Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la cérémonie en hommage aux chefs martyrs
Au nom de Dieu
Je voudrais commencer par vous remercier pour votre participation à cette cérémonie en hommage aux chefs martyrs, vous qui êtes à Nabi Chit, la localité des martyrs de la résistance dans la Békaa, à Jebchit, la localité du cheikh des martyrs de la résistance au Sud, à Tayr Debba, la localité du grand chef jihadiste et ici dans la banlieue sud de Beyrouth.
Nous célébrons aujourd’hui la commémoration annuelle de nos chefs martyrs, le sayyed des martyrs de la résistance Abbas Moussaoui, son épouse, la martyre sayida Oum Yasser, Siham Moussaoui et leur fils, l’enfant martyr Hussein, le cheikh des martyrs de la résistance islamique Ragheb Harb, le grand chef jihadiste martyr, Imad Moghnié. En ces jours, nous les sentons plus que jamais présents, plus influents. Ils nous indiquent plus que jamais la voie, la façon de faire et l’objectif que nous devons nous fixer. Je ne parle pas ici d’objectifs stratégiques, mais de celui des événements actuels qui confirment encore plus les scènes des sacrifices. Lorsque nous revoyons ces grands martyrs, nous sommes encore plus certains de la victoire à venir. C’est la promesse de Dieu Tout Puissant aux croyants et aux moujahidins. S’ils étaient en nous aujourd’hui, quelle serait la position ? La position est en elle-même une arme, comme le disait cheikh Ragheb. La position aurait-elle été la neutralité ? La position aurait-elle été de rester sur la colline face à l’agression américano-sioniste contre le peuple palestinien, tout le peuple et Gaza en particulier ? Ou bien la position aurait-elle été d’appuyer, de soutenir, de faire pression pour empêcher l’ennemi d’atteindre ses objectifs et pour permettre aux opprimés à Gaza et dans la région de remporter la victoire ? Il est certain que les voix de sayyed Abbas et de cheikh Ragheb auraient été très hautes s’ils avaient été là ces jours-ci. Ils auraient parlé à toutes les tribunes, dans toutes les mosquées et positions. DE même, il est certain que hajj Imad se serait posté dans la chambre des opérations du commandement de la résistance, pour se battre, faire face, planifier et diriger, avec ses frères. Nous prenons aujourd’hui exemple de leurs vies, de leur parcours et de leur jihad pour composer avec les événements. Nous prenons leur martyre pour point de départ pour définir notre propre comportement face à ce qui se passe.
Premièrement, leur martyre est un grand titre du sacrifice, du don de soi en faveur de Dieu. Ce parcours, cette résistance ont pour caractéristiques essentielles que leurs ulémas et leurs chefs se sont présentés pour être des martyrs, parfois avec leurs familles. C’est une caractéristique essentielle. Une autre caractéristique est que dans cette résistance, tous ceux qui en sont membres ou l’appuient sont prêts à se sacrifier et à donner, de l’argent et des vies, ce qu’ils ont de plus cher comme leurs enfants pour servir sa cause. C’est ce que nous entendons chaque jour des pères, des mères, des épouses, des enfants des martyrs et de leurs familles en général. Les martyrs du Hezbollah, ceux d’Amal, tous les résistants martyrs au Liban, en Palestine, au Yémen, en Syrie, en Iran et dans toute la région et leurs familles ont tous cette même logique d’être prêts à tous les sacrifices. Ils ne parlent pas seulement d’eux-mêmes. En tout cas, depuis 1982 à aujourd’hui, pour ne pas remonter plus loin, nous parlons de milliers de martyrs, de blessés, d’otages dans les lieux de détention et dans les geôles. Nous parlons de dizaines de milliers de maisons détruites, de champs brûlés, de biens perdus, et malgré cela, ils n’ont pas renoncé à la résistance. Ces convois de martyrs, de blessés, d’otages, de gens déplacés qui ont perdu leurs maisons et leurs biens, sans jamais faiblir, depuis le début du conflit avec cet ennemi, sans jamais changer d’avis, montrent que la stabilité reste une des caractéristiques de cette résistance. En dépit de tout ce qui leur est arrivé, ils n’ont jamais hésité ou douté de la justesse des choix de cette résistance. En dépit de la peine, de la douleur et des sacrifices, ils n’ont jamais remis en question leur choix. Ils sont restés sur la même voie, exécutant le testament du martyr sayyed Abbas Moussaoui qui avait dit que le fait de préserver la résistance est le principal testament. J’ai parlé depuis 1982, mais l’histoire est plus longue, mais j’ai voulu exprimé ce que nous avons vécu de près.
Ils offrent donc des sacrifices en toute conscience et avec vision. Cela aussi c’est une des caractéristiques des sacrifices consentis et une des raisons de la stabilité de la position. Ce jihad, cette détermination ne sont pas issus d’une situation émotionnelle, ou réactive ou encore enthousiaste, ni même d’une colère passagère. Si c’était le cas, elle serait terminée après un moi ou quelques années. Elle n’aurait pas pu continuer pendant des décades et au lieu de s’affaiblir, elle n’a cessé de grandir et de se renforcer. Aujourd’hui, ne sommes-nous pas en train de voir aujourd’hui le spectacle de la résistance et de tout l’Axe de la résistance dans la région ? Pourquoi ? Parce que ces mouvements de résistance ont été lancés grâce à une vision, un éveil et une compréhension de la situation ainsi qu’une connaissance des objectifs, des menaces, des réalités et des opportunités pour les choix possibles, à partir de la foi en Dieu Tout Puissant, de ses anges et de ses envoyés, de tout ce qui est écrit pour ce monde et pour l’autre. Cela c’est aussi une des principales caractéristiques de la vision et de la stabilité, de l’éveil et de la conscience de ceux qui ont choisi cette voie et qui offrent tous les jours des sacrifices, à travers leur présence sur le terrain. Tout cela constitue un message fort adressé à l’ennemi. Je veux d’ailleurs arriver à ce point. L’ennemi qui croit qu’en tuant nos chefs, ou en les faisant disparaître, comme cela a été le cas en 1978, avec l’imam disparu sayyed Moussa Sadr et ses compagnons, ainsi que dans plusieurs autres cas , dans notre région et dans le monde islamique, des chefs ont été tués, emprisonnés, contraints à l’exil, qui croit qu’en tuant aussi leurs familles, en détruisant les maisons et en brûlant les champs, peut nous pousser à faiblir, à reculer et à renoncer à la responsabilité, se trompe. Tout cela ne nous pousse pas à changer, au contraire. Je ne parle pas seulement pour nous, mais aussi pour l’ensemble des peuples de la région et pour l’Axe de la résistance. La commémoration annuelle de nos chefs martyrs est d’ailleurs la meilleure réponse. Le martyre de cheikh Ragheb a donné un nouvel élan et une présence forte à la résistance. Celui de sayyed Abbas, avec Oum Yasser et l’enfant Hussein, le martyre de hajj Imad, tous les martyrs, toutes les guerres, les destructions, les blessés ont donné une plus grande présence de moujahdins, ont poussé les gens à être encore plus patients. C’est la réponse à tous ces assassinats.
