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Un éminent journaliste: Les «Israéliens» devraient abandonner le navire coulant de Netanyahu; il a perdu

Un éminent journaliste: Les «Israéliens» devraient abandonner le navire coulant de Netanyahu; il a perdu
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Par AlAhed

Le rédacteur en chef de Middle East Eye David Hearst a écrit cet important article.

«Israël» est entré dans une nouvelle ère où les groupes de résistance dans toute la région ne hissent pas le drapeau blanc après quelques semaines de combat. Ils ripostent fermement.

Vous souvenez-vous comment la plus longue guerre de l'histoire du conflit arabo-«israélien» a commencé ? C’était avec Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale américain, qui se vantait en disant : «La région du Moyen-Orient est plus calme aujourd'hui qu'elle ne l'a été depuis deux décennies.»

Avec Joe Biden et Donald Trump, «Israël» a eu deux des présidents américains les plus permissifs dans la relation entre les deux États. Les présidents Ronald Reagan et George HW Bush étaient des piliers en comparaison avec les deux premiers.

En temps de paix, Trump a permis à «Israël» d'annexer le Golan occupé, a déplacé l'ambassade américaine à «Jérusalem» et a lancé les «Accords d'Abraham», dans une tentative d'obtenir que les États arabes les plus riches reconnaissent «Israël» sans veto palestinien.

En temps de guerre, Biden a inondé «Israël» d'armes, a voté à plusieurs reprises contre un cessez-le-feu immédiat, et lorsqu'il a tenté de freiner une offensive à Rafah, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a ignoré.

La stratégie du «câlin d'ours» a encore échoué

Les résultats de chaque présidence américaine peuvent être constatés dans le comportement du Premier ministre «israélien», qui demeure le principal obstacle dans les négociations sur la libération des otages et la fin de la guerre de neuf mois, bien plus que le Hamas, les médiateurs ou même les propres négociateurs d'«Israël».

Pour renforcer le point selon lequel «Israël» ne retirera pas ses forces de la frontière de Rafah ou du corridor de Philadelphie, ce qui serait nécessaire dans la première phase de l'accord dont le secrétaire d'État Antony Blinken ne cesse de dire qu'il est conclu, Netanyahu s'est rendu à Rafah pour déclarer - une fois de plus - que la victoire était en vue.

Il a ensuite bombardé un important terminal pétrolier du port yéménite de Hodeïda pendant le week-end, en représailles à la frappe des Houthis du Yémen sur «Tel-Aviv» vendredi.

Menacer la stabilité

Les commentateurs «israéliens» n'ont pas tardé à saisir l'importance stratégique de l'attaque d'«Israël».

C'était plus qu'une frappe tactique contre les Houthis, connus sous le nom d'Ansarullah, pour leur attaque de drone sur «Tel-Aviv» qui a tué un «Israélien» et en a blessé plusieurs autres, ont-ils écrit.

La frappe sur le port pétrolier était un message à l'Iran, disant que l'île de Kharg, son principal terminal pétrolier d'exportation, était potentiellement vulnérable à la prochaine frappe de représailles des avions de guerre «israéliens».

Mais la frappe d'«Israël» visait également la communauté internationale dont il prétend faire partie. Cette frappe voulait affirmer qu’«Israël» pourrait perturber la bouée de sauvetage énergétique du Moyen-Orient.

Le commentateur Morielle I Lotan a écrit : «Ce mouvement rappelle également à la communauté internationale les implications plus larges de l'instabilité régionale. L'économie mondiale est étroitement liée à l'écoulement régulier du pétrole du Moyen-Orient.»

«Toute perturbation importante, notamment au niveau des principaux terminaux d'exportation comme l'île de Kharg, aurait des conséquences économiques profondes sur le monde entier. En illustrant le potentiel de telles perturbations, Israël exhorte implicitement les grandes puissances à prendre au sérieux la menace iranienne et à soutenir les efforts visant à limiter les activités déstabilisatrices de Téhéran.»

En d'autres termes, «Israël» a explicitement menacé la stabilité du commerce pétrolier international en attaquant le port de Hodeïda.

