Discours du secrétaire général du Hezbollah dans le cadre d’une cérémonie d’hommage au grand chef jihadiste le général Mohammed Reda Zahidi
Au nom de Dieu
Je voudrais commencer par vous souhaiter la bienvenue à cette cérémonie d’hommage à un grand chef jihadiste et à un groupe de ses frères martyrs. Je parle du chef martyr, le général Zahidi, que nous avons connu au Liban depuis longtemps sous le nom de Hajj Abou Mehdi ou même sous le nom de Hajj Mehdaoui. Au début de ce discours, je dois évoquer un véritable dilemme que nous affrontons à chaque fois qu’il s’agit de rendre hommage à de grands chefs qui ne sont toutefois pas dans la lumière, comme hajj Qassem ou hajj Imad, ou d’autres qui le sont plus, comme sayed Abbas, certes lui était une personnalité publique et connue, il était secrétaire général du Hezbollah Il y a donc des choses qui sont connues sur lui et d’autres qui ne le sont pas. Pour tous ces grands hommes, s’il faut faire leur éloge et parler de leurs réalisations, on a le sentiment de satisfaire l’ennemi qui les a tués, en amplifiant sa réalisation... C’est un dilemme qui existe. En tout cas, je vais essayer de parler du grand martyr, même si le documentaire qui a été diffusé parle déjà longuement de lui. Mais il faut commencer par un point précis, en parlant de ces martyrs tombés au consulat iranien à Damas, précisément le général Zahidi, le général hajj Rahimi et les frères martyrs membres des Gardiens de la Révolution en Syrie, et rappeler ainsi que la présence des Gardiens de la Révolution au Liban remonte à 1982. Je le dis parce que les nouvelles générations n’ont pas connu cette époque. Certains ont peut-être entendu parler des Gardiens de la Révolution en Syrie en 2011 et 2012 et plus tard. Au Liban, les Gardiens de la Révolution sont apparus après l’invasion israélienne de juin 1982. A cette époque, l’ayatollah Khomeiny était toujours en vie et la guerre imposée à l’Iran, et appuyée par tous les pays, était en cours. Ces martyrs étaient alors jeunes et ils se battaient sur les fronts. Parmi eux, il y avait le général Zahidi. Entre-temps, il y a eu l’invasion israélienne qui avait commencé au sud. Mais il était clair que les «Israéliens» voulaient arriver jusqu’à Beyrouth pour ensuite se diriger vers Damas. Ils étaient arrivés dans la Békaa Ouest, à Rachaya et ils s’étaient rapprochés de la route de Masnaa vers Damas. Il y avait même une crainte que l’occupation israélienne s’étende à tout le Liban et même à Damas et à la Syrie. La République islamique d’Iran était donc en guerre. On peut même dire que la guerre qui lui a été imposée à l’époque était universelle, même si celui qui l’avait déclenchée était Saddam Hussein. A l’époque, Les Etats-Unis, l’URSS, l’Union européenne, des Etats du monde, des Etats arabes et du Golfe appuyaient et soutenaient cette guerre. Un seul Etat du Golfe a offert pour cette guerre 200 milliards de dollars pour en couvrir une partie des frais. Si 200 milliards de dollars avaient été versés pour les mouvements de la résistance, «Israël» aurait pu ne pas exister aujourd’hui. Malgré cette guerre et en raison de son sentiment de responsabilité vis-à-vis du Liban et de la Syrie et de leurs peuples, l’ayatollah Khomeiny a décidé d’envoyer des forces au Liban et en Syrie, pour aider les Libanais et les Syriens et les soutenir face à l’invasion. Une délégation militaire iranienne de haut niveau, formée des chefs des gardiens de la Révolution et de l’armée iranienne, est venue à Damas et y a rencontré les responsables. Après des discussions, les responsables ont estimé que l’invasion israélienne s’arrêterait à ces limites. Par conséquent, il n’est pas question d’avancer en direction de Masnaa et en direction du reste du Liban et en tout cas d’ouvrir une guerre avec la Syrie. Selon ces mêmes estimations, les «Israéliens» devraient rester là où ils sont. Par conséquent, la bonne stratégie serait de recourir à la résistance, la résistance populaire et non la confrontation militaire classique entre des armées régulières. Dans la foulée, il a donc été décidé de renvoyer les forces militaires et de garder un groupe d’officiers et de cadres appartenant aux Gardiens de la Révolution. A cette époque, les membres de ces Gardiens n’avaient pas de grades militaires. C’est après qu’ils sont devenus des officiers. Il a donc été décidé qu’ils restent au Liban et en Syrie et qu’ils aident au lancement de la résistance face à l’occupation. C’est cela le début de la présence des Gardiens de la Révolution au Liban et en Syrie. Il faut être clair, ils ont commencé leur activité en étant des conseillers militaires. Il n’y avait donc pas de troupes iraniennes à proprement parler. Il y en a eu ensuite qui sont venues à Damas, en Syrie. Ces forces ont atteint Zabadani, mais comme je l’ai dit, après avoir estimé la situation, elles sont revenues en Iran. Seuls des cadres sont restés sous le label de conseillers. Quelle était leur fonction ? Transmettre le savoir et l’expertise aux Libanais, aux Palestiniens et aux Syriens et leur donner des conseils, ainsi que le fait de les entraîner et de leur donner un appui logistique. Il ne leur était donc pas demandé de se battre sur le terrain. Ils étaient de simples conseillers. Certes, certains d’entre eux sont morts en martyrs dans les camps d’entraînement, lorsque les «Israéliens» les bombardaient, notamment dans la Békaa ou comme cela s’est passé en Syrie à plusieurs reprises où des conseillers iraniens sont morts en martyrs. Mais à cette époque, c’était cela leur rôle. C’est pourquoi une partie des Gardiens de la Révolution est restée sur place, alors que la force de l’armée iranienne est retournée en Iran, puisqu’en définitive, il y avait un front ouvert là-bas. Un groupe non négligeable d’officiers et de cadres est resté pour remplir cette mission. Ce groupe est d’abord venu dans la Békaa, à Janta plus précisément, où a été installé le premier camp d’entraînement. C’est de là qu’a commencé cette activité.
C’est donc le début. Même en Syrie, à partir de 2011, il n’y a jamais eu de troupes militaires proprement dites, contrairement à ce qui a été dit. Il y avait seulement des conseillers militaires iraniens et des forces relevant des factions de la résistance dans la région qui considéraient que ce qui se passait en Syrie était une guerre universelle qui visait en définitive le projet de la résistance dans la région. D’ailleurs, chaque jour qui passe confirme la justesse de cette analyse, cette estimation et cette vision. En Syrie, il y a donc des conseillers militaires iraniens.