A partir de là, je dois commenter les deux massacres de Nabatiyé et de Sawwané. Bien sûr, il y en a d’autres comme celui qui a coûté la vie à deux fillettes avec leur grand-mère, au début des événements et de la confrontation.
Nous devons donc nous arrêter face à cette agression qui constitue une évolution dans la confrontation en cours. Pourquoi? D’abord, parce qu’il touche en premier lieu des civils et il a causé la mort d’un grand nombre d’entre eux. Nous pensons que ce qui s’est passé était prémédité, même si maintenant les «Israéliens» cherchent à dire, comme ils l’ont fait par le passé, qu’il s’agit d’une erreur et ils veulent revenir à l’idée d’épargner les civils. Mais pour nous, ce qui s’est passé était prémédité. Si les «Israéliens» voulaient réellement viser seulement les résistants, ils auraient pu éviter de tuer les civils de cette façon. C’est pourquoi je voudrais commenter en soulevant deux points.
Le premier point, c’est que dans la bataille, qui engager des combattants, nous tuons et l’ennemi tue aussi. Il est donc normal que nous ayons des martyrs. Nous parlons ici d’une bataille. C’est donc normal. Entre parenthèses, certains peuvent dire : Comment cela c’est normal d’avoir des martyrs ? Je réponds : c’est sûr. Nous ne jouons pas au foot au Sud ! Il ne s’agit pas non plus d’un match culturel. Nous menons une vraie bataille, sérieuse, avec un ennemi féroce, appuyé par les Etats-Unis. Nous sommes donc au cœur d’une vraie bataille dans un front qui s’étend sur 100 kilomètres. La question des combattants, nous considérons qu’elle fait partie de la bataille. Par conséquent, nous ne nous sentons pas obligés de répondre et d’avoir une réaction. Autrement dit ce n’est pas parce que nous avons un combattant martyr que nous devons tuer un soldat. La question ne se calcule pas comme cela. Elle porte sur une bataille continue et ouverte. Il nous porte des coups comme il le peut et nous faisons de même. La bataille est ainsi. Chacun attaque quand il le peut et comme il le peut. Lorsque les combattants voient un blindé, un véhicule, un rassemblement de soldats ennemis, un mouvement quelconque, une cible chez l’ennemi, ils l’attaquent. L’ennemi fait de même, même si à l’origine, c’est lui qui est l’agresseur, c’est même dans sa nature et dans l’essence de son existence. La résistance de son côté, lance des attaques ciblées, précises. Entre parenthèses, lorsque vous entendez l’ennemi dire : Les obus sont tombés dans une zone ouverte, cela ne signifie rien, car il se trouve lui-même dans des zones ouvertes, ses soldats, ses blindés et heureusement, nous commençons à les voir mieux qu’avant. Il y a quelques jours, lorsque le ministre de la Guerre ennemi est venu dans la région du Nord, les médias israéliens ont dit qu‘il s’est entretenu avec le commandant de la région Nord. Où ? Dans une forêt. Autrement dit, dans les zones ouvertes ! Car il a considéré que toute caserne ou position militaire constituent une cible à tout moment. Cela en ce qui concerne les combattants. Mais dès qu’il s’agit des civils, ce sujet a une sensibilité particulière. Ce n’est pas nouveau. C’est le cas depuis les débuts de la résistance. Vous vous souvenez que l’une des principales équations instaurées le jour du ciblage du martyr sayyed Abbas, avec Oum Yasser et Hussein, c’est que la résistance a commencé à viser les colonies israéliennes au Nord de la Palestine occupée. C’est là qu’elle a établi l’équation les civils au Liban contre les colons dans les colonies. Cela s’est passé en février 1992. Nous étions en train de vivre les obsèques de sayyed Abbas, Oum Yasser et Hussein à Nabi Chit et il y a eu une confrontation, les résistants ont lancé des katyusha contre les colonies. C’est à partir de ce jour que cette équation a été instaurée. Elle a été confirmée par les ententes de juillet 1993 puis par ceux d’avril 1996. Nous disions toujours que nous ne pouvons pas supporter que l’on touche aux civils et lorsque nous pouvons faire quelque chose pour les mettre de côté et épargner leurs vies, nous devons le faire.
C’est ce développement sur lequel j’ai voulu m’arrêter. L’ennemi doit comprendre que s’il va loin dans ce sens et s’il fait de mauvais calculs, je voudrais lui dire ceci : La question n’est pas où il se trouve et à combien de kilomètres il est posté. Pour nous, tout cela c’est la même chose. Ce qui compte c’est le fait d’attaquer les civils.
D’abord, son objectif principal est de faire pression sur la résistance pour qu’elle s’arrête. Il faut toujours définir l’objectif de l’ennemi, loin des émotions, de la colère et de la réaction, pour comprendre ce qu’il veut. Depuis le 7 octobre, toutes les pressions du monde, américaines, occidentales, les navires de guerre venus dans la région, dans la Méditerranée, tous les contacts établis avec les responsables de l’Etat et même avec nous visaient à empêcher l’ouverture du front du Sud en guise de soutien à Gaza. Lorsqu’il a été ouvert, toutes les pressions ont été faites pour le fermer et pour qu’aucun tir ne parte de ce front.
Nous avons dépassé le 130ième jour et ce front continue d’être ouvert, présent, efficace et influent. Il pèse sur le cours des événements, les cris s’élèvent chez les colons dans les colonies du Nord et ils augmentent de jour en jour. Tous les autres moyens, comme le fait de tuer les chefs sur le terrain, même l’agression contre la banlieue sud de Beyrouth, tout cela n’arrêtera pas la résistance. Au contraire, elle est plus présente sur le terrain et au front. La réponse au massacre doit être de poursuivre l’action résistante sur le front et de l’augmenter. L’ennemi veut que l’on s’arrête et nous lui disons : Cela nous pousse à être plus présents, plus actifs, plus en colère et plus efficaces, et même sur un champ plus large, comme je l’ai dit il y a deux jours. Il doit donc s’attendre à cela. Nous sabotons un objectif, lorsque nous patientons, nous supportons et nous portons les corps de nos martyrs civils, des femmes et des enfants pour les enterrer. Nous faisons entendre nos cris à l’ennemi. Si vous tuez nos femmes et nos enfants, cela nous poussera à être plus présents et à insister encore plus à mener cette bataille.
