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Discours du sayyed Nasrallah à l’occasion de la disparition du hajj Mohammed Yaghi (Abou Salim)

Discours du sayyed Nasrallah à l’occasion de la disparition du hajj Mohammed Yaghi (Abou Salim)
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Bismillah al rahmane al rahim

Nous sommes témoins, notre cher chef disparu que vous étiez un disciple du Prophète et de ceux qui ont cru en lui. Je profite de cette rencontre pour réitérer mes condoléances à vous tous et à tous nos frères dans la Békaa, ainsi qu’à tous les fils de ce parcours jihadiste, à tous les résistants et au public de la résistance, en particulier les membres de cette famille noble, chacun à part. Je vous remercie sur tout ce que nous venons d’entendre et que nous savons déjà concernant votre loyauté, votre fidélité et votre sincérité.

Je dois aussi en ce début de discours, présenter mes condoléances à tous ceux qui sont tombés en martyre à Karman, alors qu’ils visitaient le mausolée du grand chef Qassem Soleimani. Je présente mes condoléances à l’imam Khamenei, au cher peuple iranien, aux responsables de la République islamique, à toutes les familles des martyrs dont le sang n’a pas coulé pour rien. Nous avons entendu dans les médias la revendication par «Daech» de ces attentats terroristes. Je reviendrai sur «Daech» dans le courant du discours. Je demande à Dieu d’accueillir les martyrs avec les plus hauts signes de distinction et je souhaite aux blessés un prompt rétablissement.

Je dois aussi m’adresser aux frères en Irak, à l’autorité religieuse sage et éclairée, aux chefs irakiens, au peuple irakien, aux différentes factions de la résistance en Irak, au Hachd al Chaabi, en particulier le mouvement des Noujabaa à cause du martyre du chef AbouTakwa hajj Mouchtak al Saïdi et au frère qui est mort avec lui à la suite d’une attaque américaine directe contre leur voiture, alors qu’ils se déplaçaient dans l’enceinte de la permanence du Hachd. Je reviendrai aussi sur ce sujet.

Comme d’habitude, mon discours comporte plusieurs parties, une sur l’occasion, une autre sur la situation sur le front au Sud du Liban et au Nord de la Palestine occupée. C’est peut-être la première fois que j’ai l’occasion de parler de ce sujet, une partie sur les développements dans la région, en Irak, au Yémen et en Palestine et, enfin, une dernière partie dans laquelle je m’adresserai aux familles des martyrs, aux déplacés qui tiennent bon, aux blessés, aux combattants et à l’environnement de la résistance au Liban.

Premièrement : Lorsque nous parlons de notre cher frère, hajj Mohammed Yaghi, Abou Salim – c’est ainsi que je l’ai connu et je continuerai donc à l’appeler hajj Abou Salim, même s’il est en réalité Abou Hussein mais le surnom d’Abou Salim a devancé Abou Hussein et il est donc resté-, il s’agit en ce qui me concerne d’une connaissance directe, non sur base d’informations recueillies. Nous avons fait connaissance en 1978, j’avais alors entre 18 et 19 ans et le hajj avait entre 19 et 20 ans. Dès les premiers moments de notre rencontre, il y a eu entre nous une relation d’affection et d’amitié, une confiance totale aussi. Dès sa jeunesse, hajj Abou Salim était un moujahed, un révolutionnaire et un acteur efficace et influent dans son environnement, d’abord dans sa ville, Baalbeck. Son premier grand inspirateur était l’imam Moussa Sadr- que Dieu le ramène sain et sauf ainsi que ses compagnons. Je vais m’étendre sur nos premières rencontres pour bien marquer mon témoignage. Nous nous sommes rencontrés dans l’école religieuse à Baalbeck, fondée par notre sayed et notre maître, le sayed des martyrs Abbas Moussawi. Il y a ainsi eu un contact avec l’ensemble de l’environnement populaire mais aussi dans le cadre des organisations dans la Békaa. A l’époque il y avait une structure efficace dans le cadre du mouvement Amal, entre sayyed Abbas qui était le responsable de l’école religieuse et le cher frère Abou Hicham qui était le principal concerné par le mouvement Amal dans la Békaa. Il y avait donc une activité intense sur le plan de la culture religieuse dans les villages et au sein de la structure. C’est ainsi qu’a commencé notre relation. Nous nous sommes rencontrés dans le cadre du premier groupe du mouvement dans la ville de Baalbeck. Il était le responsable structurel du groupe, qui rassemblait des frères dont certains sont devenus des martyrs, comme le martyr Hassan Lakkis, d’autres sont morts il y a peu de temps comme le cher frère hajj Salah Noun et la plupart d’entre eux sont par la suite devenus  des responsables au sein du mouvement Amal avant 1982 et même après. Avec Hajj Abou Salim nous avons commencé à travailler ensemble à partir de 1978 et jusqu’à maintenant ? Près de 40 ans d’un long parcours. Nous nous rendions dans les localités de nuit, hajj Abou Salim et moi dans une même voiture. Un de nos frères nous pilotait et j’espère qu’il est encore en vie. Nous allions donc d’une localité à l’autre pour nous entretenir avec les jeunes. Hajj Abou Salim faisait une présentation politique alors que ma responsabilité était religieuse et culturelle. Nous avons continué ensemble à assumer ces responsabilités avant 1982 et nous avons gravi les échelons, dans la première zone de la Békaa. Hajj Abou Salim était le responsable hiérarchique du mouvement et moi le responsable culture. En 1981, hajj Abou Salim était le responsable de la Békaa au sein du mouvement Amal et moi le responsable politique. A cette époque, une relation forte et profonde  est née entre lui et le martyr sayed Abbas Moussawi

De sa relation profonde, spirituelle avec l’imam Sadr,  et celle affective et culturelle avec sayyed Abbas  Moussawi est née une relation spirituelle avec l’imam sayyed Mohammed Baker al Sadr, comme c’était le cas de tous les jeunes croyants au Liban. Il est devenu un fervent admirateur de cet imam. Lorsque ce dernier est devenu un martyr, hajj Abou Salim a beaucoup pleuré et il a été très affecté. Mes frères et moi ainsi que les jeunes de Baalbeck se souviennent qu’il a continué pendant de longues années dans les réunions closes à réciter de sa belle voix un poème magnifique qui lui était dédié. Hajj Abou Salim a aussi été très imprégné de la victoire de la Révolution islamique en Iran dirigée par l’imam Khomeiny... Comme je l’ai déjà dit, ce parcours ramène forcément vers l’imam Khomeiny, ce commandant historique. Après 1982, hajj Abou Salim s’est rallié au parcours du Hezbollah. Il a commencé comme un simple moujahed, comme beaucoup d’autres, sans chercher à conserver le même niveau des postes qu’ils occupaient dans de précédents mouvements. Ils se sont ralliés à la résistance avec dévouement et enthousiasme. Certains sont devenus des martyrs et d’autres attendent encore de le devenir, leur sang sur leur main, s’en remettant à Dieu pour connaître la date et la forme du départ de ce monde.