Tout cela est une introduction pour arriver jusqu’à hajj Zahidi et à l’attaque contre le consulat. Certains peuvent demander comment peut-on parler d’un consulat alors qu’il y avait des conseillers militaires ? Mais c’est connu, dans le monde entier, il y a des attachés militaires dans toutes les ambassades et des conseillers militaires, des cadres des services de renseignements etc... Tous ceux-là où s’installent-ils ? Dans les ambassades et dans les consulats. Ils peuvent aussi avoir des centres cachés à l’étranger, mais leur présence effective et naturelle est dans les ambassades et les consulats. Il est donc normal que ces conseillers militaires se trouvent dans le bâtiment du consulat iranien à Damas. Hélas, les «Israéliens» et hélas les Américains et certains Etats européens mettent en doute le caractère diplomatique du consulat visé à Damas... Il y a donc eu cette attaque et en réalité, il s’agit d’une attaque israélienne contre les conseillers iraniens en Syrie. Cela fait des années que l’ennemi israélien prend ces conseillers pour cibles. Ils ont des bureaux et des permanences. L’ennemi les visait même dans leurs maisons et cela a commencé depuis plusieurs années. Cela exprime en fait l’importance et la valeur de ces conseillers en Syrie. Lorsque les «Israéliens» les prennent aussi ouvertement pour cibles, en les bombardant plein jour et de nuit, c’est qu’ils sont très importants. De plus, les «Israéliens» ont encore amplifié l’opération, sachant qu’ils cherchent constamment à viser les forces iraniennes en Syrie. Mais je l’ai déjà dit, en Syrie, il n’y a pas de forces militaires iraniennes rien que des conseillers militaires, mais les «Israéliens» veulent toujours amplifier cette présence pour dire qu’ils ont mené une bataille avec les troupes militaires iraniennes en Syrie.
Le ciblage israélien des conseillers militaires iraniens a donc commencé depuis des années, lorsque l’issue de la bataille en Syrie a commencé à se préciser à mesure que la guerre universelle a commencé à être perdue, alors qu’«Israël» en faisait partie. Les documents, les films, les données montrent en effet les liens entre les groupes armés, au moins ceux qui étaient actifs dans le Sud de la Syrie, avec les «Israéliens». Tout le monde connaît aussi les voies de ravitaillement et de transport des munitions et des armes, ainsi que le transport des blessés qui étaient soignés en «Israël». On se souvient aussi des bombardements aériens israéliens contre l’armée syrienne et en faveur des groupes armés. Tout cela est connu. «Israël» se venge ainsi face à cet échec tonitruant de l’un des éléments importants dans cette confrontation en Syrie, que constituent les conseillers militaires iraniens. Nous nous souvenons tous du grand chef hajj Qassem Soleimani.
De même, le ciblage israélien se base sur la compréhension du rôle de ces conseillers des Gardiens de la Révolution, dans notre région, au niveau de la résistance. Nous ne voulons pas cacher cette question. . Au contraire, nous devons évoquer cet aspect. Il en a été question lors du martyre de hajj Qassem Soleimani.. Je l’ai déjà dit, le rôle de ces conseillers était donc dès 1982 d’aider et de soutenir la résistance libanaise et palestinienne, ainsi que de faire face à l’occupation sioniste au Liban et en Palestine. Ces conseillers ont rendu de nombreux services à la résistance palestinienne dans toutes ses factions, sans la moindre distinction et au niveau de la résistance au Liban et en particulier avec le Hezbollah. Les «Israéliens» comprennent cela. C’est pourquoi ils les ciblent. Ce ciblage fait donc partie d’une bataille véritable, une bataille essentielle. Ces martyrs sont tombés dans la bataille la plus claire, la plus noble et la plus légitime et centrale dans la région et dans la oumma, il s’agit du conflit avec l’ennemi sioniste.
A travers ce ciblage, les «Israéliens» ont, depuis des années, annoncé leur objectif véritable. C’est le fait de pousser les forces iraniennes comme ils le disent, alors qu’il s’agit de conseillers militaires, à quitter la Syrie. Mais ces chers frères accomplissent une mission sacrée et remplissent une mission très importante. C’est pourquoi l’ennemi n’a pas réussi à atteindre son objectif, en dépit du sang qu’il a versé en tuant des conseillers militaires en Syrie. En dépit des attaques, ces conseillers ont insisté pour rester en Syrie pour appuyer la résistance au Liban et en Palestine ainsi que pour appuyer la Syrie elle-même. Entre parenthèses, je voudrais dire que ceux qui disent que la Syrie est actuellement occupée par les Iraniens se trompent à cent pour cent. De même, ceux qui affirment que l’Iran est la maîtresse des décisions en Syrie et qu’elle intervient dans toutes les décisions internes syriennes donnent une image fausse à cent pour cent. Le commandant syrien est maître de ses décisions et l’aide fournie par la République islamique d’Iran à la Syrie et au peuple syrien, face à cette guerre universelle menée contre eux visait à empêcher les takfiristes, les hommes de l’ombre, les Américains et les «Israéliens» de mettre la main sur la Syrie. C’est en soi une mission et un devoir sacrés.
Dans ce cas qu’y a-t-il de nouveau dans la dernière attaque ? En fait, il y a deux éléments nouveaux. Comme vendredi c’était la Journée Al Qods, j’ai préféré reporter à aujourd’hui le fait d’en parler.
Le premier élément nouveau c’est qu’en définitive, c’est une terre iranienne qui a été visé, selon les lois et les coutumes internationales, puisqu’il s’agit d’un consulat iranien. Autrement dit, ce n’est pas une maison ou une permanence au bord d’une route qui a été visée, comme cela a été le cas pour d’autres chefs, ou des officiers des Gardiens de la Révolution. Non, ce qui a été visé c’est un consulat iranien. Ce qui veut dire qu’il s’agit d’une agression contre l’Iran et pas seulement une agression contre la Syrie. C’est différent. Il ne s’agit pas d’Iraniens agressés ou tués, mais bien d’une attaque contre le territoire iranien.
Le second élément nouveau c’est le niveau de l’assassinat, car le général Zahidi est le chef des conseillers iraniens en Syrie et au Liban. Sur le plan, c’est le plus haut responsable visé depuis des années. De même que le lieu de l’attaque est aussi nouveau. C’est pourquoi, si vous suivez comme moi les médias iraniens, de plus en plus d’analystes ont commencé à dire que cette attaque est une grosse erreur, une faute stratégique etc. C’est d’ailleurs la raison qui pousse les «Israéliens» à guetter la réponse iranienne. Certains analystes disent que les «Israéliens» ont sous-estimé les réactions à cette attaque. Ils ont peut-être cru qu’ils pouvaient frapper le consulat, tuer le général Zahidi et ses compagnons et que cela passerait, comme cela a été le cas avec des cadres et responsables des Gardiens de la Révolution qui ont été attaqués dans un autre pays. L’erreur, cette fois, c’est qu’ils ont frappé le consulat, donc l’Iran directement. C’est cet élément nouveau qui a poussé le Guide suprême et les responsables de la République islamique d’adopter une position claire, franche et décisive, en annonçant la riposte iranienne et en disant que le châtiment viendra sans aucun doute. Beaucoup d’informations confirment ce fait et précisent que les Américains se sont rendus au fait que la riposte iranienne est inévitable. Même les «Israéliens» l’ont fait. Je crois même que le monde entier s’est fait à l’idée qu’il y aura une riposte iranienne. C’est d’ailleurs normal que la République islamique riposte, mais tout le monde attend ce qu’elle va faire et les conséquences de cet acte.
