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Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la Journée du résistant blessé, en hommage aux blessés et aux otages résistants

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la Journée du  résistant blessé, en hommage aux blessés et aux otages résistants
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Au nom de Dieu

Je commence par souhaiter la bienvenue à tous les frères et à toutes les sœurs qui participent à cette cérémonie, où qu’ils soient, dans la Békaa, au sud ou dans la banlieue sud de Beyrouth et je leur souhaite la santé, le bonheur, la victoire et la dignité.

En réalité, deux occasions nous réunissent aujourd’hui. La première c’est celle de la Journée des Blessés de la résistance, cette catégorie de personnes qui ont fait des sacrifices et qui nous sont si chères. Depuis le début, nous avons choisi une belle occasion historique pour rendre hommage à nos blessés c’est celle de la naissance d’Abou Fadel al Abbas, fils de Ali le prince des croyants et porteur de la bannière de son frère l’imam Hussein à Karbala, ce premier grand chef militaire qui s’est battu dans les premières lignes, ce blessé que les blessures n’ont pas empêché de poursuivre le combat jusqu’à la dernière goutte de sang et jusqu’au dernier souffle. Abou Fadel al Abbas est né le 4 Chaabane en l’année 26 de l’Hégire. Il était le résistant combattant moujahed blessé qui a couronné son action par le martyre qu’il souhaitait  et que souhaite tout résistant et tout blessé. Nous avons donc choisi ce jour en particulier pour rendre hommage à nos blessés et à leurs familles.

La seconde occasion est liée aux otages, ceux de la résistance qui ont été emprisonnés et y ont vécu de longues périodes que ce soit dans les geôles sionistes à l’intérieur de la Palestine occupée ou celles au Liban. Certains d’entre eux sont restés 15, 20 ou 30 ans. Aujourd’hui, grâce à Dieu, nos otages sont libérés. C’est pourquoi cette occasion concerne les otages libérés et ceux qui sont encore en détention. Nous avons encore des dossiers encore en suspens avec l’ennemi israélien, comme par exemple Yehya Skaf et d’autres, au Liban et en Syrie, nous les classons parmi les personnes dont on a perdu la trace ; Nous suivons évidemment ce dossier et ils sont inclus dans l’hommage aujourd’hui aux otages.

Dans le passé, nous avions aussi choisi une belle occasion, celle de la naissance de l’imam Zein al Abidin Ali ben Hussein né le 5 Chaabane en l’an 3é pour célébrer les otages. Cet imam a supporté et souffert dans des conditions terribles et dures avant et pendant Karbala et pendant Achoura jusqu’à La Médine et jusqu’à son dernier jour. Il a porté sa vie et son sang pur au service de la cause pour laquelle il est mort en martyr. C’est pourquoi il est le symbole de la Journée de l’Otage, nos otages qui sont grâce à Dieu libérés. Nous voulons leur rendre hommage et rendre hommage à leurs souffrances et à celles des résistants.

Nous comptons ces célébrations selon le calendrier de l’Hégire, c’est pourquoi cette année, l’occasion tombe au mois de février. Il y a des différences dans l’année mais dans les jours il y a un seul jour de différence. Les frères en Iran, du temps de l’imam Khomeiny, ont choisi cette date pour célébrer la journée des Gardiens de la Révolution. Nous devons donc leur adresser nos vœux en cette journée qui est la leur et ils sont réellement les Gardiens de la Révolution. Ils ont été depuis le début un soutien réel pour les mouvements de résistance au Liban, en Palestine et dans la région.  Ce que vit actuellement l’axe de la résistance, sur le plan des capacités , de la présence influente dans plusieurs fronts et champs de bataille c’est grâce à Dieu bien sûr en premier lieu, et ensuite grâce à la révolution islamique qui a remporté la victoire il y a 45 ans, en cette même période, sous le commandement de l’imam Khomeiny et elle a immédiatement annoncé une position claire et forte à l’égard de l’entité sioniste, à l’égard du projet sioniste et de celui de l’hégémonie américaine sur la région.

La République islamique a annoncé son engagement auprès des peuples opprimés et spoliés de leurs droits dans la région, en particulier en Palestine, au Liban et dans les Etats arabes qui subissaient et certains continuent à le faire l’occupation d’une partie de leurs territoires. Du cœur de cette révolution islamique, les gardiens étaient l’institution jihadiste croyante, révolutionnaire  qui a assumé la plus grande part de responsabilité  dans l’appui à ces peuples et à ces mouvements de la résistance.

En cette occasion, je m’adresse d’abord à mes frères et sœurs blessés dans la Journée qui leur est dédiée, pour bénir cette occasion et rendre hommage à leurs familles qui ont assumé avec eux leur part de souffrances. Je m’adresse aussi aux frères et sœurs qui étaient détenus et qui ont été libérés, tout comme je rends aussi hommage à leurs familles, surtout les maris et les épouses pour ceux qui sont mariés, qui ont souffert avec eux pendant la pénible période de détention.  Je demande à Dieu d’accepter leurs souffrances, leurs blessures et leurs sacrifices pour la cause.

Aujourd’hui, après 129 jours, une nouvelle vague de blessés, d’hommes, de femmes et d’enfants, se joint à la file déjà longue  des blessés tombés depuis le 8 octobre avec l’ouverture du front de soutien au Liban. Ces blessés constituent une nouvelle responsabilité. Je m’adresse à leurs familles, à leurs mères, à leurs épouses  pour leur dire qu’une période difficile les attend, mais s’occuper de ces blessés est l’une des plus nobles missions que Dieu confie aux humains et ce sera pris en considération le Jour du Jugement dernier.

Chers frères et sœurs, les blessures, la détention, les souffrances ont réalisé de grandes choses. Elles ont donné des résultats, dans ce monde et dans l’autre. Dans l’Autre monde, ces souffrances permettront d’aller vers le Paradis et d’augmenter la bénédiction divine... Tout ce que vous avez donné vous le retrouverez au jour du Jugement dernier. Dans ce monde, ces souffrances, ce sang, ces blessures  ont formé un peuple, une patrie et de véritables victoires, claires et indiscutables.

Notre responsabilité est de préserver ces réalisations, même si l’on dit que la préservation des réalisations est plus difficile que le fait de les accomplir. Nous devons donc faire en sorte de préserver ces réalisations pour le Jour du Jugement dernier, pour nous rapprocher de Dieu, et c’est une réalisation qui sera prise en compte dans l’Autre monde. Mais même dans ce monde, nous devons préserver ces réalisations, ces victoires en étant constamment présents et en les appuyant en permanence, à travers un jihad continu et un soutien indéfectible à la résistance, ses hommes et son parcours. Préserver cette résistance est comme le disait sayed Abbas Moussawi dans son testament est notre responsabilité à tous. Les blessés, les anciens otages, leurs familles, celles des disparus sont parmi les plus concernés  dans la préservation de ces réalisations. Ils ont payé leur sang, leurs vies, et souffert pour que cette résistance continue de faire partie de leur existence, de leurs âmes et de leur dignité.

