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«Israël»- Hezbollah : tambour de guerre ou négociations ?

«Israël»- Hezbollah : tambour de guerre ou négociations ?
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Récemment, les dires sur l’option d’une opération terrestre limitée contre la Résistance au Liban ont augmenté, dans le but d'imposer des faits sur le terrain et d'éloigner le Hezbollah au-delà de la rivière Litani, tout en déconnectant les fronts libanais et de Gaza. Cette question et d'autres alternatives sont devenues un sujet de recherche et de discussion dans les médias, parmi les experts et les instituts de recherche.

Les institutions politiques et militaires recherchent des alternatives efficaces, reconnaissant l'échec de la stratégie militaire de l'armée ennemie à atteindre ses objectifs jusqu'à présent, face au succès du Hezbollah à imposer une réalité sur le terrain, liée au front de Gaza. Cela a aggravé les pressions sur les colons, l'armée et les niveaux politiques à «Tel-Aviv» et Washington, plaçant les dirigeants de l’ennemi à un carrefour décisif.

Un facteur supplémentaire a renforcé la poussée vers l'élaboration d'une alternative opérationnelle à la stratégie défaillante, à savoir, le prochain passage à la troisième phase à Gaza, au cours de laquelle «Israël», selon Benjamin Netanyahu, mettra en œuvre la politique de «tonte de la pelouse» à travers la poursuite des attaques localisées, ou en d'autres termes, la poursuite de la guerre avec des rythmes et des tactiques différents.

À la lumière de cette évolution, «Israël» - selon le Premier ministre ennemi - peut transférer une partie de son armée vers la frontière libanaise pour atteindre deux objectifs principaux : déconnecter le front de Gaza et tenter d'éloigner le Hezbollah du sud de la rivière Litani. En ce qui concerne les options qui peuvent être suivies pour atteindre ces objectifs, Netanyahu et Yoav Gallant ont déclaré qu'«Israël» préfère d'abord chercher un accord, ce qui signifie qu'il continuera à épuiser le processus politique.

Il est clair que l'attachement à l'option politique est dû à la perception des risques et des coûts des autres options, bien qu'«Israël» ait besoin d'options pour restaurer son image de dissuasion sur le plan régional. Cependant, les dirigeants ennemis réalisent que le processus politique nécessite également une action sur le terrain. C'est le cas actuellement, mais cela peut nécessiter davantage de mesures démontrant la détermination de l'ennemi. Cependant, les expériences des neuf derniers mois ont prouvé la stérilité du pari sur cette option, surtout après que le Hezbollah a démontré sa volonté et sa capacité de réponse douloureuse, et réussi à transférer la boule de feu à la table de la décision de l’ennemi, qui se retrouve à chaque fois face aux choix du retrait et du positionnement conformément aux règles d'engagement en vigueur, ou de la glissade vers une confrontation majeure.

Si le pari sur le processus politique échouait à nouveau, les dirigeants ennemis auraient un éventail d'options alternatives : une guerre à grande échelle et totale, des frappes aériennes d'une ampleur sans précédent, ou une opération terrestre limitée.

En ce qui concerne la guerre à grande échelle et totale, que ce soit une prise d’initiative ou un processus graduel, il est devenu clair pour les dirigeants ennemis, plus que jamais, qu'«Israël» n'a pas la capacité de mener ce niveau de guerre, après que la limite de ses capacités à faire face aux drones et aux missiles sans la participation directe de l'armée américaine ait été démontrée lors de l'attaque iranienne en avril dernier, ainsi qu'après avoir constaté la capacité du Hezbollah à surmonter les systèmes de défense et d'interception, bien qu'il n'ait utilisé que des capacités limitées de drones et de missiles, et également après l'expérience de la guerre de Gaza qui a épuisé l'ennemi sans qu'il ne parvienne à résoudre ce problème.

Que la guerre soit soudaine ou graduelle, ou qu'elle fasse suite à une frappe militaire ciblée, il est certain que le Hezbollah y répondra de manière proportionnée et transfèrera le feu vers la profondeur «israélienne», ce qui résume les messages des deux bandes vidéo publiées récemment.

Cela signifie concrètement que la décision d'une guerre à grande échelle et totale est américaine en premier lieu (et non «israélienne» avec l'approbation américaine), surtout après qu'il soit devenu clair que l'armée ennemie n'est pas prête à mener une telle guerre.

Il convient de rappeler dans ce contexte ce qu'a écrit le commentateur militaire dans «Maariv» le 28/6/2024, Alon Ben David, à savoir «qu’on doit dire ce que l’armée n'ose pas dire : l'armée n'est actuellement pas prête pour une bataille élargie au Liban». De même, on rappelle ce qu'a rapporté «Yedioth Ahronoth» le 30/6/2024, à savoir qu'«il n'y a pas de consensus au sein de l'état-major sur l'option d'attaquer les installations de l'État libanais, car cela conduirait à une guerre large et renforcerait (l'image) du Hezbollah en tant que protecteur du Liban, tout en nuisant à l'effort central contre le Hamas à Gaza». Il est à noter que la nature de la réponse aux attaques sera la réciprocité, et donc la prise pour cible des infrastructures militaires, industrielles et économiques en profondeur d’ «Israël».

La décision d'une large guerre est d'abord américaine, et non «israélienne»

Face à ces contraintes et ces risques, l'option d'une opération terrestre a finalement été envisagée comme alternative à une guerre de grande envergure.

Certains hauts responsables de l'état-major estiment qu'"aucun accord (avec le Hezbollah) n'a d'importance sans une opération militaire terrestre israélienne, qui conduise à la destruction des capacités offensives menaçant les villes (israéliennes) proches de la frontière", surtout que "les frappes aériennes n'ont pas détruit ces capacités", et avec le retour attendu des combattants du Hezbollah dans la zone frontalière, "que ferons-nous, et que dirons-nous aux résidents ?". Les partisans de cette option mettent en garde contre l'attente pendant un an ou deux pour renforcer les capacités de l'armée, car pendant ce temps, l'Iran deviendra un Etat nucléaire et le Hezbollah, avec l'aide iranienne, pourra multiplier sa force plus rapidement que les industries militaires israéliennes.

Cependant, cette approche est affrontée par d'autres officiers de l'armée qui affirment qu'il n'y a pas de "guerre limitée" contre le Hezbollah, à travers une invasion terrestre dans le sud du Liban. Très probablement, une telle invasion se transformerait en une guerre élargie qui évoluerait en un conflit régional, et pour mener une telle guerre, il faudrait un soutien américain qui n'est pas disponible actuellement.

Selon Alon Ben David dans "Maariv", l'armée n'est actuellement pas en mesure de réaliser une réussite fondamentale contre le Hezbollah et de changer radicalement la situation dans le nord. Dans le meilleur des scénarios, toute bataille dans le nord se terminera par un mauvais accord et à un coût douloureux. Le scénario le plus probable est que "toute bataille qu'Israël mènera contre le Hezbollah l'entraînera dans une guerre d'usure continue qui paralysera la vie dans la majeure partie du pays sans pouvoir l'emporter. Les deux scénarios ont en commun qu'ils sont tous deux stériles, ne peuvent atteindre les objectifs escomptés et seront très coûteux".

En raison des craintes suscitées par ces scénarios, un officier supérieur de l'armée de l'air israélienne a adressé un message aux membres de l'état-major de l'armée, les exhortant à clarifier au niveau politique que l'armée n'est pas prête pour une bataille prolongée au Liban, et que se lancer dans une telle bataille maintenant "conduirait à une catastrophe stratégique encore plus grave que ce qui s'est passé le 7 octobre".

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par AlAhed

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