A partir de là, je vais parler un peu du général martyr Zahidi. Je rends aussi hommage à ses compagnons, notamment hajj Rahimi et leurs frères. Je salue les membres de leurs familles, un à un, ainsi que les familles des martyrs non Iraniens morts dans cette attaque. Je demande à Dieu d’accueillir tous ces martyrs dans Sa grande mansuétude.
En deux mots, je vais parler du général Zahidi puis j’évoquerai la situation générale.
Comme l’a dit le film documentaire, hajj Zahidi faisait partie de ces jeunes de 20 ans qui ont constitué le pilier de la révolution islamique en Iran en 1979. Ces jeunes ont aussi été l’un des piliers de la guerre imposée à l’Iran, puisqu’ils ont été se battre sur les fronts. Hajj Zahidi, ce fils d’Ispahan s’est retrouvé dans plusieurs fronts différents pour défendre l’Iran.
Ces jeunes ont donc assumé, jeunes, de grandes responsabilités. A 20 ans, hajj Zahidi est devenu chef d’une unité. Ces commandements sont apparus sur le terrain, dans la foulée des combats. Ils ont accompli des actes héroïques sur le front, et ils ont fait preuve de créativité et de courage. Ils ne sont pas issus d’universités ou d’académies militaires. Ils sont venus de leurs écoles, de leurs maisons, de leurs usines, et de leurs fermes pour se rendre au front et en quelques années, à cause de leur courage, de leur créativité, de leurs souffrances et de leur expérience, ils sont devenus des chefs d’unités, puis des chefs de brigades etc.
Hajj Zahidi est aussi un blessé de guerre. Pendant toutes les années qu’il a passées avec nous, il souffrait des blessures qui ont laissé des traces sur son corps et sur sa santé. Ce jeune, comme beaucoup d’autres, a passé 8 ans de sa vie au front. Après la fin de la guerre, il a assumé de nombreuses responsabilités en Iran, à plusieurs phases différentes. Il a été ainsi responsable de la force aérienne au sein des Gardiens de la Révolution, après sa formation, puis chef de la force terrestre toujours dans la même institution ; celle-ci est d’ailleurs une des principales formations des Gardiens de la Révolution, puis il a été le responsable de toutes les opérations des Gardiens à une certaine période. Il a assumé d’autres responsabilités. Avec le Liban, sa relation a commencé en 1998, c’est-à-dire lorsque hajj Qassem Soleimani a pris en charge le commandement de la force Al Qods. Une des premières décisions prises par ce dernier était de choisir un nouveau chef pour les Gardiens dans la région et ce fut hajj Zahidi. Celui-ci est venu au Liban en 1998, en principe, son mandat était de trois ou quatre ans. Il est donc resté 4 ans jusqu’en 2002, dans la période du développement de l’action de la résistance et de son intensification. Xcela s’est accompagné aussi de la prise en charge par le frère hajj Imad Moghnié d’une nouvelle formation jihadiste de résistance. Par conséquent, hajj Zahidi nous a accompagnés dans l’apogée de l’action de la résistance avant 2000, jusqu’à la libération de 2000. Il est resté jusqu’en 2002 dans la période de préparation de l’après libération de 2000. Il a avait naturellement un grand rôle dans cette période. Nous passions à ce moment que l’ennemi ne se tairait pas face à la défaire historique qui lui a été infligée en 2000 et qu’il attaquerait certainement le Liban à un moment donné. Nous devions donc être prêts. Certes, à ce moment, certains pensaient par contre que le rôle de la résistance était fini. Ils discutaient même de la libanité des fermes de Chebaa et affirmaient que les armes de la résistance doivent être déposées. Nous autres, nous pensions que le Liban était encore en danger, sous la menace et la proie des ambitions en plus du fait que les «Israéliens» voulaient se venger de la défaite qui leur avait été infligée en 2000. Ils sont connus pour vouloir se venger. Ce qui se passe à Gaza le montre, c’est dans leur histoire, de génération en génération.
En 2002, la mission de hajj Zahidi s’est donc terminée, car c’était cela son plafond et nous autres, nous ne souhaitions qu’il reste au Liban. Il est donc rentré en Iran et il a pris en charge la force terrestre, je crois. Puis il est revenu une seconde fois en 2008 après le martyre du chef Imad Moghnié. Le mandat du chef des Gardiens dans la région était terminé. Il y a eu des concertations entre nous et le martyr chef Kassem Soulaymani et une fois de plus, hajj Zahidi a été désigné. Ce n’était pas courant car ils disposent de nombreux responsables et cadres capables d’assumer ces responsabilités. Ce n’était donc pas dans l’habitude des Iraniens d’envoyer deux fois la même personne au même poste. Mais il y a eu un accord sur ce sujet et hajj Zahidi est revenu quelques semaines après le martyre de hajj Imad. Il est resté sur place jusqu’en 2014 et il a donc passé dix ans de sa vie au Liban, à ce moment-là.
Il est revenu une troisième fois après l’assassinat de hajj Qassem Soleimani en 2020. A cette époque, le mandat du chef des Gardiens dans la région était aussi terminé et il a été décidé qu’il devait rentrer en Iran et prendre en charge la vice-présidence de la force Al Qods. Il est d’ailleurs lui aussi mort en martyr par la suite. Il s’agit du chef sayed Abou Ali Hijazi. Il a donc été décidé de renvoyer hajj Zahiid dans la région et là aussi il s’agit d’une décision peu courante. Et il est resté ici jusqu’à son martyre.