Aujourd’hui, ce qui occupe notre région, ainsi que le monde, c’est ce qui se passe en Palestine et en particulier dans la bande de Gaza et ce qui a suivi en matière d’ouverture de fronts de soutien.

130 jours d’agression, de barbarie et de massacres sionistes contre des femmes, des enfants, de petits et de grands, de destruction totale, à Gaza et en Cisjordanie. 130 jours de résistance légendaire des Palestiniens à Gaza. 130 jours d’actions héroïques  qui atteignent le miracle, d’une patience inégalée, d’une capacité à supporter incroyable, de la part des grands et des petits, des femmes qui vivent à Gaza dans les pires conditions de vie sécuritaires, quotidiennes et climatiques. 130 jours d’impuissance israélienne, d’échec israélien à atteindre les objectifs annoncés et qui fait  que cette entité ne sait plus que se venger de façon barbare contre les civils et les innocents.

Face à cela, il y a aussi 129 jours de soutien et de solidarité, puisque nous avons commencé à partir du 8 octobre. Cela a commencé au Liban puis cela s’est poursuivi au Yémen, en Irak, en Syrie, en Iran. Il y a eu un soutien populaire  de la part de nombreuses populations et ces fronts, ces champs de bataille sont toujours ouverts avec la poursuite de l’agression à Gaza. Nous avons aujourd’hui cette commémoration et le 16 février nous aurons celle des chefs martyrs. Il y aura deux discours à quelques jours d’intervalle et j’ai donc divisé les points que je compte évoquer en deux, entre aujourd’hui et vendredi, inchallah si je reste en vie. Certains vont interpréter cette phrase sur le plan sécuritaire et politique, mais en réalité, il s’agit de notre culture. Il faut que l’homme sente qu’il pourrait à tout moment quitter ce monde.

Si nous sommes encore en vie, nous célèbrerons donc vendredi le souvenir de nos chefs martyrs, sayed Abbas, cheikh Ragheb, hajj Imad et nous poursuivrons ensuite avec les sujets à évoquer. Je vais donc axer mon discours d’aujourd’hui sur les questions relatives au front au Liban et le lien avec les autres fronts. Dans le discours de vendredi, nous irons vers des questions plus larges, à partir de Gaza, des développements en Palestine et dans la région pour conclure avec le Liban.

Depuis mon dernier discours jusqu’à aujourd’hui, de nouveaux martyrs sont tombés, du Hezbollah, mais aussi de nos chers frères à Amal, du PSNS et des unités Al Qods, il y a deux jours. Il y a eu aussi des martyrs civils et des martyrs des FSI. Nous nous adressons à toutes les familles de ces chers martyrs. C’est aussi la même situation avec les martyrs de Palestine, du Yémen, d’Irak, de Syrie, d’Iran et de tous les fronts de la résistance. Nous pensons aussi aux blessés en leur souhaitant le plus rapide rétablissement.

Le premier point : Ce que nous faisons au Liban, sur le front depuis 129 jours et ce que font les frères sur d’autres fronts de soutien s’inscrit en premier lieu dans une réponse sincère, responsable, humaine et morale, religieuse aussi. Nous avons répondu à cette demande.

Ce qui s’est passé et se passe toujours avec les gens à Gaza, c’est qu’il y a près de 2,2millions de personnes soumises à un très fort blocus, qui vivent dans des conditions terribles, dans la terreur, de nuit et de jour, les maisons sont ciblées, les mosquées, les églises, les hôpitaux, les camps, même les tentes en tissu ou en nylon.  Ce qui se passe avec eux devrait faire frémir les consciences  du monde entier. Tout le monde devrait réagir contre cette agression et contre cette situation et face à cette catastrophe humanitaire. Il s’agit d’un devoir moral. Il faut condamner et agir. C’est une responsabilité face à Dieu. Dans ce monde, il se peut que l’on soit interrogé ou que l’on nous demande des comptes, mais le plus important est que le Jour du Jugement dernier, lorsque chacun de nous se retrouvera devant Dieu, il devra rendre compte  de son action selon les règles de la foi et de l’idéologie.

Ce qui se passe concerne le monde entier, toute personne qui a entendu ou vu ce qui se passe avec les habitants de Gaza depuis 130 jours a une responsabilité religieuse et morale de réagir. Des comptes lui seront demandés à ce sujet le Jour du Jugement dernier. Chacun devra rendre des comptes, individuellement ou en groupe. Certes Dieu ne demande pas à l’homme plus qu’il ne peut donner. Certains pourront dire : quand j’ai vu j’ai souffert et j’ai été triste et quand c’est fini j’ai partagé leur soulagement, c’est tout ce que je pouvais faire, Dieu en tiendra compte. Mais ceux qui continuent à mener leur vie, à s’amuser, ils n’assument pas leurs responsabilités morales, religieuses et chériées. Lorsqu’on dit que les croyants forment un seul corps, cela signifie que si un de ses organes a mal, tous les autres souffrent avec lui... On ne peut pas faire comme si tout cela ne se passait pas...C’est la moindre des choses.

Certains diront ; j’ai prié pour eux, de jour comme de nuit et d’autres encore diront : je n’ai pu que faire un commentaire sur les réseaux sociaux, ou participer à une manifestation, à un sit-in, écrire un article, crier, hausser le ton et d’autres encore diront qu’ils vont se battre à leurs côtés.

Chacun devra donc faire ce qu’il peut et on lui demandera des comptes le jour du Jugement dernier. Personne n’y échappera, ni les leaders, ni les ulémas, ni les poètes, ni les penseurs, ni les riches, ni les pauvres.  Sur le front du Liban et sur les autres fronts de soutien, nous sommes au moins en harmonie avec notre humanité, avec nos valeurs, avec notre responsabilité religieuse dont nous devrons rendre compte le jour du Jugement dernier. Nous devons donc préparer notre réponse en fonction de ce jour. Nous ne devons pas craindre de fâcher untel ou de déranger tel autre. Notre premier souci doit être d’arriver à ce jour avec des actes ou des positions dont nous sommes fiers. Notre réponse aujourd’hui, ce sont nos martyrs, notre sang, nos blessés, nos maisons détruites au Sud, les familles contraintes à l’exode, les souffrances, les dangers que nous affrontons, les défis, les actes héroïques, les familles des martyrs, les réalisations, la présence des combattants sur les fronts dans les pires conditions, alors qu’ils portent leur sang sur leurs épaules. C’est cela la réponse que nous porterons le Jour du Jugement dernier.