Ensuite, cette question ne peut pas être laissée. Ce qu’ont fait les frères hier, en visant la colonie de «Kiryat Shmona» avec des dizaines de Katyusha et de missiles Falaq était une première réponse, sachant que d’habitude, nous ne lançons qu’un ou deux missiles Falaq. Il faut voir maintenant s’il y a des blessés, des destructions etc. mais comme je l’ai dit, c’est une première riposte.
Je vous le dis, chers frères et sœurs, à tous ceux qui m’écoutent, aux amis et aux ennemis, l’ennemi paiera le prix pour l’assassinat de nos femmes et de nos enfants à Nabatiyé et à Sawwané et dans d’autres localités du Sud. Permettez-moi de ne pas donner de détails, car il faut laisser cela au terrain. Cela se fera avec la bénédiction de Dieu inchallah et le cerveau et le savoir-faire, le courage et l’héroïsme de nos moujahidins, vos frères et vos enfants. Nous laisserons cela aux jours à venir et au temps. L’ennemi verra, ainsi que l’ami, que le prix de ce sang sera du sang aussi, non des véhicules ou des dispositifs de surveillance. Cet aspect de la bataille se poursuivra et l’ennemi devra savoir après cela qu’il ne peut pas toucher impunément à nos civils, surtout nos femmes et nos enfants.
Je reviens à l’objectif, et je répète que dans le parcours de cette résistance, toute la résistance au Liban, dans toutes ses organisations, fait toujours preuve de détermination, de vision, d’éveil. Cela s’applique aussi lorsque nous parlons de la bataille essentielle, le cœur de la bataille en Palestine, à Gaza qui n’ont jamais abandonné leur cause depuis 75 ans, malgré tout ce qu’a fait l’ennemi et ce qu’il fait chaque jour, comme tueries et massacres. Les Américains et les «Israéliens» doivent savoir qu’ils sont en Palestine aussi face à un peuple qui ne reculera pas, quelles que soient ses souffrances. Je le répète, ce front ne s’arrêtera pas quoique vous fassiez quelles que soient vos agressions et vos menaces. Le ministre de la Guerre qui est déjà aux trois quarts fou a parlé hier de 50 kilomètres, de Beyrouth... Il semble avoir oublié que la résistance au Liban a des moyens énormes en matière de missiles de haute précision qui lui permet de toucher de «Kiryat Shmona» à «Eilat». Je n’aime pas revenir là-dessus car j’en ai déjà parlé, mais je me sens obligé de le répéter car il a peut-être oublié...
Il est donc très important de neutraliser l’objectif de l’ennemi. Par exemple, ce qu’ont accompli les yéménites, le gouvernement légal et l’armée en visant des navires israéliens est grandiose, historique et d ‘un courage légendaire. Cette action a laissé un impact extraordinaire. Les Américains sont venus pour soulager les «Israéliens» et prendre en charge certaines scènes pour que les «Israéliens» puissent concentrer leurs efforts sur la Palestine en premier lieu et le Liban. Les Américains ont donc commencé à atteindre des objectifs au Yémen, avec les Anglais.
Comment le commandement courageux et sage au Yémen a-t-il depuis le début évalué la position ? Comme nous parlons maintenant du massacre des civils, l’objectif américain c’est d’éviter que les navires israéliens ou se dirigeant vers la Palestine occupée soient entravés. Comment fallait-il donc répondre à l’agression américaine ? En insistant encore plus sur cet objectif, non en allant vers une autre bataille. On peut s’impliquer dans une autre bataille, mais la bataille principale restera celle de continuer à frapper les navires israéliens et ceux qui se dirigent vers les côtes de la Palestine occupée. C’est ce qui s’est passé, les bateaux israéliens et ceux qui se dirigent vers la Palestine occupée ont continué à être frappés et en même temps, il y a une bataille contre les bases américaines dans la région.
C’est ce que veut Netanyahu et peut-être même les Américains eux-mêmes. Mais les frères au Yémen, avec leur courage, leur entêtement et leur détermination, avec l’appui populaire immense dont ils jouissent auprès du peuple yéménite, ont continué jusqu’à aujourd’hui à frapper les navires en dépit du fait que les agressions américaines et britanniques se poursuivent contre eux depuis des semaines. Qu’ont donc fait les frères au Yémen ? Ils ont empêché les agresseurs d’atteindre leur objectif. Ils ont certes eu des martyrs, mais ils ont le temps de prendre leur revanche et de faire payer aux Américains et aux Britanniques le prix. De toute façon, ceux-là paient déjà un prix, mais la bataille principale reste liée aux équations qui font pression dans l’intérêt de Gaza, de la population de Gaza et de la résistance à Gaza. C’est ce qui se passe au Yémen et c’est ce qui se passe chez nous au Liban. C’est-à-dire on ne s’engage pas dans une guerre secondaire qui ne sert pas l’objectif principal. En même temps, l’action se poursuit et l’affaire dépasse le fait de se tenir aux côtés du peuple yéménite, de lui rendre hommage, ainsi qu’à son armée, à Ansarullah et au commandement du Yémen, et notamment le cher frère sayyed Abdel Malak al Houthi. C’est ce qui se passe quand on parle de saboter l’objectif de l’ennemi.
Cela nous amène vers un nouveau titre qui se pose en permanence depuis 1948, chaque jour, en Palestine. Mais il y a des gens qui en parlent timidement. Au Liban, c’est évoqué avec une grande arrogance et bien sûr, dans certains médias arabes, des chaînes satellitaires arabes. Il s’agit du coût élevé de la résistance, ses conséquences et les souffrances qu’elle engendre. Ce qui devrait pousser les gens à dire : à quoi vous nous appelez lorsque vous nous demandez de résister. Mais ceux qui disent cela veulent en fait que nous nous rendions devant les Etats-Unis et devant le projet d’hégémonie et de pillage américains, devant le projet sioniste d’occupation et de domination, d’autoritarisme et de génocide du peuple palestinien et de nos peuples. Nous sommes devant deux choix, il n’y en a pas de troisième, la résistance ou la reddition. Mais lequel est plus coûteux ? Vous avez sûrement été confronté à cette question. J’en ai déjà parlé dans le passé, mais j’y reviens aujourd’hui, car la résistance actuellement est dans une période où elle peut changer les équations et fabriquer des victoires, alors que certains disent que son coût est très élevé. Que signifie la reddition ? En 1982, au Liban que signifiait-elle ? Cela signifiait que les colonies israéliennes seraient installées au sud jusqu’au Awali ou au mieux jusqu’au sud du Litani. La reddition signifiait que les habitants du Sud et de la Békaa Ouest, de Rachaya, auraient quitté définitivement leurs villages et leurs localités, toutes ces régions auraient été occupées par l’ennemi. La reddition aurait signifié l’hégémonie totale, politique et sécuritaire israélienne sur le Liban. Il n’y aurait plus eu ni de souveraineté, ni d’indépendance, des milliers de jeunes, filles et garçons qui sont entrés dans les geôles à Ansar, à Atlit et en Palestine occupée y seraient restés pour de longues années. La reddition aurait signifié le pillage des ressources de ce pays par les forces présentes en force et de force. Le prix de la reddition aurait donc été dangereux et existentiel, cela aurait signifié la disparition de la dignité, de l’honneur et la soumission, une forme d’esclavage, l’humiliation de nos grands et de nos petits...