Ce chef qui nous est cher a donc passé au total 14 ans de sa vie parmi nous et avec nous dans les circonstances difficiles et dans d’autres qui l’étaient moins, dans les périodes des guerres et des confrontations, ainsi que dans celles des discordes. Il était un grand chef, un appui et un soutien, un partenaire et un conseiller, présent avec force Ceux qui ont côtoyé hajj Zahidi dans cette salle ne sont pas nombreux. Il n’était pas présent dans les occasions publiques ni dans les affaires publiques. Comme je l’ai déjà dit pour la Syrie, les frères au sein des Gardiens n’interviennent pas du tout dans les affaires internes libanaises, ni dans la présidence, ni dans un ministère ou même dans la présidence du Conseil, comme le font d’autres Etats, qui se mêlent de tout, directement ou à travers les services de renseignements, leurs attachés militaires ou leurs ambassades. Leur seul souci c’est la résistance et le fait qu’elle soit prête, son développement et le fait de combler les lacunes qui apparaissent dans son action. Pour eux, ce qui compte, c’est que la résistance soit capable de protéger le Liban, de libérer la Palestine, d’appuyer le peuple palestinien, je parle des mouvements de résistance dans la région. Si je dois résumer l’action de hajj Zahidi, je peux dire qu’il a vécu toutes ces années loin de ses proches, pour servir Dieu. Il a souffert et consenti des sacrifices pour la résistance et il était modeste, franc, sincère et transparent. Il travaillait jour et nuit, avec dévouement et enthousiasme et il était surtout affectueux, pleurant avec nous et riant lorsque nous le faisions. En 40 ans, Dieu sait combien de fois il nous est arrivés de pleurer et de rire.
La participation, l’acceptation des idées, le dialogue, l’aide pour développer et faire évoluer la résistance, une grande discipline, une acceptation totale des directives de son commandement, un courage rare- il n’y avait pas de place chez lui pour la peur à toutes les étapes. Il était d’ailleurs toujours aux premières lignes, même lorsqu’il venait d’arriver pour la reprise de sa dernière mission. Il m’a dit à ce moment-là : La dernière fois, je suis venu puis je suis reparti en Iran. Cette fois, je suis venu pour devenir un martyr, certes pour accomplir ma mission à votre service et pour vous aider jour et nuit et vous donner toute mon énergie et mes efforts. Mais mon projet personnel, c’est que j’ai accepté de venir ici, à cet âge, avec un seul espoir, celui de devenir martyr. De fait, il aurait pu rester en Iran et y assumer d’importantes fonctions, car après tout, le nombre de conseillers au Liban et en Syrie est limité, alors qu’en Iran, il aurait pu mener de nombreux hommes et avoir des responsabilités plus prestigieuses. Il m’a même dit : Vous n’allez pas faire comme la dernière fois et m’interdire d’aller au front etc. Je lui ai dit que je n’en ferai rien, mais je l’ai quand même arrêté lorsqu’il a voulu se rendre au Sud pour être proche des combattants après le déclenchement du déluge d’Al Aqsa. J’ai essayé de trouver une formule entre les deux avant d’être contraint de lui demander de ne pas se rendre au Sud.
En fait, dès le 8 octobre, il avait fait sa valise et s’apprêtait à se rendre au Sud, pour être avec les combattants aux premières lignes. Ce n’est pas seulement moi qui l’en a empêché, mais aussi tous les frères combattants. Tous connaissent cette réalité. Les combattants lui disaient : Si vous voulez nous aider, votre présence est plus utile ici que sur le front. Au contraire, si vous êtes sur le front, vous serez exposé au danger et cela nous fatiguera et nous occupera plus... Au final, il est venu en 2020 après l’assassinat de Qassem Soleimani en disant : «Je vais certes accomplir ma mission et servir la cause, mais j’ai un espoir personnel, celui de devenir martyr et de suivre le plus rapidement possible hajj Kassem. Au cours des trois dernières années qu’il a passées ici, avec quelques mois en plus, l’idée du martyre revenait souvent dans ses conversations. Tous les frères le savent. J’ai voulu conclure cette partie en disant cela, car c’est le cas des grands chefs dans ce parcours. Certes, la victoire est voulue, attendue, recherchée, elle est d’ailleurs citée par Dieu qui la promet aux croyants. Mais le martyre reste un projet personnel. En tout cas, c’est ce que je pense. Le martyre et la rencontre avec Dieu, nous sommes en plein mois de Ramadan, c’est un projet de victoire, la victoire ultime c’est le martyre. Hajj Zahidi a donc eu ce qu’il voulait. Certes, nous sommes très tristes et nous sommes très affectés, mes frères et moi car nous l’avons côtoyé pendant 14 ans au Liban, et quand nous nous rendions en Iran, nous le rencontrions. Nous l’avons donc côtoyé jour et nuit pendant 14 ans et nous sentons aujourd’hui l’ampleur de la perte, exactement comme nous avons eu ce sentiment lorsque nous avons perdu hajj Qassem. Oui, je le reconnais, c’est une perte, tout comme le martyre de sayed Abbas, de hajj Imad. Il vaudrait peut-être mieux parler de sacrifices et Dieu les compensera inchallah.
Ce sang bénit notre parcours et nous rend plus forts, tout en donnant à notre vision encore plus de clarté. Notre sentiment de responsabilité grandit aussi. A chaque fois que l’un de nos chefs meurt c’est le même mélange de tristesse et de joie, la tristesse pour la perte et la joie pour eux parce qu’ils sont heureux de mourir en martyrs et parce que c’est ce qu’ils voulaient. Ces chefs vous manquent, surtout si vous avez construit avec eux une relation d’amitié, fraternelle et personnelle et que vous avez besoin d’eux sur la scène du jihad, mais en même temps, vous êtes heureux pour eux et vous savez que par leur sang, et celui de tous les martyrs qui tombent à Gaza et ailleurs, ils sont en train de construire la victoire, celle de la libération des lieux sacrés et de la oumma, libération du joug de l’occupation et des projets d’hégémonie en place depuis des décennies.
Hajj Zahidi m’avait dit dès le premier jour du Déluge d’Al Aqsa que son cœur, son esprit et ses yeux sont à Gaza et il est mort en martyr en ayant le cœur, l’esprit et les yeux à Gaza. Nous suivons d’ailleurs tous ensemble les détails de ce qui se passe à Gaza. Ces derniers jours, depuis vendredi, il y a des développements importants. Pratiquement six mois se sont déjà écoulés. C’est dit-on et il y a un débat sur ce sujet, la plus longue guerre à laquelle doit faire face «Israël» dans sa région. Comme j’ai déjà évoqué ce sujet, j’ai préparé cette fois un papier sur ce que disent les médias israéliens, en reprenant aussi les propos des généraux, des responsables, des ministres, d’anciens responsables, des chercheurs... C’est un résumé. Ils disent qu’au bout de six mois, nous n’avons toujours pas libérés les personnes enlevées, nous ne sommes pas encore entrés à Rafah et les sirènes d’alarmes continuent de résonner à Ghilaf Gaza, à «Ashkelon», à «Nitfot», à «Sedorot» et autres. Chaque jour, la mort d’officiers et de soldats est annoncée. Hier et avant-hier, les «Israéliens» ont annoncé la mort de 1500 personnes. Certes, ils ne parlent pas des blessés. Leur nombre est pourtant élevé mais ils le cachent. 120 000 personnes ont dû quitter leurs maisons et ne peuvent pas y revenir. Six mois, et ils se déchirent et les souffrances ne diminuent pas. Une moitié d’année et les objectifs fixés n’ont toujours pas été atteints : ni réduire le Hamas, ni libérer les otages... Une demie année et la situation en «Israël» a régressé sur tous les plans : un effondrement diplomatique, une crise économique, des complications sécuritaires, des divisions sociales et politiques. C’est ce que disent les «Israéliens» eux-mêmes. Ceux qui parlent de victoire israélienne ce sont certains Arabes, par contre les «Israéliens» font le constat que je vous ai donén, six mois après le début de cette guerre.
