ce front. Pourquoi ? Parce que les fermes de Chebaa, où nous avons lancé notre première opération le 8 octobre relève de la responsabilité de l’unité Nasser. Abou Nehmé a ouvert le front le 9 octobre et nous sommes ainsi entrés dans la bataille de soutien. Il est resté au front jusqu’à son martyre précoce. C’est ainsi que tombent nos martyrs. Nous parlons d’un croyant, moujahed, pratiquant depuis le début. C’est ainsi qu’était Abou Nehmé, visionnaire qui a choisi le chemin de la résistance depuis son plus jeune âge et il a passé tout ce temps sur les fronts de la résistance. Dans le documentaire qui lui a été consacré, vous avez vu sa barbe noire. Il était encore jeune et il a passé le plus clair de son temps à résister sur les fronts, il était un chef, combattant sur le terrain, connaisseur, responsable, courageux, modeste, attaché à la terre, affectueux à l’égard de ses frères, soucieux de leur bienêtre, ouvert aux gens, sensible, discipliné, engagé et prêt au martyre.
Dans toutes les batailles où il a assumé des responsabilités, il était courageux, plein de discernement... Je ne vais pas répéter tout ce que j’ai dit sur Abou Taleb. Les qualités sont pratiquement les mêmes. Tous ceux-là sont nos frères et nous les aimons. Abou Nehmé est parti dans cette bataille à laquelle il croyait. Lorsque je l’ai rencontré, il était confiant, et plein d’espoir. Il parlait avec une grande assurance et avec un moral très élevé, au sujet de la présence des combattants et de leur niveau de préparation.
C’est pourquoi, et je parle par expérience, on a beau avoir un moral élevé et une grande confiance, lorsqu’on parle avec ces frères, avec leurs données prises du terrain, avec leur état d’esprit, leur courage, leur concurrence pour aller se battre, on a encore plus de confiance et d’espoir. C’est pourquoi lorsqu’on entend ou qu’on lit sur les réseaux sociaux que la base du Hezbollah se rebelle et ne veut pas se battre, surtout que les salaires ne sont plus versés, je ne peux que dire que ceux-là sont vraiment à côté de la plaque. Notre problème au sein de la résistance c’est qu’il y a trop de volontaires pour se battre et devenir des martyrs. Récemment, un frère député me disait qu’il s’est rendu chez la famille d’un martyr et dans cette maison, c’est le troisième martyr. Autrement dit, deux autres l’ont déjà précédé et il en reste encore deux et la mère lui a dit que les deux fils restants sont à la résistance. Les deux frères l’ont pris de côté pour lui dire qu’ils sont fâchés parce que depuis que leur frère est mort, on les a placés sur les lignes arrière... Nous voulons rester en première ligne...
Ce sont ceux-là nos jeunes, nos combattants et les moujahidins de la résistance. Ce sont vos fils et c’est avec eux que nous nous battons et c’est avec que nous allons remporter la victoire. Abou Nehmé croyait à cette bataille, celle du Déluge d’Al Aqsa, qui est entrée dans son dixième mois. Nous allons un peu parler du Déluge d’Al Aqsa et du volet palestinien, avant de parler du volet libanais et de conclure.
Nous nous sommes engagés dans la bataille d’Al Aqsa depuis le premier jour. C’était un engagement décisif et définitif, dans le fond et la forme. Sur la forme, d’habitude, nous donnons des nomes aux opérations ou aux batailles menées. Mais là nous avons respecté le nom Déluge d’Al Aqsa lancé par le Hamas et nous nous sommes considérés comme une partie de cette bataille. Notre bataille sur le front du Liban n’a donc pas un nom précis et c’est une confirmation de l’unité de la bataille. Nous ajoutons au déluge d’Al Aqsa, le front de soutien à partir du Liban et nous avons choisi pour le nom de nos martyrs, l’expression «martyrs sur le chemin d’al-Qods». Ce sont les martyrs du front de soutien libanais à la bataille Déluge d’Al Aqsa. Cela sur le plan de la forme. Nous n’avons pas l’intention de donner un nom particulier à cette bataille même si elle se prolonge. Nous en sommes au dixième mois sur le front ouvert au sud et nous ne voulons toujours pas changer le nom pour rester une partie du Déluge d’Al Aqsa, cette bataille bénie.