Le second point : Ce qui se passe au front du Liban est aussi une responsabilité nationale, à l’échelle nationale libanaise. Chers frères et sœurs et à tous les auditeurs, il ne faut pas oublier que l’existence de cette entité  depuis 1948 et même avant est la cause de maux, de catastrophes, de souffrances et de guerres dans la région, non le peuple palestinien et les autres peuples de la région, dont le peuple libanais. Il y a des gens qui n’ont pas lu l’histoire et ne connaissent rien à celle du Liban, sauf s’ils considèrent que le Sud ne fait pas partie du Liban. Depuis 48, toute l’Histoire du Liban est basée  sur la barbarie israélienne, les massacres israéliens, les ambitions israéliennes et les menaces israéliennes.

L’existence même d’«Israël» dans la région est une catastrophe  pour tous les peuples et les Etats de la région. Tant que cette entité existe et est forte, elle disparaîtra un jour inchallah, elle constitue un danger pour toute la région. Par contre si elle est faible, freinée et dissuadée, si elle a peur, elle constitue une situation moins dangereuse et moins catastrophique pour les Etats et les peuples de la région.

Pour en venir au Liban, «Israël» qui se considérait comme forte et était convaincue de pouvoir occuper le Liban avec l’équipe musicale, était un danger pour ce pays. Depuis qu’elle a été freinée et dissuadée, en 2006, en 2006 et jusqu’à aujourd’hui, le danger qu’elle représente a diminué. C’est une règle pour le Liban et pour la région.  En tant que peuple libanais, qu’Etat et que citoyens, nous avons intérêt, s’il y a à nos frontières un ennemi occupant et agressif, qu’il ne soit pas fort et capable. Au contraire, nous avons intérêt à ce qu’il soit faible, en crise, vaincu et freiné. Cela doit être la règle. Si quelqu’un veut discuter cette règle, c’est qu’il a un problème dans la compréhension des points de base.

Concernant ce qui se passe à Gaza, je l’ai déjà dit dans mon premier discours depuis le 7 octobre, qu’il est dans l’intérêt national libanais, syrien, jordanien, égyptien avant même l’intérêt palestinien qu’Israël sorte de cette bataille vaincue et brisée. Si «Israël» sort victorieuse de cette bataille, ce ne sera pas seulement un grand danger pour le peuple palestinien, pour la cause palestinienne, mais pour tous les Etats et peuples de la région, en premier lieu pour le Liban. C’est pourquoi il faut que ce front soit ouvert pour contribuer  à empêcher «Israël» de remporter une victoire et pour lui infliger une défaite. C’est une responsabilité nationale que les frères ont expliqué à plusieurs reprises ces derniers temps. J’ai voulu confirmer cela.

Le troisième point : depuis le début de la bataille sur le front du Liban, à partir du 8 octobre, nous avons commencé à entendre et nous continuons à le faire (ce débat existe aussi au Yémen, en Irak et ailleurs) que cette bataille n’est pas utile... Certains viennent discuter pour évaluer l’intérêt de ce front et s’il affaiblit réellement l’ennemi  ou encore fait pression sur lui. Nous n’avons pas de problème, chacun a le droit de discuter. Nous avons une logique et des arguments, des preuves et des éléments sur l’effet de ce front sur l’ennemi et des autres fronts aussi, à partir de Gaza, de Cisjordanie, du Liban, du Yémen, d’Irak et de Syrie. Sur le plan des pertes humaines, au sein de l’armée, notamment les blessés et les traumatismes  psychologiques. Il y a aussi des pertes économiques, un exode, une impasse politique, des pertes stratégiques... Nous reviendrons sur ce sujet vendredi. Nous avons une logique, des preuves et des témoins. Il n’y a donc aucun problème à ce que quelqu’un vienne : discutons de l’utilité de ce front. Ouvrons un débat sur cette question. Le problème c’est plutôt quand quelqu’un  dit : Il n’y a aucune utilité. Il faut arrêter cette bataille et ce que vous faites une erreur. Cela porte préjudice au Liban et cela dessert la cause palestinienne... C’est une catastrophe. Cette position est exprimée de plusieurs manières et certaines sont insultantes et nuisibles pour les blessés et les martyrs, pour leurs souffrances, pour ceux qui ont quitté leurs maisons et leurs localités au Sud et pour tous les résistants au Liban et dans la région. Ce que je voudrais dire dans ce contexte, surtout lorsque nous parlons des blessés et des otages. Bon nombre d’entre vous ont vécu la période de 1982, avec ses blessés et ses martyrs. Mais il y a de nouvelles générations qui n’ont pas vécu cette période ni celle des années 90.  Je voudrais donc m’adresser à ces nouvelles générations et cela ne concerne pas seulement le Liban.  Regardez cette division et cette divergence dans les positions. Ce n’est pas nouveau. Depuis 1982, il y a une partie qui a une position préconçue, inébranlable, quelle que soit la réalisation et quelle que soit la clarté de la victoire, qu’elle soit évidente, lumineuse et indiscutable. Malgré cela, une partie continue à la nier et ne pas vouloir voir la réalité. C’est un peu ce qui se passe avec certains Prophètes, ils ont beau faire des miracles, montrer les Livres célestes, pour certains, il n’y a toujours pas de Dieu.

Une partie des gens a donc une position définie à l’avance, une hostilité absolue contre l’autre camp. On peut dire que cette partie ne voit pas, ne parle pas et n’entend pas.  Elle n’est pas prête à changer d’avis quelles que soient les preuves qu’on leur apporte. Dans des réunions privées, ces gens pourraient exprimer un autre avis, mais en public ils ne peuvent pas le faire en raison de leur précédente position.

En 1985, la résistance a vaincu «l’armée invincible».  Elle l’a obligée à se retirer de Beyrouth, de ses environs, du mont-Liban, de Saïda, de Tyr, de Nabatiyé, de la Békaa Ouest et de Rachaya et malgré cela, ces gens continuent à discuter de l’utilité de la résistance.

En 2000, la résistance a obligé les «Israéliens» à se retirer de la bande frontalière et ces gens ont continué à discuter de l’utilité de la résistance. Ils viennent vous dire que les «Israéliens» ont appliqué la résolution 425 en 2000. Ils ajoutent : qui vous a dit que vous avez gagné en 2000, en 2006 et de 2006 jusqu’au début des événements ? Il y a pourtant eu une période de sécurité à la frontière alors que les «Israéliens» n’osaient pas lancer la moindre attaque contre le Liban. Vous avez beau leur dire que c’est une réalisation  en raison des rapports de forces qui imposent la dissuasion, mais ils continuent de nier cela et de dire les «Israéliens» n’ont pas de problème avec le Liban. Avec ces gens, le dialogue et le débat sont inutiles, ils expriment leur opinion parfois de façon qui fait mal.