Dans le dernier sondage effectué il y a deux jours, réalisé par «Maariv» pour sonder les «Israéliens» six mois après le début de la guerre, s’ils sont satisfaits des résultats ou s’ils les considèrent excellents et se sentent victorieux, 62% des personnes interrogées se déclarent insatisfaites des résultats, 20% sont satisfaites. Ce dernier chiffre doit refléter les avis du noyau dur du «Likoud», Ben Ghafir et Soumoritch ; Ceux-là, même s’ils perdent diront qu’ils sont satisfaits, 9% sont perdues et ne parviennent pas à comprendre les résultats. C’est la réalité. Et avec tous ceux-là, il y a un homme qui vit en dehors de la réalité, il s’agit de Benjamin Netanyahu. Qu’a-t-il dit, lors de la dernière réunion de son gouvernement dimanche ? Il a dit : Nous sommes à un seul pas de la victoire absolue ! Alors que tout le monde lui dit qu’il est en train de perdre et que Trump lui conseille d’arrêter la guerre en toute amitié, les «Israéliens» eux-mêmes lui disent que rien n’a été accompli jusqu’à présent, la communauté internationale déplore les résultats et même ses amis lui disent qu’il n’a rien réalisé jusqu’à présent... Malgré cela, il annonce être à un pas de la victoire absolue. Une autre personne vit aussi en dehors de la réalité, il s’agit Galant, le compagnon en matière d’idiotie de Netanyahu, qui a dit lors d’une tournée il y a quelques heures dans la région du Sud : Nous avons détruit le Hamas. Il n’y a plus d’organisme militaire appelé le Hamas. C’est fini. Nous avons gagné et nous l’avons détruit. Pourtant, il y a quelques heures, ils ont reçu une impressionnante raclée à Khan Younes. Qui la leur a donnée ? Le Hamas ! ... Peut-être que la décision de retirer les brigades israéliennes de Khan Younes a été prise la veille, mais Dieu Tout Puissant a donc voulu que les brigades se retirent de Khan Younes après cette raclée, humiliées et la tête basse.
C’est une partie de l’évaluation et de ce qui peut être dit, lorsqu’on parle de pertes stratégiques. Par contre, l’ennemi peut parler de réalisations tactiques. Lesquelles ?
Il a tué près de 15000 enfants et des milliers de femmes. Il a tué des civils et il considère cela comme une réalisation. Il a détruit des maisons, quelques tunnels, il a encerclé Gaza. Il a épuisé les gens il a tué certains cadres et chefs de la résistance. Il a convoqué près de 360 000 réservistes en plus des soldats de l’armée régulière pour faire cette réalisation....
Il lui reste maintenant le fait d’entrer à Rafah, face à la famine qui règne à gaza, face à la situation internationale, à la situation de la rue américaine et à l’échec dans l’utilisation du temps, il ne peut pas réaliser plus que cela, même si Biden lui donne encore un, 2, 3 ou 4 mois de plus, que peut-il faire de plus ? C’est le mieux qu’il puisse faire.
Le second développement c’est le coup de fil entre Biden et Netanyahu. Je ne crois pas que c’est par grandeur d’âme que Biden a contacté Netanyahu, mais que la bêtise commise par les Israéliens au consulat iranien à Damas et l’annonce par l’Iran qu’elle ripostera inévitablement, a accéléré le processus. Depuis le début, Biden dit qu’il ne veut pas de l’extension de guerre dans la région et qu’il ne veut pas ouvrir de nouveaux fronts dans la région et il appelle à la retenue. Biden se trouve aussi en pleine période électorale a-t-il intérêt à ce que la région se dirige vers une guerre ou qu’il y ait une confrontation avec l’Iran ? Non. Il a donc dû dire à Netanyahu d’aller plus doucement.
La dernière conversation téléphonique entre Biden et Netanyahu confirment ce que nous disions c’est-à-dire que lorsqu’ils le veulent, les Américains peuvent arrêter un processus. Dire que les Américains ne peuvent pas arrêter Netanyahu est creux. Certaines théories disent qu’«Israël» gouverne les Etats-Unis. C’est faux. La théorie du lobby israélien tout puissant est un mensonge inventé par les Arabes pour ne pas combattre «Israël», pour qu’ils aillent aux Etats-Unis et y déposent leurs fonds, pour qu’ils disent vouloir créer un lobby arabe qui puisse concurrencer le lobby sioniste. En 75 ans, nous avons vu ce qu’a donné le lobby arabe, alors que les fonds arabes s’entassent dans les caisses américaines... Tout cela c’est du vent. Il suffit que les Américains tapent du pied par terre et menacent d’arrêter le financement pour qu’«Israël» se mette à trembler. Si les Américains disent : nous arrêtons les munitions, les missiles et autres obus et que le chef d’état-major prenne une liste et demande ce qui a été lancé et où, pour que les «Israéliens» changent de comportement. C’est en tout cas ce que disent les généraux «israéliens» eux-mêmes. Les généraux accusent Netanyahu de nuire à la relation avec les Américains c’est justement parce qu’ils disent que sans les Américains justement, il n’y a plus de munitions pour poursuivre la guerre à Gaza ou pour lancer une guerre contre le Liban. C’est cela le Tout puissant «Israël».
Les Américains peuvent donc faire pression, mais ils ne le veulent pas parce qu‘ils sont d’accord sur l’objectif. Lorsque Netanyahu a tardé ils ont prolongé le délai encore et encore. Si Netanyahu a échoué, c’est sa faute à lui, parce qu’il est impuissant et parce qu’il y a une résistance solide, courageuse, croyante et jihadiste, c’est parce qu’il y a un peuple légendaire à Gaza parce qu’il y a des fronts qui tiennent bon, en dépit des pressions extérieures et intérieures et restent des fronts de soutien. Les Américains sont arrivés à la conclusion que ce qui se passe est sans issue. Biden a donc pris le téléphone et il a parlé avec Netanyahu. Je n’ai pas d’informations particulières à ce sujet, je ne suis pas comme ceux qui écrivent et qui donnent l’impression qu’ils ont assisté à l’entretien. Mais ce qui a été dit dans les médias américains et les fuites qui ont eu lieu ainsi que ce qui est apparu dans les faits montrent cela. C’est pourquoi je dis que lorsque les Américains veulent, ils peuvent. Toutefois ce qui se passe est une arme à double tranchant. On dit ainsi qu’une des choses que Biden a demandé à Netanyahu c’est une enquête sur l’assassinat des 6 ou 7 personnes qui travaillent dans le World Central Kitchen à Gaza. Bien sûr, nous condamnons cet assassinat, nous refusons l’assassinat des innocents. C’est indiscutable.
