Pourquoi le Hezbollah révèle-t-il maintenant certaines de ces armes de qualité?
Par Alahed
Récemment, le Hezbollah a dévoilé une série d'armes sophistiquées dans sa confrontation avec l'ennemi israélien, dans le cadre de l'affrontement exceptionnel qui se déroule le long des frontières sud du Liban avec la Palestine occupée. Indépendamment des objectifs militaires que ces armes ont prouvé qu'elles sont capables d'atteindre, la plupart des observateurs étaient intéressés à connaître les véritables raisons derrière la divulgation de toutes ces capacités avancées durant cette période.
Il ne fait aucun doute que l'objectif de cette divulgation récente est purement tactique et liée à l'évolution du niveau de la confrontation avec l'ennemi israélien ; une évolution que le Hezbollah a respectée depuis le début de la guerre à Gaza. Cette évolution est axée sur le soutien et l'appui à la résistance palestinienne dans sa lutte défensive contre l'agression sioniste à Gaza et en Cisjordanie.
Cette évolution des capacités et des armes de nature tactique a commencé par des tirs de roquettes simples sur les positions ennemies dans les fermes de Chebaa occupées, dès le deuxième jour de l'opération «Déluge d'Al-Aqsa». Elle s'est ensuite développée en des tirs avec des armes individuelles et moyennes dans les fermes mentionnées, puis s'est progressivement étendue aux affrontements dans la plupart des positions frontalières. Elle a évolué vers des tirs de missiles guidés sur les tours de surveillance frontalières de l'ennemi, ainsi que sur tous ses moyens et équipements liés à la collecte de renseignements et à l’espionnage, en utilisant des missiles de première génération au début, pour devenir plus tard de deuxième génération (Cornet) avec une portée d'environ 4 km.
Ces missiles ont également visé la plupart des chars déployés dans les positions frontalières de l’ennemi. Ces armes ont ensuite évolué vers les drones d'attaque, puis vers le Cornet amélioré avec une portée de 10 km et le système à double buse (Tharallah), qui lance des missiles Cornet.
Par la suite, la résistance a révélé des missiles destructeurs guidés et des missiles antichars et anti-fortifications avec une trajectoire en arc indirect, équipés d'une caméra centrale sur le missile qui fournit des informations sur la cible ou la zone ciblée au tireur ou à la salle de contrôle. La dernière information divulguée a été celle du missile balistique Falaq 1.
L'objectif est bien sûr d'augmenter la pression sur l'ennemi et de le dissuader avec des armes tactiques de qualité, sans recourir à des armes de dissuasion stratégique qui ouvriraient quasiment la porte à un affrontement et à une guerre ouverte.
Ainsi, nous parlons d'armes tactiques de qualité dont le but est d'imposer un équilibre sur le plan militaire et sur le champ de bataille dans le contexte actuel de la confrontation. Cela s'inscrit dans le cadre de l'affrontement ouvert qui, jusqu'à présent, reste limité par des lignes que l'ennemi franchit parfois, ce qui nécessite une réponse appropriée de la part du Hezbollah, sans pour autant dépasser les limites de la décision actuelle de la résistance.
Ce niveau de dissuasion et d'équilibre tactique que le Hezbollah cherche à imposer à l'ennemi, en révélant ces armes de qualité, peut être compris du point de vue militaire et opérationnel de la manière suivante :
1- Les drones d'attaque : Grâce à leurs capacités efficaces à cibler les positions arrière et protégées de l'ennemi, cela crée une sorte d'équilibre raisonnable avec les capacités aériennes de l'ennemi en termes de drones et de bombardiers, même si le niveau de précision et de capacité aérienne de l'ennemi est plus élevé.
2- Les missiles Burkan et Falaq 1 : En se basant également sur la capacité destructrice de ces missiles, que nous avons observée lors de la plupart des frappes contre les positions de l'ennemi, en particulier le missile Burkan lors d'une attaque contre la base d'«Avivim», il est capable de causer des destructions importantes, se rapprochant de la capacité destructrice d'une frappe aérienne ennemie avec un missile guidé ou une bombe intelligente contenant environ 500 kg d'explosifs, sur une portée pouvant atteindre 10 km. Cette distance représente la limite maximale où se concentrent les bases avancées de l'ennemi et ses positions de combat et opérationnelles, qui servent sa ligne de défense le long des frontières nord de la Palestine occupée.
3- Les missiles guidés antichars et anti-fortifications : Comparés à ce que le missile Cornet dans sa version précédente a réalisé contre les chars ennemis lors de la guerre de juillet 2006, où sa portée était de 4 km, et compte tenu de ce que le Cornet amélioré peut atteindre aujourd'hui avec une portée de 10 km, cette comparaison suffit à conclure que ce missile amélioré, avec son système double buse Tharallah, imposera un niveau de dissuasion tactique choquant face à toute tentative d'avancée, d'attaque blindée ou de pénétration de l'ennemi à l'intérieur du territoire libanais.
4- À ces capacités s'ajoutent aujourd'hui des capacités exceptionnelles pour cibler des objectifs ennemis cachés et protégés, fixes ou mobiles, jusqu'à une distance de 10 km, après que la résistance a révélé le missile guidé antichar ou anti-fortifications ATGM à trajectoire en arc, qui a récemment ciblé un dôme d'écoute caché et protégé à l'intérieur du site ennemi de «Kfar Blum» à la frontière.
Enfin, avec l'ajout de capacités de surveillance et de renseignement aérien des sites militaires sensibles à l'intérieur des territoires occupés à l'aide de drones de surveillance, dont les images ont récemment été dévoilées par la résistance, en particulier le système de défense aérienne ennemi à «Kfar Blum» dans le centre de la Galilée, toutes ces capacités peuvent être intégrées les unes aux autres pour imposer à l'ennemi un niveau élevé de dissuasion tactique sur le terrain, qui ne se réalisera nécessairement qu'avec des opérations d’infiltration des éléments de la résistance - en particulier de la force El-Radwan - à l'intérieur de la Galilée occupée, si l'ennemi envisage une quelconque agression ou offensive folle, qu'il perçoit comme une tentative de se débarrasser de la situation difficile imposée par le Hezbollah sur son front nord et sur l'ensemble des colons de la Galilée.