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Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la cérémonie en hommage au chef martyr hajj Taleb Sami Abdallah

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la cérémonie en hommage au chef martyr hajj Taleb Sami Abdallah
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Au nom de Dieu

Je voudrais commencer par vous remercier d‘être venus, où que vous soyez dans les lieux consacrés à cet hommage, à Adchit, à Tebnine et dans la banlieue sud de Beyrouth au complexe de l’imam Moujtaba.

En même temps, nous avons aujourd’hui de nouveaux martyrs. Il est donc normal que nous citions leurs noms et que nous présentions nos condoléances à leurs familles. Le martyr Hassan Moujtaba Youssef Ahmed de Rachaf, le martyr Hassan Mohammed  Ali Saab de Yaroun, le martyr Jihad Ahmed Hayeck de Adchit, le martyr Wehbé Mohammed Ibrahim de Kfarkila, nous demandons à Dieu de les accueillir dans Son paradis et nous présentons à leurs familles nos condoléances et nos félicitations, comme cela a été le cas  pour tous les martyrs, au cours des jours et des semaines précédentes, entre deux occasions, nous faisons toujours cela aux familles qui ont des martyrs.

Aujourd’hui, dans cette cérémonie funéraire consacrée au chef martyr le frère Hajj Taleb Sami Abdallah (hajj Abou Taleb) et à ses frères martyrs morts avec lui dans la dernière attaque contre Joya.  Nous devons commencer par remercier tous ceux qui ont envoyé des télégrammes et publié des communiqués , à ce sujet, qu’ils soient au Liban ou à l’étranger, qu’il s’agisse d’organisations palestiniennes ou d’amis, au Yémen, en Irak, en Iran en Syrie et dans beaucoup d’autres lieux. Nous les remercions tous pour leurs consolations  et pour leurs condoléances. A leur place à tous, je m’adresse à la famille du cher martyr, à chaque membre pour à la fois les féliciter du martyre de Hajj Abou Taleb et en même temps pour leur présenter mes condoléances. Je m’adresse aussi aux familles des autres martyrs morts avec lui, le frère martyr Mohammed Hussein Sabra ( le frère Baker), le frère martyr Hussein Kassem Homayed ( le frère Sajed), le frère martyr Ali Salim Soufane ( le frère Camille). Tous font partie de l’équipe directe d’Abou Taleb. Ils sont toujours avec lui. C’est pourquoi leur sort a été d’obtenir le martyre avec leur chef, leur frère, le grand hajj Abou Taleb.

Nous sommes d’ailleurs face à des familles de martyrs. La famille du martyr Hajj Abou Taleb a déjà donné un martyr, Mahmoud Sami  Abdallah en 1989 sur l’axe d’Iqlim al Touffah lors d’une attaque israélienne contre cet axe. De même, le frère martyr Hussein Kassem Homayed  est le frère de deux martyrs  morts pendant la guerre de 2006, Ahmed Kassem Homayed  et Hassan Kassem Homayed.  La situation générale de ces familles est   leur acceptation de la volonté divine, cette fierté aussi et cette dignité, tout en affirmant la volonté de poursuivre la résistance et à offrir de nouveaux sacrifices. Le fils d’Abou Taleb a parfaitement exprimé cette position.

C’est de là que je commence. La culture du martyre en quelques mots, ainsi que la place du martyr et le regard qu’on lui porte. Dans l’optique islamique, le martyre est la vie non la mort et la fin. De même, le martyre dans l’optique islamique est synonyme de bonheur  et de bonne nouvelle. C’est aussi une purification divine. C’est surtout une grande victoire et décisive pour toute personne qui l’obtient. Le modèle c’est l’émir des Croyants lorsque Seif ben Maljam lui est tombé dessus dans la mosquée de Koufa, il s’est écrié, dans des mots qui sont devenus un écho de l’Histoire jusqu’au jour du Jugement Dernier : «J’ai gagné avec le Dieu d’Al Qaaba». Le martyre est donc chez nous une victoire. Il ne s’agit pas d’une défaite ou de la mort. C’est là le point fort de cette résistance, dans tous ses fronts et ses scènes. Aujourd’hui, le plus grave auquel fait face cette entité dans la bataille qui se déroule sur tous les fronts c’est que ceux qui se battent contre elle porte cette culture, cette pensée, cette foi et cette vision. C’est pourquoi nous constatons cette immense patience chez les familles des martyrs, cette acceptation. Le monde est étonné lorsqu’il voit à Gaza, les survivants d’une famille dont le père, la mère et les proches sont devenus des martyrs, dire Hamdellah, telle est la volonté de Dieu. C’est évidemment incroyable que l’homme puisse avoir une telle capacité de patience et de satisfaction devant tant de malheurs juste parce que telle est la volonté de Dieu. C’est pourquoi nous voyons une telle capacité à supporter chez les familles des martyrs parce qu’elles croient vraiment que leur être cher est passé grâce au martyre à la vie éternelle, au bonheur véritable. Ils sont donc rassurés et tranquilles, calmes, fiers et satisfaits, car en toute simplicité, ils ont confiance dans la volonté de Dieu et dans ce qui a été dit sur les martyrs qu’ils sont à Ses côtés. C’est pourquoi aussi notre parcours à cette capacité à supporter, les familles des martyrs, mais aussi l’ensemble de l’environnement de la résistance et son public, toute cette foule croyante et moujahida. Notre parcours a donc cette capacité à supporter malgré la perte de ces martyrs. Il continue son chemin, sans faiblir, sans se laisser aller au doute, allant toujours de l’avant.

C’est avec cette culture et cette foi qu’Abou Taleb a rejoint la résistance, allant très tôt vers les premières lignes, alors qu’il n’avait que 15 ans. Il est issu d’une famille croyante, pieuse et moujaheda. Comme beaucoup d’autres chefs qui l’ont précédé dans cette résistance, il a commencé son parcours en tant que combattant ordinaire, mais il a très vite avancé, en raison de son esprit jihadiste et de sa forme physique. Il est devenu membre des groupes d’opérations spéciales au sein de la résistance. Puis il est devenu le responsable du groupe de résistants sur l’axe de Siddiqin et à 22 ans, il est devenu carrément le responsable de l’axe de Siddiqin. Vous vous souvenez qu’entre 1985 et 2000, il y avait une bande frontalière occupée, une zone sécuritaire et la résistance avait partagé cette bande en secteurs qui s’étend de la mer jusqu’à Jezzine, à la Békaa Ouest et à Rachaya. Les responsables des axes ou des secteurs sont en réalité responsables des opérations d’attaque et de la protection.