Le sort a voulu que nous commencions notre parcours au Hezbollah dans la Békaa. Nous étions dans la première structure de concertation dans la Békaa qui était appelée «Le commandement de la région de la Békaa». A ce sujet, je voudrais dire que les noms des différentes structures ont changé, sauf celle de la Békaa. J’étais le premier responsable de la région et hajj Abou Salim était le vice-président. Nous avons travaillé ensemble dans cette période qui a jeté les fondements des structures. Il a ensuite pris directement la responsabilité de la région, puis il a été élu membre du conseil consultatif qui prend les décisions. A cette époque, sayyed Abbas a été élu secrétaire général. J’étais  moi-même président du Conseil exécutif et hajj Abou Salim le vice-président. Autrement dit, notre destin était d’être ensemble, côte à côte. Après le martyre de sayyed Abbas, j’ai dû prendre de nouvelles responsabilités, hajj Abou Salim était le président du Conseil exécutif. Mais après quelques années, il est revenu dans la Békaa, car c’est souvent le cas avec les responsables originaires de cette région : même s’ils occupent des postes de responsabilités à Beyrouth, ils préfèrent revenir dans la Békaa, soit pour un poste au sein de la hiérarchie soit pour être le député de la région au Parlement libanais. Hajj Abou Salim a occupé trois fois ce poste, mais il est toujours resté toujours disponible pour tous, il appuyait, aidait était présent pour tous. Il avait à cœur les problèmes des autres et il assumait les responsabilités, il sillonnait les routes, sans craindre pour sa vie. Il était modeste et souhaitait le martyre. Il était dévoué et particulièrement attaché à l’imam Khomeiny. IL était un érudit qui parlait avec brio et amour, sans jamais faillir au parcours qu’il avait choisi. Il a pris les responsabilités de la Békaa à la plus délicate des périodes, en 1997, ce que j’appelle la période de la discorde et vous savez ce que je veux dire. A cette époque, il était notre responsable dans la Békaa, et il s’est battu pour préserver l’unité du Hezbollah, sans jamais faiblir ou perdre sa confiance et son moral. Il n’est pas nécessaire de s’étendre sur ce sujet. En 2006, il était aussi le responsable de la Békaa et tout le monde sait ce qu’a souffert cette région pendant la guerre de juillet ainsi que le nombre de martyrs qui y sont tombés. Des maisons ont été détruites, des martyrs ont été enterrés. De même, pendant la confrontation avec les takfiristes venus de Syrie, la Békaa a vécu une période difficile... Hajj Abou Salim a donc passé la plus grande partie de sa vie au service de la Békaa et de ses habitants, qui méritent d’ailleurs  toute la reconnaissance de notre part car ils nous ont toujours été fidèles et n’ont jamais été avares de sacrifices à toutes les périodes et à toutes les étapes, de 1982 à nos jours. Ils n’ont jamais hésité à donner leur sang, leur argent et tous les sacrifices qui leur étaient demandés. C’est aussi le cas des localités du Sud et des quartiers de la banlieue sud de la capitale... Ils sont tous dévoués à ce parcours et attachés à la dignité  et à la liberté quelle que soit l’ampleur des sacrifices à consentir pour y arriver... C’est un témoignage modeste de ce qu’a apporté le cher hajj Abou Salim. Que Dieu l’accueille dans sa grande miséricorde et je demande qu’il donne à sa famille la patience pour surmonter cette épreuve.

A partir de cette personnalité et de son parcours au sein de la résistance, j’entre dans la seconde partie du discours qui porte sur le front ouvert depuis plus de 90 jours, entre le Sud du Liban et le Nord de la Palestine occupée.

Deuxièmement, le front du sud. Comme vous pouvez le constater, je vais lire ce que j’ai écrit pour gagner du temps.

Depuis le 8 octobre, nous sommes entrés dans la bataille contre l’ennemi au Sud. J’ai expliqué par le passé les circonstances et les raisons dans lesquelles ce front a été ouvert. Je pourrais y revenir par la suite. Le front est long de plus 100 kilomètres, de Naqoura au bord de la mer aux élévations des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba et il est actif depuis plus de 90 jours. Je vais parler un peu de ce front. Que s’y est-il passé ? Car il s’agit d’un front qui n’a pas la couverture médiatique qu’il mérite. 

Pendant cette période, toutes les positions frontalières ont été visées et de nombreuses positions situées un peu en arrière. De même, de nombreuses colonies israéliennes ont été visées en réponse au ciblage de civils ou pour viser des militaires qui se sont réfugiés dans ces colonies. Dans des statistiques simplifiées, la résistance a réalisé plus de 670 opérations en trois mois. Certains jours, le nombre d’opération a dépassé les 23, mais en général, il y a eu entre 6 et 7 opérations par jour. 48 positions frontalières ont été attaquées, ce qui signifie que toutes les positions militaires à la frontière, de Naqoura aux fermes de Chebaa ont été prises pour cibles à plusieurs reprises. Il y a eu 494 attaques contre ces positions. Pour les positions arrière, ou en deuxième ligne, il y en a eu 11 qui ont été attaquées. Les points frontaliers dans lesquels les militaires se sont réfugiés sont au nombre de 50 et ils ont été attaqués à plusieurs reprises. Il faut ajouter à cela les confrontations réalisées par la défense anti-aérienne avec les armes ennemies. 17 colonies ont été aussi attaquées. Que s’est-il passé et que se passe-t-il encore ?