Ce que je veux dire aux gens,  surtout aux jeunes qui peuvent être le plus influencés, ils peuvent s’enflammer, se mettre en colère et réagir sur les réseaux sociaux et parfois avoir des réactions violentes contre ceux qui ont cette position, je voudrais donc leur dire : Cette catégorie est un cas désespéré. Si vous discutez avec elle, l’attaquez ou la critiquez, cela ne servira à rien. Cette position sera revue le Jour du Jugement dernier.

Si la victoire vient du ciel, ils la verront, mais ils diront : ce n’est pas une victoire, ce n’est pas une réalisation. La résistance n’a aucune utilité ; Ce qui nous protège, ce sont les décisions internationales, comme la résolution 1701, qui protège le Liban, depuis 2006, alors que selon les statistiques de l’armée libanaise, il y a des milliers de violations de cette résolution de 2006...

Ce qui a protégé le Liban, c’est cette fameuse équation réalisée par la résistance, l’armée et le peuple. Il s’agit donc d‘un cas désespéré, ne vous fatiguez donc pas, ne soyez pas non plus tristes ou en colère, faites la sourde oreille.

A ce sujet, je voudrais donner deux conseils :

Le premier, c’est vrai qu’il y a dans notre société libanaise et dans toutes les sociétés, une partie qui peut être influencée par cette logique. Nous devons la considérer comme si elle n’est pas totalement fermée, cette partie pourrait accepter les arguments et la logique, mais pour l’instant elle est sous l’influence des autres. Nous devons donc nous adresser à elle, surtout les jeunes, pour essayer de la convaincre car elle pourrait changer d’avis.

Nous ne devons pas désespérer de l’idée de la convaincre, seule ceux qui sont fermés et totalement prisonniers de leurs idées préconçues sont à ignorer, mais tous les autres, nous ne devons pas nous lasser d’essayer de les convaincre, surtout que nous avons des arguments et des preuves. Nous ne devons donc pas nous lasser d’essayer de convaincre car c’est dans l’intérêt du Liban et de la région.

Le second conseil c’est que nous devons être soucieux d’éviter que le débat se transforme en conflits confessionnels. Il faut à tout prix éviter cela. Car ce serait dans l’intérêt d’«Israël» et dans celui du projet adverse. Ce n’est sûrement pas dans l’intérêt de la patrie, de la résistance, de la dignité nationale et du projet de victoire. Il ne faut pas que le sujet devienne entre les chrétiens et les musulmans, ou en tout cas qu’il prenne une tournure confessionnelle. Ce serait une erreur, car un chrétien ou un musulman peuvent avoir des avis dans les deux camps.

Il y a des positions politiques que nous ne devons pas adopter  et les transformer en positions religieuses, ou en tout cas les faire assumer à une confession dans son ensemble.  Cette division existe au Liban depuis 1982, au sujet de la position par rapport à «Israël». Je dirais même que cette division existe depuis la naissance de cette entité. Il y a des chrétiens et des musulmans contre «Israël», ils se sont battus et ont résisté contre cette entité et ils ont eu des martyrs dans ce combat. Des martyrs chrétiens et musulmans, des blessés chrétiens et musulmans, dans la prison de Khiam il y avait des chrétiens et des musulmans.

De même, dans l’alliance avec «Israël» et la collaboration avec cette entité, la trahison, il y avait aussi des chrétiens et des musulmans. C’est la même chose dans les réseaux d’agents israéliens et même dans l’armée du Liban Sud d’Antoine Lahad. Il y avait des chrétiens et des musulmans et personne ne peut dire que c’est une partie confessionnelle qui y était impliquée. Il y avait des chrétiens, des sunnites, des chiites et des druzes. Il y avait aussi des gens qui se tenaient à l’écart et ils appartenaient aussi à toutes les confessions. Ceux-là disaient dans les sondages qu’ils n’avaient pas d’opinion et qu’ils se tenaient à l’écart. Il y avait parmi eux des chrétiens et des musulmans.

Il ne faut donc pas dans ce sujet qu’un homme de religion, un homme politique, un homme des médias, un parti, une association ayant une coloration confessionnelle précise  entraîne le conflit vers un problème entre les confessions. Ce serait une perte  morale, sociale et nationale.  Il faut que la position reste dans les limites de ceux qui l’avancent. Nous appelons toujours à une position nationale, à un encadrement national et nous apprécions les positions nationales. Il y a des positions dans toutes les confessions, de la part de commandements, d’autorités, de jeunes, d’étudiants et délites, nous devons les écouter et essayer de les absorber.

Pour être franc, je dois dire que certains chrétiens qui adoptent des positions hostiles à la résistance considèrent lorsqu’ils voient des commentaires en faveur de la résistance sur les réseaux sociaux avec des noms chrétiens, qu’il s’agit de faux comptes. Pourtant ces noms s’expriment parfois sur les  chaînes de télévision...Ils écrivent, s’expriment et utilisent leurs noms véritables qu’ils soient chrétiens ou musulmans. C’est une réalité dans toutes les communautés. Cela devrait être un point fort et nous ne devons pas le perdre à cause de certains emportements ou réactions hâtives et émotives.

Je voudrais encore dire que ceux qui supportent  le poids le plus lourd  dans la confrontation sur le front du Liban ce sont les habitants des villages frontaliers, nos gens et les habitants du Sud en général. Le Liban est solidaire avec eux, les frères viennent de la Békaa pour se battre avec eux et ils deviennent des martyrs au Sud. C’est aussi le cas de la banlieue sud de Beyrouth et d’autres régions.

Donc, ceux qui supportent le plus lourd tribut dans cette confrontation, depuis 129 jours, ce sont les habitants des villages frontaliers et les habitants du sud en général. Car c’est là que se déroulent la confrontation et les combats. Ceux qui ont quitté leurs maisons viennent de là, ceux qui ont des maisons et des biens détruits sont là aussi, ceux qui subissent les bombardements qui touchent parfois la profondeur du Sud viennent de là et ce sont eux aussi qui donnent des martyrs. Vous avez d’ailleurs remarqué que dans cette bataille, il y a un nombre élevé de martyrs, la plupart viennent des villages frontaliers, Aïta notamment, ou Blida, ou encore Mayss, Yaroun, Maroun, Yarin, et Khiam...