Abou Taleb était dans sa première jeunesse responsable de l’Axe de Siddqin. En 1992, il faisait partie de l’équipe jihadiste qui est partie en Bosnie. Il y est resté jusqu’en 1995, loin de ses proches  et de sa famille. Il était avec un groupe qui a donné beaucoup de martyrs et d’autres sont encore en vie. Par un exemple un des martyrs de ce groupe connu est hajj Alaa de Bosnie, il y a aussi le martyr Ramzi Mehdi. Ces frères ont été en Bosnie pour aider à l’entraînement, à la formation et à la gestion des opérations ainsi que dans la protection des opprimés de Bosnie qui subissaient des massacres terribles. A ce sujet, il faut préciser, puisque l’on parle toujours de sunnites et de chiites, les Bosniaques sont des sunnites. Il n’y a pas de chiites parmi eux, en tout cas au moment où ce groupe s’est rendu sur place et il y est resté plusieurs années, dans le froid, la neige et loin de chez lui.  Il a été ensuite responsable de l’axe de Bint Jbeil au cours des dernières années avant 2000, avant la libération. Et comme vous l’avez vu dans le documentaire, il était le responsable des opérations dans l’Axe de Bint Jbeil. Ensuite, il était responsable d’un axe pendant la guerre de juillet 2006. Nous avons ensuite fait quelques modifications. Nous avons commencé à avoir des groupes géographiques dont l’unité de la victoire. Abou Taleb étai le chef adjoint de cette unité responsable des opérations jusqu’en 2016 et à partir de cette date, il en est devenu le chef jusqu’à sa mort en martyr.

J’ai connu hajj Abou Taleb quand il était combattant et qu’il n’avait pas de responsabilités particulières hiérarchiquement. Mon témoignage est personnel et j’ai écrit cela pour gagner du temps.  Il était donc connu pour être croyant et pratiquant, pour avoir un bon caractère. Il était modeste, d’abord agréable et il aimait s’occuper des questions spirituelles. Il pensait beaucoup à sa mort et il travaillait pour la vie d’après. Beaucoup de qualités qu’on trouve dans les histoires existaient chez lui. Comme par exemple son visage lumineux, avec son sourire et tous ses sentiments étaient visibles sur son visage. Certains croient que le croyant pratiquant doit toujours avoir un visage sévère, car il pense trop à l’autre vie et à la mort, mais ce n’est pas vrai, en tout cas pour Abou Taleb. Il était aussi très utile pour son entourage, son peuple, sa patrie et sa résistance. Il avait aussi une présence agréable, il n’était pas gênant et ne dérangeait personne. Il était aussi d’un abord facile, on pouvait lui parler sans craindre ses réactions. Il était donc facile d’accès mais en même temps, sa foi était grande. Il aimait les gens, il était tendre avec ses frères, avec les gens en général. Par exemple, il est resté huit mois responsable d’un axe, avec les exigences militaires, les soucis que cela suppose et malgré cela, il avait à cœur la vie des gens, alors que ce n’était pas sa responsabilité. Il prenait des nouvelles de ceux qui restaient sur place et des déplacés. Il intervenait pour essayer d’assurer ce qui manquait. Il était connu pour sa bonne gestion, ses compétences dans le commandement et sa capacité à absorber, à supporter et à s’adapter aux événements et aux positions difficiles. Il avait le savoir, l’action et l’expérience. De même, Abou Taleb était connu pour son moral toujours haut, même dans les moments difficiles. Certains, dans de tels moments, face au danger, à la peur, aux bombardements, à la mort de martyrs, sont ébranlés, ont peur. Mais ce n’était pas le cas d’Abou Taleb, qui était courageux, stable, plein d’initiative, ne craignant pas les difficultés, ni les obstacles. Pour lui, tout problème, aussi difficile soit-il, a une solution et un traitement. Il ne connaissait pas l’ennui ou la lassitude. Il proposait toujours des solutions et de nouvelles idées et il ne s’inclinait pas devant les difficultés. Il était pour de vrai un homme du terrain et des premières lignes. Il y était toujours, depuis le début jusqu’au martyre. Même au cours des 8 mois dont j’ai parlé, il prenait des risques et dans certaines opérations se rapprochait des frontières.

En un mot, il était ce chef qui, où qu’il se trouve, remplit votre cœur de confiance et de quiétude. Autrement dit lorsqu’Abou Taleb était présent dans «L’unité de la victoire», nous étions rassurés convaincus qu’il y avait une montagne sur laquelle s’appuyer, une montagne majestueuse, on avait confiance dans son esprit, son savoir, sa compréhension, sa personnalité, son courage, sa bonne gestion et nous étions sûrs que la victoire serait au rendez-vous grâce à lui..

Il ne fait aucun doute qu’avec sa disparition et celle de ceux qui sont devenus martyrs avec lui, notre perte est grande. Nous le reconnaissons et nous reconnaissons que nous souffrons de cette perte. Nous sommes des êtres humains, nous sommes tristes et nous pouvons être affectés par la perte de nos êtres chers, de nos jeunes, de nos femmes, de nos enfants, de nos combattants, de nos civils. Mais nous disons aussi qu’ils ont eu ce à quoi ils aspiraient, partir en martyrs et ils ont laissé derrière eux des frères, des élèves, des fils, des petits fils qui portent le même esprit, la même foi, le cerveau, la détermination et la volonté. Ils poursuivront sur le même chemin. C’est pourquoi la réponse de la résistance à l’assassinat à Joya était très forte, très grande et surtout elle a été réalisée par «l’unité de la victoire» dirigée par le martyr hajj Abou Taleb. Nous avons dit à l’ennemi que cette unité dont vous avez tué le chef et une partie de ses cadres responsables est devenu encore plus déterminée  et décidée à vous combattre avec beaucoup de force, une force inspirée de l’esprit de son chef  le martyr Abou Taleb.  Ce dernier restera présent dans cette unité et dans toutes celles de la résistance. Il restera un chef, un symbole et une source d’inspiration, un titre et une vision, le symbole de la foi, du courage, du don et du sacrifice, sans limites, avec la certitude de la victoire et de la Promesse divine sur la victoire dans cette bataille. Pendant 8 mois sur le front, Abou Taleb se battait non pas seulement par obéissance au commandement, mais aussi à cause de sa foi. Il croyait dans cette bataille, dans ce front. Il était convaincu de la justesse de ce que nous faisions tous dans cette grande confrontation qui dure depuis le 7 octobre. C’est pourquoi, lorsque le 8 octobre, nous avons décidé d’ouvrir notre front (Il a été ouvert chez lui, c’est-à-dire dans l’axe des fermes de Chebaa et selon les divisions géographiques, l’unité de la victoire est responsable de cet axe). Hajj Abou Taleb était le chef sur le terrain qui a ouvert ce front en soutien à Gaza et à ses nobles habitants, à sa résistance courageuse et il a continué à assumer les responsabilités des opérations, jour et nuit, jusqu’à sa mort en martyr, cette nuit-là.