Au cours de la première étape, les positions frontalières ont été prises pour cibles, car l’armée ennemie s’y trouvait au cours des premiers jours. Il y a eu de nombreuses pertes, des morts et des blessés. Je reviendrai sur ce sujet. Les positions n’ont pas été attaquées par les missiles téléguidés seulement. Ces missiles visent des cibles précises, un véhicule, un blindé, un centre d’observation, une barricade renforcée et nos frères sont grâce à Dieu habiles dans ce tir. Vous avez vu les films documentaires sur ce sujet. C’était là la première étape au cours de laquelle les positions en première ligne  ont été bombardées intensivement. De même, les équipements techniques et de renseignements  dans toutes ces positions ont été pris pour cibles  et vous avez vu cela à la télévision. Certains disent : vous avez atteint le pylône. Soit ils sont ignorants, car nous bombardons des équipements installés sur le pylône. Ils essayent d’ailleurs de les réparer et de les remettre et cela coûte des centaines de millions de dollars car il s’agit d’un haut niveau de technologie. Il ne s’agit pas seulement de contrôler les informations technologiques dans la zone frontalière, mais celles qui touchent une bonne partie du Liban. Tout cela a été totalement détruit. Même les tentatives de els réparer n’ont pas réussi parce qu’ils n’ont pas grimpé sur ce fameux pylône qui suscite tant de commentaires, car les frères les prenaient pour cible.  Ils sont ainsi venus sur des élévateurs avec les équipements technologiques, mais les frères les ciblaient avec précision.

Dans la seconde étape, Les soldats israéliens ont fui leurs positions. Ils se sont réfugiés dans deux endroits. Certains ont été dans les colonies vidées de leurs habitants  et autour des positions. Ils sont donc restés proches de leurs positions. Pourquoi ? Parce qu’il y avait dans leur esprit la possibilité que le Hezbollah, la résistance, libanaise ou palestinienne, cherche à occuper ces positions ou certaines d’entre elles. Ce qui était envisagé et l’est toujours. C’est pourquoi ils n’ont pas pu vider complètement  les positions, y maintenant des groupes pour les garder et les forces elles, restaient à proximité dans de nouveaux emplacements. Nous recevons des informations précises  sur le repositionnement de ces forces. Lorsque vous entendez dans les médias que la résistance a frappé un regroupement de militaires ennemis aux environs de telle ou telle autre position, cela se fait sur base d’informations précises et même parfois sur base d’images et de films recueillis. Ces ciblages ont donné de meilleurs résultats. Pourquoi ?  Car la position peut être dissimulée derrière des renforcements de protection, alors que l’environnement de la position est fait d’arbres. Ce qui le rend plus atteignable pour nous. Là aussi de nombreux films ont été diffusés sur le ciblage de militaires ennemis dans un environnement proche des positions. Un grand nombre de blindés et de véhicules ont été détruits, tout le long de la frontière et même en profondeur, en tout cas, selon la visibilité chez les résistants. Les blindés, les véhicules israéliens sont cachés, ainsi que les officiers et les soldats. Il faut donc chercher des informations d’une manière précise pour pouvoir les cibler. Une grande partie de ces positions ont été détruites. De même, lorsque les frères ont les équipements technologiques  ils ont certainement saboté le système d’alerte et d’information. Ils ont essayé de compenser cette perte en utilisant les drones de façon intensive et les satellites américains. Toujours dans les résultats de cette confrontation en cours depuis 3 mois, un grand nombre de militaires, officiers et soldats, ont été tués ou blessés. Les opérations les ont soumis à une véritable hémorragie. C’est d’ailleurs pourquoi l’ennemi a dû quitter ces positions pour d’autres.

Depuis le début de la bataille sur ce front, il est clair que l’ennemi est resté très discret. Il ne déclarait pas ses morts et ses blessés. La résistance a présenté près de 90 films du front, des blindés détruits, qui ont explosé avec parfois des militaires à proximité, des véhicules détruits, des tentes où se trouvaient des militaires atteintes par un obus, une maison dans laquelle se trouvent des militaires dont le toit s’effondre et ceux-ci ne sont secourus qu’au bout d’un bon moment... dans certains films on voit  des morts et des blessés, des secours, mais l’ennemi ne reconnaît rien de tout cela.  C’est une partie de sa politique, la discrétion sur le front du Nord fait partie de sa politique générale. Il n’a commencé que récemment a parlé de morts et de blessés. Mais il ne donne  pas les chiffres véritables.

Au sein de l’entité ennemie, plusieurs experts disent que les chiffres véritables sont trois fois plus importants que ceux qui sont annoncés. Il y a des contradictions évidentes. Par exemple, l’armée ennemi déclare que depuis le 7 octobre elle a eu près de 2000 blessés, certains graves, d’autres ont eu des blessures moyennes et d’autres encore légères. Le lendemain, une institution officielle qui s’occupe des handicapés affirme que depuis le Déluge d’Al Aqsa, 3000 soldats ont été transportés chez elle pour être soignés de handicaps. Si 3000 soldats ont des handicaps qui exigent des soins, cela signifie qu’il y a combien de blessés ? Aujourd’hui, certaines sources de l’ennemi se référant à des sources au ministère de la Guerre israélien affirment que les soldats atteints de handicaps  pourraient être 12000, depuis le 7 octobre. Où sont ceux-là ?  Ceux-là sont sur le front de Gaza, au Nord, en Cisjordanie ? Les «Israéliens» parlent petit à petit, mais ce qui est sûr c’est que sur le front avec le Liban il est resté silencieux.

Les frères ont essayé, à travers l’internet et les moyens disponibles, à travers des rapports du ministère de la Santé ennemi, notamment les rapports de 8 hôpitaux au Nord, non tous les hôpitaux, de recenser plus de 2000 blessés au front du Nord. 2000 blessés sont entrés dans ces hôpitaux du Nord et les responsables de ces hôpitaux disent qu’un grand nombre de ces blessés sont dans des situations désespérées, ou graves. Certains ont des blessures de moyenne gravité et c’est à nous d’estimer le nombre de morts sur ce front. Selon nous, les raisons du silence de l’ennemi sur ses pertes dans ce front pourraient être nombreuses. L’une d’elles serait la guerre psychologique, car s’il déclare ses pertes sur ce front cela pourrait hausser le moral des combattants et du public de la résistance, qui donne, elle, de nombreux martyrs.  En se taisant sur ses pertes, il cherche à briser le moral  et à affaiblir la détermination du camp adverse sur ce front. Il croit ouvrir ainsi un débat sur l’utilité de se battre sur ce front. Si vous connaissiez l’ampleur des pertes en effectifs et en équipements subies par l’ennemi sur ce front, vous ne poseriez même pas la question de savoir si l’ouverture de ce front est utile. Une autre raison serait de ne pas être mise en difficulté devant la société de l’entité ennemie. Car en réalité, il subit des humiliations réelles  sur ce front. Je vais citer quelques titres  tout à l’heure. En évitant de révéler ses pertes, il évite d’être coincé et d’être contraint à aller vers une guerre qui serait très coûteuse et dangereuse et pourrait faire exploser la région. Pour ces raisons, il est contraint de garder le silence sur ses pertes humaines et matérielles pour alléger ses responsabilités et éviter les réclamations.

