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Le «Déluge d’al-Aqsa» marque le déclin d’«Israël» et révèle la faillite morale de l’Occident

Le «Déluge d’al-Aqsa» marque le déclin d’«Israël» et révèle la faillite morale de l’Occident
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Samer R. Zoughaib

Pour tenter de freiner son déclin, «Israël» se livre aux pires atrocités contre les civils de Gaza avec la complicité active des Etats-Unis et de l’Occident.

Même si la bataille n’est qu’à ses débuts et que personne ne peut, à ce stade, en prédire l’évolution, le «Déluge d’al-Aqsa» constitue un tournant majeur dans l’histoire du conflit israélo-arabe, marque le déclin de la puissance «israélienne» et montre clairement que l’entité sioniste n’est plus capable aujourd’hui de remplir, seule, le rôle pour laquelle elle a été créée et implantée au cœur du Levant par l’Occident dominateur et hégémonique.

La liste des échecs, des défaillances et des déficiences dévoilés par l’opération du Hamas est révélatrice de l’état de pourrissement et de décadence qui caractérise l’establishment politique, la caste militaire et la société sionistes.

Pour saisir la portée stratégique du cataclysme qui s’est produit le samedi 7 octobre, il faut comprendre qu’«Israël» est avant tout une armée à qui on a créé un Etat et non l’inverse, comme il se doit dans tout processus normal de fondation des nations.

Cet Etat-armée a été artificiellement créé de toute pièce avec pour vocation d’être une tête de pont de l’Occident au Levant et pour mission d’empêcher les peuples et les Etats arabes et musulmans de disposer en toute liberté de leurs ressources et richesses, et, par conséquent, de contrôler leur propre destin.

«Israël» était chargé d’étouffer les velléités d’indépendance des Etats de la région, de mettre en échec toute tentative d’unité des peuples arabes, de contrecarrer les projets de développements des sociétés et, c’est le plus important, de briser définitivement toute volonté de résistance.

Une longue liste d’échecs et de défaillances

Si elle a plus ou moins réussi pendant des décennies à remplir le rôle qui lui était imparti –grâce surtout à la complicité des élites dirigeantes installées et soutenues par les Occidentaux-, l’entité sioniste a lamentablement échoué sur le dernier et principal point. La volonté de résistance des peuples palestinien, libanais, yéménite et autres ne s’est jamais exprimée avec autant de force et de détermination malgré les souffrances, l’oppression et les agressions continues.

La liste des échecs est longue donc. Elle commence par les défaillances au niveau des services de renseignement, qui ont été incapables de capter des signaux sur les préparatifs de l’opération «Déluge d’al-Aqsa», laquelle a sans doute nécessité des mois de planification et d’entraînement.

Autre échec, non moins important, le recul de l’efficacité et la baisse des compétences de l’armée «israélienne» dont la réputation d’invincibilité était clairement surfaite. Les budgets astronomiques dépensés pour construire autour de Gaza un vaste réseau de fortifications équipées d’un matériel de surveillance et d’alerte ultrasophistiqué n’a pas pu arrêter les combattants du Hamas, du Jihad islamique et d’autres organisations. Pas plus que la fameuse «Brigade de Gaza» qui a été vaincue et dispersée par les premières vagues de résistants qui ont déferlé sur les territoires d’où leurs grands-parents avaient été chassés 75 ans plus tôt.

Les récits et les images montrent une armée «israélienne» qui a perdu l’esprit de combativité et des soldats effrayés qui ne se souciaient que de sauver leur peau en abandonnant leurs camarades, les civils qu’ils étaient censés protéger et le matériel militaire flambant neuf.

La résistance passe l’action offensive

Le «Déluge d’al-Aqsa» a, d’un autre côté, montré des résistants motivés, combatifs, compétents, courageux, maniant avec aisance un matériel militaire moderne, comme les drones et les roquettes, et maitrisant des moyens de transport nécessitant un savoir-faire particulier comme les parapentes équipés de moteurs et les zodiacs rapides.

Le Hamas et les autres mouvements de résistance ont fait preuve d’une grande connaissance du terrain ennemi, de l’emplacement des bases militaires, des colonies de peuplement et des principaux axes routiers.

Avec l’opération « Déluge d’al-Aqsa », la résistance palestinienne inaugure un nouveau stade de la confrontation avec l’entité sioniste, caractérisé par le passage à l’action offensive en terrain ennemi.

Ce développement a été rendu possible par les victoires enregistrées ces 25 dernières par le Hezbollah, qui a mis un terme à l’expansion militaire «israélienne» avec le retrait humiliant du Liban en l’an 2000.

En 2006, la résistance a menée avec succès une guerre défensive en tenant en échec l’armée ennemie et brisant le mythe de son invincibilité.   

Sur un plan géopolitique, l’un des premiers résultats de l’opération du Hamas et de ses alliés est le coup de frein donné au processus de normalisation qui était en cours entre l’Arabie saoudite et «Israël» et qui, s’il avait abouti, aurait permis à l’entité sioniste d’être intégrée politiquement, culturellement et économiquement dans la région.

Dans le même contexte, les événements en cours pourraient ralentir voire faire capoter définitivement le projet américano-occidental de corridor Inde-Moyen-Orient-Europe, annoncé début septembre, clé de voute du plan des Etats-Unis visant à contrer l’influence de la Chine.

«Israël» ne peut plus se protéger

La fonction d’«Israël» était justement d’être le gardien des intérêts occidentaux dans la région. Non seulement il ne joue plus ce rôle mais il est, aujourd’hui, incapable de se défendre. C’est pourquoi il a fait appel aux Etats-Unis, qui ont envoyé en Méditerranée une escadre navale menée par le porte-avions Ford.

Les nouvelles réalités apparues à la faveur des derniers événements constituent un danger existentiel pour l’entité sioniste. Ses protecteurs et ses dirigeants le savent parfaitement. La seule solution qu’ils ont trouvée pour tenter d’inverser le cours des événements est le massacre systématique des habitants de Gaza –que le ministre de la Défense israélien, Yoav Galant, a qualifié d’animaux humains- pour vider l’enclave de sa population et priver la résistance palestinienne de son environnement humain naturel.

Des propos racistes inédits qui s’ajoutent à des mesures contraires au droit international visant à affamer la population de Gaza… le tout avec la complicité active de l’Occident qui ne prend même plus la peine de cacher sa faillite morale.

Dans ces «paradis de la démocratie», scander un slogan pro-palestinien est devenu aujourd’hui un crime.

 

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