A partir de là, j’entre dans le sujet de notre front au Liban. J’avais déclaré à plusieurs reprises que je comptais parler de ce front, mais souvent une autre actualité se présentait et cela n’aidait pas pour que je parle longuement de ce front. Aujourd’hui, je compte en parler et en arriver au climat actuel, à la menace de la guerre, aux médiations en cours et à la position requise, en tant que partie du paysage global. La bataille qui a lieu sur le front du Liban a déjà rempli un rôle important, je dirais même très important dans le cadre de la grande confrontation. Depuis que ce front a été annoncé comme étant de soutien jusqu’à aujourd’hui, les opérations se succèdent et l’ennemi a des pertes humaines, matérielles ; morales et psychologiques. Rappelez-vous ce qu’a fait « La Huppe » hier... En même temps, nous consentons beaucoup de sacrifices. Je ne veux pas entrer dans une polémique sur l’utilité ou non, tout cela est derrière nous.  Mais dans le cadre de ces propos, je peux dire que l’indice le plus clair sur l’utilité de ce front et son impact sur le cours de la guerre, ce sont les cris que nous entendons de la part des chefs ennemis, militaires et politiques, des chefs des colonies dans le nord de la Palestine occupée et de la part de tous ceux qui se tiennent aux côtés de l’ennemi.  Ces cris, ces plaintes, ces menaces  et ces tentatives de faire peur, pourquoi sont-ils aussi intenses ?  Ils menacent, crient, hurlent et le monde intervient pour arrêter le front ouvert à partir du Liban et pour dissocier ce front de celui de Gaza. C’est en soi une preuve suffisante  et ils n’ont qu’à aller ensuite entrer dans les détails. J’ai revu les déclarations des grands responsables ennemis. Je voudrais les citer  car ce sont eux qui font face au front ouvert à partir du Liban. ils n’ont pas intérêt à présenter cette évaluation, surtout que l’on sait que depuis Le Déluge d’Al Aqsa, une grande machine médiatique mondiale s’est mise en branle pour minimiser ce que font les fronts du Liban, du Yémen, de l’Irak et de minimiser aussi l’héroïsme de ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie. Lorsque de grands responsables ennemis donnent leur évaluation  cela donne une preuve importante. Je vais résumer autant que possible. Certes, nous sommes d’accord avec cette évaluation, mais je vais laisser l’ennemi parler lui-même, pour que ce ne soit pas nous qui le disons seulement. Il parle ainsi de «réalisations», il utilise bien ce terme, de la résistance libanaise dans la bataille sur le front du Nord. Par exemple : Premièrement, le fait d’occuper les forces israéliennes, plus de 100 000 officiers et soldats  alors qu’il a besoin de ces forces à Gaza et en Cisjordanie et même pour trancher la bataille à Rafah. Ils avaient d’ailleurs dit que cette bataille à Rafah serait terminée dans deux semaines. Or, depuis combien dure cette bataille ? Ils parlent désormais de 3 à 5 semaines.  Le chef d’état-major réclame l’enrôlement  d’une unité  ainsi que de faire appel aux réservistes  qui ont été renvoyés chez eux depuis quelque temps et qui doivent être rappelés. Un des grands commandants déclare : Sans ce front, l’armée israélienne aurait eu à sa disposition  plusieurs unités au moins  et elle aurait pu infliger de lourdes pertes à la résistance à Gaza. Evidemment, ce chef parle d’élimination du Hamas à Gaza. Nous ne voulons pas utiliser ce terme, mais nous pouvons dire que le fait d’occuper ces forces, pour la plupart des troupes d’élite et réglementaires, sur le front du Nord a eu un impact réel.  Les Israéliens ont voulu mobiliser des troupes d’élite sur le front du Nord parce qu’ils craignaient que la résistance n’envahisse la Galilée. C’est une possibilité qui est toujours valable dans le cadre de toute guerre qui serait imposée au Liban.  Deuxièmement, le fait de mener une guerre d’usure contre ces unités  les mine humainement, matériellement, moralement et psychologiquement. Imaginez un peu que cela dure depuis 8 mois,  été comme hiver, pendant le froid et la chaleur, vous connaissez la région là-bas et ses escarpements.  Certes, l’ennemi tient à cacher ses morts et ses blessés sur le front du Nord. A Gaza, il les reconnaît globalement et il y a pour cela une raison que le moment d’exposer n’est pas arrivé. Sur le front du Nord, il ne reconnaît que rarement  ses pertes, pour ne pas être soumis à des pressions. Mais il y a un élément qu’il ne peut pas cacher ce sont les dizaines de milliers de déplacés. En tout cas ces omissions ont un avantage : Nous avons été obligés à filmer et à documenter  nos opérations pour que le monde entier puisse voir. Car cela a un impact psychologique sur certaines personnes et influe sur leur moral.  Nous avons été obligés de montrer ce qu’il cache. Certains prennent en considération ce que l’ennemi dit et répètent  que nous n’avons pas tué plus de 25 personnes et blessé 30 à 40 autres. Nous avons même vu un média libanais refuser même le chiffre de 25 tués avancé par les Israéliens et ne parler que de 18... Cela fait donc partie  de la politique de l’ennemi dans la guerre psychologique. Nous le savons et c’est pourquoi nous offrons au monde chaque jour des films documentés et diffusés par «le média de guerre», sur les pertes infligées aux véhicules israéliens, aux Hummers, aux rassemblements, aux tentes. Parfois, les colons eux-mêmes nous aident et ils filment ce qui leur arrive, d’endroits où nous n’avons pas de caméras. En tout cas, nous menons une guerre d’usure contre l’ennemi. Des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes à l’exode ; certains parlent de 100 000. Netanyahu lui-même a parlé de 100 000. Certains ont même parlé de 120 000, alors que certains députés qui étaient à Washington ont rapporté que des responsables américains leur ont parlé d’un chiffre entre 250 000 et 275000 personnes déplacées du Nord. 42 colonies ont été vidées  et de nombreuses autres sont pratiquement désertes. Certaines personnes ont demandé à être évacuées par le gouvernement et d’autres sont parties d’elles-mêmes. Troisièmement, le Nord de la Galilée est connu pour être une région touristique agricole et industrielle.  Les frères et les sœurs ont en tête la carte de la Palestine avec le centre appelé Goshdan, habité, alors que le sud est un désert, en grande partie. C’est donc le Nord qui attire le plus le tourisme, en plus d’être une zone agricole et industrielle où le climat est doux. Le front ouvert là-bas a paralysé tout cela.