Ce sont les habitants des villages frontaliers qui se battent et donnent leurs enfants en martyrs. Cette position qui dure depuis 4 mois et continue encore exprime en réalité la volonté des habitants de ces villages, leur volonté réelle, en tout cas, celle de la grande majorité des habitants, nous ne prétendons pas qu’il y a une unanimité à ce sujet. C’est difficile de réaliser l’unanimité sur une telle position. Il est normal qu’il y ait des gens ayant une autre opinion, mais au sud, dans les villages frontaliers, la grande majorité des habitants, de toutes les confessions (pour que nul ne vienne dire il s’agit des chiites) partage cette opinion.  C’est son choix et sa décision. Elle ne se contente pas d’appuyer ou d’encadrer la résistance, elle la pratique, sur le terrain, avec son sang, ses blessés, la peur et l’espoir, ainsi que les réalisations et l’héroïsme. L’avis de ceux-là doit être aussi respecté, ainsi que leur volonté. Il ne s’agit pas seulement d’une position émotionnelle ou enthousiaste, car nous parlons ici d’une bataille. Mais cela exprime un éveil, une conscience, une vision, car les habitants des villages frontaliers constituent la plus grande partie des habitants du Liban qui ont souffert de la présence de cette entité israélienne, depuis 1948.

Où sont les agressions ? La plupart sont destinées aux villages frontaliers. C’est au Sud qu’il y a la mort, la tuerie, l’enlèvement, les massacres, les bombardements et l’exode. Depuis 1948 à nos jours, les habitants du sud sont témoins du fait que ce qui peut leur redonner leur terre c’est la résistance, ce qui préserve leur dignité, leur sang, leurs fils et leurs biens, c’est la résistance. Ce qui les a ramenés vers leurs maisons, c’est aussi la résistance. C’est aussi la résistance qui va les ramener vers leurs maisons et mettre une limite aux ambitions et aux menaces israéliennes.

C’est pourquoi ils ont encadré la résistance et ils sont eux la résistance. Ils expriment leur appui à la résistance et y envoient leurs fils. Même les parents qui n’ont qu’un fils unique. On m’a raconté une histoire au sujet d’une famille de martyr qui a un jeune garçon. Il est encore adolescent, mais lorsqu’on lui demande : toi le fils de martyr que souhaites-tu ?  Il a répondu : J’ai dit à ma mère qu’avant toute chose, je voudrais qu’elle me donne une lettre pour qu’on me permette de rejoindre les rangs de la résistance... C’est ainsi que sont les familles des martyrs. Vous voulez comprendre la volonté des habitants des villages frontaliers au Sud, et celle des habitants du Sud en général ? Ecoutez les familles des martyrs, les mères des martyrs, leurs épouses, leurs pères, leurs enfants, filles ou garçons. Ils expriment une position sincère, venue du cœur et de la raison, qui est le fruit de la souffrance et du sacrifice. Ils expriment leur volonté à travers leur appui à la résistance. Ils disent : voici nos maisons, prenez-les, ils savent pourtant que si les résistants viennent dans leurs maisons, celles-ci seront détruites. Inchallah elles seront reconstruites et elles seront mieux qu’elles n’étaient. Ils offrent à la résistance ce qu’ils ont de plus cher et pas seulement leurs maisons et leurs clés. Ils supportent l’angoisse, l’exode, la peur, ce qui est normal lorsqu’il y a des raids. Les femmes et les enfants supportent tout cela, les blessures, tout et ils expriment malgré cela leur attachement à la résistance dans les enterrements. D’ailleurs, ils insistent pour enterrer leurs martyrs dans les villages frontaliers, avec une grande présence populaire, alors que ces villages sont dans le collimateur israélien. C’est une occasion pour eux d’exprimer leur volonté, leur choix. Il faut respecter cela. Ils expriment leur opinion dans toutes les occasions politiques et populaires, dans les élections législatives. En réalité, aujourd’hui, la force de la résistance au Sud, dans toutes ses composantes, Amal, le Hezbollah, le PNSS et d’autres partis, ce n’est pas seulement dans son organisation et ses effectifs, mais dans le soutien populaire dont elle bénéficie, sincère et fidèle.

C’est là le premier élément de force. Après cela, il y en a d’autres. Cette volonté solide, inébranlable n’est pas nouvelle, ni au sud, ni dans la Békaa, ni au Liban en général.  Elle s’est manifestée de façon claire lors de la guerre de 2006, cette volonté est le fruit de toutes les souffrances et de tous les sacrifices qui ont défendu le Liban depuis des années. Souvenez-vous de l’invasion israélienne en 1982. Les organisations palestiniennes et la résistance nationale libanaise envoyaient une katyusha ou tiraient sur une position. Mais l’aviation israélienne ripostait en bombardant la capitale, Beyrouth. Elle détruisait les immeubles. Aujourd’hui, le front est ouvert depuis 129 jours. Chaque jour des opérations sont menées contre des positions ou des rassemblements ennemis, contre ses véhicules, avec des missiles lourds et spéciaux qui causent des pertes réelles. Malgré cela l’ennemi se bat dans des limites précises, il menace d’étendre le champ de bataille, je reviendrai sur ce point ; Mais, malgré tout, ce qui s’est passé dans cette bataille, c’est qu’elle a confirmé les équilibres de la dissuasion. Elle a prouvé que le Liban dispose d’une véritable force de dissuasion, sinon comment expliquer que ce petit pays  qui était considéré comme faible et qui était envahi, alors que sa capitale était bombardée fait hésiter les «Israéliens» depuis 4 mois qui réfléchissent à plusieurs reprises  avant de lancer une attaque ou de l’élargir ?  Certes, je ne peux pas être sûr qu’il ne le fera pas, mais pour l’instant, au bout de 4 mois, il continue de peser le pour et le contre et d’hésiter. Cela c’est grâce aux réalisations de ce front et cela donne une valeur nouvelle au Liban.

Aujourd’hui, s’il y  aux Etats-Unis des parties qui demandent des nouvelles du Liban et y envoient des délégations, en France, en Allemagne, en Grande Bretagne, au sein de l’Union européenne, dans le monde arabe et je ne sais pas où encore, c’est grâce à ce front, à cette résistance, à ces gens. Toutes les délégations et tous les émissaires qui sont venus au Liban au cours des 4 derniers mois et ceux qui viendront encore, je vous le dis en toute transparence et franchise, le font dans un seul but : la sécurité d’«Israël» et sa protection. Ils veulent un cessez-le feu dans les positions israéliennes, pour voir comment rentreront chez eux 100 000 colons.

Ce sont les chiffres présentés par Netanyahu, mais certains responsables israéliens parlent de 230 000. Il faudrait en discuter. Mais disons donc 100 000, comment les ramener dans les colonies du Nord de la Palestine occupée. C’est seulement cela qui intéresse les délégations et les émissaires venus au Liban, avec des propositions, des idées, des mécanismes dans ce seul but. Il n’y en a pas d’autre.