Sur le fond, nous sommes entrés dans cette bataille et nous avons fixé des objectifs. Nous voyons jour après jour la réalisation de ces objectifs. Le plus important c’est que l’ennemi lui-même reconnaît les réalisations sur ce front. Il en qualifie même certaines de stratégiques. Et ce qui m’importe dans cette bataille, comme vous d’ailleurs, c’est ce que dit, pense et ressent l’ennemi puisque notre bataille est contre lui. Donc, depuis le début, nous avons voulu pour ce front et pour les autres fronts de soutien, les mêmes objectifs : mener une guerre d’usure contre l’armée ennemie en l’épuisant militairement, humainement, matériellement, économiquement et psychologiquement. C’est ce qui a été fait jusqu’à présent. Ensuite, en menant cette guerre d’usure, nous parvenons à occuper une grande partie des forces de l’ennemi et de ses moyens qui, sinon, auraient été utilisés à Gaza et auraient pu servir pour trancher la bataille à Gaza. Nous parvenons donc à faire pression sur l’ennemi, sur son armée et sur sa société en disant qu’un cessez-le feu au Nord est lié à un cessez- le feu à Gaza. Si l’ennemi veut donc que le front du Nord se calme, il doit arrêter son agression contre Gaza.
C’est cela l’idée aujourd’hui et elle se réaliser avec le sang de nos martyrs, parmi eux le chef Abou Nehmé et ses sacrifices, ainsi que ceux de tous nos frères. Nous voyons cela clairement. Des voix s’élèvent dans le monde entierو à l’intérieur de l’entité et en dehors d’elle. Les Américains, les Français, les Allemands viennent chez nous, chez l’Etat libanais mais aussi chez nous d’autres parties internationales aussi. Pour nous le sujet est clair : Si vous voulez qu’un cessez-le feu soit conclu au nord de la Palestine occupée, vous devez arrêter le feu à Gaza. C’est pourquoi ils parlent désormais aux Israéliens pour sonder l’importance chez lui d’un cessez-le feu à Gaza car cela aboutirait à un cessez-le feu au Sud du Liban. Même au sein de l’entité, il y a un débat sur le sujet. Ceux qui suivent les déclarations des responsables et des chefs, à la Knesset et au gouvernement, des responsables militaires anciens et actuels, voient que cette idée fait son chemin. Certains réclament clairement un cessez-le feu à Gaza car c’est le seul moyen d’aboutir à un cessez-le feu au Nord. C’est donc un moyen de pression efficace et réel et en même temps, un moyen de mener une guerre d’usure contre les capacités de l’ennemi. J’avais mentionné cela précédemment. Mai imaginez un peu quel est le besoin de l’armée israélienne en effectifs. Sur notre front, il y a encore plus de 300 000 officiers et soldats. Nous les avons comptés depuis 9 mois et nous continuerons à le faire, comme je l’ai dit dans mon dernier discours en hommage à hajj Abou Taleb. Certes, ils sont encore présents, mais ils ont réduit leurs positions et ils se déploient, ils sont obligés de le faire, de Jabal el Cheikh jusqu’à la mer, parce qu’ils ont peur, voire terrorisés. Pas seulement par la possibilité d’invasion en Galilée, mais aussi de la possibilité d’incursion de petits groupes en direction de la Palestine occupée. C’est pourquoi l’ennemi ne peut pas évacuer ses positions. Il utilisait les caméras, les radars et les dispositifs de surveillance électroniques pour compenser ses manques et désormais tout cela a été détruit. Il a donc essayé de compenser cette perte par la présence directe des officiers et des soldats. Ce qui augmente l’hémorragie de jour comme de nuit. Cela a causé un véritable problème à l’ennemi. Ils ont crié qu’ils ont un manque d’effectifs et ce manque augmente l’impasse au sein de la «société israélienne». Cela signifie que le problème n’est pas seulement dans l’appui à Gaza, il approfondit aussi les divisions au sein de la société «israélienne».
Au sein de cette société, il y a un groupe, les «Haridims». Vous avez suivi cela dans les médias. Ceux-là disent qu’ils se vouent totalement aux écoles religieuses et à la lecture de la Torah. Ils n’entrent donc pas dans l’armée. Ils perçoivent des salaires et ils bénéficient de plusieurs facilités matérielles. Depuis 75 ans, ceux-là n’entrent pas dans l’armée. Les gouvernements successifs évitent de provoquer un problème avec eux, car ils constituent une partie importante de la «société israélienne». Mais aujourd’hui, en raison du manque d’effectifs, le gouvernement est contraint de le faire. Le responsable religieux des «Haridims» commence à menacer : Si vous nous obligez à nous enrôler dans l’armée, nous quitterons en masse l’entité. Il ne s’agit donc pas seulement d’un problème militaire. La guerre d’usure à Gaza et sur le front du Nord qui occupe un si grand nombre d’officiers et de soldats est en train de provoquer une impasse sociale au sein de l’entité ennemie. Un groupe composé d’au moins des centaines de milliers de personnes menace de partir si l’enrôlement au sein de l’armée devient obligatoire.