C’est la première fois dans l’histoire de l’entité  que des dizaines de milliers de personnes sont contraintes à l’exode à partir du Nord  de la Palestine occupée.  Ils ont été logés par l’Etat sur place non pas pour être poussés à l’exode, mais bien pour se battre. Pour la première fois dans l’histoire de cette entité, depuis 1948, une ceinture de sécurité est formée à l’intérieur dans le nord de la Palestine occupée. En général, la ceinture de sécurité existait  de notre côté, au Sud et cela aussi c’est une réalisation.  Parmi les résultats  réalisés par ce front,  et donc son impact sur le front de Gaza c’est que chaque jour l’ennemi rappelle, indépendamment de ses intentions, qu’il ne veut pas d’une guerre globale. Nous autres, nous disons que nous ne voulons pas d’une guerre globale parce que ce front est un soutien  et un appui à Gaza. Autrement dit, indépendamment de nos intentions, il craint que nous ne voulions une confrontation plus globale, et si nous ne la voulons pas, il craint que la situation dérape vers une guerre totale.  C’est ce qui l’oblige à mobiliser une si grande force  à la frontière et l’oblige aussi à économiser ses missiles, ses bombes et ses obus.  Car il est toujours confronté à la possibilité d’ouvrir un nouveau front ou d’élargir un front déjà ouvert. Cela influe grandement sur le front de Gaza. Il faut ajouter à tout cela l’image de l’ennemi auprès de son peuple, dans son milieu mais aussi dans notre environnement et dans le monde. Je ne parle pas ici de l’image morale, mais de l’image militaire, sécuritaire et dissuasive, son aura et son prestige.  Il apparaît comme une armée vaincue, fatiguée, en crise, qui ment. Regardez ainsi ce qui s’est passé avec le film de la Huppe, les commentaires sur les réseaux sociaux israéliens. Un des commentaires accuse le porte-parole de l’armée israélienne de mentir jour et nuit. Il n’a plus de crédibilité.  L’impact du front du Liban, ainsi que celui des autres fronts au Yémen et en Irak, ainsi que la résistance légendaire à Gaza et le courage héroïque des combattants nobles et des habitants de Gaza, tout cela influe sur le cours des négociations indirectes actuellement en cours entre la résistance palestinienne et l’ennemi.  Aujourd’hui, le front du Liban et les autres sont présents en force à la table des négociations dont on attend qu’elles aboutissent à une situation précise dans cette guerre.

Avant d’arriver au dossier libanais, je dois encore dire que l’ennemi reconnaît sa défaite après 8 mois. Par exemple, au sujet du Yémen, nous avons par exemple entendu ces 3 derniers jours des déclarations du Pentagone américain qui parlent clairement d’un échec américain et britannique, ainsi que des fuites sur ce sujet. Autrement dit, les flottes américaines venues à la Mer Rouge et à la Mer arabe pour empêcher les moujahidins résistants du Yémen de frapper  les bateaux se dirigeant vers les côtes de la Palestine occupée, utilisant tous les moyens à leur disposition, dont les satellites, les radars, les destroyers, l’armée de l’air , les informations nombreuses et précises et malgré cela , tout en bombardant quotidiennement le Yémen, les bases de missiles, les drones, les radars, les centres de commandement... malgré tout cela, ils n’ont pas réussi à protéger les navires israéliens ou ceux qui se dirigeaient  vers la Palestine occupée. C’est un échec stratégique, une défaite énorme pour les deux plus grandes flottes du monde. D’abord la flotte américaine et les Américains eux-mêmes reconnaissent  que les bateaux qui transportent les conteneurs ne sont plus en mesure de passer par la Mer Rouge, sauf disent-ils 10% d’entre eux et c’est peut-être faux.  Sur le front irakien, il y a un impact réel. Les frères au Yémen disent qu’ils vont continuer jusqu’à ce que les Américains reconnaissent que le prix de leur défense d’ «Israël» est très lourd. Gardez cela en tête lorsque je parlerai de la guerre avec «Israël». En principe, les «Israéliens» auraient dû aller au Yémen puisque les bateaux leur appartiennent ou vont chez eux en leur amenant des marchandises. Mais ils ne sont pas en mesure de mener une bataille sur tous ces fronts et c’est pourquoi les Etats Unis et la Grande Bretagne  qui sont des partenaires à part entière dans cette guerre, non seulement au Yémen mais dans toute cette guerre, ont dû le faire.

Cela nous amène à deux conclusions sur le front du Yémen : l’échec américain et britannique et l’impuissance israélienne à se défendre lui-même sur ce front.

De même, le front d’Irak continue à lancer des drones et des missiles qui minent de façon importante les moyens de défense aérienne israélienne et certaines défenses aériennes dans la région. Là aussi, grâce à Dieu, certains drones et missiles atteignent leurs objectifs, même si l’ennemi ne le reconnaît pas.

J’en arrive à Gaza où les combats du côté palestinien sont héroïques. Les réalisations sont immenses, tout comme le courage.  Imaginez un peu ce que l’armée la plus puissante de  la région (elle continue à se faire appeler ainsi en dépit de la détérioration de son image) déploie et peine pour occuper une ville comme Rafah, encerclée depuis  8 mois, puisqu’elle fait partie de la bande de Gaza soumise à un blocus sévère. L’ennemi a mobilisé pour cela plusieurs unités et brigades, des commandos d’élite et il utilise l’armée de l’air, les missiles, l’artillerie et malgré cela, il se retrouve impuissant face aux combattants héroïques.

Pourquoi je veux dire deux mots sur Rafah car tout cela aboutit au sujet essentiel avec lequel je veux conclure mon discours. Certains pensaient que lorsque Netanyahu en aura fini avec Rafah, il annoncera la victoire absolue et c’est d’ailleurs ainsi qu’il a présenté la chose lorsqu’il insistait pour envahir Rafah.  Il a même préparé le terrain pour cela, lorsqu’il a dit que le Hamas dispose de 24 unités et qu’il en a déjà détruit 20. Il ne resterait donc plus que 4 à Rafah et donc une fois qu’il aura pris le contrôle de Rafah, il en aura fini avec le Hamas. Bien sûr, il parle du Hamas, parce qu’il en a fait le symbole et le titre de cette bataille, mais il sait que ceux qui se battent à Gaza c’est bien sûr le Hamas en premier lieu, mais aussi le Jihad islamique et d’autres organisations palestiniennes, tous ceux qui ont des armes à Gaza se battent.  

Voyez donc la duperie aujourd’hui. C’est d’ailleurs un des signes de la fragilité de l’ennemi. Il cherche désormais à tout prix une victoire mensongère, une victoire qui n’a aucune réalité, juste pour la présenter à son public, et à son environnement. Que s’est-il passé ?  A part les tueries qu’il commet à Rafah, des généraux et de grands responsables au sein de l’armée israélienne sont en train de dire que le problème n’est pas seulement dans les unités encore présentes à Rafah, il semble que le Hamas et les organisations palestiniennes ont retrouvé leurs moyens et leur dynamisme dans toute la bande de Gaza, de nouveau. Preuve en est les combats qui ont eu lieu récemment à Jabalia, dans le quartier Al Zaytoun et dans d’autres lieux.  Donc, ils disent à Netanyahu que l’histoire d’en finir avec Rafah pour éliminer complètement le Hamas  n’a aucun sens.  Ce n’est nullement en harmonie avec la réalité et il ne peut plus être question d’une victoire absolue. Aujourd’hui, ce climat s’amplifie au sein de l’entité, en particulier chez les responsables de l’opposition israélienne et même au sein de la coalition au pouvoir. Tout le monde se demande où peut être la victoire. Netanyahu doit donc commencer par convaincre ses propres gens de cela.