Si le peuple palestinien s’était rendu depuis 75 ans, comme le lui demandaient de nombreux régimes arabes et dans le monde et que l’Onu avait reconnu cette situation, la population de Gaza serait en dehors de Gaza aujourd’hui, tout comme la population de Cisjordanie et ceux qu’on appelle les Arabes de 48. Israël serait aussi supérieure non seulement en Palestine mais aussi dans toute la région. Mais le coût de la résistance a fait que cette entité vit toujours dans une crise existentielle, qui atteint son apogée dans le Déluge d’Al Aqsa le 7 octobre dernier. Lorsque nous parlons de l’histoire contemporaine, c’est aussi le cas de l’Algérie avec son million de martyrs, certains parlent de 2 millions. J’ai lu quelques études à ce sujet qui rectifient les chiffres. Si l’Algérie n’avait pas donné un million ou deux de martyrs, aurait-elle pu être libérée ? L’Algérie serait encore aujourd’hui sous le contrôle, la colonisation, voire sous la domination, l’occupation et tout ce qui va avec. Des musées auraient été ouverts dans les capitales occidentales pour abriter les crânes des Algériens et des Algériennes. Regardons maintenant l’Iran sous le règne du shah, les Américains la gouvernaient, pillaient ses ressources et le shah s’était transformé en gendarme, agent des Américains dans le Golfe, qui privait son peuple de toute liberté et le condamnait à la soumission totale. Sous le commandement de l’imam Khomeiny, ce peuple a fait de grands sacrifices pour retrouver son pays. On revient à la question initiale : quel est le prix de la résistance et quel est celui de la reddition ?
Aujourd’hui, chers frères et sœurs, à Gaza, en Cisjordanie, au sud du Liban, au Yémen, en Syrie, en Irak, en Iran, cette vérité ne doit pas nous échapper. Regardez le prix de la reddition. Exception faite de l’Axe de la résistance et de certaines forces populaires dans le monde qui l’appuient, comment expliquer que près de 53 ou 54 Etats islamiques et 22 Etats arabes, des centaines de millions d’Arabes et près de 2 milliards de musulmans dans le monde dotés d’armées sont soumis à la volonté américaine et aux pressions américaines ? N’est-ce pas là de la faiblesse et de la fragilité que des Etats qui gouvernement deux milliards de musulmans, ne peuvent pas introduire des médicaments et de la nourriture, je ne dis pas des armes, de l’eau, des tentes à la population de Gaza qui vit dans des tentes en Nylon ou en tissu ? C’est cela la culture de la reddition qui aboutit à cette humiliation. Mais le prix de la résistance n’aboutit pas à cela. Le prix de la résistance fait vaciller «Israël», ainsi que les Etats-Unis et l’OTAN. Le monde entier vient dans notre région. C’est ce qu’ont réussi à réaliser les habitants de Gaza, alors que deux milliards de musulmans n’ont pas pu leur introduire de la nourriture et des médicaments.
J’arrive à un troisième point très important dans cette résistance qui consiste dans la capacité à convaincre, à préciser et à expliquer. L’argumentation est très importante. C’est d’ailleurs une des particularités de l’imam Khamenei qui développe une idée complète, basée sur des versets du Coran et sur la religion. C’est ce qu’il a appelé le jihad de l’argumentation. Sayed Abbas l’utilisait allant d’une tribune à l’autre, ainsi que cheikh Ragheb, nos frères et nos ulémas. Un des points forts de cette résistance est sa capacité à convaincre. Pourquoi ? Parce qu’elle a une logique, des preuves et une grande clarté. Aujourd’hui, parmi les responsabilités qui reposent sur nos épaules, sur celles des peuples islamiques dans le monde (il leur sera d’ailleurs demandé des comptes à ce sujet), ainsi que tous les hommes libres dans le monde, qu’ils soient chrétiens et musulmans, c’est de montrer les réalités. Ce qui s’est passé le 7 octobre est soumis à une grosse déformation, à de la manipulation et de la fraude. C’est une falsification historique qui créé de nouvelles légendes israéliennes. Je vais m’arrêter un peu sur ce point.
Le 7 octobre, les médias israéliens ont naturellement accusé le Hamas en premier lieu et les frères des autres organisations ensuite. Les médias ont surtout insisté donc sur le Hamas, affirmant que les résistants du Hamas ont commis des viols contre les femmes. Certaines personnalités des médias aux Etats-Unis ont même prêté serment à ce sujet. Je suis désolé pour la dureté de ces mots. Ils ont même été jusqu’à dire que 75 hommes ont violé une jeune israélienne. Les accusations contre le Hamas se sont multipliées : viols de femmes, égorgements d’enfants. Ces médias étaient si puissants qu’hélas, certains Etats arabes les ont crus, ont condamné. Même des Etats amis du Hamas. Je ne vais pas les nommer, mais ces Etats ont violemment condamné ce qui s’est passé dans les colonies israéliennes, sans même vérifier les informations, juste parce que les «Israéliens» ont dit cela. Le Hamas, le Jihad, les Palestiniens ont eu beau démentir et donner leur version complète des faits, rien n’y a fait. Ils voulaient faire du Hamas un nouveau «Daech», parce qu’en poussant vers cet amalgame, cela donnait une légitimité internationale, populaire, morale et légale pour détruire cette organisation similaire à «Daech» ou comparée à elle.
C’est la plus grosse falsification des dernières années. Il est apparu par la suite, et pas très longtemps après, que c’était faux, car les «Israéliens» n’ont pas pu montrer un seul enfant égorgé ou une seule femme qui reconnaît avoir été violée. Même les civils tués dans les colonies israéliennes, dont les corps ont été calcinés ont été tués par l’armée israélienne, les missiles israéliens, les blindés et les hélicoptères israéliens.