Biden a donc dit à Netanyahu : Tu ne peux pas faire cela, parce que ce dernier avait fait la sourde oreille, les tueries se poursuivent et cela continue. Mais il est apparu que ceux-là n’étaient pas des Palestiniens. Il y avait un Palestinien et d’autres de différentes nationalités, notamment occidentales et non relevant de pays du Tiers Monde. C’est d’ailleurs pour cela que leur assassinat a pris une telle ampleur, des Etats, des ministres des affaires étrangères ont jeté les hauts cris et Biden s’est senti coincé. Il a dit qu’il ne peut pas se taire sur un tel sujet. Il faut prendre des mesures. D’ailleurs, une heure après ce coup de fil, le chef d’état-major a été suspendu et d’autres, responsables de la guerre à Gaza.
Dans les coutumes militaires, c’est un événement important que de tels responsables fassent l’objet de blâmes. Ben Gevir et d’autres se sont d’ailleurs opposés en disant : ça va, ils ont tué ceux-là et alors ? ... En tout cas, Biden a utilisé un ton nouveau. Mais comme je l’ai dit, c’est une arme à double tranchant, car on peut lui demander pourquoi il a élevé le ton parce que 6 ou 7 membres d’une ONG internationale ont été tués et je répète que je condamne ces assassinats, mais il se tait sur 33000 martyrs palestiniens, dont entre 20 000 et 25 000 femmes et enfants...Aucun responsable militaire n’ a été puni pour cela ni on lui a demandé d’arrêter les tueries, comme cela a été le cas pour les membres de l’ONG chargée des secours. En réalité, cela condamne les Etats-Unis car cela montre qu’en réalité, ils peuvent arrêter la tuerie, mais ils préfèrent ménager Netanyahu. Ils peuvent aussi l’obliger à demander des comptes aux auteurs des massacres, mais la plupart du temps, ils font la sourde oreille. L’autre élément qui est apparu à travers les médias c’est que les sondages aux Etats-Unis montrent que Biden pourraient perdre quelques Etats dans la course à la présidentielle en raison de sa position à l’égard de Gaza et au sujet des massacres qui se déroulent là- bas ainsi que des difficultés à introduire des aides. Il ne s’agit donc plus simplement de Netanyahu mais du fait de savoir si le parti démocrate restera au pouvoir aux Etats-Unis ou non. Or, les Etats-Unis sont le leader du monde. Au cours de la même nuit, le gouvernement restreint a ouvert les points de passage avec Gaza, alors que quelques heures auparavant, Netanyahu multipliait les menaces et les rodomontades. C’est que Biden a justement dit qu’il ne veut pas qu’il lui fasse perdre l’élection présidentielle. Il a donc dit à Netanyahu d’augmenter la quantité d’aides qui entreront à gaza et de fait, le nombre de camions est passé de 250 à 500, les aides ont commencé à entrer dans le Nord de Gaza et même Biden a dit à Netanyahu qu’il devait se diriger vers les négociations en donnant plus de prérogatives à la délégation qui doit les mener.
Netanyahu a donc réuni son cabinet restreint, il a donné plus de prérogatives à la délégation et il l’a envoyée au Caire. Ils sont aujourd’hui au Caire. C’est pourquoi le climat général aujourd’hui était que les Etats-Unis déploient de grands efforts pour essayer d’aboutir à un accord entre aujourd’hui et demain. Il ne s’agit pas d’informations particulières, parce que je suis convaincu que Netanyahu continuera en douce à tenter de saboter toute entente. Car mes chers frères et sœurs, un cessez le feu à Gaza constitue une défaite historique pour «Israël», pour Netanyahu personnellement et pour le parti Likoud, pour Ben Gevir et Soumotritch. Ben Gevir a d’ailleurs déclaré aujourd’hui que si un cessez-le feu est conclu au Caire, il se retirera du gouvernement. Soumotritch s’est voulu plus respectable en convoquant les députés et ministres membres de son parti à une réunion. Pourquoi ? Parce que tous ceux-là devront aller devant la justice et devront assumer la responsabilité de l’échec et de la défaite qui sont doubles, car il y a d’abord l’échec et la défaite du 7 octobre avec les effondrements qui ont eu lieu et l’échec et la défaite tout au long de la guerre avec les délais supplémentaires qui leur ont été accordés, le monde entier était à leurs côtés et le Conseil de sécurité n’a parlé de cessez le feu qu’il y a deux semaines, alors que depuis le 7 octobre, ils ont un appui médiatique, politique, militaire et financier, ils bénéficient même d’une grande solidarité pour couvrir les massacres qu’ils réalisent, alors que le monde reste silencieux, les armées se sont mobilisées, alors que les réservistes ont été convoqués, toutes les armes ont été utilisées et malgré cela il y a une défaite. Ceux-là iront seront donc interrogés par la justice et ils iront peut-être en prison.
C’est pourquoi on peut s’attendre à ce qu’ils s’entêtent en douce, même face aux Américains, sauf si ceux-ci sont sérieux dans leur volonté de pousser vers un accord, car le temps presse pour Biden, surtout après la faute commise au consulat iranien de Damas et les développements sur le plan iranien et israélien, je pense que Biden pourrait accomplir un grand pas dans cette direction.
D’ailleurs, juste après le coup de fil de Biden et de façon surprenante, les Israéliens se sont retirés du sud de Gaza. La nouvelle est tombée sans préambule et les «Israéliens» ont annoncé que c’est fini, ils n’ont plus qu’une brigade à Gaza, la brigade «Nahhal» qui est positionnée de l’Est vers l’Ouest pour couper le Nord du centre et du Sud. C’est un développement important, et les experts, les spécialistes, les analystes, les observateurs, les militaires et tous ceux qui suivent les développements n’en finissent pas de commenter ce retrait soudain et de lui chercher des explications en voyant s’il est lié à la conversation avec Biden, ou bien s’il est lié aux négociations du Caire ? Ou encore s’il s’agit de préparer la période à venir... Les milieux de la sécurité nationale américaine disent qu’au minimum c’est lié à la volonté de reposer les troupes qui se battent depuis plus de 4 mois. Ils étaient entrés à Khan Younes en principe pour quelques semaines et ils ont reçu une raclée. Ils se sont donc retirés pour se reposer.