Un des problèmes de cette société c’est lorsque que l’enrôlement obligatoire au sein de l’armée se prolonge. D’ailleurs, le service au sein de l’armée a été prolongé. Pourquoi ? Car si ceux qui ont achevé leur service rentrent chez eux, il y aura un plus grand manque d’effectifs. Les réservistes ont été rappelés de leurs écoles, de leurs universités, de leurs usines, de leurs champs, de leurs maisons et de leurs familles. La durée du service des réservistes. Ceux-ci ont été rappelés de nouveau. Ce qui aura un impact économique sur l’entité et sur sa société. Vous entendez les cris au sein de cette société sur les problèmes causés par ces décisions au sein des familles. Leurs familles ne sont d’ailleurs pas comme les nôtres. Chez nous, si le père ne vient pas à la maison, la mère assume les responsabilités face aux enfants, elle ou les parents. Eux sont différents. C’est pourquoi lorsqu’ils parlent de pourcentage d’usage de drogues, de divorces et de démembrement familial, d’effondrement social, tout cela est dû à la guerre et au manque d’effectifs.
L’hémorragie se fait donc avec le manque d’effectifs, avec la crise économique... Ce front donne donc ses fruits. Nous ne sommes pas dans un affrontement tribal pour dire que sur ce front nous avons eu tant de tués, alors que l’ennemi en a eu tant. Le bilan se calcule avec l’ampleur de la souffrance, de la pression et de l’hémorragie causée à l’ennemi, à son armée, à sa société et à sa décision politique pourrait le pousser à arrêter la guerre sinon il irait vers le gouffre. Comme le disent certains chefs et leaders sionistes : «Netanyahu nous mène vers la destruction du troisième temple, vers la fin et il réalise le complexe des 80 ans, cette prédiction qui dit que notre Etat et notre entité ne vivra pas 80 ans». Le bilan est là, même si l’ennemi cache le nombre réel de ses morts et de ses blessés à la presse. Si vous faites attention, il a dit il y a quelques jours qu’il a eu 20 atteintes dont 11 à Gaza. ET les autres ? Les 9 autres où ont-ils été atteints ? Il refuse de dire que c’est sur le front du Nord. Il y a quelques jours, il a parlé de 30 atteintes, dont 13 à Gaza. Et les 17 autres ? Il refuse de dire sur le front du Nord... Mais il y a des fronts dans ces deux endroits.
Le front du Liban continue donc à atteindre ses objectifs. L’ennemi continue à dire chaque jour, je reprends ce qu’il dit lui-même, que ce jour est le pire et que l’étape actuelle est la pire depuis 75 ans sur tous les plans, celui de l’armée, de ses militaires, de sa société, de sa sécurité et de son moral. La crise de confiance dans cette entité s’approfondit. Aujourd’hui, les voix s’élèvent un peu plus pour réclamer la démission du chef d’état-major et des grands généraux. Pourquoi ? Parce que les investigations au sujet du scandale du 7 octobre ont montré de grosses lacunes au niveau du commandement et des mesures prises. Ils vont donc commencer à se jeter les responsabilités. L’enquête commence à montrer certaines réalités, notamment au sujet des accusations portées contre les combattants du Hamas de tuer des «Israéliens», alors qu’il est apparu que c’est l’armée qui l’a fait, en application de la doctrine «Hannibal», selon laquelle il faut tuer les otages qui tombent entre les mains de combattants ennemis. Donc, la plupart des «civils israéliens» tués dans l’enveloppe de Gaza ont été tués par l’armée «israélienne». Je dis la plupart par prudence, mais il se pourrait que ce soit l’armée «israélienne» qui a tué tous les civils. Ils ont reconnu il y a quelques jours que le commandement de l’armée a donné l’ordre de détruire tous les véhicules et les voitures qui entrent à Gaza qui ont à leur bord des otages sionistes en application de cette doctrine.
En tout état de cause, il y a donc une impasse militaire et une impasse politique. Même la coalition sur laquelle repose le gouvernement de Netanyahu est dans un piteux état au point que nous sommes en train de retenir ces noms affreux, parce qu’ils se lancent des menaces et des insultes. Il semble que cette coalition soit sur le point d’éclater, selon de nombreuses prévisions israéliennes. C’est cela cette entité. Aujourd’hui, c’est Netanyahu qui s’entête et avec lui, Somotritch et Ben-Gvir, car leur avenir personnel est en jeu. Nous sommes donc face à un nouveau modèle de chefs narcissiques, égoïstes, prêts à sacrifier le projet sioniste et l’entité «israélienne», leur société et leur armée pour rester au pouvoir...
Au dixième mois de cette bataille, on peut en tout cas dire que l’échec en est le grand titre. Aucun des objectifs déclarés n’a été réalisé, je vais parler de Rafah avant d’aborder la situation libanaise. Mais dans tout ce qui se passe aujourd’hui à Gaza, l’ennemi reconnaît que le titre général est l’échec. Il n’y a pas de victoire absolue, ni de victoire provisoire ni rien de tout cela. Il y a un échec réel. Pourquoi ? Parce que l’ennemi a lui-même défini ses trois objectifs : la libération des otages, l’éradication du Hamas et la transformation de la bande de Gaza en une zone sûre qui ne représente aucune menace pour lui. C’est l’ennemi qui a dit cela et il n’a rien réalisé en dix mois. Nous parlons de l’armée «israélienne» formée de centaines de milliers de militaires, de cette armée qui se dit la plus forte de la région et qui se bat contre qui ? La bande de Gaza ! C’est la bataille la plus pitoyable menée par l’armée «israélienne» jusqu’à présent.