Lorsqu’ils ont ouvert une enquête sur le sujet, celle-ci a été rapidement close et il est devenu interdit d’ouvrir une autre enquête sur le sujet, jusqu’à la fin de la guerre. Pourquoi ? Parce que si une enquête est ouverte, les fondements moraux et légaux de l’armée israélienne dont Netanyahu et Biden se vantent régulièrement s’effondreront, surtout qu’ils n’arrêtent pas de dire qu’ils veulent détruire le Hamas.
Depuis, avez-vous entendu quelqu’un dans le monde et même les Américains, comparer le Hamas à «Daech» ? Non parce qu’ils savent que c’est faux. Les responsables européens, certains chefs des renseignements européens qui viennent au Liban et y multiplient les rencontres racontent qu’ils ont été induits en erreur, lorsque nous leur avons demandé des explications au sujet des positions détestables de leurs supérieurs. Ils ont donc assuré avoir été induits en erreur et les enquêtes menées par la suite ont montré qu’il n’y a pas eu d’égorgement d’enfants, ni de viols de femmes, ni des civils tués ; Tout cela était donc de la falsification. Mais Netanyahu et les «Israéliens» en général, ne parviennent pas à en sortir. Il faut que tout le monde sache cette vérité. Pourquoi ? Parce que ceux qui ont lancé les accusations à un moment donné se sont tus et n’ont plus rien dit. Mais ils n’ont pas dévoilé la vérité et ils ne se sont pas excusés pour les mensonges proférés. Notre responsabilité à nous, personnalités, ulémas, politiciens, médias, intellectuels, réseaux sociaux, toute personne capable de parler doit dire la vérité dans son entourage, dans sa maison pour que cette fraude israélienne et cette falsification de l’Histoire ne soit pas crue.
Il y a aussi une autre leçon à tirer de cela. A peine les «Israéliens» ont-ils accusés le Hamas et le Jihad, les Palestiniens en général, que le monde entier les a jugés, sans même prendre la peine de vérifier les accusations. Même chose concernant l’UNRWA. Les «Israéliens» ont accusé certains membres de l’UNRWA d’avoir participé au Déluge d’Al Aqsa, les Etats-Unis et un nombre d’Etat européens ont aussitôt arrêté le financement de cette institution. Ont-ils pris la peine de vérifier les accusations avant de prendre leur décision ? Il y a deux jours, le directeur de l’UNRWA disait qu’il n’a pas reçu la moindre preuve sur l’implication de certains fonctionnaires dans le Déluge d’Al Aqsa, mais ils ont été quand même condamnés. En même temps, personne n’accuse les «Israéliens» de crimes alors que toutes les caméras du monde montrent chaque jour comment ils tuent les civils, des femmes et des enfants, détruisent les maisons, brûlent, affament... Le monde entier se tait à ce sujet. Dans le meilleur des cas, les Américains et les Occidentaux disent de temps à autre : le nombre de morts est très élevé, essayez de le réduire un peu. Des propos doux, sans qu’aucune mesure ne soit prise. IL n’y a aucune réaction concrète. L’UNRWA a été directement privée de financement, le Hamas est condamné et placé sur les listes terroristes, ses fonds sont confisqués et la guerre est déclarée contre lui. Par contre «Israël» qui commet les crimes et les massacres chaque jour reste intouchable. La résistance palestinienne a subi depuis le 7 octobre à aujourd’hui, la pire opération de falsification, de déformation historique jamais subie par un mouvement de résistance dans notre région. Notre responsabilité à tous, ceux qui ne sont pas en mesure de se battre à Gaza ont des langues qu’ils peuvent utiliser et une plume qu’ils peuvent aussi utiliser pour dire la vérité. La vérité doit être dite et il ne faut pas arriver à un stade où ceux qui mettent en doute la réalité de l’holocauste qui a eu lieu en Allemagne soient passibles de prison et accusés d’antisémitisme.
Un mot sur la position américaine, rapidement. Ces événements doivent nous pousser à être plus vigilants, plus conscients de la vérité et des actions de l’ennemi. Personne ne doit être dupe. Il ne faut pas dire que ce qui s’est passé avant le 7 octobre ne nous concerne pas et les Etats-Unis ne se soucient pas vraiment d’«Israël». Biden a dit lui-même : si «Israël» n’existait pas, on aurait dû la créer. Ce n’est pas nouveau. Il a dit cela lorsqu’il était jeune et maintenant qu’il est vieux, il le répète.
Aujourd’hui, c’est l’administration américaine qui assume la totale responsabilité de cette bataille. La plus grosse manipulation dans le monde aujourd’hui c’est la politique américaine à l’égard de la Palestine et de Gaza. Pourquoi ? Le cœur de Blinken saigne en voyant les femmes et les enfants de Gaza. Mais que fait-il ? Rien. Quant à Biden, il trouve qu’en ce jour précis, ils ont tué plus que le nombre convenu ; Ils ont eu en quelque sorte «la main lourde». Ils ont vraiment à cœur les souffrances de femmes et des enfants de Gaza ! Nous autres, nous réclamons l’application de la loi internationale. Cela fait 4 mois que ça dure. Ils leur demandent d’avoir la main moins lourde, de faire entrer les aides, mais rien ne se passe. C’est un autre grand mensonge l’histoire des aides et tout cela sous l’œil des Américains. Ils parlent, mais en actes, ils envoient des armes, des missiles, des munitions. Ils ont même établi un pont aérien avec «Israël», sans lequel celle-ci serait finie. Sans l’aide américaine, Netanyahu ne pourrait pas continuer la guerre.
Hier, le Congrès a promis de donner 17 milliards de dollars en guise d’aide à l’entité ennemie. Les Américains lui donnent donc des armes, des missiles, de l’argent, leurs navires de guerre sont dans la région, leurs bases militaires et leurs satellites dans la région sont au service d’«Israël». Ils utilisent même le véto au Conseil de sécurité. Et ils font pression sur les Etats arabes et musulmans, sur les régimes... N’est-ce pas à cause des Américains que tout sommet devient creux ? Est-il possible que tous ces Arabes et musulmans ne fassent rien pour aider Gaza et les Palestiniens ? Les Américains les menacent et font pression sur eux, s’ils étaient livrés à eux-mêmes qu’auraient-ils fait ? Les Américains mentent. Ils ont dit : Vous verrez ce sera fini en décembre, à la fin de 2023. Décembre est fini, puis janvier et maintenant février... Ils disent maintenant que l’on va passer à une autre étape. Les «Israéliens» veulent envahir Rafah où se sont réfugiés plus d’un million de personnes, on parle d’un million 200 ou 300 000. Cela signifie de nouveaux massacres. Qu’a donc fait Biden ? Il a parlé avec Netanyahu et lui a dit qu’il n’avait pas d’inconvénient à ce qu’il aille à Rafah mais il faut trouver une solution pour les civils. Voyez où vous allez les mettre. Ils ont tué cent martyrs palestiniens à Rafah sous prétexte d’une opération de libération de deux otages qu’ils avaient acheté avec de l’argent.