Certains viennent avec une proposition qui n’est même pas une médiation. Cela veut dire qu’ils n’ont pas discuté avec les «Israéliens», ont pris un document de leur part et sont venus en discuter avec les Libanais. Ils ne cherchent même pas à prendre le document libanais, en tant que médiateurs. Non, ils prennent le document israélien qu’ils adoptent totalement et viennent au Liban le présenter comme leur document. Dans ce papier, il n’y a que la sécurité d’«Israël» qui est prise en compte. Si vous leur demandez, indépendamment des détails du document qu’ils présentent, ce qui va se passer à Gaza, au niveau de l’agression, des massacres et des terribles conditions de vie, ils répondent par des propos pleins d’émotion, qui disent qu’ils vont essayer, qu’ils travaillent sur le sujet etc. pourtant, dans tout le document, il n’est nulle part question de Gaza. Il n’est nulle part question des 30 000 martyrs et des 60 000 blessés, des 2 300 000 personnes menacées de mort, de famine, à chaque moment. Nous leur disons à ce moment : arrêtez la guerre contre Gaza et venez qu’on parle. Ils répondent : Le sujet de Gaza sera abordé ultérieurement. Pour l’instant, nous devons arrêter le front du Sud du Liban.  Nous posons des questions sur d’autres sujets que Gaza, comme le sort de nos territoires encore occupés, les 13 points conflictuels, Ghajar, les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba ? La réponse se résume à «Inchallah». Cela viendra dans la dernière étape des négociations.

Donc, nous devons donner la sécurité à «Israël», arrêter le front du sud pour que les Israéliens soient rassurés et que les colons puissent rentrer chez eux. Nous devons exécuter les démarches qu’ils veulent et après on verra ce qu’ils feront avec nos territoires occupés. Et les agressions israéliennes et les violations israéliennes ?  De 2006 à aujourd’hui, il y en a des milliers. Cela aussi exige une solution, mais comme tout le reste, il n’y a que des paroles en l’air. Nous devons donc payer à l’avance et après on verra. C’est une simplification des propositions qui sont avancées sur le plan libanais. Je ne compte pas entrer maintenant dans les discussions. Nous avons une opinion que je ne souhaite pas discuter dans les médias. Nous sommes présents naturellement au Parlement et au gouvernement et nous sommes en contact  avec le président de la Chambre Nabih Berry et le Président du Conseil Négib Mikati, en leur qualité de présidents. Nous sommes aussi en contact avec le ministère des Affaires étrangères et avec les parties avec lesquelles nous avons des rencontres. Dans ce sujet, nous sommes particulièrement concernés nous et nos frères d’Amal, en tant que tandem résistant. Nous devons donc discuter et coordonner nos positions. Celles-ci devraient être unifiées  et c’est le cas inchallah.  Les émissaires prennent donc leurs réponses des responsables de l’Etat. Je n’ai donc pas à donner des réponses. Mais j’ai voulu mettre en relief  cette position et dire ensuite ceci : Ces délégations quand elles viennent au Liban porteuses des déclarations israéliennes cherchent à utiliser les menaces pour nous faire peur. Il y a donc une très grande tentative pour nous effrayer. Une de ces délégations, dont je ne veux pas préciser ni la nationalité, si elle est arabe ou étrangère nous a dit : Si le front du Sud ne s’arrête pas dans deux jours, Israël lancera une guerre contre le Liban ». Ces propos datent d’un mois et je suis sûr qu’ils viennent de la délégation. Je suis convaincu que les Israéliens ne leur ont pas dit de nous transmettre cela.

Ce sont des menaces : «Israël» veut lancer une guerre contre le Liban, le détruire etc..

Mais je leur dis : Si les Israéliens pouvaient le faire, ils l’auraient fait  dans les premiers jours qui ont suivi le déclenchement de l’opération.  Je ne dis pas que les Israéliens ne le front pas. Je ne suis pas catégorique. Je donne des faits. Toutes ces délégations sont venues, ont multiplié les menaces, qui  naturellement sont restées sans effet.  

De même, les appâts politiques que certains nous font miroiter  n’ont aucune influence sur notre position et n’aboutiront pas à la fermeture de ce front.  Au sujet de la présidence et des avantages politiques proposés à l’intérieur, j’en parlerai plus longuement vendredi inchallah.  Je voudrais laisser du temps pour un dernier point important.  Car le sujet de la présidence est important et nous devons en parler un peu. Actuellement, le sujet qui revient le plus souvent, c’est celui de l’exploitation politique  du front du Sud ou de la victoire. Je voudrais préciser à ce sujet que même ceux qui disent que le front du Sud est inutile, s’appuient  sur les Etats-Unis et «Israël» et présument qu’ils vont perdre, c’est pourquoi ils discutent  pour savoir si la victoire de l’Axe sera utilisée à l’intérieur ou non. Voyez comment ils se contredisent dans les mêmes propos ou entretiens. Je reviendrai sur cela. Donc, ces menaces et ces propos ne servent à rien. Le front du Sud  du Liban est destinée à soutenir, à appuyer et à être solidaire, tout en participant à infliger une défaite à l’ennemi. Il s’agit aussi d’affaiblir l’ennemi, son armée, ses colons, sa politique, son économie et sa sécurité, jusqu’à ce que cet ennemi arrive à la conclusion qu’il doit arrêter  son agression contre Gaza. Point à la ligne.  Nous n’avons pas d’autre propos à formuler. Arrêtez donc de nous menacer. Faites ce que vous voulez, même si vous déclenchez une guerre ne fermera pas ce front. Celui-ci sera fermé lorsque l’agression contre Gaza s’arrêtera, dans le cadre d’un accord clair  avec la résistance palestinienne à Gaza et en Palestine. Je voudrais aussi dire aux délégations et aux gens au Liban, à ceux qui viennent avec des conditions et des documents, que l’ennemi n’est pas dans une position qui lui permet d’imposer ses conditions au Liban. Ce n’est pas l’ennemi qui est fort et le Liban qui est faible. Non, c’est lui qui est faible et vaincu, qui se noie dans des problèmes et qui, depuis 4 mois,  échoue et est impuissant. Il ne parvient pas à atteindre les objectifs déclarés, depuis 4 mois, lui et son armée «qui ne peut pas être vaincue». 6 à 7 unités se sont battues à Gaza et ne parviennent pas à trancher la bataille. C’est aussi la première fois que les Israéliens sont mis en cause judiciairement et ils ont des difficultés économiques alors que leur classement financier recule.  C’est l’ennemi qui est dans l’impasse, non le Liban. Il n’est donc pas dans la situation de celui qui pose les conditions. En réalité, la position libanaise officielle est claire : Il faut appliquer la résolution 1701.  J’invite la position officielle libanaise à poser de nouvelles conditions et non de réclamer seulement l’application de la 1701.  Nous parlons entre nous et nous négocions, mais j’ai voulu faire cette précision, pour que personne ne se comporte en considérant le Liban comme faible, effrayé et en crise, pour venir ensuite lui imposer de nouvelles conditions comme les questions de superficie de 7 à 10 kms, avant ou après le fleuve.