Actuellement, il est question de négociations. Des négociations avec qui ? Avec la partie qui a été déclarée depuis le premier jour comme étant la cible de la bataille. Il s’agissait en effet d’éliminer le Hamas. Mais aujourd’hui la partie qui négocie c’est le Hamas et tout le monde parle avec le Hamas. Nous attendons le résultat de ces négociations qui se déroulent à Doha, au Qatar. En ce qui nous concerne, à travers les négociations, le monde entier a reconnu qu’ «Israël» n’est pas en mesure de trancher la bataille militaire et elle a donc besoin d’un cessez-le feu. Les appels au cessez-le feu viennent donc du monde entier sauf de Netanyahu, Ben Gvir et Somotritch qui s’entêtent, mais sinon, le monde entier travaille dans ce sens.
En ce qui nous concerne, le Hamas négocie pour lui-même et au nom des organisations palestiniennes et en même temps, au nom de l’Axe de la résistance dans son ensemble. Ce que le Hamas, nous l’acceptons tous. Je le dis parce que beaucoup de questions ont été posées ces derniers jours : que pense le Hezbollah des négociations, de l’entente et du document proposé ? C’est le même débat. Et notre réponse est la même : ne nous demandez pas notre avis ni sur ce document ni sur celui qui l’a précédé, ni s’il y a eu des modifications ou des rajouts. C’est une ligne directrice définitivement tranchée : ce qu’accepte le Hamas, nous l’acceptons tous.
Pourquoi ? Car c’est le Hamas qui coordonne avec les organisations palestiniennes. Nous ne demandons pas qu’il coordonne avec nous. Pourquoi ? Parce que nous considérons que cette bataille est en premier lieu la sienne et c’est le Hamas qui assume le poids le plus lourd dans cette bataille qui se déroule à Gaza, contre les habitants et la résistance de Gaza, en Cisjordanie. Tous les autres qui portent des poids lourds, aussi importants soient-ils, ne sont pas comme Gaza et sa résistance. Le Hamas connaît donc mieux que les autres ce que subissent les habitants de Gaza et de Cisjordanie. Il connaît mieux que tout le monde ce qu’ils peuvent supporter, leurs moyens, leurs capacités et leurs aspirations. Qu’il en soit remercié, le Hamas nous informe de ce qui se passe et nous demande notre avis. Je vous le dis en toute franchise, dans chacune de nos rencontres, ils nous demandent notre avis et nous répondons : prenez vos aises et faites ce que vous jugez bon car nous ne voulons pas si nous donnons un avis qu’ils croient que notre front est fatigué ou lassé. Non, nous ne sommes pas las et nous ne sommes pas fatigués. Nous restons avec vous jusqu’au bout.
Donc, concernant les négociations, pour nous tout est clair. Nous devons toutefois saluer le courage et l’héroïsme de la résistance palestinienne, dans toutes ses organisations, les combattants de la résistance palestinienne ont surpris le monde par leurs actes ainsi que les habitants de Gaza, les hommes, les femmes et les enfants. Ils ont fait preuve d’un héroïsme légendaire. Il faut aussi saluer la détermination, la solidité et la conviction du commandement palestinien pendant les négociations en dépit des pressions immenses, politiques et diplomatiques qui sont exercées sur lui de la part de nombreux Etats dans le monde. Il négocie avec des nerfs solides et beaucoup de conviction et de détermination. Parfois même, l’ennemi exerce des pressions et parfois c’est l’ami qui le fait. Mais le commandement palestinien et plus précisément, le commandement du Hamas, reste solide et il ne se laisse pas influencer par les terribles images de Gaza, surtout celui qui négocie dont la famille est soumise aux massacres, aux tueries. C’est le cas du frère Abou el Abed Ismaïl Haniyé, chef du bureau politique du Hamas, que Dieu le garde.
Donc, sur ce plan, la cause est en de bonnes mains, courageuses, sages et solides. Le terrain est entre les mains de la résistance, une résistance forte et solide qui s’appuie sur une base qui n’a pas sa pareille dans le monde sur le plan de sa capacité à supporter les souffrances, sans fléchir . Nous attendons donc les résultats des négociations.
Le dernier point que je voudrais évoquer c’est Rafah, avant d’en venir au Sud du Liban.