Nous sommes donc devant  une réalité très importante façonnée par Gaza et la Cisjordanie. L’ennemi enregistre des pertes énormes dans cette bataille. C’est vrai que nous disons toujours que nous avons un grand nombre de martyrs, des sacrifices énormes sont consentis, des femmes et des enfants sont tués en grand nombre mais de l’autre côté, il y a des pertes stratégiques. J’en ai déjà parlé je ne veux pas me répéter.  Dans les pertes humaines, il a beau cacher, il est obligé d’y revenir. Nous écoutons le porte-parole officiel  avancer des chiffres. Hier le ministère de la Défense a donné aussi des chiffres. En 75 ans, il parle de 60 à 70 000 blessés et handicapés, ayant subi des dommages physiques ou psychologiques. En 75 ans ! Et maintenant en 8 mois, le ministère de la Défense parle de 8663  handicapés. S’il y a autant de handicapés combien y at-il donc de blessés ? Car tous les blessés ne deviennent pas handicapés.  Quel est le nombre réel de morts ?  C’est pourquoi quand vous entendez Netanyahu ou galant parler et dire : Nous payons un prix très élevé, cela n’est pas en harmonie avec les chiffres mensongers du porte-parole officiel. Il faut visiter le site du ministère de la Santé, celui du ministère de la Défense et ceux des organisations qui s’occupent des blessés et des morts, vous saurez que leurs souffrances et leurs pertes sont grandes.

Tout cela doit être additionné, ce qui se passe à Gaza, en Cisjordanie, au Yémen, en Irak et nous revenons à notre front. Je voudrais entrer dans quelques détails, pour la première fois depuis 8 mois, parce qu’avant j’avais dit qu’il fallait laisser parler le terrain. Or en 8 mois, il y a de nombreux détails qui se sont mis en place.

  1. Dans les positions.  Il y a quelques semaines, j’ai rencontré hajj Abou Taleb pendant quelques heures. Il y avait aussi d’autres frères, responsables des fronts avancés. Il m’a expliqué dans les détails précis la situation des positions israéliennes. Depuis le 8 octobre, l’ennemi a compris que ces positions seraient visées et nous possédons des informations suffisantes sur ces positions, leurs fortifications, leur disposition, leurs moyens et leurs installations. C’est pourquoi l’ennemi les a évacuées en grande partie. Mais il ne l’a pas fait totalement. Certains nous disent : vous bombardez chaque jour ces positions, mais ne sont-elles pas vides ? Non, elles cachent des soldats et des officiers. L’ennemi ne peut pas les évacuer complètement par crainte qu’elles ne soient occupées. nous avons des témoins sur ce sujet. Donc le fait de viser ces positions fait des morts et des blessés et en même temps, cela constitue une hémorragie psychologique. Même si la position est fortifiée, quand elle reçoit un missile al Burkan de 500 kgs ou même de 1000 kgs cela crée un trouble du cerveau et c’est un coup pour le système nerveux. C’est pourquoi de nombreux blessés ennemis sont atteints de troubles psychologiques et ils ne peuvent plus porter les armes... C’est pourquoi nous continuons à frapper ces positions dans le cadre d’un programme précis.
  2. En évacuant ces positions, les «Israéliens» savent qu’ils ne peuvent pas trop s’en éloigner, par crainte que nous ne les occupions. Car, ceux qui connaissent le Sud savent qu’autour de ces positions, il y a en général des arbres, de leur côté. Car du nôtre, il n’y en a plus  à cause de leur occupation de notre terre et de notre pays.  Ils se sont déployés dans les arbres, dans les forêts,  les vallées et les collines entourant les positions. Naturellement il s’agit d’un nouveau déploiement et cela nous a obligés à obtenir de nouvelles informations. Grâce à Dieu, la résistance a eu la capacité d’obtenir ces nouvelles informations précises qui lui ont permis de préciser les nouveaux lieux de rassemblement et de déploiement, jusqu’aux tentes installées et à la voûte de fer, l’emplacement du canon, celui du blindé. Nous avons confiance dans nos informations. Ce n’est pas de la prétention, mais cela s’est confirmé au cours des 8 précédents mois. Vous avez vu à la télévision que l’ennemi a reconnu cela et ce que La Huppe a ramené et qui n’a pas été diffusé.

Donc ces nouveaux rassemblements sont pris pour cibles en permanence. En profondeur, il y a des bases, des permanences, des centres de commandement, de brigades, d’unités ou de divisions. Tout cela parce que l’ennemi a considéré  que les précédentes positions sont connues de nous et nous possédions des informations et des cartes détaillées. C’est-à-dire lorsque vous voyez les images à la télévision, vous pouvez dire que nous savons exactement qui il y a dans cette position, où se situe la cuisine, le dépôt d’armes etc. Ils savent que nous détenons des informations précises. Ils ont donc été contraints d’évacuer ces positions et parfois d’en installer d’autres  dans des lieux inattendus, comme un terrain de foot  qui devient un abri pour les blindés, les tentes etc.  L’ennemi pensait que comme il s’agit de nouvelles positions, le Hezbollah ne les connaît pas, surtout que certaines d’entre elles ont été installées derrière la montagne pour éviter que le missile lancé ne les atteigne. Mais ils n’ont pas pensé aux drones. Cela aussi c’est une grande bénédiction pour nous et grâce à Dieu, notre Huppe nous a apporté des informations détaillée. Nous avons pu atteindre de nouvelles cibles  en profondeur, pendant 8 mois, des installations techniques, des radars, des ballons, des dispositifs d’alerte sophistiqués. Il faut dire qu’ils ont un monde électronique incroyable qui n’a pas son pareil.  Même le dispositif installé autour de Gaza, le 7 octobre. Il n’a pas son pareil dans le monde, une telle technologie, des installations extraordinaires. Avec le Liban c’est la même chose. C’est pourquoi au cours des 8 derniers mois, la résistance ne frappait pas des colonnes, mais bien un dispositif stratégique pour aveugler l’ennemi et le rendre sourd, car il ne se contente pas de surveiller, il écoute aussi et maintenant, il est contraint de trouver des solutions de rechange.

Qui aurait pu imaginer, nous surtout qui avons vécu les expériences de 2000 et de 2006, qu’un jour nous pourrons bombarder la base de Méron ? Ce jour est arrivé et l’information est devenue banale.  Pourtant, Meron représente un niveau incroyable d’informations, de renseignements pour l’ennemi. Même chose pour l’installation de la voûte de fer, pour les véhicules, les blindés, les Transports de troupes, rien ne nous échappe. Tout ce que nous voyons, nous l’atteignons et nous avons, grâce à Dieu, une quantité énorme d’informations.

Ce qui a été diffusé huer et qui est de 9 minutes à peu près est un résumé de longues heures à surveiller Haïfa. Mais si nous avions donné des images qui durent pendant des heures aux médias, qu’auraient-ils fait ? Ils auraient diffusé des extraits  sans savoir quoi choisir au juste ; Les frères ont donc choisi et ces quelques minutes sont un spécimen. Les «Israéliens» sont aujourd’hui perplexes. Ils ne savent pas si ces drones sont arrivés du Liban, ils sont tellement petits qu’il est impossible de les voir. Le dernier scandale de l’armée israélienne est qu’elle dit les avoir vus mais ne pas avoir voulu les atteindre pour ne pas déranger les habitants de Haïfa, mais elle aurait pu les atteindre une fois qu’ils auraient quitté Haïfa et qu’ils ont commencé à survoler la mer en rentrant au Liban. pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Les Israéliens se disputent entre eux à ce sujet.