Une des conséquences de l’ouverture du front du sud ce sont les colons contraints de quitter leurs colonies du Nord. Au cours de la période précédente, nous n’avons pas ciblé les civils, même si nous émettons des réserves sur le terme «civils», puisque l’entité est une force occupante dans son ensemble. Nous visions des cibles militaires, même à l’intérieur des colonies, mais en raison de la terreur qui règne dans ces colonies, de nombreux colons sont partis, malgré le fait que l’ennemi se taisait ou réduisait les chiffres de ses pertes et même des exilés. Il  parlait ainsi de 30 000 et 40 000 et voilà que les chiffres ont brusquement grimpé vers 60 000 et 70 000. Il y a quelques jours Netanyahu a parlé de cent milles. Après cela, des journaux américains ont parlé  de 230 000 qui ont fui les colonies du Nord de la Palestine occupée. Un des responsables des conseils des colonies a parlé de 300 000 ayant fui. En tout cas, l’économie, le tourisme, l’industrie et l’agriculture dans toute la région du Nord sont affectés. L’agriculture est très importante dans le Nord  et tout cela constitue une pression sur le gouvernement ennemi. Ceux qui ont fui les colonies ne sont pas partis pour une semaine ou deux. Ils étaient habitués à rester sur place dans toutes les précédentes guerres menées par «Israël». C’était les habitants du sud et de la Békaa Ouest qui étaient contraints à l’exode, alors que les habitants des colonies restaient chez eux. Seulement lors de la guerre de juillet 2006, ils ont été contraints à partir. Mais dans toutes les autres guerres, ils sont restés sur place. Et cet exode constitue une pression psychologique, morale, économique, politique et sécuritaire sur le gouvernement ennemi, en plus de la situation d’anxiété qui règne au Nord.

Ici, je vais répondre à une question  qui se pose au sujet du front du Nord, puisque ce discours est explicatif. Je vais répondre à la question sur l’utilité de l’ouverture de ce front, surtout que nous avons un nombre important de martyrs.  La question qui suit porte sur la raison d’infliger aux habitants des villages frontaliers  l’exode et les destructions. Il n’y a aucun problème à poser ces questions et je vais y répondre. Dans notre parcours, depuis 1982, nous misons sur le raisonnement et les arguments rationnels pour convaincre. Nous n’essayons pas d’entraîner les gens  par les slogans, l’enthousiasme et les émotions, loin de la réalité. Depuis le premier jour, qu’avons-nous dit ? Nous voulons faire pression sur le gouvernement  de l’ennemi et l’entraîner dans un conflit qui lui causera une hémorragie dans son armée et au sein de sa société. Tout cela dans le but d’arrêter la guerre de Gaza. Nous voulons tous exercer des pressions dans ce but, à partir du Liban, de la Syrie, de l’Irak, du Yémen et d’ailleurs. Car le but de l’ouverture de tous ces fronts, c’est d’arrêter l’agression contre Gaza. Le second objectif  est d’alléger la pression sur Gaza sur le terrain des combats. Car qu’a dit l’ennemi ? Il a affirmé son intention d’en finir avec la résistance à Gaza, avec le Hamas. Il veut donc se battre pour éradiquer cette résistance. En lui ouvrant d’autres fronts, nous réduisons la pression qu’il exerce  contre la résistance à Gaza. Ces deux objectifs ont-ils été atteints ? A travers l’ouverture du front du Liban ? Oui ! Lorsqu’il a été contraint, je l’ai déjà dit par le passé, pour défendre le front du Nord d’y amener cent mille soldats. On parle aujourd’hui de 120 000 soldats, officiers et autres, des unités entières, tout cela est déployé à la frontière. Ceux-là auraient dû se battre à Gaza. Les blindés et les véhicules militaires sur le front avec le Liban ont été amenés alors qu’ils auraient pu être utilisés à gaza. La moitié de son armée de l’air est mobilisée sur le front du sud, ainsi que la moitié de la force navale, la moitié de la défense en missiles. Quelle est la preuve que tout cela a été utile ? Il faut revenir  aux propos du porte-parole militaire israélien qui a déclaré officiellement en réponse à une question sur le fait que certains otages israéliens ont été tués par les tirs de l’armée israélienne : La raison, a-t-il dit, que nos soldats et nos brigades se battent depuis deux mois  et ils sont dans une situation d’épuisement... cela n’aurait pas été le cas si l’ennemi n’avait pas eu besoin de mobiliser 120 000 soldats  sur le front avec le Liban. Il aurait pu sans ce front, faire des roulements et éviter que les militaires ne soient dans un tel état d’épuisement et ne fassent donc des erreurs comme cela a été le cas en tuant les otages israéliens. Le fait de tuer des otages montre que les soldats se tirent les uns sur les autres, en raison de l’état de fatigue et de peur. C’est un indice concret. Lorsqu’ils ont été contraints d’amener une unité de Cisjordanie, non du front avec le Liban, pendant la période des fêtes, ils ont essuyé des critiques car on leur a dit que cette unité n’est pas suffisamment entraînée pour aller se battre à Gaza.

Ce qui se passe sur le front, le grand nombre de morts, de blessés au sein de l’armée, officiers et soldats, les pertes matérielles, la destruction de positions, tout cela ne constitue-t-il pas une pression sur le gouvernement ennemi ? Même chose pour l’exode ; A ce sujet, je voudrais rappeler à certains qui ne connaissent même pas l’histoire du Liban et pas seulement celle de la région. Depuis 1948, c’est «Israël» qui attaque le Liban, les villages du Sud, y détruit les maisons et attaque l’armée libanaise et les FSI, elle enlève leurs effectifs, ainsi que les citoyens et effectue les massacres. Depuis 1948, les «Israéliens» ont créé la première bande frontalière au sein du territoire libanais. Ils en ont ainsi créé d’autres et cela est connu. Malgré cela, certains viennent vous dire que depuis 1948, il n’y a pas de problème avec les «Israéliens», ni, en 1967, ni en 1970. Lisez donc votre histoire. On dirait que ces gens  n’ont pas étudié à l’école. Les habitants du sud étaient toujours ceux qui étaient poussés vers l’exode. Mais aujourd’hui, c’est l’ennemi qui est poussé à l’exode. Cela a une grande valeur morale, politique, militaire et cela a été réalisé par le front aujourd’hui. Auparavant, la ceinture de sécurité était toujours chez nous, 3, 5, 7 kms.  Ils songeaient même à une ceinture de sécurité dans toute la région au sud du Litani. Or, aujourd’hui et ce n’est pas moi qui le dit, mais bien les Israéliens eux-mêmes, la ceinture de sécurité est à l’intérieur des territoires occupés, sur une zone allant de 3 à 5 kms. Les occupants ont été poussés à l’exode, les soldats se cachent, tout est paralysé, on ne peut pas circuler. Cela constitue une pression sur le gouvernement ennemi. Je dis à ces colons  qui crient chaque jour et réclament à leurs responsables de lancer une guerre contre le Liban : Ce serait une mauvaise décision, pour vous et pour votre gouvernement. C’est d’ailleurs vous qui serez les premiers à payer le prix d’une telle décision, vous et les colonies du Nord de la Palestine occupée. Si vous cherchez réellement une solution, vous tous qui fuyez les colonies du Nord, demandez à votre gouvernement d’arrêter l’agression contre  Gaza. Toute autre décision n’apportera aux colons du nord de la Palestine occupée qu’un surplus de destructions et d‘insécurité ainsi que des prix lourds à payer.