Certains disent donc qu’ils se sont retirés pour se reposer et pour préparer la bataille de Rafah et d’autres que les «Israéliens» sont désormais convaincus qu’il faut quitter Gaza. Vous vous souvenez de ce qui se disait en janvier sur la troisième étape de la guerre de Gaza qui consistait pour les «Israéliens» à se retirer de la bande et à se poster autour en menant des opérations ponctuelles et des perquisitions, à la suite d’une surveillance précise et serrée, comme il le fait en Cisjordanie.
C’est une possibilité il y en a d’autres. Il y en a ainsi une qui serait liée aux conditions posées par le Hamas dans les négociations qu’il mène au nom de tout l’Axe de la résistance et dont l’une d’elles parle d’un retrait israélien total de Gaza et de l’ouverture des routes entre le Nord et le Sud. Une des possibilités pourrait donc être que les «Israéliens» savent qu’ils vont devoir appliquer cette condition à laquelle le Hamas ne renoncera pas et ils choisissent de l’appliquer maintenant pour ne pas dire qu’ils ont cédé aux conditions du Hamas, alors qu’ils ne peuvent plus tenir à Gaza. Ils présentent alors leur retrait comme une décision interne.
Cette condition sera en tout cas à la table des négociations demain au Caire. Si les «Israéliens» se retirent de Gaza entre-temps, c’est tant mieux et ce sera certainement à cause de la résistance à Gaza.
En tout cas ces développements sont très importants, mais je n’ai pas d’informations sur les négociations du Caire. Je ne vais donc prendre votre temps pour faire des analyses.
Comme on le dit en libanais «ce qui coûte aujourd’hui de l’argent sera gratuit demain», attendons donc demain et voir à quoi les choses vont aboutir, même si certains cherchent à répandre un climat optimiste. Personnellement j’appelle toujours à la prudence, car en général, lorsqu’on est optimiste, on risque d’être surpris par la suite. Soyons réalistes. Certes, il y a de nouveaux développements et les «Israéliens» sont dans une situation d’échec, d’impuissance et de défaite alors que les Américains considèrent qu‘ils n’ont plus beaucoup de temps, mais on peut aussi aller vers des développements dramatiques. Ils pourraient donc chercher à les circonscrire pour cette raison justement. C’est possible, mais attendons la suite.
Un dernier point : Au cours des deux derniers jours, il y a eu l’opération de Khan Younes et en même temps, nous avons réussi à faire chuter un drone israélien de type Hermes 900. Lorsque nous avions descendu le drone Hermes 450, les «Israéliens» étaient devenus fous et ils se sont vengés en menant des attaques dans la Békaa, selon le principe qui dit : vous haussez le ton, nous faisons de même. Nous avons répondu au Golan et l’équation Békaa-Contre Golan s’est établie. Nos missiles ont atteint les lieux les plus éloignés au Golan. Le drone Hermes 900 est de loin plus puissant que le drone Hermes 450. L’ennemi a reconnu qu’il a été descendu car il ne pouvait pas faire autrement. Mais comme la dernière fois, il est resté silencieux pendant quelques heures avant de reconnaître les faits.
Vous avez certainement lu des détails sur ce drone qui est la fierté de l’industrie israélienne des drones. Les «Israéliens» s’en vantent devant les Européens et ils en vendent à l’Inde et à certains Etats européens. Sa valeur militaire a augmenté mais aussi sa valeur commerciale, car ils ne savent pas comment ce drone a été descendu. Si vous avez remarqué nous n’avons pas publié d’images ou de films de la chute du drone Hermes 450. Nous avons juste utilisé les images et films pris par les citoyens ordinaires et hier, lorsque les frères ont diffusé les films de l’opération, ils n’ont pas montré le moment où le missile a heurté le drone. Ils ont juste montré la chute de celui-ci. Nous ne voulons pas montrer des images du missile. Que l’«Israélien» comprenne ou non ce qui s’est passé, c’est son problème.
En tout cas, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un pas qualitatif important et comme les «Israéliens» l’avaient dit pour le Hermes 450, il s’agit d’un acte audacieux de la part du Hezbollah. Il s’agit d’un franchissement des lignes rouges ; Nous lui disons : Qui a dit que nous ne voulons pas franchir les lignes rouges, puisque les «Israéliens» l’ont fait ?
Les «Israéliens» ont donc bombardé la Békaa, à Sfaraï, Janta et grâce à Dieu, il n’y a pas de martyrs. Nous avons répondu au Golan et les «Israéliens» n’ont plus riposté. Ça va, l’équation fonctionne de cette manière.
Notre présence sur le front est un développement très important car nous ne sommes pas en profondeur, mais juste à la frontière. L’importance notamment de ce qui s’est passé c’est que le drone a été descendu dans les premières lignes, et cela signifie, selon la lecture de l’ennemi qu’il y a un nouveau déploiement supplémentaire et il se pose des questions sur les moyens de défense aérienne dont dispose la résistance... Notre présence sur le front, comme je l’ai dit vendredi ets normal. Je ne veux rien ajouter à ce que j’ai déjà dit. Hier, vers minuit, nous avons eu des martyrs, il y en aura d’autres, la bataille est en cours et elle se poursuit, les frères continuent leur travail avec tous les moyens dont ils disposent et nous restons sur notre position.
Je voudrais conclure par un point qui porte sur la situation interne, sachant que je n’ai pas abordé la situation interne pendant toute cette période. Mais il s’est passé quelque chose la nuit dernière sur lequel il ne faut pas se taire. Il y a eu un événement avec des conséquences et permettez-moi de le commenter en deux mots à la fin du discours. Il faut aussi signaler que nous sommes actuellement dans le souvenir annuel du déclenchement de la guerre civile en avril 1975. J’en suis conscient, même si en général, j’évite d’évoquer la situation interne. Un événement de triste mémoire, même si j’aurais préféré ne pas en parler aujourd’hui. Ceux qui nous demandent que la décision de la guerre ou de la paix soit entre les mains de l’Etat libanais, ont-ils pris la décision de déclencher cette guerre qui a fait des centaines de milliers de morts et des centaines de milliers de blessés, des centaines de milliers de déplacés et a coûté des dizaines de milliards de dollars au trésor pour traiter le dossier de ces mêmes déplacés, avec l’Etat libanais ? N’est-ce pas vous qui avez pris cette décision ? Vous, le parti Kataëb et les Forces libanaises, le Front libanais, je ne sais pas comment ils s’appelaient à cette époque. Etait-ce une décision du Parlement libanais ou la vôtre ? Une décision du gouvernement libanais ? Non, c’était votre décision, indépendamment du fait qu’on va me dire maintenant : il y avait une grosse menace sur le Liban, avec les Palestiniens, les partis de gauche etc... Quelle que soit la raison qui a pris à ce moment-là la décision de la guerre ? C’est vous. C’est vous qui avez provoqué la guerre. On va me dire que c’est une guerre de défense. Soit, c’est vous qui avez pris la décision de défense, non le Premier ministre. Vous avez déclenché une guerre interne et vous venez discuter lorsque la résistance prend la décision de défendre le pays, contre un ennemi que tous les Libanais disent reconnaître comme tel. Je ne veux pas lancer d’accusations, c’est pourquoi je dis que les Libanais disent reconnaître comme tel. S’il s’agit d’un ennemi que tout le monde qualifie ainsi, pourquoi lancer cette campagne contre celui qui décide de le confronter ? Des discussions sans fin sont lancées et on demande comment le Trésor va faire pour payer des indemnités... Demandez-vous ce qu’a coûté la guerre libanaise au trésor ? Quel a été le coût de la reconstruction des maisons détruites et du retour des déplacés chez eux ? Tout cela sera discuté en temps voulu. Mais ce qui s’est passé hier soir mérite qu’on s’y arrête. Nous étions réveillés parce que nous sommes dans la période de Ramadan. La nouvelle de l’enlèvement d’un responsable des Forces libanaises dans la région de Jbeil tombe. Des inconnus l’auraient enlevé. En tout cas, ils l’étaient à ce moment mais avec une rapidité étonnante, les Forces libanaises, les Kataëbs, certains groupes et chaînes de télévision sournoises ont immédiatement accusé le Hezbollah. Ils savent bien sûr tout, le passé, le présent et l’avenir et même ils se font la concurrence à ce sujet. Les gens sont descendus dans la rue, ont coupé les routes et nous avons entendu des propos confessionnels détestables, qui rappellent avril 1975. Nous avons entendu des fanfaronnades. Un d’eux a même dit : Nous ne plierons pas avant d’avoir fait plier le Hezbollah ! Je lui dis : ne plie pas, personne ne te demande de le faire et laisse les autres tranquilles.