Qu’a dit Netanyahu lorsque le monde entier réclamait un cessez-le feu et qu’il y a eu une résolution du Conseil de sécurité dans ce sens ? Il a affirmé que celui qui veut qu’on arrête l’opération à Rafah veut en fait que nous soyons vaincus. Il reconnaît ainsi implicitement que tout ce qui s’est passé avant Rafah n’est pas une victoire. Donc, si l’opération à Rafah s’arrête il est vaincu... Il ne fait pas attention à ce qu’il dit. Lorsque quelqu’un perd les nerfs, il se met à dire des choses qu’il devrait taire, il commence à faire des aveux sans s’en rendre compte. L’insistance de Netanyahu à mener l’opération à Rafah est une reconnaissance tacite de la défaite, de l’absence de victoire et c’est pourquoi il a été à Rafah.
A partir de là, je vais parler du Sud du Liban. Cette armée, certains de ses chefs, peut-être pas directement, mais en tout cas les fous comme Ben Gvir et Somotritch et même récemment le ministre des Affaires étrangères, e nous menacent régulièrement d’envahir le Sud jusqu’au Litani. Regardons donc ce qui se passe à Rafah en deux mots :
J’ai demandé des informations aux frères. Rafah jusqu’à la frontière égyptienne s’étend sur une surface de 674 km2. La ville en elle-même a une superficie de 27 km2 et la plupart de ses immeubles ont un ou deux étages. Il n’y a pas dans cette ville de grands immeubles. Dans cette superficie réduite, il y a plusieurs unités d’élite «israéliennes», l’armée de l’air est installée à Rafah. Ils avaient dit que la bataille de Rafah prendrait deux à trois semaines. Ils l’ont déclaré officiellement. Ils ont dit qu’il faudrait deux ou trois semaines pour que Netanyahu puisse annoncer la victoire dans une conférence de presse. Ils ont estimé qu’il y a à Gaza quatre unités du Hamas, alors que eux, en ont bien plus, surtout des unités d’élite avec un appui d’artillerie et un appui en missile. De même, ces unités ont le soutien de l’armée de l’air et de drones dans un espace réduit. Nous ne parlons pas de Gaza, mais de Rafah avec ses 27 km2. Or, cela fait deux mois et 4 jours et ils continuent de dire qu’ils ont encore besoin de 3 à 4 semaines. Cela veut dire que cela peut prendre encore 3 ou 4 mois et on ne sait toujours pas si l’ennemi pourra en finir avec Rafah...Et cette même armée menace aujourd’hui d’occuper le Sud du Litani ! Je vais parler de cela.
Je voudrais maintenant m’arrêter sur l’importance de la victoire de la résistance à Gaza. Elle constitue un intérêt national pour le Liban et les Libanais. Je le dis parce que certains Libanais se demandent quels bénéfices le Liban retire-t-il de ce qui se passe à Gaza ? Pourquoi avons-nous dit dès le premier jour qu’il ne faut pas permettre une défaite de la résistance à Gaza ? Car si l’ennemi avait remporté une victoire rapide et décisive à Gaza, qui aurait pu alors l’arrêter ? Il serait alors venu au Liban et ailleurs et il aurait imposé ses conditions à tous les Etats de la région et à leurs populations. Nous serions alors entrés dans une nouvelle ère tout à fait différente de celle des victoires qui a commencé il y a près de 40 ans. Le Liban aurait été parmi les premiers à être menacé, alors que l’ennemi est actuellement dissuadé. Ce qui s’est passé à Gaza a donné une leçon aux «Israéliens», à l’armée israélienne et à ses chefs. Vous voulez une preuve ? Regardez ce que les responsables israéliens se disent entre eux ? Ben Gvir, Somotritch, Galant et d’autres, lorsqu’ils lancent des menaces à l’encontre du Liban, d’autres leurs répondent immédiatement, et pas nous : avec quelle armée comptez-vous vous battre au Liban ? A Gaza vous n’en avez pas encore fini... Aujourd’hui, nous avons une nouvelle expression : A Rafah, qui a une superficie de 27 km2 et qui est encerclée depuis deux mois, les «Israéliens» disent qu’ils ont besoin de 3 ou 4 semaines pour en finir avec Rafah. Mais qui sait combien il leur faut encore véritablement de temps ? Et avec cela ils menacent d’envahir le Sud du Litani ? Ils veulent la guerre contre le Liban ??? ... C’est cela les acquis nationaux !
Lorsque les fronts de soutien ont pu aider la résistance à Gaza à tenir, à rester déterminée et stable et à gagner, cela constitue une protection pour toutes les nations et pour tous les fronts, le Liban en tête. Un autre indice, c’est la réduction des objectifs déclarés «israéliens» au Liban.
Vous vous souvenez quel était l’objectif de 2006 ? Il s’agissait d’éliminer la résistance au Liban, et le Hezbollah. Il fallait détruire le Hezbollah au Liban. Aujourd’hui, depuis 9 mois et peut-être même plus, des opérations sont exécutées, des positions sont visées et même l’intérieur des colonies est bombardé, les maisons vers lesquelles ont fui les soldats israéliens dans les colonies sont visées... D’ailleurs certains habitants dans les colonies ont demandé aux militaires de quitter leurs maisons, parce qu’à cause d’eux, elles sont détruites. Même chose au Golan ou dans le Nord en profondeur, toute la région est menacée mais la guerre reste limitée à ces régions. Que disent les Israéliens ? Les entendez-vous parler de l’élimination du Hezbollah ? De l’éradication de la résistance ? Pas du tout. Les Israéliens ont appris la leçon. Au Liban, il l’a apprise, mais pas à Gaza. Car Netanyahu n’est pas Olmert. Netanyahu se croit différent, il croit pouvoir fixer des objectifs élevés, mais il ne peut en réaliser aucun.