Il s'agit d'une autre manœuvre dangereuse que Netanyahu a appliqué alors qu'il s'envole pour Washington en préparation de son discours cette semaine au Congrès.

Comme tout capitaine d'un pétrolier ou d'un porte-conteneurs immatriculé en Occident traversant le détroit de Bab el-Mandeb à l'embouchure de la mer Rouge vous le dira, la navigation occidentale est plus vulnérable aux attaques des Houthis que les Houthis ou l'Iran ne le sont face à une attaque israélienne.

Il en va de même pour Aramco en Arabie Saoudite, dont la production a été divisée par deux par une attaque de drone en 2019, ou pour les pétroliers chargeant leur cargaison dans les ports des Émirats arabes unis à cause des mines navales iraniennes. Les deux États du Golfe ont reçu le message de leur vulnérabilité, en un message qui s'applique encore aujourd'hui.

Cela est donc l'héritage du premier et unique mandat de Biden à la Présidence. Sous sa surveillance et avec son encouragement actif, «Israël» a mené pendant neuf mois une guerre génocidaire, qui a rasé et affamé Gaza, sans pour autant réussir à déloger le Hamas, et a conduit toute la région au bord de la guerre.

Le Hamas, le Hezbollah et le Yémen sont plus audacieux et plus militairement capables de riposter que jamais

Sous son mandat, «Israël» a définitivement rejeté la solution à deux États. Sous son mandat, il est officiellement devenu un État d'apartheid aux yeux du droit international.

Les États-Unis sont maintenant en conflit ouvert avec les deux principales cours de justice internationale : la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI), tout en continuant à affirmer qu'ils défendent un ordre mondial fondé sur des règles.

Pire encore, Biden a laissé «Israël» affamer Gaza à travers tous ses points de passage terrestres, et le trafic d'aide qui aurait dû arriver sur cette jetée maudite passe maintenant par le port «israélien» d'Ashdod.

En plus de cela, les États-Unis continuent de retenir les fonds de l'UNRWA, la seule agence des Nations Unies qui reconnaît les réfugiés palestiniens et leurs descendants. En mars dernier, le Congrès a adopté une loi interdisant tout financement supplémentaire à l'UNRWA jusqu'en mars 2025 au moins.

Mais loin d'avoir gagné en dissuasion pendant cette guerre, «Israël» l'a perdue.

Le Hamas, le Hezbollah et les groupes armés palestiniens et soutenus par l'Iran au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen sont plus audacieux et plus militairement capables de riposter que jamais, dans ce conflit vieux de 76 ans.

À Gaza, le réseau de tunnels est toujours intact. Le Hamas a démontré cela en frappant les chars «israéliens» depuis le nord, le centre et le sud de la bande simultanément, et en diffusant la vidéo sur Al-Jazeera dans les heures qui ont suivi.

«Israël» a été surpris qu'après neuf mois, le Hamas ait encore conservé ce contrôle sur la bande.

De plus, l'armée a admis que le Hamas avait endommagé tellement de chars qu'elle n'en avait plus assez pour envahir le Liban.

Dans un dossier juridique adressé à la «Cour suprême israélienne», en réponse à une pétition exigeant l'intégration de combattantes dans le Corps blindé de l'armée, celle-ci a déclaré que de nombreux chars avaient été endommagés pendant la guerre à Gaza et qu'elle ne disposait plus de suffisamment de munitions.

«Le nombre de chars opérationnels dans le corps est insuffisant pour les besoins de la guerre et pour mener des expériences de déploiement de femmes», a rapporté le quotidien «israélien» «Yediot Aharonot», citant le dossier judiciaire.

Dans le nord d'«Israël», les frappes de drones et de missiles du Hezbollah contre les postes militaires et de renseignement israéliens ont été si précises qu'elles ont temporairement rendu une partie du sud du Liban aveugle aux drones israéliens et à d'autres opérations.

Même s'il voulait lancer une offensive pour repousser le Hezbollah de la frontière vers le nord du fleuve Litani, l'armée «israélienne» n'est pas en état d'ouvrir un deuxième front. Elle a besoin de temps et de munitions pour se remettre de Gaza.

