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Un récit de victoire : comment «Israël» se trompe?

Un récit de victoire : comment «Israël» se trompe?
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Par AlAkhbar, traduit par l’équipe du site

Deux images totalement contradictoires ont été présentées par l'Iran et «Israël» suite aux événements survenus dimanche dernier. Cela ne se produit pas souvent dans de telles situations, où l'on s'attend à ce qu'elles soient interprétées de manière neutre, même par les parties concernées. Dans le cas d'«Israël», qui s'est toujours présenté comme «crédible» dans la reconnaissance de la réalité telle qu'elle est, cela ne s'est pas produit cette fois-ci.

Dans cet événement particulier, la neutralité relative de la lecture n'était pas possible, et tout est relatif ici, nécessitant beaucoup d’explication explicite. La bataille s'est déroulée en direct à la télévision, et ses détails militaires, techniques et ses dimensions politiques ont été abondamment analysés dans les médias et sur les réseaux sociaux, comme jamais auparavant. On peut dire que cette scénarisation est ce que l'Iran voulait, puisqu'il a communiqué les faits dans les jours précédant l'événement à tous ceux qui sont concernés, comme s'il invitait à une «noce».

Il est difficile, pour quiconque possédant des yeux et des oreilles neutres, et la plupart des gens lorsqu'ils observent un événement d'une telle importance se dérouler instant par instant, indépendamment de leurs positions préalables, de ne pas reconnaître que ce que l'Iran a entrepris était un acte audacieux, mais bien calculé, contre une entité qui bénéficie d'une immunité totale de la part de plusieurs des pays les plus puissants et influents du monde, sans provoquer un élargissement de la guerre. C’est ce que Téhéran avait déclaré avant et après l'événement, confirmant qu'il ne souhaitait l’extension de la guerre.

Étant donné que l'évaluation de l'événement s'est déroulée de manière si étendue, ce qui importe alors est de répondre à la question suivante : d'où vient le récit israélien sur la «victoire» en tant que résultat de l’événement ? Et quelles en sont les preuves ?

Depuis la fin de l'attaque, les chaînes israéliennes ont célébré, et continuent de célébrer, ce qu'elles ont appelé «la victoire sur l'Iran».

Elles se sont émerveillées des capacités militaires et technologiques supérieures dont «Israël» dispose. Elles ont même minimisé le rôle du soutien occidental, que ce soit dans l'événement lui-même ou dans l'origine de la supériorité de la machine militaire israélienne, que cette machine soit israélienne comme le «Dôme de fer» et les missiles «Hetz» (qui ont été essentiellement développés dans le cadre d'un programme américano-israélien conjoint), ou qu'elle soit d'origine américaine ou occidentale transférée à «Israël», comme les avions «F-35». Ensuite, les frappes directes effectuées par les alliés contre les missiles et les drones iraniens et non iraniens ont été reléguées au second plan. Par exemple, un analyste militaire israélien sur la chaîne 14, proche de Benjamin Netanyahu, a déclaré que toutes les opérations dans la région du Moyen-Orient étaient dirigées depuis une salle d’opérations à «Tel Aviv» cette nuit-là.

L'interprétation la plus proche, voire la plus logique de l'image que cherche à présenter «Israël» est qu'il est toujours à la recherche d'une image de victoire depuis le 7 octobre, mais sans succès aucun. Une victoire qu'il n'a pas réussi à trouver dans la bande de Gaza; ainsi, il a frappé le consulat iranien à Damas dans l'espoir de trouver cette image là-bas. Cependant, étant donné que l'Iran a réagi de manière à rendre la réponse israélienne difficile et coûteuse, «Israël» n'a d'autre choix que de transformer l'événement lui-même en une «victoire». Le récit de la «victoire» permet également au décideur israélien, en l'occurrence Netanyahu, d'éviter la gêne de ne pas répondre, du moins directement. C'est pourquoi le président américain Joe Biden a soutenu ce récit, en soulignant qu'un taux d'interception aussi élevé représentait une «victoire» et que la réponse iranienne a montré l'existence d'une alliance solide derrière «Israël», brisant l'isolement apparent de ce dernier ces dernières semaines en raison des problèmes et de la confusion dans la bande de Gaza.

De ce point de vue, le commandement israélien était plus préoccupé par l'image transmise à son public, à savoir qu'il bénéficie du soutien d'alliés arabes qui défendent «Israël, ce que la participation jordanienne à la lutte contre les missiles et les drones iraniens a permis, tandis que certains rapports israéliens ont évoqué un soutien de la part de pays du Golfe également.

Cependant, cela est en contradiction avec les messages transmis par les États du Golfe à l'Iran pendant l'événement lui-même, indiquant qu'ils refusent d'utiliser leur territoire comme base pour toute frappe contre l'Iran. Dans ce contexte, il ne serait pas surprenant que certains des régimes du Golfe qui ont normalisé leurs relations avec «Israël» et qui sont alignées sur les États-Unis, ne disent pas la vérité sur leurs actes.

Dans tous les cas, le résultat est le même, à savoir que les pays arabes susceptibles de faire partie d'une alliance défendant «Israël» ne sont pas nombreux, peut-être seulement un ou deux.

En plus de ce qui a été susmentionné, il convient de noter que l'image de la «victoire» elle-même, si on la regarde sous un autre angle, apparaîtra différente. Pourquoi ne pouvons-nous pas considérer, par exemple, une victoire de l'Iran, alors que les puissances qui soutiennent «Israël» cherchaient des excuses pour ne pas s'engager dans une guerre avec Téhéran, tandis que les roquettes pleuvaient sur l'entité d'occupation et que ses habitants se réfugiaient dans des abris ? Le climat n’était-il pas festif pour tous ceux qui détestent «Israël», tandis qu'il était triste et suscitait la peur pour tous ceux qui le soutiennent?

En outre, si «Tel Aviv» et ses alliés étaient au courant des intentions de Téhéran deux semaines avant la frappe, pourquoi se sont-ils contentés de mettre en place des plans pour intercepter les missiles au lieu de prévoir une riposte directe pendant le combat ? Et que se serait-il passé si l'Iran avait lancé des vagues successives de missiles et de drones pendant plusieurs jours ? Est-ce que l'interception aurait-elle été aussi efficace ? Et si des salves similaires étaient lancées depuis les frontières directes avec la Palestine, comme le Liban par exemple ?

La prétendue «victoire» d'«Israël» est en effet illusoire. C'est la raison pour laquelle le Conseil de guerre israélien se réunit pendant plus d'un jour pour trouver une manière de répondre à la riposte iranienne, et les divergences entre ses membres s'intensifient en raison de la difficulté de la décision, surtout que l'Iran a réussi à établir de nouvelles règles d'engagement, selon lesquelles il mènera une attaque plus violente contre l'ennemi si ce dernier décide de cibler le territoire iranien.

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