Au Liban, pendant la guerre de juillet, les Israéliens avaient fixé des objectifs élevés et ils n’ont pas pu les atteindre. Nous nous souvenons tous de la commission Winograd et de son enquête. Aujourd’hui que dit Netanyahu ? Il veut régler la question du sud, soit par un compromis soit par une opération militaire. Même au cours des dernières semaines, nous n’avons plus entendu l’expression « une guerre globale et élargie ». Nous entendons encore quelques Libanais dire cela, ils souhaiteraient que les Israéliens lancent cette guerre... Quant aux Israéliens, ils parlent soit d’un accord soit d’une opération militaire. Quel est l’objectif de l’opération militaire ? Il y a deux jours, lorsque Galant était au Golan, il a menacé et tonné et quelques minutes plus tard, des drones sont tombés sur une position israélienne au Golan. Que disait Galant ? « En définitive, soit nous allons au Liban vers un compromis qui nous conduira à prendre des mesures précises, soit nous imposerons ces mêmes mesures par une opération militaire »... Certains colons ont été pris de colère et l’ont insulté...
Dans les médias, il n’a donc pas parlé de guerre totale et élargie. Il n’a pas parlé de détruire le Hezbollah, ni de l’éliminer. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Parce que lui et les autres Israéliens ont vu où les a menés à Gaza le slogan de détruire le Hamas ? Ils se sont cognés au mur et au verre et il faut encore parler de détruire le Hezbollah ! Ils ont donc fixé un objectif modeste par rapport aux précédents objectifs. Il s’agit d’éloigner le Hezbollah de la frontière à une distance de 8 ou 9 kms. Certains parlent d’éloigner la force Al Radouane. . Mais la résistance se limite-t-elle à la force al Radouane ? Il y a « Radouane », « Aziz », « Nasr ( Victoire) », « Badr », « Abbas »... autant que vous voulez, et de beaux noms ! Malgré cela, le ministre des Affaires étrangères s’accroche à l’idée du Sud du Litani, il parle de 8 ou 10 kms.
Au début, qu’ont-ils dit ? Il faut éloigner le Hezbollah de la frontière. Ils ont commencé par parler de 3 kms. Il est utile pour les Libanais de connaître ces détails. Pourquoi ont-ils parlé de 3 kms au début ? Parce que les missiles antichars du Hezbollah et de la résistance ont une portée de 3 à 5 kms. Le Cornet par exemple. Ils ont donc fixé la distance en harmonie avec la portée du Cornet . Nous possédons toutefois des Cornet d’une portée de 8 kms que nous gardions pour la prochaine guerre si elle a lieu. Nous avons toutefois été contraints à l’utiliser dans le front de soutien ouvert dans le cadre du déluge d’Al Assa, à partir du Liban. Les Israéliens ont donc su que nous avions des Cornets d’une portée de 8 kms. Ils ont commencé à réclamer l’éloignement du Hezbollah sur une distance de 8 kms à partir de la frontière. Par la suite, le missile Almas est apparu. Il est d’une portée de 10 kms. Les Israéliens ont commencé à réclamer un retrait du Hezbollah sur une profondeur de 10 kms ! Mais le fait d’éloigner le Hezbollah sur une profondeur de 8 à 10 kms est-il de nature à régler le problème dont parlent les Israéliens ? Non. Les Israéliens sont donc dans une impasse sur le front du Liban et ils n’ont pas d’options sur ce front.
En tout cas, le plafond sur le front du Liban c’est le Sud du Litani. Heureusement que nos ennemis sont idiots. Galant dit donc : le blindé qui quittera Rafah pourra venir au Sud du Litani Qu’il nous montre donc ce blindé à Rafah. Nous voyons ces blindés chaque jour dans les vidéos des unités Al Kassam ou celles des unités Al Qods, ou encore celles du FPLP ou d’autres organisations palestiniennes. Ce blindé à Rafah est incapable depuis deux mois de trancher la bataille dans une petite ville dont la superficie est réduite et c’est avec lui qu’il menace le Sud du Litani ? A Rafah, il n’y a pas de Cornet d’une portée de 5 kms. En tout cas je ne sais pas, mais un Cornet d’une portée de 8 kms et le missile Almas je suis sûr qu’il n’y en a pas. Ils sont trop nouveaux et ne sont pas encore arrivés à Rafah.