C’est cela les Etats-Unis. Que personne ne soit dupe. Les Américains disent jusqu’à aujourd’hui : Nous ne sommes pas avec un cessez-le feu, ni avec l’arrêt de la guerre à Gaza. Les Britanniques, selon leurs médias, réclament la fin de la guerre. Seuls les Américains s’y opposent. Je vous dirais même plus. Ceux qui veulent le plus l’éradication du Hamas, ce sont les Américains. Souvenez-vous de la guerre de juillet 2006. A la fin, les «Israéliens» étaient fatigués et voulaient mettre un terme à la guerre, mais les Américains les poussaient à continuer pour détruire la résistance au Liban. Cela figure dans les mémoires de responsables américains de l’époque.
Il ne faut pas se leurrer et il faut faire preuve de vision, d’éveil et de connaissance. Toute goutte de sang versée à Gaza et dans la région, les Américains, Biden, Blinken et Austin en sont responsables.
L’administration américaine est responsable. Netanyahu, Galant et les autres ne sont que des instruments. Il peut y avoir des conflits sur la gestion de la position, sur les étapes, sur l’habileté à tromper le monde, mais l’objectif reste le même. «Israël» est une création américaine et c’est une base américaine dans la région.
Il est maintenant clair que le véritable objectif des «Israéliens», qui est partagé par la plus grande partie des «Israéliens», c’est bien de pousser les Palestiniens à l’exode de toute la Palestine occupée. De Gaza, de Cisjordanie et même les Arabes de 48, pour arriver un Etat national purement juif. Les Palestiniens de Cisjordanie doivent aller en Jordanie, leur patrie de rechange, les Palestiniens de Gaza en Egypte et les Palestiniens de 48 doivent venir au Liban. Ceux qui refusent l’implantation et ont des angoisses démographiques au Liban, doivent savoir ce qui se passe. Le Déluge d’Al Aqsa a dévoilé ce qui était caché. Ils le disent clairement, les habitants de Gaza doivent aller en Egypte et ceux de Cisjordanie en Jordanie. Sinon pourquoi la Jordanie serait-elle en colère ? Et l’Egypte ?
Le Liban, quand donc sera-t-il en colère ? Ceux qui se soucient vraiment de l’avenir de ce pays et qui tiennent à lui doivent comprendre le véritable objectif des «Israéliens». Ils étaient en train de le réaliser par étapes. D’abord le blocus imposé à Gaza pour pousser les gens à partir ou à mourir de faim, sans que personne ne s’en soucie. Le Déluge d’Al Assa a arrêté cette mascarade. Il a dévoilé les véritables intentions de l’ennemi et en même temps, il lui a fait payer un prix élevé, car le Déluge d’Al Aqsa a ébranlé et il a aussi poussé les pays voisins à se mobiliser et à prendre position contre l’exode forcé, mais celui-ci reste une volonté israélienne et américaine. C’est même une volonté occidentale. Il faut en être conscient lorsqu’on se penche sur les développements dans la région. C’est le véritable objectif. Regardez comment les Américains et les Européens ont commencé à parler timidement d’un Etat palestinien, mais nul ne connaît ses frontières, sa superficie, un Etat palestinien démilitarisé. On pourrait peut-être leur donner des revolvers à eau. Malgré cela, Les «Israéliens» se sont élevés, pas seulement Netanyahu, mais tous. Parce qu’ils ne supportent pas l’idée d’un Etat palestinien, même sur une petite superficie. Pourquoi ? Parce qu’ils veulent toute la Palestine, du fleuve à la mer. Ils veulent un «Etat» juif pur. C’est cela le véritable projet israélien. Cela ne vise pas seulement le peuple palestinien. Cela met en danger la Jordanie, l’Egypte et même le Liban en second lieu. Mais en premier lieu, c’est le peuple palestinien qui est visé et qui est en danger.
Dans ce contexte, la responsabilité politique, jihadiste, nationale exige que nous soyons tous, Etats, régimes, peuples de la région, contre l’objectif qui consiste à pousser les Palestiniens hors de Palestine, pas seulement à Gaza, aujourd’hui Gaza, mais demain ce sera la Cisjordanie, puis les territoires de 48. Au lieu de parler du retour des réfugiés palestiniens, il faudrait commencer par empêcher le départ de ceux qui sont encore en Palestine. Cela exige une grande confrontation.
En hommage aux chefs martyrs, nous devons confirmer le choix de la résistance populaire. Depuis 1982, jusqu’à la première libération de 1985 et enfin la libération de 2000. Il y a eu aussi la libération de Gaza, avec ses guerres, la guerre de 2006, tout cela a montré son efficacité. Nous devons donc aujourd’hui confirmer la justesse de ce choix. Les armées restent un élément important. Les Etats arabes doivent avoir de puissantes armées. Nous demandons à cet égard que l’armée libanaise soit forte et bien équipée. Mais il faut voir qui empêche l’équipement de l’armée, qui l’empêche d’être dotée d’une défense antiaérienne, pour que l’armée israélienne cesse de violer notre espace aérien et de viser la Syrie à partir du Liban ? Qui empêche l’armée libanaise d’être dotée de missiles qui établiraient un équilibre de la dissuasion ? Il n’est pas demandé à l’armée libanaise de libérer la Palestine, mais juste de protéger le Liban Cela exige un équilibre de la dissuasion. Qui l’empêche de le réaliser ? L’Iran ? La Syrie ? Des Etats arabes ? La Russie ? La Chine ? Qui ? Les Américains. Cela n’exige pas un débat. Quelqu’un peut-ils discuter de cela au Liban ? Notre armée doit rester telle quelle, c’est-à-dire avoir besoin de l’aide américaine. Je ne vais pas aller plus loin dans ce sujet. Mais c’est un véritable problème.
En tout cas, il faut qu’il y ait des armées. Lorsque nous parlons de l’option de la résistance, cela ne signifie pas que nous disons aux Etats et aux régimes de dissoudre leurs armées. Au contraire. Nous leur disons d’avoir des armées et en même temps de garder l’option de la résistance populaire qui a prouvé son efficacité dans la libération, au Liban et en Palestine, en Irak aussi, même si les Américains se sont retirés de ce pays en 2011 à cause de la résistance pour y revenir sous le prétexte de «Daech» qu’ils ont eux-mêmes créée pour falsifier et perdre les Irakiens.