Je termine cet aspect par la position de Netanyahu il y a quelques jours dans une conférence de presse. A la question d’une journaliste sur le fait de savoir si le Hezbollah est freiné ou non ?  Il a répondu sottement : Avez-vous entendu parler de la tente ? La tente des fermes de Chebaa ? Où est-elle aujourd’hui ?  C’est la réponse de Netanyahu.

Cela dénote une grande ignorance et une certaine bêtise. Il parle de la tente alors que 42 positions frontalières ont été détruites, 11 positions arrière ont été détruites, 17 colonies ont été attaquées, 50 rassemblements de soldats ennemis sur la frontière ont été attaqués, il devrait aussi parler de son armée, de ses officiers qui se cachent comme des rats dans la zone frontalière, au lieu de parler de la tente...

La résistance qui accomplit toutes ces opérations chaque jour et frappe un tel niveau de missiles est-elle freinée ?  La tente est devenue du passé. Aujourd’hui, il y a une guerre réelle à la frontière avec la Palestine occupée, même si elle a un plafond précis.

Un des résultats importants de la bataille qui se déroule au sud c’est justement de confirmer les équilibres de la dissuasion. J’ai déjà parlé de ce point il y a deux jours et j’y reviens. Ce qui se passe à notre frontière sud est un précédent depuis 1948. Jamais depuis 1948, ni l’armée ni la résistance depuis qu’il y en a une  ni aucune force armée n’a pris des initiatives comme c’est le cas depuis 3 mois. Dans le passé, il pouvait y avoir une opération qui suscitait immédiatement une riposte de l’ennemi israélien qui allait bombarder Beyrouth et détruire toute une infrastructure. Aujourd’hui, il y en a 670, pour la plupart lourdes et l’ennemi est contraint à se rester confiné  dans les «règles de l’engagement». C’est confirmé  après 90 jours de combats et avec un si grand nombre de pertes humaines. L’équation dont la résistance a jeté les fondements depuis des années est confirmée et cela ouvre une nouvelle opportunité devant le Liban.

Quelle est-elle ?

Il y a une chance  que le Liban puisse, inchallah, après que cette étape soit tournée et après la fin de l’agression contre Gaza, libérer ce qui reste de son territoire occupé, à commencer par le point B1 à Naqoura, jusqu’à Ghajar, les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba. Nous sommes face à une chance historique de libérer chaque pouce du territoire libanais. Nous sommes aussi devant une chance historique de stabiliser une équation selon laquelle l’ennemi ne peut plus violer notre espace aérien, notre mer et notre souveraineté. Qu’est-ce qui a permis cette chance ? C’est ce front qui l’a rendue possible et c’est une des bénédictions de la solidarité avec Gaza et du fait de se tenir  aux côtés des opprimés à Gaza.  Naturellement, tout propos à ce sujet, toute négociation et tout dialogue ne peuvent aboutir  qu’après la fin de l’agression contre Gaza. C’est notre position déclarée depuis le premier jour, elle n’a pas changé et elle ne changera absolument pas.

Je dois ici rappeler tous les articles et les opinions émises par de nombreuses personnalités après le tracé des frontières maritimes, dans lesquels il était dit que le Hezbollah  a mis un terme à la résistance. Il ne se battra plus contre «Israël». Il est même sur le point de normaliser avec «Israël», sa bataille est finie. Je voudrais rappeler à tous ceux-là les 90 jours passés, les martyrs, les blessés, les combattants qui leur demandent : Que deviennent vos affirmations mensongères et injustes dont vous nous avez poursuivis pendant des mois ?

Encore un dernier point concernant le front libanais, puis je passe à la troisième partie.

Ce dernier point porte sur ce qui s’est passé chez nous dans la banlieue sud de Beyrouth. Je l’ai mentionné dans mon dernier discours  mais je dois confirmer de nouveau ce que j’avais dit.

Nous avons eu des martyrs en Syrie à cause des bombardements israéliens dans plus d’un lieu au cours des trois derniers mois. D’ailleurs, la plus grande partie de nos martyrs morts en Syrie sont originaires de la Békaa. Certains sont morts dans la confrontation avec «Daech». Nous parlerons dans quelques instants de Daech. Mais je voudrais rappeler  qu’avant le Déluge d’Al Aqsa, nous avions une équation qui disait  si l’un de nos frères est tué en Syrie,  nous riposterons sur le front du Liban qui était calme. Or, les conditions de cette équation ont changé. Pourquoi ? Parce que tout le front est embrasé. Autrement dit, tous les jours une position ou un soldat sont frappés, chaque jour des positions militaires et des rassemblements de soldats sont attaqués. Mais lorsque la banlieue sud de Beyrouth au Liban est visée, on ne peut plus s’en tenir à cette équation. Il y a eu une grande et dangereuse violation. Cheikh Saleh Al Arouri, le cher frère qui était réellement un grand ami et qui m’était très cher a été tué. Nous étions très proches et nous nous entendions à merveille. Des frères aussi qui sont tombés avec lui nous étaient très chers, ceux de Hamas et ceux de la banlieue sud. Beaucoup se posent des questions, mais je dis à tous : il est certain que nous riposterons, le châtiment arrivera immanquablement. Je ne dirais pas au moment et au lieu adéquats. La décision, chers frères et sœurs est entre les mains du terrain. C’est donc le terrain qui ripostera et il n’attendra pas. Par conséquent, la riposte est inévitable. Nous ne pouvons pas nous taire sur une violation de cette importance et aussi dangereuse. Car cela signifierait que tout le Liban sera à découvert, tous les villages et les villes, toutes les personnalités seront à découvert. L’ampleur du  danger et celle de la menace, le poids négatif que la non riposte pourrait avoir sont bien plus importants que ce que pourrait entraîner la riposte. C’est pourquoi la riposte arrivera inévitablement. La question est entre les mains du terrain et inchallah elle sera réussie.