D’autres, en croyant bien faire, ont envenimé la situation. Ils ont dit que la surveillance n’est pas le fait des drones, mais plutôt d’espions. C’est encore pire. Nous aurions donc des espions à Haïfa qui ont filmé toutes ces installations et ont envoyé les images au Liban, après les avoir montées et rassemblées. Demain, lorsque la résistance montrera des images d’une autre ville et d’autres encore, que dira-t-on ?  Que nous avons aussi des espions dans toutes ces villes ? Nous n’avons rien contre car cela signifie que nous sommes très forts puisque nous avons dans les grandes villes des espions qui sont en mesure de faire un tel travail et de nous l’envoyer... C’est mieux qu’un drone qui s’infiltre et filme !

En tout cas, cela est une forme de confusion. En d’autres termes, en 24 heures, les Israéliens ont voulu répondre et au lieu d’améliorer la situation, il l’a fait empirer. Nous avons donc de longues heures de filmage de Haïfa et de ses environs, avant Haïfa et au-delà, bien au-delà... Que les «Israéliens» exécutent donc les mesures qui leur plaisent, nous n’avons aucun problème. Les choses se poursuivront de la même manière, cat cette résistance se bat selon une vision, des informations précises et claires. Nous ne disons pas des missiles sont tombés sur les territoires occupés, tous nos missiles vont dans des lieux ciblés, basés sur des informations et des images précises.

Sur le plan des armes,  nous en avons certes utilisé une partie et nous en avons reçu de nouvelles.  Je ne dirais pas maintenant quelles sont ces nouvelles armes. Cela apparaîtra sur le terrain lorsque la décision de les montrer sur le terrain sera prise.  Nous avons amélioré certaines de nos armes selon notre expérience et nous avons utilisé des armes que nous n’avions jamais utilisées auparavant.  Nous l’avons fait progressivement. Vous voyez tout cela et je n’entrerai pas dans les noms et il est normal que nous conservions d’autres armes pour les jours à venir, pour défendre notre pays et notre peuple ainsi que la souveraineté du Liban. Nous avons déjà dit que nous fabriquons nos drones et c’est pourquoi nous en avons un si grand nombre. A ce moment-là, nous avions même plaisanté en disant que celui qui veut en acheter, qu’il vienne ! Personne n’est venu. En fait, nous n’en vendons pas. Mais nous avons une grande quantité de drones. Je le dis pour que les gens qui entendent chaque jour que nous avons envoyé des drones, et qui se demandent combien nous en avons et jusqu’à quand ? ... Nous fabriquons aussi au Liban certains types de missiles dont nous avons besoin. Je le dis pour l’ennemi puisque nous parlons d’échec. Au cours des dernières années, l’ennemi a mené ce qu’il a appelé une bataille entre les guerres en Syrie. Il y visait nos frères, les Syriens parmi nos frères, les gardiens de la Révolution, nos frères iraniens et ce qu’il croit être els convois d’armes et d’outils technologiques pour la résistance au Liban.

Au cours des derniers 8 mois, notre front dit à l’ennemi que toutes les batailles entre les guerres que vous avez menées au cours des dernières années sont un échec. Tout ce qui devait arriver au Liban est arrivé. La preuve en est ce que vous avez vu au cours des derniers mois. Vous pouvez donc ajouter le sujet des armes à la liste déjà longue des échecs «israéliens».

Sur le plan des cadres et des effectifs, nous combattons avec les chiffres suffisants. Je donne ces informations pour aller plus loin tout à l’heure.  Nous avons de grands moyens humains, prêts,  préparés et motivés. Nous avons d’ailleurs un problème avec nos effectifs qui veulent à tout prix aller au front, mais jusqu’à présent, celui-ci a besoin d’un nombre déterminé de combattants pour accomplir des missions précises.  Nous utilisons ce dont nous avons besoin. Mais sur l’ensemble du territoire, nous avons devant nous des jeunes très motivés et la force humaine de la résistance est plus importante que jamais. Il y a plus d’un an, nous avions parlé de cent mille combattants  et j’avais même réduit un peu le chiffre. Mais aujourd’hui, nous l’avons dépassé de loin. Plus même, en cette période,  de nombreux amis et frères en Syrie, en Irak, au Yémen, en Irak et même en Iran et ailleurs, nous contactent, des chefs de mouvements de résistance nous ont aussi contactés en disant qu’ils sont prêts à nous envoyer des combattants par milliers, et même par centaines de milliers. Nous les avons remerciés et nous avons dit que nous n’avons pas besoin d’un surplus d’effectifs. Nous ne savons même pas que faire des effectifs que nous avons et nous cherchons à les protéger alors que la bataille n’exige pas un si grand nombre de combattants. Même dans l’hypothèse d’une guerre globale, nous n’avons pas besoin d’un plus grand nombre de combattants entraînés et équipés.

Sur le plan de la force humaine, la résistance au Liban a donc plus de moyens qu’elle n’en a besoin, même dans les pires conditions de combats et de guerre. Je vais maintenant parler de l’environnement populaire. Au cours de ces derniers mois, nous considérons que notre environnement populaire est un de nos plus importants éléments de force dans notre expérience. Avant 82, après 82, en 2000 et en 2006 et aujourd’hui. Cet environnement résiste, patiente, encourage, soutient les combattants de la résistance. Quelqu’un a-t-il essayé d’entrer dans une maison et il a été chassé ? Au contraire, il est accueilli comme un membre de la famille et on lui offre biens argent et maisons. Les gens sont fiers de la résistance et des résistants. Les martyrs sont d’ailleurs leurs enfants. Qui sont les combattants, les blessés et les martyrs ? D’où viennent-ils ? Sont-ils des mercenaires ? Ce sont les fils de ces familles, de ces villages. Leurs maisons sont détruites, leurs êtres chers meurent ou sont blessés, des femmes, des enfants le sont aussi. A Janata, deux femmes qui nous sont chères sont mortes en martyrs. Nous avons vu ce qu’ont dit leurs familles, comment elles appuient la résistance et acceptent l’idée des martyrs civils. C’est le cas pour nous mais aussi pour les autres partis. C’est cela notre environnement populaire, ceux qui tiennent bon dans leurs villages et ceux qui en sont partis. Je sais que les Américains se déplacent, inspectent, interrogent et font tout pour savoir si la résistance a exercé des pressions sur son environnement populaire. Ils veulent savoir si cet environnement commence à se lasser  de la situation, à faire pression et à demander que la guerre s’arrête, en disant que nous n’avons rien à voir avec Gaza et qu’il faut donc la laisser à son sort. Au Liban il y a des gens qui depuis le premier jour disent cela. Ceux-là n’intéressent pas les Américains car leur position est claire. Ils cherchent plutôt à sonder ceux qui étaient solidaires avec Gaza. Ils veulent savoir s’ils le sont encore. S’ils continuent à supporter et s’ils veulent continuer dans cette voie ?  Cet environnement est toujours solide et fort. Sa voix est haute et c’est un grand sujet de fierté pour nous.