Quelqu’un a rapporté une expression très significative, je ne citerai pas son nom parce que je ne suis pas sûre de cet épisode. Mais l’histoire dit que, dans les négociations, on lui aurait proposé de renvoyer le Hezbollah derrière le fleuve au Nord. Et la personne en question aurait répondu : Il serait plus facile de déplacer le fleuve vers la frontière  plutôt que de renvoyer le Hezbollah au nord du Fleuve ! Où vivent donc ceux qui proposent cela ?  Avec quel esprit réfléchissent-ils ?  Dans quel rêve évoluent-ils ?  Le Liban est en position de force. Il peut prendre des initiatives et peut même poser ses conditions.

Le dernier point porte sur les menaces d’élargir la guerre. Permettez-moi d’en parler en deux mots.  Si le temps ne suffit pas, je pourrai continuer vendredi, si Dieu me prête vie. Dès que ce front a été ouvert, il y avait un climat répandu par certains que cela allait pousser l’ennemi à lancer une guerre contre le Liban. On nous avait même dit : faites attention, vous allez provoquer la destruction du pays. Comme je l’ai dit tout à l’heure, la première semaine est passée, puis la seconde, puis le premier mois, puis le second, le troisième et le quatrième et nous évoluons toujours dans le même flou. Nous avons trouvé des formules, dont l’essence se base sur les rapports de dissuasion. Les deux camps font des calculs très précis et jusqu’à maintenant, la situation reste la même. Mais il y a un climat de menaces auquel participent parfois des hommes politiques et des médias. Il faut faire attention à ce point. Parfois, il s’agit d’un point de vue mais parfois aussi cela devient de la déchéance intellectuelle et morale. On a même l’impression qu’il s’agit d’une personne corrompue. Par exemple, il y a un mois et demi, des médias sur les réseaux sociaux ont commencé à annoncer le début imminent de la guerre. Certains de ceux qui ont participé à ce matraquage appartiennent à un parti politique connu, des personnalités connues sur les réseaux sociaux ont pris le relais. Ce n’est pas un honneur pour moi de dire leurs noms. Tous ont commencé à s’adresser aux habitants du sud pour leur dire : faites attention tel jour à telle heure la guerre va commencer. Qui cela sert-il ?  Quelqu’un qui a des sentiments et un minimum d’humanité peut-il dire cela ?  Lorsque l’on parle des minables, des idiots, cela c’est un nouvel aspect.  Parfois, ils le font exprès. Les gens prennent leur téléphone et contactent les habitants de tel village, telle famille et annoncent que l’armée de défense israélienne  va bombarder telle maison. La rumeur se répand dans le village et crée une véritable panique. Cela sert qui ?  C’est de la bassesse.  A d’autres moments, certains lancent des informations  soi-disant au sujet d’une rencontre avec le commandant en chef du front nord du côté ennemi avec les colons du Nord. (C’est vrai qu’il s’est réuni avec les responsables des colonies dans la région du nord, mais ceux-ci l’ont insulté, en lui disant que pour la première fois, il y a désormais une bande de sécurité au Nord de la Palestine et au lieu de vous en occuper, vous parlez de lignes rouges. Nous ne nous intéressons pas à vous couleurs...). Tout cela n’a pas été dit, mais par contre, ce qui l’a été a augmenté la peur.  Les gens ont commencé à se parler et à se lancer des conseils pour faire attention... cela fait partie de la guerre psychologique. C’est d’ailleurs pour cela que j’en parle.

Parfois, ils font des appels téléphoniques en affirmant être du commissariat, ou de  la municipalité, ou encore de l’EDL. Tout ce que l’on lit sur les réseaux sociaux n’est pas nécessairement vrai. Beaucoup de choses font partie de la guerre psychologique. Le but est de jouer avec les nerfs des gens, de leur faire peur, de les effrayer, de les terroriser, pour les pousser à renoncer, à cesser de soutenir la résistance etc. Il faut faire attention à tout cela.  Et avec cela, ils disent que le Hezbollah tient l’Etat. S’il y avait un Etat au Liban, ceux qui agissent ainsi devraient être jugés pour trahison, pour aide à l’ennemi. C’est le point sur lequel j’ai voulu insister.

Concernant les réseaux sociaux, les frères ont publié des communiqués, mais il se peut que si j’en parle à mon tour, cela aide encore plus. Chers amis, frères  et gens des réseaux sociaux, vous êtes en train de donner des informations à l’ennemi gratuitement. Par exemple, lorsque la voiture a été bombardée à Nabatiyé, les questions ont immédiatement commencé à se poser sur qui était à l’intérieur : X ou Y ou encore XX etc. Que sommes-nous en train de faire ? Si nous voulons dire à untel Hamdellah ala salameh, nous n’avons qu’à l’appeler pour cela, au lieu de le mettre sur les réseaux sociaux. De même, il ne fait pas dire quel est son poste, ni quelle est l’ampleur de sa blessure etc. nous autres, nous ne faisons pas de commentaires et nous ne publions pas communiqués. Pourquoi ? Parce que nous ne pouvons pas le faire. Il ne faut pas, ni sur le plan religieux, ni aux yeux de la morale et du sentiment national et légal de donner des informations à l’ennemi alors qu’il les recherche...  Nous avons parlé avec nos frères au Sud, dès le début, nous avons pris des mesures et publié des notes  dans ce sens, mais il me semble qu’il est aussi de mon devoir d’en parler. Cela ne s’applique d’ailleurs pas seulement au Liban, mais aussi à la Syrie, au Yémen, à l’Irak, à l’Iran et à tous les pays dont les citoyens ont un téléphone à la main en permanence. Voyez, je n’ai pas de téléphone entre les mains. Ce téléphone justement est un outil d’écoute. Dans le temps, on disait chaque fois que l’ennemi bombardait un lieu ou tuait quelqu’un, cherchez l’espion. Maintenant, il n’est plus besoin d’espion. Je vous le garantis, l’ennemi a renoncé aux espions depuis quelque temps déjà. . Il y a juste encore certains endroits où il a besoin d’espions. Il se contente des outils d’écoute dans vos poches ou dans vos mains, en voiture, au travail, à la maison. Grâce à ce téléphone, il peut écouter ce que vous dites et il peut retirer toutes les informations que vous y mettez, des mots, des images, et il peut repérer avec précision votre emplacement, dans une voiture ou une chambre, combien de personnes se trouvent avec vous, qui est assis devant ou derrière, à gauche ou à droite. Les Israéliens ont-ils besoin de plus que cela ?  Et nous leur donnons ce qu’ils veulent. Nous avons demandé à nos frères et maintenant je le demande aux habitants des villages frontaliers et même si nous pouvons le faire à tous les habitants du Sud, dans cette période précise, nous le demandons aussi à tous les combattants, les résistants et leurs familles de renoncer à l’utilisation du téléphone portable. Cachez-le, enfermez-le dans une caisse pour une semaine, deux ou même un mois, pour préserver la sécurité et la vie des gens. Ce téléphone est désormais l’espion et c’est un agent qui tue, il n’est pas un agent bénin, car il donne des informations précises. C’est pourquoi cela exige une grande prudence et un grand sérieux dans la confrontation. Dans la plupart des cas, les cibles atteintes ont pu l’être à cause du téléphone. Nous prenons des mesures internes, mais le téléphone portable est devenu pour les gens comme l’oxygène qu’ils respirent, ils ne peuvent plus vivre sans lui. . Il s’agit pourtant d’un outil d’écoute et de surveillance, votre voix arrive ainsi que celle de votre épouse, tout ce que vous faites chez vous arrive et malgré cela, les gens y restent attachés. Ce n’est pas possible, sur le plan chérié, ne serait-ce qu’en période de combat, de menaces et de mise en danger de la vie des autres.