J’en arrive à la dernière partie consacrée à la situation dans la région. Je n’ai rien à dire sur le plan interne libanais ni au sujet de la présidence ni sur d’autres sujets.

Concernant l’Irak et ce qui se passe sur ce front. Les moujahdins irakiens  et un certain nombre de factions de la résistance islamique irakienne sont entrés dans le conflit dès les premiers jours en attaquant des bases américaines en Irak et en Syrie. Ces bases ont été attaquées par des drones ou par des missiles ou d’autres armes appropriées. Les Américains ont reconnu que plus de cent opérations ont eu lieu jusqu’à présent et il y a eu des dizaines de cibles atteintes dans ces bases.

Le vrai titre et la véritable cause de ces attaques c’est l’appui à Gaza. Car, avant le 7 octobre, il n’y avait pas d’attaques contre les bases américaines en Irak. Il y en avait contre les bases américaines en Syrie, mais leur rythme a augmenté. L’objectif véritable était de soutenir Gaza. En mettant la pression sur l’administration américaine, soucieuse d’éviter l’extension de la guerre dans la région. Non pas par souci des populations de la région, mais parce qu’elle n’a pas intérêt à une telle extension. L’administration américaine doit faire face actuellement à une impasse très grande et dangereuse en Ukraine, dans le cadre de la guerre avec la Russie. Il semble que les Etats-Unis, l’Otan  et ceux qui sont avec eux sont en train d’essuyer une défaite stratégique,  historique et grande en Ukraine. Le commandant en chef de l’Otan a commencé à la préparer en déclarant il y a quelques jours : Attendez-vous à de mauvaises nouvelles en provenance de Kiev. C’est pourquoi les Etats-Unis ne veulent pas de l’extension de la guerre dans la région, car ils sont occupés par un autre front et ils ont d’autres priorités. On peut donc exercer des pressions sur l’administration américaine à travers ce que fait la résistance en Irak. De plus, la résistance en Irak a lancé des drones  en direction de l’entité sioniste, du côté de «Eilat» et vers la Méditerranée. Elle a même visé des cibles à l’intérieur de l’entité. Certains disent que ces drones n’ont pas atteint leurs objectifs et d’autres affirment que si. C’est aussi le cas des missiles et des drones envoyés par le Yémen. L’essentiel est que l’ennemi sente que plusieurs fronts ont été ouverts et qu’il est sous le feu. Ce n’est plus important de savoir si les missiles et les drones ont atteint ou non leurs objectifs. L’essentiel est que ces drones et missiles soient envoyés et ils finiront par arriver à destination et ils laisseront des traces profondes et importantes, comme cela a été le cas à «Eilat», dans la ville touristique, des traces économiques, sociales et touristiques, c’est désormais connu.

Les Américains  ont attaqué à plus d’une occasion ces résistants. Ils ont tué des martyrs dans la région de Jaraf al Nasr et al Sakhr. Ils ont tué des moujahdins à Kirkouk. Il y a eu aussi des martyrs après cela dans plusieurs endroits. Hier, à Bagdad, le martyr Mouchtaq est tombé. Il mérite d’ailleurs son nom. Il semble qu’il avait hâte de voir  Dieu et son cher Abou Abdallah al Hussein. Hajj Abou Takwa fait aussi partie des meilleurs des hommes et il était un des compagnons proches du grand martyr le chef Abou Mehdi al Mouhandès.

Comme je l’ai déjà dit, il y a donc une chance historique pour le Liban de libérer ce qui reste de son territoire. Mais lorsque nous avons ouvert ce front, nous n’avions pas au début en tête de libérer le point B1, Ghajar, les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba. Mais c’est une des bénédictions de Dieu et du fait d’appuyer les opprimés à Gaza.

De même, une des bénédictions causées par l’ouverture d’un front de soutien à gaza par la résistance islamique en Irak c’est que ce pays est devant une chance nationale importante de se débarrasser des forces d’occupation américaines et d’en finir avec ce mensonge, de cette falsification et de cette désinformation américaine. Pourquoi ? Parce que les Américains disent être venus pour combattre «Daech» ! Vraiment ?  Pendant 4 ans, chaque fois que le gouvernement irakien leur demandait de quitter le pays, ils le menaçaient de «Daech», ainsi que la population irakienne. Tous les responsables irakiens, les premiers ministres et autres responsables le savent et les déclarations existent sur le fait que «Daech» est une création américaine. Trump l’a aussi dit. Ils prennent donc «Daech» pour prétexte afin de pouvoir rester en Irak.

Aujourd’hui, le gouvernement irakien, le Parlement irakien, les responsables irakiens, les factions de la résistance irakienne, le peuple irakien, tous sont devant une chance historique de voir partir ces occupants criminels qui ont versé le sang irakien, le sang des Iraniens, des Syriens, des Libanais et celui des peuples de la région. Ils sont des partenaires à part entière dans les crimes commis à Gaza, en Palestine et au Liban. C’est une chance historique.

Le gouvernement irakien présidé par M. Soudani a adopté une position courageuse et ferme au sujet de l’agression israélienne à Gaza et du déluge d’Al Aqsa, à travers la position officielle irakienne, dans les sommets arabes et dans les réunions officielles. Il a adopté une position au plafond élevé et c’est peut-être la position la plus forte au niveau des régimes arabes, à part le Yémen.  Car Le Yémen est aussi un Etat et pas seulement un mouvement de résistance. Ce gouvernement est donc apte à réclamer le départ des Américains en évoquant le sang versé sur la terre irakienne. Ce gouvernement peut leur dire : Vous devez partir. Le fait de rester ici n’a plus aucun sens. L’Irak n’a pas besoin des Américains pour combattre «Daech». Il a des forces de sécurité dans toute leur diversité : l’armée, al Hachd al Chaabi, les factions de la résistance, les jeunes Irakiens qui continuent à écouter les voix des autorités qui disent que tant que «Daech» et ses semblables continuent de constituer une menace pour l’Irak et son peuple, ceux-ci n’ont pas besoin des forces d’occupation, dominatrices, colonialistes et criminelles. Cela fait aussi partie des bienfaits du Déluge d’Al Aqsa. C’est une véritable bataille que devront mener  les frères irakiens chacun de sa position et dans la mesure de ses moyens pour libérer une seconde fois leur pays, après la première libération des forces d’occupation en décembre 2011. «Daech» est donc un prétexte que les Américains utilisent en Irak. Ils la font travailler en Iran, avant de dire : Nous ne sommes pas au courant des explosions à Karman, alors que ce sont eux qui se tiennent derrière. Ils l’utilisent aussi en Syrie. Pourquoi faire revivre «Daech» en Syrie ? Pourquoi toutes ces opérations ? Qui protège «Daech» en Syrie ? Qui les a libérés des prisons ?  Qui leur ouvre les portes ? Qui leur apporte un soutien logistique ? Cherchez les forces américaines.