Vous savez ce qui se passe actuellement sur le front ? Les frères qui tiennent les missiles antichars restent en état d’alerte pendant une, deux, trois, quatre ou cinq heures, guettant la position et le blindé caché. Lorsque vous entendez qu’un blindé a été atteint, c’est qu’il s’est pointé et en quelques minutes, il a été visé par un missile antichar. L’ennemi nie et nous montrons les vidéos. Lorsque son blindé laisse apparaître une petite partie , il est aussitôt visé. Nos combattants sont performants et nos missiles antichars sont nombreux. Ils peuvent avoir une idée des missiles que nous possédons , en comptant ceux que nous avons déjà utilisés. Cela si nous parlons des missiles antichars mais il y en a beaucoup d’autres.
Pour toutes ces raisons, nous n’avons pas beaucoup entendu parler les Israéliens ces derniers temps d’une guerre totale ou destructrice. . Le langage des menaces grâce à Dieu a baissé. L’ennemi sait en tout cas que la résistance est prête, forte et bien préparée. Elle n’a pas peur et n’a aucune once d’hésitation. Un indice, car j’en donne pour chacune de mes affirmations, ce sont les réactions de la résistance aux assassinats, après l’assassinat de hajj Abou Taleb par exemple, il y a eu de nombreux propos sur les possibilités de la guerre. Il y a eu des menaces d’une grande guerre et ils pensaient que la riposte de la résistance sera limitée. Mais la résistance a envoyé le plus grand nombre de missiles jusqu’à cette date. Elle a atteint de nouvelles cibles en profondeur. Avec l’assassinat de Hajj Abou Nehmé, la résistance a envoyé un plus grand nombre de missiles et elle a choisi des cibles nouvelles encore plus en profondeur et sensibles. Au cours des deux derniers jours, elle a envoyé des centaines de missiles et des dizaines de drones, en un seul jour, sur des cibles sensibles au Nord, à une profondeur de 30 à 35 kms, et sur l’ensemble de la superficie du Golan. Notre message est que nous ne craignons pas la guerre et nous n’avons pas la moindre inquiétude d’aller vers n’importe quel option. L’ennemi sait cela. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ses réactions restent contrôlées et bien calculées.
Je voulais parler des chefs martyrs et des assassinats, mais le temps presse. Le moment viendra où je m’étendrai sur ce sujet. Dans cette bataille, il est normal que hajj Abou Nehmé devienne martyr après neuf mois de combat sur le front et Abou Taleb après 8 mois , Hajj Jawad après plusieurs mois et d’autres cadres . Nous sommes en confrontation avec un ennemi qui possède de grands moyens et le monde entier est à son service : les services de sécurité, les services de renseignements américains, occidentaux et arabes, hélas. Toute la technologie du monde est à son service, ainsi que les satellites, les dispositifs d’espionnage. Malgré cela, nous n’avons que ce nombre de martyrs et avec cet écart dans le temps. Quand on voit les choses sous cet angle, on se dit que nous sommes très bien. Si nous avons des failles ou des lacunes, nous devons les découvrir et les traiter. Nous ne prétendons pas être parfaits.
Dans le climat actuel je voudrais conclure par ceci : Si un accord sur un cessez-le feu est conclu et nous le souhaitons tous, oui, nous les gens de la guerre, du combat et de la résistance. Dans nos convictions religieuses et nos prières, nous demandons à Dieu de donner au peuple palestinien, aux gens de Gaza, du Sud du Liban, du Yémen, de l’Irak, de la Syrie et de toute la région le bien être, et nous le remercierons pour cette bénédiction.
Donc, si un cessez-le feu est conclu, notre front le respectera, indépendamment de toute entente, mécanisme et négociations. C’est notre engagement, car il s’agit d’un front de soutien. Nous étions clairs depuis le début. Cela n’exige même pas une question. Les gens demandaient pourtant : s’il y a un cessez-le feu à Gaza que ferez-vous au Sud ? Nous cesserons le feu, comme cela a été le cas lors de la précédente trêve. Et s’il n’y a pas de cessez- le feu et que la situation reste telle quelle ou prenne des formes différentes ? La réponse est : nous en parlerons le moment venu. Nous n’arrêterons pas la bataille. Mais que ferons-nous ? Comment nous continuerons et comment ? Nous en parlerons plus tard.
Nous avons entendu Galant dire : S’il y a un cessez-le feu à Gaza, cela ne signifiera pas nécessairement que le feu s’arrêtera au sud du Liban. Ok, pas de problème. Lorsque les combats cesseront à Gaza, nous cesserons de nous battre sur le front du Sud du Liban. Mais si les «Israéliens» décident de continuer au sud du Liban, et d’attaquer le Sud, nous défendrons le Liban et le Sud, car après tout, si nous avons décidé d’ouvrir le front de soutien à partir du Liban pour défendre Gaza et ses habitants, nous le ferons à plus forte raison pour le Liban et ses habitants, pour notre dignité. Nous ne serons pas coulants avec toute agression que pourrait lancer l’ennemi israélien contre le Liban, même s’il y a un cessez- le feu à Gaza. Même si cela reste peu probable que l’ennemi accepte le cessez- le feu à Gaza et ouvre un nouveau front. En tout cas, que nous écartions la possibilité d’une guerre totale ou non, qu’il y ait un climat de négociations dans la région ou non, nous, au sein de la résistance et de son environnement, devons rester très prudents et prendre en considération les pires scénarios. Nous nous sommes préparés et nous continuons à le faire. Nous ne nous contentons pas de nos préparatifs actuels. Nous nous préparons au pire, même si nous suivons aussi les points positifs.