La résistance a réalisé la libération, au Liban, elle a établi une équation de dissuasion pour protéger le pays. L’ennemi le reconnaît lui-même. La résistance à Gaza a établi pendant des années une équation de dissuasion pour la protection. La résistance au Liban et en Palestine a brisé l’équilibre de dissuasion israélien. Elle a terni l’image de l’ennemi. C’est ce que reconnaissent les chefs ennemis. Vous vivez cela, je n’ai pas besoin de donner des explications. L’image de l’armée israélienne a beaucoup changé, au Liban, en Palestine et à Gaza en particulier. Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza confirme cette logique. En 1967, un certain nombre d’armées arabes ont combattu l’armée israélienne, qui était seule. Les Américains ne se sont pas battus avec eux, ils ne leur ont pas donné leur flotte ni ils ont bombardé le Yémen, l’Irak et la Syrie. L’armée israélienne a infligé une défaite aux armées arabes en 6 jours. Elle a occupé de grandes superficies à Gaza, en Cisjordanie, une partie de la Syrie, de la Jordanie et du Liban, même s’il s’agit d’une petite partie. Aujourd’hui, cela fait plus de 4 mois, plusieurs unités sont engagées, six ou sept, des brigades d’élite tous combattent sur une superficie qui ne dépasse pas les 350 kilomètres. Ce n’est pas une armée arabe qui se bat, ni une armée islamique, mais une résistance populaire avec des moyens limités. Mais quelle est la force de la résistance ? C’est la foi, le fait d’être prête au sacrifice, le courage, la détermination, la patience, le dévouement pour la cause et la conviction que Dieu l’aide. Même si j’explique pendant des heures, je ne parviendrai pas à cerner cet héroïsme, cette absence de peur de le mort, cette sérénité des résistants. Cela confirme jusqu’à présent l’image de la victoire et met en avant la faiblesse, l’impuissance, la lâcheté et l’échec de l’ennemi, cet ennemi qui a derrière lui les Etats-Unis et l’Occident, l’Otan et malgré cela reste impuissant, incapable de réaliser ses objectifs déclarés à Gaza. Pourquoi ? A cause de l’option de la résistance.
Si on veut arriver à un résultat concret, il faut dire que dans un pays comme le Liban ou comme un autre, où il y a une résistance, l’éveil populaire réel devrait s’attacher à cette résistance, à ses armes, à ses moyens et ses capacités, ainsi qu’à sa présence, le peuple devrait y être attaché plus que jamais. Car c’est cela qui porte ses fruits, c’est cela qui place l’ennemi dans une situation d’impuissance, d’échec, de peur et de force freinée. C’est cela la caractéristique de la résistance populaire. Le plus important choc réalisé par le Déluge d’AL Aqsa c’est que ni les «Israéliens», ni les Américains ne croyaient que les Palestiniens auraient le courage et l’audace de faire ce qu’ils ont fait le 7 octobre. La même surprise a eu lieu au Liban après la guerre de juillet. Ils ne pensaient pas que la résistance au Liban aurait l’audace et le courage d’ouvrir un front de soutien à Gaza. Même chose pour les résistants en Irak, qui font face aux Américains. Même chose pour le Yémen qui a le courage d’affronter les bateaux israéliens et défie les Etats-Unis, en dépit de la guerre injuste menée contre lui pendant des années. C’est l’une des caractéristiques du choix de la résistance populaire. En cette journée d’hommage à nos chefs martyrs, nous devons nous attacher encore plus au choix de la résistance, sur le plan stratégique. C’est un choix efficace utile et juste, au lieu d’aller vers des options de mendicité, de faiblesse et de fragilité, face aux tyrans, aux arrogants, aux colonisateurs et aux Grands Etats dans le monde.
Nous devons aussi fixer un objectif. Nous l’avons fait mais nous devons le confirmer. Notre objectif à tous au sein de l’Axe de la résistance, la résistance les Etats et les mouvements, les combattants, reste que dans cette bataille, il faut que l’ennemi soit défait. Il faut vaincre l’ennemi dans le sens qu’il ne pourra pas atteindre un des objectifs déclarés. L’échec à réaliser les objectifs déclarés est une défaite Ensuite, il faut lui infliger le plus grand volume possible de pertes dans cette bataille. C’est déjà fait, les pertes qu’il a subies ont un caractère stratégique, au niveau de l’image de son armée, dans sa réalité, dans ses capacités, dans celles de ses services de renseignements, dans sa réalité économique, sociale et populaire. Alors qu’il voulait pousser les Palestiniens à l’exode, c’est chez lui qu’ont lieu les départs. Il faut que Gaza sorte victorieuse de cette guerre et en Palestine. Le Hamas doit être victorieux et ce n’est pas pour diminuer le rôle des autres organisations jihadistes, mais c’est parce qu’il est devenu un objectif déclaré pour les Américains, les Occidentaux et les «Israéliens». Mais en réalité, pour les Américains et les «Israéliens», toutes les organisations sont les mêmes. La seule voie pour atteindre cet objectif, c’est la résistance à Gaza comme elle le fait, des opérations continues ; come mec qui se passe. On revient à l’option de la résistance populaire qui ne se bat pas comme une armée. Nous l’avons vécu en 2006 et si vous vous en souvenez je le disais alors à la télévision : Notre rôle n’est pas d’empêcher l’ennemi d’entrer, mais de lui infliger le plus grand nombre possible de pertes, pour influer sur son moral et le pousser au retrait et à la défaite. C’est cela la tactique de la résistance, son action. Par conséquent, que l’ennemi entre à Beit Lahya ou à Khan Younis ou en sorte ce n’est pas le plus important. Ce qui compte ce sont les opérations de la résistance qui frappe, se retire et refrappe, contrairement à une armée régulière, qui lorsqu’elle se retire, les soldats rentrent chez eux. La force de la résistance c’est sa solidité, à Gaza elle fait preuve d’une capacité extraordinaire à supporter et à rebondir. Les mots ne suffisent pas pour décrire ses capacités, même chose pour les fronts de soutien au Yémen, en Syrie, au Liban, en Irak, en Iran qui ont un rôle politique, logistique et sur le terrain. Le monde islamique, les peuples doivent aussi assumer leurs responsabilités, continuer à faire pression sur les peuples du monde, aux Etats-Unis, en Europe, au Canada, en Australie, le mouvement se poursuit.