L’opportunité de faire sortir les forces américaines occupantes d’Irak sera une grande bénédiction  pour ce pays. Elle sera suivie d’une autre, celle de faire sortir les Américains de la région à l’Est de l’Euphrate, selon la logique militaire. Les forces américaines ne peuvent pas se retirer dans cette zone si elles s’en vont de tout l’Irak. Cela fait donc partie des bienfaits de la solidarité  avec Gaza et les opprimés. J’ai déjà parlé des bienfaits de cette solidarité au Liban. C’est aussi le cas pour les résistants irakiens, et au Yémen où il y a aussi des bienfaits à cette solidarité avec Gaza.

C’est vrai qu’à un moment, pas seulement sur le front libanais, mais dans tous ceux de la région, les Israéliens, les Américains, beaucoup de médias arabes, des régimes arabes, des forces arabes et des élites ont voulu tourner en dérision ce que faisait  l’Axe de  la résistance. Pourquoi ? Pour cacher leur inertie, leur silence et leur lâcheté face à ce qui se passe à Gaza. Vous vous souvenez comment au début lorsque les Yéménites envoyaient des missiles  ou des drones vers l’entité, comment les Américains, certains régimes arabes envoyaient leurs «patriots» pour intercepter les attaques et malgré cela, ils tournaient en dérision les attaques en provenance du Yémen, en se demandant que fait sayyed Abdel Malak ? Que font Ansarallah ? Ils les ont même accusés d’utiliser ce qui se passe à Gaza pour redorer leur image auprès du monde arabe et musulman. Pourtant, je connais  sayed Abdel Malak et Ansarallah, ils ne se sont jamais soucié que de leur image auprès de Dieu... Lorsqu’ils ont fait un pas avancé dans la mer, ceux qui se moquaient de lui se sont brusquement tus. Ils ont été si surpris qu’ils en ont perdu leur langue. Aucun d’eux, ces élites, ces médias, ces régimes et tous ceux qui sont dans cette mouvance n’ont pas osé ouvrir la bouche. Soit ils se sont tus soit ils ont salué le Yémen.  Pourquoi ? Parce que c’est vraiment un Axe de la résistance. Certains au Liban disent : vous mettez le pays en danger. C’est vrai. C’est vrai aussi pour la résistance irakienne, pour le commandement yéménite, Ansarullah a effectivement mis le pays en danger ainsi que les autres, mais dans le but d’éloigner des dangers beaucoup plus graves qui menaçaient le Liban, l’Irak, la Syrie, le Yémen et la région. Car si Gaza est défaite ainsi que le projet de la résistance, cela aura des conséquences catastrophiques sur tous les Etats et peuples de la région. Ceux-là ont donc mis leurs pays respectifs et eux-mêmes en danger. Ils ont assumé cette responsabilité et Dieu les a honorés  de cette bénédiction, du jihad pour éviter l’humiliation et la honte... ceux qui ne font pas cela ne sont pas dignes de prendre les commandes de la résistance, ils n’ont pas la force morale et croyante pour faire face... Regardez comment le monde voit  ceux qui hésitent à aller au Jihad, il les traite avec un certain alors que le regard porté sur les résistants est celui du respect et de la crainte.

Donc, lorsque le Yémen est entré dans la guerre de soutien, il y a eu des bienfaits nationaux pour lui, autres de ceux qui ont eu lieu pour Gaza et la Palestine.  Parmi les bienfaits propres au Yémen, il y a l’unification des différentes factions du peuple yéménite qui étaient divisé notamment autour d’Ansarullah. Mais en général, le peuple yéménite est hostile à «Israël» et au sionisme. C’est un peuple résistant et rebelle, tout au long de son histoire.  Cette position yéménite a poussé de nombreuses parties à l’intérieur  à revoir son attitude à l’égard d’Ansarullah. Les masques portés pendant les 8 ans de la guerre imposée au Yémen sont tombés. Il s’agissait en réalité d’une guerre américaine par excellence exécutée par des armées arabes. C’est donc un des bienfaits de l’entrée du Yémen dans la guerre de soutien à Gaza. De plus, le Yémen s’est imposé dans l’équation régionale. Le gouvernement de Sanaa et l’armée yéménite ne sont plus des parties internes dans une guerre interne, quelles que soient les réalités de cette guerre, ils sont devenus partie intégrante  d’une équation internationale devant laquelle le monde entier se tient sur un seul pie, cette équation a dévoilé la réalité américaine et la réalité israélienne. Où est donc «Israël» face à ce qu’ont fait jusqu’à présent les Yéménites dans la Mer Rouge ? Où est l’armée de l’air israélienne qui a envie les espaces aériens arabes ? Où est cette armée face au Yémen ?  C’est cela la dissuasion yéménite. Il y a aussi un scandale américain, lorsque le ministre de la Guerre américain est venu annoncer la formation d’une coalition militaire maritime pour faire face aux Yéménites dans la Mer Rouge, des forces se sont empressées de dire qu’elles ne font pas partie de cette coalition ! Imaginez un peu§ Il ne s’agit pas d’un ministre de la Défense d’un pays du Tiers Monde, mais bien du ministre américain de la Défense ! Par la suite, il a été contraint d’amener d’autres pays comme les Seychelles pour faire partie de la coalition... Cherchez sur Google, il y a peut-être là- bas 100 000 habitants... Il a dû leur demander de faire partie de la coalition !

Aujourd’hui, lorsque le peuple yéménite a manifesté  par millions dans la plupart des mohafazats en solidarité avec Gaza, il a adressé un message fort au monde et ce message est compris par Biden, Blinken, le ministre de la Guerre et par toute l’administration américaine, par tous ceux-là qui essayent de former une coalition, alors que certains Etats notamment européens qui connaissent leurs intérêts  ont refusé de faire partie de cette coalition, ils se sont contentés de proposer d’envoyer des officiers à la base maritime américaine à Bahreïn, mais sans envoyer des soldats ou des navires de guerre.