Même chose pour les caméras, au sujet desquelles les frères ont déjà publié des communiqués. Chers frères, les Israéliens n’ont pas besoin d’espions, puisque ces caméras sont installées sur les routes et reliées à internet. Les Israéliens ont infiltré l’internet. Ils sont donc présents dans nos villes, nos rues et nos villages. Ils voient les voitures aller et venir, les jeunes se déplacer, qui entre dans telle maison et qui en sort. Ils n’ont donc pas besoin d’espions. C’est pourquoi  nous appelons nos gens qui ont une caméra devant leurs maisons leurs boutiques ou dans la rue, de couper l’internet, pour préserver la sécurité des gens et pour protéger leurs vies et permettre la victoire dans cette bataille. C’est un devoir moral et religieux, car si on ne le respecte pas, cela pourrait augmenter le nombre de martyrs, le sang versé, les pertes, tout en mettant le front à découvert face à l’ennemi. Il ne s’agit donc plus d’une simple question d’agents de l’ennemi.

Aujourd’hui, l’ennemi israélien se base essentiellement sur les moyens technologiques pour l’espionnage. Il y a d’ailleurs des gens qui jusqu’à maintenant ne comprennent pas ce que signifie un pylône, un radar, une caméra. C’est pourtant un élément essentiel pour la continuation de la résistance et pour la protection des combattants résistants.  Mais celui qui est assis à côté du climatiseur ou du chauffage ne s’en soucie pas. Il ignore ce qu’il y a au front. Il écrit ce qu’il veut...

J’ai voulu préciser ces points, mais je voudrais conclure par un sujet précis. Nous suivons les développements dans la région. Toutes les options sont ouvertes. Dans une estimation, certains peuvent privilégier un scénario sur un autre, une option sur une autre. Mais pour nous, qui nous battons au Sud, nous avons l’œil sur Gaza. Nous nous battons au Sud et nous avons l’œil sur Gaza.

Lorsque l’agression contre Gaza s’arrêtera et lorsqu’il y aura un cessez-le feu à Gaza, il y aura un cessez-le feu au Sud. Le ministre de la Guerre israélien a déclaré : Même s’il y a un cessez-le feu à Gaza, nous poursuivrons au Sud. Je lui souhaite la bienvenue. Nous n’avons aucun problème à cela. Il veut continuer au Sud, nous continuerons au Sud. Que personne ne croit que si le ministre de la Guerre dit cela, ça signifie que nous allons nous précipiter pour accepter toutes ses propositions et toutes options qui coûteront au Liban sa souveraineté, sa sécurité et sa dignité. Galant a donc dit qu’il ne veut pas arrêter. Ok, Grand bien lui fasse.  Dès qu’il y aura un cessez-le feu à Gaza, nous arrêterons nos opérations au sud. Mais si l’ennemi israélien  accomplira la moindre attaque, nous recommencerons à lancer nos opérations, sur la base des équations et des rapports de force. Nous sommes une résistance et une partie intégrante d’une équation chargée d’empêcher toute agression contre le Liban et de dissuader  l’ennemi de lancer une attaque contre le Liban. Nos ripostes seront naturellement adéquates et proportionnelles, pour que personne ne dise : le sayed veut gâcher la situation, il menace... Non, nos ripostes seront proportionnelles,  et toutes nos ripostes proportionnelles ont été efficaces, productives et influentes. Il sait très bien que si la situation évolue et s’il doit affronter nos ripostes adéquates, les cent milles ou deux cents milles qu’il veut ramener dans les colonies du Nord ne reviendront pas. C’est clair.

Un dernier point : les colons réclament d’être évacués. Il y a deux opinions dans ce contexte. Il y a ceux qui, chez l’ennemi disent que pour ramener les 100 ou 200 000 habitants du Nord chez eux, il faut élargir la bataille et même aller vers la guerre. A ceux qui disent cela, je réponds : Si vous le faites, vous devriez préparer les abris et les hôtels pour deux millions personnes qui devront fuir le nord de la Palestine. A ceux qui nous menacent d’élargir la bataille, nous disons, faites et nous ferons. Nous n’avons aucun problème à cela. Nous sommes certes des gens rationnels, précis et disciplinés, mais si vous haussez, nous hausserons aussi. Ceux qui croient que cette résistance, avec toute son expérience, son action sur le terrain et ses sacrifices a peur ne serait-ce qu’un instant, se trompent énormément, qu’ils soient des amis, des amis de l’ennemi ou des médiateurs. Avec son expérience, ses moyens, ses sacrifices, la résistance au Liban  ne se sent ni faible, ni dans l’embarras, ni dans une impasse. Ceux qui pensent cela sont soit suspects soit totalement ignorants. Cette résistance se bat aujourd’hui en étant pleinement consciente de ses moyens, des équations et des développements sur le terrain au Liban, à Gaza, et dans les fronts de l’Axe de la résistance. Elle est plus déterminée et plus prête que jamais à affronter l’ennemi, au niveau qu’il veut, sans la moindre inquiétude ou hésitation. L’ennemi doit bien peser ses calculs et les amis doivent en être conscients. C’est pourquoi  l’ennemi n’aura plus d’autre choix  que celui de reconnaître en définitive, même s’il ne veut pas le faire,  qu’il est en train d’être défait et qu’il doit arrêter l’agression contre Gaza. C’est là le résultat de cette bataille inchallah.  La non victoire de l’ennemi et la victoire de Gaza, de la résistance à Gaza et avec elle, celle de tout l’Axe.

Un dernier mot pour les blessés et les otages ainsi que pour leurs familles, pour leur souhaiter encore plus de patience, de détermination, de guérison et de victoire dans la dignité. Je voudrais aussi remercier tous ceux qui travaillent dans l’institution pour les blessés et ceux qui travaillent dans l’institution pour les otages, que Dieu les préserve tous et nous mène ensemble vers la victoire.

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