Une nouvelle ère

L'ère des expéditions punitives de courte durée pour «tondre l'herbe» et établir une situation qui durera des années est révolue.

Israël est entré dans une nouvelle ère où les groupes de résistance ne hissent pas le drapeau blanc après quelques semaines de combat. Ils ne partent pas en exil et ne libéreront pas facilement leurs otages.

Ils ripostent fermement et font payer le prix aux chars, aux réservistes qui les pilotent et à l'économie d'«Israël». Le prix de telles guerres a augmenté de façon exorbitante pour «Israël».

De plus, l'ensemble du monde arabe bouillonne de colère.

Un petit signe en est l'histoire de l'ancien soldat Ahmed Ahed al-Mahameed, du gouvernorat de Ma'an dans le sud de la Jordanie.

En tant qu'avantage, les soldats de l'armée jordanienne peuvent demander un prêt immobilier auprès des Forces armées jordaniennes après 20 ans de service. Après sa mort, sa famille n'a découvert que par son avocat qu'Al-Mahameed avait donné l'intégralité du produit du prêt qu'il avait obtenu à des personnes à Gaza.

De l'argent et des armes affluent dans la Cisjordanie occupée. Comme la nuit suit le jour, le niveau de résistance aux raids «israéliens» augmente. Deux bombes de bord de route de type irakien, mortelles et sophistiquées, ont été utilisées dans des attaques contre des soldats israéliens et des véhicules blindés au cours du mois dernier.

Il en découle une deuxième perte stratégique majeure pour «Israël» depuis le 7 octobre dernier.

En interceptant la plupart des missiles balistiques et des drones que l'Iran a lancés en réponse à l'attaque «israélienne» contre son ambassade à Damas, dont beaucoup au-dessus de l'espace aérien jordanien, «Israël» s'est vanté d'avoir le soutien de ses voisins. Mais ce n'est pas le cas.

Les dirigeants arabes sont trop conscients de leur incapacité à garder le couvercle sur la bouilloire de la colère à l'intérieur

Quiconque, dans l'administration Biden qui s'en va ou dans celle de Trump qui arrive, imagine qu'après la guerre à Gaza, l'Arabie saoudite signera docilement les accords d'Abraham et que les États-Unis et «Israël» pourront revenir à une époque où la normalisation avec les plus riches États du Golfe se fera au-dessus de la tête des Palestiniens, vit dans un monde de rêve.

Cette ère aussi est révolue.

Les dirigeants arabes sont trop conscients de leur incapacité à garder le couvercle sur la bouilloire de la colère à l'intérieur.

Bien sûr, la signature du prince héritier Mohamed ben Salmane pourrait encore apparaître sur un document qui lui serait présenté par Trump, mais elle signifierait beaucoup moins qu'elle ne l'aurait fait le 6 octobre.

«Israël» a perdu la capacité de dicter l'avenir de ce conflit. Il peut maintenir l'Autorité palestinienne sous perfusion financière, mais aujourd'hui, il est moins en mesure de dicter ou d'orchestrer qui sera le prochain président palestinien.

Dès que le président palestinien Mahmoud Abbas partira, ses deux successeurs désignés, Hussein el-Sheikh, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), ou Majed Faraj, son chef de la sécurité, partiront également. Chacun a un pouvoir substantiel sous Abbas, mais ni l'un ni l'autre n'a de légitimité ou d'autorité, même au sein du Fatah.

La formule politique d'après les accords d'Oslo, qui consiste à contrôler et à dicter qui représente les Palestiniens tout en leur présentant la perspective de négociations qui n'ont jamais lieu ou ne se concluent jamais, est révolue. Cela est autant le fait d'«Israël» que du Hamas.

«Israël»: Un navire qui coule

La semaine dernière, la Knesset a voté à une écrasante majorité pour rejeter une solution à deux États, y compris les soi-disant modérés dans ce débat, le chef de l'opposition Benny Gantz et son parti.