Le Hezbollah a donc enlevé puis tué ! Attendez un peu, voyez qui l’a enlevé réellement, quelle est l’histoire... Une personne a commenté sur les réseaux sociaux en disant, tard dans la nuit : Calmez-vous un peu les gars, le Hezbollah est engagé dans une grande confrontation, il n’a pas de temps pour vous, maintenant. Mais non, le climat est resté le même. Revoyez les commentaires et les déclarations de la nuit et du lendemain, leurs députés, leurs politiciens... On dirait que nous étions à la veille d’une nouvelle guerre civile. Ils ont coupé les routes et ont multiplié les menaces. Ils ont utilisé un discours confessionnel et les mitraillettes ont été brandies. Pourtant, ils disaient ne pas avoir d’armes et qu’ils sont démocratiques ?
En tout cas, l’armée doit être remerciée, les SR de l’armée, les SR des FSI, les FSI, les services de sécurité, l’Etat dans son ensemble. Ils ont tous travaillé dès les premiers instants, le Premier ministre qu’ils ne cessent d’attaquer a suivi toute la nuit cette affaire personnellement, le ministre de l’Intérieur, le commandant en chef de l’armée. Car tous ont senti que le pays allait à la dérive Et tout cela à cause de quoi ? Sur la base d’une accusation injuste, sans la moindre preuve, une accusation due à de vieilles rancœurs... je ne vais pas revenir sur la plaidoirie d’une heure et demie que j’avais présentée lors de l’affaire de Tayyouné... Mais je répète aux chrétiens, voilà cette partie et voilà où elle vous mène... tout cela où va –t-il mener les chrétiens et le Liban ? Qu’ils revoient le passé et en tirent les conclusions pour l’avenir. Aujourd’hui, au Liban, il y a du Mal, de la discorde, une crise sans fin, tout cela à cause de rancunes anciennes, de bêtises et parfois de liens avec des projets étrangers, de complots ou encore de services que l’on veut rendre à l’étranger; Tout cela est d’ailleurs connu. Finalement, il y a eu un groupe de malfaiteurs, un gang de voleurs, je ne connais pas les détails, ce n‘est pas mon rôle, mais le sujet n’a rien à voir avec la politique et en tout cas rien à voir avec le Hezbollah.
L’an dernier en février je crois, il y a eu l’enlèvement de cheikh Ahmed al Rifaï vous vous en souvenez ? Cela s’est passé au Nord. Et il y a eu comme maintenant des personnalités, des députés, en tête les Forces libanaises pour dire que le Hezbollah a enlevé le cheikh. Nous avons alors gardé le silence pendant 4 jours, je ne sais pas si nous avons publié ensuite un communiqué pour démentir cela, parce que l’idée est que chaque fois que quelqu’un a envie de nous accuser, nous devons publier un démenti ? Nous n’avons rien à voir avec ces histoires. Dieu merci dans cette affaire aussi, il est rapidement apparu qu’il s’agissait d’une histoire interne familiale et municipale... Ce qui s’est passé la nuit dernière et aujourd’hui devrait être une leçon pour les Libanais et permettez-moi de le dire pour les chrétiens en particulier. C’est aussi un grand scandale pour les Forces libanaises et le parti Kataëb et tous ceux qui ont adopté leurs slogans hier et aujourd’hui. Un vrai scandale et la vérité a été rapidement découverte. Ils ne cherchent ni la vérité, ni le droit, ni la justice, et encore moins l’intérêt national et la paix civile. Ils veulent la discorde et cherchent à provoquer une guerre civile. Ce qui s’est passé est un indice clair sur ce sujet ; dans ce pays, ceux qui empêchent la discorde, la guerre civile sont ceux-là mêmes qui sont accusés de les vouloir, en tête le tandem chiite. On nous accuse alors que nous avons été tués à Tayyouné. Nous sommes soucieux de la sécurité et de la stabilité du pays, ainsi que de la paix civile. Pourtant, avons été accusés hier et aujourd’hui et nous nous taisons, nous attendons les résultats de l’enquête par souci de la paix civile, bien qu’ils aient terrorisé les gens en envoyant des messages aux habitants de Jbeil et du Kesrouan. Ils se sont mis à menacer. C’est très grave et cela ne peut passer comme cela. C’est un pas très, très, très dangereux, il faut le répéter jusqu’à en perdre le souffle. Ils doivent comprendre cela car sinon, à chaque fois qu’il y a un crime, un incident, un drame, on ne va pas refaire la même chose, surtout que ce pays connaît actuellement de nombreux incidents du genre... On ne peut pas tout de suite accuser le Hezbollah. Si nous tenons à ce pays, nous devons rester calme et laisser les services de sécurité faire leur travail.
Que Dieu protège le Liban et son peuple du mal que constituent les rancœurs, les discordes et les complots. Qu’Il les protège grâce aux efforts des personnes sincères et dévouées à leur pays. Paix à l’âme de notre grand chef jihadiste hajj Zahidi et ses frères et compagnons. Paix aux âmes de tous les martyrs, dans l’espoir que Dieu nous rassemble chez Lui, à la fin et qu’il ne fasse pas de distinction entre nous dans la bataille dans ce monde et dans le sort dans l’autre.