Sur base de tout cela, vous connaissez maintenant la situation sur notre front et sur les autres ainsi que la situation interne au sein de l’entité ennemie. L’armée y est fatiguée, elle est soumise à une guerre d’usure, les réservistes ont été appelés. Vous connaissez aussi le problème des Haredims, ainsi que les appels  à la démission du chef d’état major et de grands officiers. Vous savez aussi qu’il y a des conflits au sujet de nominations militaires, un débat sur l‘utilité de poursuivre la bataille, la position des familles des morts de l’armée. Il y a aussi des conflits politiques. Vous savez par exemple qu’aujourd’hui, grâce à Dieu, ils se sont disputés, Netanyahu et ben Ghafir se sont disputés comme des enfants. Netanyahu du Likoud publie un communiqué dans lequel il précise qu’il y a un problème de fuites au sujet de ce qui se passe dans les réunions. Et ben Ghafir veut participer à des réunions délicates et doit être soumis à un test de vérité. Le parti de Ben Ghafir répond aussitôt qu’il devrait lui aussi (Netanyahu être soumis au même test ! Imaginez donc que c’est là le commandement actuel en Israël. La situation dans la rue, la situation économique, la confiance dans le commandement politique et militaire, dans la société et dans l’avenir ne sont pas meilleures...   Nous comptons donc sur tout cela, mais avant tout sur Dieu qui aide les croyants et les moujahidins. Deuxièmement, nous comptons sur les éléments de force que nous avons au Liban. Evidemment, lorsque je parle de l’environnement populaire, je ne parle pas seulement des chiites. Il y a un environnement populaire national, formé de toutes les confessions et de toutes les régions. Entre parenthèses, je voudrais dire qu’il y a au Liban des gens qui ont de mauvaises intentions. Par exemple, lorsque j’ai parlé dans mon dernier discours des volumes et du nombre de ceux qui appuient la résistance, je ne pensais pas à un décompte confessionnel, entre musulmans et chrétiens, sunnites, chiites et druzes. Je ne parle jamais de confessions. Je voulais simplement dire qui est avec la résistance et qui ne l’est pas, qui veut être solidaire avec Gaza, se tenir à ses côtés et la défendre et qui ne le veut pas. C’est ce que je voulais dire.

En tout état de cause, cet environnement que j’ai classé dans les éléments de force, la situation sur le front ainsi que la situation chez l’ennemi me poussent à dire de façon très logique : tout ce que dit l’ennemi tout ce que proposent les médiateurs, les menaces et les avertissements , tout ce qui se dit dans les médias israéliens sur la guerre au Liban, ne nous fait pas peur et ne devrait pas nous faire peur.  Les menaces de guerre contre le Liban ont commencé en décembre. On peut même faire un calcul du nombre de menaces lancées par Netanyahu, Galant, Halevi et d’autres le Liban. Ils ont lancé plus de 200 menaces, un peu plus ou un peu moins, pendant 8 mois.  Cela ne nous fait pas peur. Mais comme certains veulent présenter cette option comme un scénario sérieux, personnellement, je ne veux pas le présenter ainsi, mais en tant que résistance, nous devons prendre en considération tous les scénarios, je vais donc dire ceci :

L’ennemi sait parfaitement que nous nous sommes préparés pour les pires journées. Il sait parfaitement ce qui l’attend. C’est d’ailleurs pourquoi il est dissuadé depuis 9 mois. Ce que nous avons fait sur le front du Liban est très important et il est inédit dans l’histoire de cette entité. Je ne veux pas donner des détails. Il nous a donc supportés pendant 8 à 9 mois en dépit de ses menaces, de ses grondements. S’il a été dissuadé pendant tout ce temps, ce n’est pas par gentillesse. Il sait ce qui l’attend et que nos missiles et nos drones peuvent être tous les coins de son entité. Il ne s’agit pas d’un bombardement aveugle, chaque obus a une cible précise, chaque drone aussi. La preuve en a été donnée par La Huppe. Il sait que nous avons une banque de données  globale et réelle et que nous avons les moyens d’atteindre nos objectifs, de manière à ébranler les fondements de cette entité. Il ne s’agit pas seulement d’une quantité d’obus, ni de quelques immeubles qui s’effondrent. Un millier d‘immeubles peuvent s’effondrer et l’entité reste. Mais peu d’immeubles peuvent tomber et l’entité vaciller, car elle n’a pas de fondements... En tout cas, ils comprennent ce que je dis. Il sait aussi ce qui l’attend dans la Mer Méditerranée, alors qu’il est déjà enfoncé dans la Mer Rouge et dans la Mer Arabe. Les frères au Yémen préparent  et lancent des attaques en direction de la Méditerranée. Mais s’il ouvre une guerre élargie avec le Liban, la situation en Méditerranée sera totalement différente, toutes ses côtes, ses ports, ses navires seront menacés et il sait qu’il ne sera pas en mesure de protéger son entité. Son armée ne peut pas mener une guerre de cette ampleur. Preuve en est l’opération «Promesse sincère» menée par la République islamique  en Iran, qui a lancé des centaines  (entre 250 et 300) de missiles et de drones, obligeant 6 Etats à se tenir aux côtés de l’entité pour le protéger, les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne ..., avec des moyens énormes, un niveau technologique très développé, une défense aérienne... Malgré tout cela, les drones et les missiles iraniens ont atteint le cœur de la Palestine occupée. Que serait-ce si la bataille se déroulait à une distance de quelques kilomètres ou de dizaines de kilomètres ? La mer, la terre, le ciel, l’ennemi sait très bien qu’il ne peut pas faire face à tout cela seul.  Il sait qu’il ne peut pas nous attendre comme nous étions avant. Dans le passé, nous étions bons, mais désormais, il devra attendre par terre, par mer et par air. Je l’ai déjà dit et je le répète aujourd’hui : Si une guerre est imposée au Liban, la résistance se battra sans freins, sans règles et sans plafond. Il sait aussi (et son maître américain le sait)  que le fait de lancer une guerre contre le Liban aura des conséquences  sur la région dans son ensemble.  Dans ce contexte, je dois attirer l’attention du gouvernement chypriote. Nous avons des informations qui disent que chaque année l’armée ennemie fait des manœuvres militaires à Chypre, dans des régions montagneuses qui ressemblent à celles du sud du Liban. L’ennemi utilise les aéroports de Chypre. Nos informations disent que dans la prochaine guerre,  si la résistance bombarde les aéroports et les pistes avions, l’ennemi utilisera alors dans sa guerre contre le Liban, les aéroports et les bases chypriotes. Nous avons transmis ces informations aux responsables libanais et le président chypriote était au Liban. Les responsables lui ont parlé et il a  répondu qu’il n’y avait  rien de cela.  Mais pour nous, nos informations sont sérieuses et vraies à cent pour cent. Ce sont les «Israéliens» qui le disent et pas nous.  Ils ont diffusé des films documentaires sur leurs manœuvres militaires à Chypre. C’est pourquoi nous devons avertir le gouvernement chypriote. S’il ouvre ses bases et ses aéroports à l’ennemi «israélien» pour attaquer le Liban, cela signifie que le gouvernement chypriote fait partie de cette guerre et la résistance le traitera comme telle.