La motion stipulait : «L'établissement d'un État palestinien au cœur de la Terre d'Israël représenterait un danger existentiel pour l'État d'Israël et ses citoyens, perpétuerait le conflit israélo-palestinien et déstabiliserait la région.»

La motion a déclaré qu'il ne serait qu'une question de temps avant que le Hamas ne s'en empare et n'en fasse «une base de terrorisme islamique radical». Mais les mots-clés ici, et son véritable message sioniste, sont les mots «au cœur de la Terre d'Israël».

Cette motion n'est pas seulement, comme l'a dit Mostafa Barghouti, le secrétaire général de l'Initiative nationale palestinienne, la mort d'Oslo. C'est une proclamation d'une solution à un «État», un «État juif» minoritaire qui contrôle toute la terre du fleuve à la mer, créant un «État juif» synonyme de la «Terre biblique d'Israël».

Cela a toujours été l'objectif sioniste. Les partisans d'une solution à deux États - qui comprennent tous les gouvernements occidentaux et l'ONU - ne peuvent plus ignorer ce fait sur le terrain. Un dirigeant palestinien qui reconnaît «Israël» n'a personne à qui parler.

Personne n'a fait plus pour détruire l'argument selon lequel les sanctions économiques internationales entravent les progrès vers une solution politique à deux États que la Knesset israélienne elle-même. Elle a plus enterré ce cadavre que les colons eux-mêmes.

Cela nous amène au quatrième élément qu'«Israël» a perdu alors que Netanyahu se prépare à s'adresser au Congrès : l'opinion mondiale.

Une génération entière de jeunes Américains peut voir qu'Israël ne permettra jamais à un État palestinien de fleurir, et la cause nationale palestinienne est devenue la principale question de droits de l'homme dans le monde.

Mais l'Europe, qui est un continent dont l'unité et l'identité reposent sur les épaules des institutions qu'elle a construites, aura plus de mal à abandonner son propre enfant, la CIJ à La Haye.

Et cela comptera pour «Israël», car avant tout, «Israël» est peuplé des descendants de réfugiés d'Europe.

Les «Israéliens» ne seraient pas si anxieux d'acquérir un refuge en Europe s'ils étaient confiants de rester sur les terres palestiniennes qu'ils ont colonisées.

Et ce sera vers la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France, le Portugal, l'Espagne et la Grèce que les «Israéliens» s'enfuiront s'ils perdent ce conflit et sont obligés de négocier avec les Palestiniens.

Pourquoi de nombreux «Israéliens» sont-ils si désireux en ce moment d'obtenir des passeports européens ? Ils ne seraient pas si anxieux d'acquérir un refuge s'ils étaient confiants de rester sur les terres palestiniennes qu'ils ont colonisées.

Un tel verdict renforcera l'opinion publique et exercera des pressions sur les gouvernements à travers l'Europe pour qu'ils changent de ligne. Les gouvernements eux-mêmes sont déjà sur la défensive, bien en peine de défendre leurs contrats d'armement avec «Israël».

La CIJ fait une chose de plus. Elle n'a pas de pouvoir exécutif pour faire appliquer son jugement. Mais elle permet à tout tribunal d'un État membre, qui a compétence sur la politique gouvernementale, de contester les ventes d'armes ou tout autre contrat commercial avec «Israël».

Si «Israël» perd la haute main morale, s'il devient officiellement un État d'apartheid - non pas selon l'opinion d'organisations non gouvernementales, mais selon l'opinion de la plus haute juridiction internationale - s'il a créé une opposition de millions de personnes dans le monde, beaucoup d'entreprises cesseront de faire des affaires avec «Israël». La sanction mondiale contre «Israël» est déjà en cours.

La perte de la dissuasion, l'abandon des négociations par la déclaration sans ambiguïté que toutes les terres appartiennent au peuple juif, la perte de l'opinion mondiale et maintenant la condamnation juridique du droit international - tout cela devrait amener les «Israéliens» pragmatiques à une seule conclusion : il est temps d'arrêter de se battre et de parler.

Pour le moment, ils montrent tous les signes de couler avec le navire qui sombre.

 

 

 

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