La partie principalement concernée par les négociations ce sont les organisations palestiniennes, qui sont en accord avec le Hamas. J’ai même compris de certaines d’entre elles qu’elles ont imposé le Hamas. En ce qui nous concerne, pour que tout le monde le sache, nous n’intervenons pas dans les négociations et dans ce qui s’y passe. Nous sommes un front de soutien. Certes, les frères au Hamas, au Jihad et dans les autres organisations nous contactent et discutent avec nous. Mais nous disons à tous que la décision leur appartient. Nous leur disons : Vous connaissez mieux que personne vos capacités et vos intérêts ; nous sommes totalement avec vous. C’est aussi la position du Yémen et de la résistance islamique en Irak. Les frères au Hamas et avec eux la résistance palestinienne ne négocient pas seulement en position de force à Gaza, ils représentent aussi tous les fronts de l’Axe de la résistance et toutes les positions de soutien militaire, politique et logistique. Personne n’intervient dans leurs choix et personne ne leur impose des choix, car ce sont eux qui paient le prix fort pour la bataille principale, qui est la leur et ils sont concernés par les décisions.
Le dernier point que je voudrais évoquer parce que j’avais promis mardi de l’évoquer pour rassurer les Libanais inquiets, c’est la situation sur le front du sud et la situation politique interne. Il y a des gens qui disent, sans nous consulter, ni nous ni les frères à Amal, qu’à la lumière des victoires enregistrées, nous voudrions imposer un président de la république et même un changement dans le système politique en place en modifiant les parts confessionnelles. Certains recommencent ainsi à parler des trois tiers et à remettre en question le partage de moitié moitié. Pour la millionième fois, parce que depuis 1982, nous disons la même chose, nous l’avons répété en 2000 puis en 2006, la résistance depuis l’imam sayyed Abdel Hussein Charafeddine et depuis l’imam Moussa Sadr est en dehors de ses calculs. Il s’agit d’une question liée à la défense du Liban, à la protection du sud, à la protection des symboles sacrés et à celle de la dignité de notre peuple. En 42 ans, depuis la naissance de cette résistance, avons-nous jamais imposé des choix politiques aux Libanais ? Pas du tout. Nous n’utilisons pas l’héritage de la résistance, ni nos forces sécuritaires et militaires pour imposer quoi que ce soit. L’élection présidentielle est bloquée depuis combien de temps ? Une personne a dit récemment : si Le Hezbollah et Amal voulaient réellement amener Sleimane Frangié à la présidence, ils auraient pu l’imposer. Mais en réalité, ils ne le veulent pas. Sur quoi se base-t-elle pour dire cela ? Cette personne a répété que nous aurions pu mettre une liste des députés récalcitrants et commencer à les menacer, comme l’élection qui a eu lieu en 1982. Il y a des gens qui sont habitués aux pressions et aux menaces ainsi qu’aux élections qui se déroulent en présence de blindés. Nous pouvons certes le faire, mais ce n’est ni notre culture, ni notre morale, ni nos convictions, ni nos valeurs. Ce que nous avons fait le 7 mai 2008 c’était pour préserver nos armes de communication. Mais la présidence de la République ou celle du gouvernement ou encore le système politique, nous ne les abordons pas avec les armes. Nous croyons en l’action politique et dans les discussions, dans l’action populaire aussi. Si malgré cela, certains continuent à avoir peur, que pouvons-nous faire pour eux ? Ils veulent rester dans la peur. Comment pourrions-nous les rassurer ? Nos armes ne sont pas destinées à changer les réalités politiques au Liban, ni à changer le régime politique du pays, ni encore à amender la Constitution ou la forme de gouvernance. Il ne s’agit pas pour nous de prendre de nouvelles parts confessionnelles dans la composition du Liban. Nos armes sont pour la protection du Liban, du peuple libanais, tous les Libanais, qu’elles soient utilisées face à «Israël» ou face aux takfiristes en Syrie. Cette résistance a donné des martyrs ; Ceux qui émettent des doutes, savent lorsqu’ils parlent entre eux que sans la participation aux combats en Syrie de la part de la résistance, «Daech » serait entrée dans plusieurs localités libanaises et fait ceci ou cela...
Je dis donc aujourd’hui aux Libanais que le dossier des armes est un autre sujet. Nous sommes convaincus que ce front sera victorieux car nous croyons à la promesse de Dieu Tout puissant aux moujahidins. Même si les circonstances sont difficiles et dures, nous pouvons dire que jusqu’à présent, il y a des réalisations et des victoires et il y en aura d’autres encore plus importantes. Mettons cela de côté. Le dossier de la présidentielle est interne et il dépend des ententes entre les forces politiques. C’est ce qui entrave l’élection d’un président. Ceux qui entravent ce sont ceux qui ne veulent pas de dialogue bilatéral ou multilatéral. Le président de la Chambre notre frère Nabih Berry a appelé à plusieurs reprises à un dialogue. Si les forces politiques s’entendent, il y aura un président dès demain. Cela n’a rien à voir avec Gaza, ni avec le front au Liban.
Encore un petit point. Certains disent que nous avons ouvert le front du sud pour mener des négociations sur les frontières terrestres en profitant de la vacance présidentielle, et en négociant par le biais du président de la Chambre. A ceux-là je dis: Vous avez quelque chose qui ne va pas dans la tête ? Pour nous, il n’y a rien qui s’appelle le tracé des frontières terrestres. Ces frontières sont déjà définies. Certains députés, ministres et politiciens continuent à faire des erreurs sur ce sujet. Il y a une différence entre les frontières maritimes et terrestres. Les frontières terrestres sont définies et s’il y a une négociation elle porte sur le retrait des terres libanaises. Il n’y a pas de nouvelles frontières et on ne profite de l’absence de personne. Le dossier présidentiel n’est pas lié à Gaza qui dure depuis 4 mois. Il est lié à la situation interne.
Pour finir, je reviens à la culture de la résistance qui est une culture de vie, de dignité, d’honneur. Elle rejette l’humiliation, la reddition, la honte et l’échine courbée. Nos martyrs, nos blessés sur le terrain redonnent la vie aux autres, ils donnent leur sang pour donner une vie digne. Sur le plan personnel, j’ai évoqué la dernière fois le don d’organes. Nous avons eu une nouvelle expérience il y a deux jours avec le martyr Ibrahim Ali Debek qui a fait don de son cœur, de son foie et de son rein à d’autres qui en avaient besoin. Ce sont nos blessés, nos martyrs, nos moujahidins. C’est notre culture, notre héritage que nous avons reçu de nos chefs et de nos ulémas, et de nos martyrs bien sûr, sayed Abbas, Oum Yasser, cheikh Ragheb, hajj Imad et tous les autres. Un dernier mot encore : Nous continuerons à lutter jusqu’à la victoire et la victoire arrivera grâce à Dieu.