Si Netanyahu insiste pour poursuivre cette bataille, il est en train de pousser son entité vers la chute. C’est ce que j’ai déjà dit à plusieurs occasions et plusieurs experts, chefs et responsables sionistes aussi. C’est la vérité, les réalités sur le terrain le montrent, les chiffres aussi. Je n’ai pas le temps de m’étendre sur le sujet mais j’ai un rapport publié dans les médias israéliens (il est trop long pour que je le lise maintenant) et il est traduit et publié sur certains sites et sur les réseaux sociaux, sur la situation de l’armée «israélienne, de la société, du gouvernement, des partis, le phénomène inverse d’émigration, l’économie etc. Donc, le parcours de cette bataille se dirige vers la victoire.
Je dois aussi, sur le plan du front de la résistance et de notre axe, féliciter les frères en Iran, le peuple iranien si cher, le commandement de la République islamique, le chef de la oumma l’ayatollah sayed Khamenei, les responsables de la République islamique pour avoir organisé des élections à deux tours en un temps limité, après le tragique incident qui a coûté la vie au martyr le président Raïssi et à ses compagnons. Cette grande participation aux élections, cette discipline, cet engagement et ces prestations légales et administratives, ces débats d’un haut niveau... Regardons donc le débat entre Biden et Trump, quelle différence ! Et avec cela ils nous parlent de démocratie ! Comment se sont-ils traités ? Par contre les débats télévisés entre les candidats en Iran n’ont certes pas été très regardés dans le monde, car ils ne sont pas traduits et parfois, n’ont pas été diffusés en direct, mais ils ont montré un grand niveau de respect, de débat profond sur els idées et les choix b et finalement le peuple iranien a fait son choix au second tour avec un grand nombre de voix, il a élu le Dr Massoud Pezschekian, que Dieu le préserve.
Nous félicitons donc le nouveau président, comme nous l’avons déjà fait samedi. Je voudrais le remercier encore une fois pour son message en réponse à mes félicitations. IL n’était pas tenu de le faire. Mais le plus important dans ce qu’il a dit c’est sa position politique. A tous ceux, dans notre région, qui ont spéculé, demandé, analysé, la réponse est venue claire et décisive : la résistance est au cœur des fondements et de l’idéologie de la République islamique telle qu’elle a été fondée par l’imam Khomeiny et maintenue par l’imam Khamenei. Appuyer la résistance, l’axe de la résistance, les peuples de la résistance, l’aide aux opprimés et à ceux qui sont victimes d’injustices et aux peuples de la région, tout cela fait partie de la République islamique, et c’est un choix définitif, indépendamment des options politiques ou des courants auxquels ils appartiennent. Au cours des dernières décennies, des présidents d’horizons et de courants différents se sont succédé à la présidence de la République iranienne et malgré cela, les gouvernements iraniens successifs n’ont cessé d’apporter de l’aide aux forces de la résistance. Plus même, cette aide a augmenté. Je suis témoin, en ce qui concerne la résistance au Liban et les mouvements de résistance... Beaucoup ont donc fait des spéculations depuis cette élection, mais la réponse est arrivée rapidement grâce au message du président élu et par le biais de contacts téléphoniques hier et ces derniers jours. Tout cela montre que le front de la résistance ayant pour pilier principal la République islamique d’Iran restera homogène, solide, forte, déterminée et elle poursuivra son chemin jusqu’à la victoire.
Sur le chemin de la victoire, nous aurons des martyrs, comme Abou Nehmé et le frère Abou Khachab qui était avec lui et d’autres qui sont morts hier, ainsi que ceux qui les ont précédés, dans toutes nos batailles. Ce sang vaincra l’épée, dans cette bataille de la résistance qui tire son inspiration et son souffle, ainsi que sa culture de Karbala al Hussein. Le sang vaincra l’épée, toutes les épées, y compris le nom donné par «Israël» à la bataille, le sang palestinien, libanais, irakien, au Yémen, en Syrie et en Iran, ce sang vaincra, il le fait déjà depuis les dernières décennies et il remportera la grande victoire inchallah.
A tous nos martyrs, à tous les martyrs du Déluge d’Al Aqsa, sur le chemin du droit et de la vérité, c’est la route qui mène à la victoire et à la grâce de Dieu.