Sur la base de tout cela, je dis à ceux qui nous menacent de la guerre et cherche ainsi à nous faire peur, celui devrait avoir peur c’est l’ennemi. J’ai même la conviction que les Américains ont peur pour l’ennemi. Ils sont en contact avec les généraux de l’armée et ils savent ce qu’il y a au sein de l’armée israélienne. Rappelez-vous lorsque l’ennemi israélien a monté le ton de ses menaces, quelques jours après la réponse au martyr de hajj Taleb et de ses compagnons, le Pentagone et le Département d’Etat américains ont publié des communiqués pour dire qu’ «ils ne sont pas avec l’élargissement de la guerre  car cela pourrait nuire à l’Etat d’Israël». Sur la base de ces données et dans ces circonstances, celui qui devrait avoir peur c’est l’ennemi, ses maîtres, ses parrains. Nous autres, nous continuons notre solidarité, notre soutien et notre appui à Gaza. En même temps, nous serons prêts et préparés à toutes les hypothèses. Rien ne nous fait peur et rien ne nous empêchera d’accomplir notre devoir. Au lieu de chercher des solutions, çà et là, il y a un moyen facile pour cesser le feu sur le front du Liban,  sur le front du Yémen et de l’Irak, le seul moyen possible c’est d’arrêter la guerre et l’agression contre Gaza et contre nos frères les habitants de Gaza.  Certes, dans les conditions et l’entente qui se passe avec la résistance en Palestine. C’est cela la solution. C’est cela le chemin. Si quelqu’un veut faire un effort qu’il agisse dans ce sens. Celui qui veut faire une médiation qu’il la fasse dans ce sens et il faut aussi rendre justice au Hamas. Hier, en entendant Blinken parler de l’initiative du président Biden, on aurait dit que le monde entier l’avait acceptée, le Conseil de sécurité, la communauté internationale, tout le monde sauf le Hamas, et avec elle les organisations palestiniennes, qui l’a refusée. C’est une grande injustice.  Il y a en fait, une grande lacune dans la proposition. Ce n’est donc pas que le Hamas et les commandements des organisations palestiniennes veulent prolonger la guerre. Ils ont simplement des appréhensions  compréhensibles. Quelle est la lacune ?  Dans la première étape, ils libèrent un nombre acceptable de prisonniers et puis ils se dirigent vers les négociations. Il restera un petit nombre de prisonniers. Ils négocieront pour une accalmie durable et si les négociations n’aboutissent pas, l’ennemi pourra reprendre la guerre. Autrement dit, ce que détient la résistance de plus précieux et de plus important  à Gaza doit être remis pour obtenir une accalmie de six semaines. Et après cela, ce sera de nouveau la guerre, sans freins et sans règles. On voit maintenant comment il détruit tout  que serait-ce s’il n’avait plus peur pour les prisonniers entre les mains du Hamas ?  Tout ce que réclame la résistance palestinienne, le Jihad et les autres organisations c’est que l’accord mentionne un cessez-le feu permanent. Tout le reste c’est détails susceptibles d’être négociés.  Pourquoi je parle de lacune claire ?  Parce que chaque jour Netanyahu  déclare : Il est impossible que j’accepte un cessez- le feu  avant d’atteindre mes objectifs. N’est-ce pas ainsi ?  Netanyahu, Galant, Beni Gantz, Soumotritch tous disent jour et nuit  qu’ils ne veulent pas arrêter la guerre.  Et les Américains viennent ensuite mettre les Palestiniens au pied du mur. Et le pire encore c’est qu’ils nous demandent ensuite de leur parler pour qu’ils acceptent. Car c’est cela l’essence de ce qui se passe ces derniers jours. Qu’ils acceptent quoi ? Cette solution qui leur donne six semaines de trêve et leur ôte une des plus importantes cartes dont ils disposent  et ensuite, ils seront exposés à une nouvelle guerre, sans merci ?  Comment cela ?  Aujourd’hui, le devoir moral, humain, religieux et autre, le devoir légal dicte qu’il faut maintenir cette position.  La position officielle est excellente, solide et nous remercions les responsables pour cela. Qu’il s’agisse du président de la Chambre ou du Président du Conseil, parce que les pressions sont exercées sur eux. Nous autres, nous recevons les messages par le biais d’intermédiaires, nous écoutons les médias qui disent que des pressions sont exercées sur les responsables. C’est avec eux que les discussions sont menées. Il faut aussi saluer le climat général au Liban, le public. Il y a certes une opinion différente et c’est normal. Nous n’avons pas de problème à ce qu’il y ait une opinion différente. Mais je voudrais dire à ce sang noble versé, le sang de Hajj Abou Taleb , des frères martyrs qui sont tombés au cours de ces neuf derniers mois, je veux dire aux blessés, aux résistants, aux martyrs militaires, aux femmes, aux enfants, à leurs familles, à ceux qui ont été poussés à l’exode, à ceux qui sont encore sur place et qui entendent les bombardements et les raids, je veux leur dire à tous c’est la plus importante bataille menée depuis 1948. Cette bataille, quel que soit l’angle avec lequel on la regarde, a un horizon, elle ouvre la voie à un avenir lumineux pour la région. Ce sang est aujourd’hui versé dans le bon endroit et cette bataille permet au Liban, à la Palestine et aux pays de la région de faire l’économie de nombreux massacres qu’aurait accomplis l’ennemi tant qu’il restera en place, avec son arrogance, sa force et sa cruauté.

Aujourd’hui, en hommage à notre cher chef hajj Abou Taleb  nous réitérons la solidité de notre position et nous pensons à nos frères sur les premières lignes de front. Ils sont tous prêts à continuer sur cette voie avec cette position historique, humaine, jihadiste et morale jusqu’à atteindre la victoire. Le martyre est un projet personnel, mais la oumma avec la résistance et ce front avance d’un pas certain vers la victoire. Netanyahu, Ben Ghafir, Soumotritch ces noms affreux mèneront cette entité vers sa perte, avec leur bêtise, leur entêtement, leur égoïsme et leur narcissime. La gloire, l’éternité et la dignité iront à nos martyrs, aux blessés et à leurs familles. Je voudrais surtout remercier encore cet environnement populaire croyant, patient, solidaire, convaincu et je voudrais lui dire que nous avons rendez vous avec les victoires. Ce pays sera protégé par les bras de ses fils, de ses hommes et de leurs familles. Nous avons les moyens humains, matériels et moraux pour imposer les équations et vaincre l’ennemi avec l’aide de Dieu.

 

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