Le message du Yémen aujourd’hui est adressé aux Etats-Unis. Vous ne faites pas face à un gouvernement, à un Etat, à une armée, à un mouvement de résistance appelé Ansarullah au Yémen. Vous faites face à des dizaines de millions de personnes du peuple yéménite dont toute l’histoire est celle de victoires et de défaites infligées aux occupants et aux agresseurs. C’est ce que doit comprendre Biden et son gouvernement. Il faut que les Etats-Unis sachent où ils vont, alors qu’ils ne cessent de dire qu’ils ne veulent pas l’extension de la guerre dans la région, à travers une agression contre le Yémen. Mais les Yéménites n’hésiteront pas et ne s’arrêteront pas, même si leurs drones et leurs missiles n’atteignent pas les navires ciblés. Ce qui compte, c’est que dans la Mer Rouge, il y a maintenant des dangers et les navires ne vont plus s’y rendre, même si les Yéménites ont clairement dit qu’ils ne s’attaquent qu’aux navires  israéliens ou ceux qui se rendent vers l’entité sioniste. C’est le message du Yémen et ce sont les bienfaits du soutien du Yémen à Gaza Ce Yémen est aujourd’hui encore plus cher et noble aux yeux du monde arabe et musulman. Il est grand aux yeux de ses amis et même aux yeux de ses ennemis. C’est une position pratiquement divine dans la défense des opprimés.

A Gaza, la résistance est légendaire, héroïque et historique, les gens de Gaza, les femmes, les enfants, les civils de Gaza et de Cisjordanie, d’al-Qods surprennent chaque jour par leur solidité. Ils racontent chaque jour de nouvelles histoires héroïques et nous donnent ainsi des indices sur ce que sera l’avenir.

Chers frères et sœurs, je reviens pour conclure au Liban. Je voudrais parler aux familles des martyrs, pour leur dire combien nous sommes fiers d’elles. J’écoute personnellement ce que vous dites sur les chaînes de télévision  lors des funérailles de vos proches, vos enfants, vos époux, vos pères ou vos frères qui sont retransmises en direct, j’entends ce que vous dites à ceux qui viennent pour vous consoler et je suis admiratif devant votre dévouement, votre détermination. Vous êtes partie intégrante de cet environnement, vous portez cette culture de la foi, cette culture karbalaiiste et husseiniste. Voute courage n’est donc pas étonnant ; Personnellement j’aurais tellement voulu que Dieu me donne la possibilité d’être auprès de vous, d’aller chez vous d’embrasser vos mains et vos fronts. Mais les circonstances sécuritaires sont devenues plus dures. Je voudrais aussi aller chez les blessés et leurs familles pour leur dire aussi combien la oumma est fière d’eux, comme de vous. Je voudrais saluer votre courage, votre patience, votre dévouement, tout comme ceux de habitants des villages frontaliers qui ont été contraints à l’exode. Nous autres, nous ne disons pas habitants de ces villages : Partez ou restez. C’est leur décision. Nous nous contentons d’être là quelle que soit leur décision. Ils ont été patients pendant des années, prêts au sacrifice et ils connaissent la portée de cette bataille, son importance et sa signification. A vous gens du sud je voudrais rappeler que si à Dieu ne plaise, la résistance avait été brisée à Gaza et les habitants de Gaza contraints à l’exode, le tour du Sud du Liban serait immédiatement venu, en particulier la région au Sud du Litani. Ce tour serait venu et l’ennemi serait venu pour briser votre volonté et vos rêves, alors que vous l’avez déjà humilié et que vous avez détruit ses ambitions sur notre eau et notre terre.  La bataille aujourd’hui n’est pas seulement pour la Palestine. Elle a commencé pour la Palestine et le soutien est total, mais elle est aussi pour le Sud du Liban, pour chaque pouce du sol libanais, surtout au Sud du Litani. C’est pourquoi vous avez cette patience, cette vision, cette détermination. Vous êtes un environnement qui se soutient qui est solidaire. Je suis avec les frères responsables ceux qui ont été contraints à quitter leurs maisons. Nous aidons autant que nous pouvons, nous nous sommes entraidés pour louer des maisons mais nous ne savons pas pour combien de temps, cela fait déjà trois mois. Mais de nombreux habitants n’ont pas eu besoin de leurs maisons car leurs proches les ont accueillis. Des maisons leur ont été ainsi assurées et certains riches ont contribué à aider ceux qui sont en difficulté. Notre maison doit être solidaire dans cette bataille, moralement, psychologiquement, financièrement, socialement... C’est la bataille du sud du Liban, celle du Liban, tout comme c’est la bataille de Gaza, de la Palestine et d’al-Qods (Jérusalem).

Je termine en parlant avec les combattants, ces combattants courageux, qui aspirent au martyre. Des messages me parviennent du front, des histoires qui racontent tous  l’aptitude de ces combattants au sacrifice, leur volonté de se battre pour Dieu, pour leurs croyances, pour leur peuple et pour leur patrie, pour la dignité de tous, pour ce monde et pour l’autre. Aujourd’hui, ces frères se battent dans le froid, le brouillard, la pluie, la neige, dans des zones élevées, sous les bombardements aériens ennemis, ils attaquent des positions  ennemies et ils évitent de cibler les civils. Ce sont eux qui répondront à l’attaque dangereuse dans la banlieue sud de Beyrouth inchallah.  C’est pourquoi nous nous adressons à eux qui viennent de toutes les régions du Liban, de toutes les localités de la Békaa, du sud, de la banlieue sud, de Beyrouth, de toutes les régions du Liban. Même dans les localités de la Békaa, vous verrez que bon nombre de vos jeunes sont sur le front du sud, tout comme les jeunes du sud étaient sur le front du jurd, car nous sommes un seul peuple, une seule patrie, un seul pays et nous avons un destin commun, une même dignité, un même sang.

Je voudrais saluer ces combattants, leur exprimer mon estime et mon respect, tout en priant Dieu pour qu’ils restent ce qu’ils sont, qu’ils soient patients et qu’ils aillent vers la victoire. Je demande à Dieu de renforcer leurs pas et qu’il leur permette de réussir à réaliser eux-mêmes le droit, avec leurs esprits purs et leur sang  dévoué. Ils veillent les nuits, ils se fatiguent et ils réalisent la victoire à laquelle nous aspirons tous au Liban, en Palestine, à Jérusalem et dans toute la région.

C’est le vœu de hajj Abou Salim. C’est ce à quoi il aspirait et ce à quoi il a dédié sa vie. Inchallah ses enfants et ses petits- enfants ainsi que ses proches, ses amis, ses élèves et tous ses compagnons ainsi que ceux qui l’ont aimé réaliseront ce vœu et atteindront cet objectif. Je demande à Dieu de l’envelopper de Sa miséricorde et d’ouvrir les portes du paradis à son âme pure...

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