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Les détails de la plus grande opération de leurre de l’ennemi israélien au Liban

Les détails de la plus grande opération de leurre de l’ennemi israélien au Liban
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Par AlAkhbar, traduit par l'équipe du site

À l’aube du vendredi 14 juillet 2006, des dizaines d’avions israéliens ont mené des raids sur 44 cibles au Liban. Dans 34 minutes, l’armée de l’air a accompli une mission que l’ennemi avait élaborée tout au long de 7 ans.

Ces raids traduisaient le plan baptisé «Poids qualitatif» qui avait comme objectif, selon l’ennemi, 75% de la force du Hezbollah en missiles, surtout les missiles «Fajr-3», «Fajr-5», et «Zelzal», chargés de grosses ogives explosives et dont la portée s'étend au-delà de Haïfa.

Le cabinet de l’ennemi avait approuvé cette opération, dans le contexte de la riposte à la capture de soldats israéliens près de Aita-Chaab, le 12 juillet.

Avant d’approuver cette opération, les chefs ennemis ont entendu des explications détaillées concernant d’énormes efforts de renseignements dans la collecte de données sécuritaires délicates et précises.

Ce fait a poussé le chef d’état-major, Dan Halutz, ainsi que des chefs militaires supérieurs, à traiter ce plan comme une carte «Joker».

À l’heure H, les chefs militaires étaient présents dans les chambres de commandement. Certains recevaient les informations en direct.

40 minutes plus tard, le commandant de l’armée de l’air a informé son commandement de la réussite de l’opération.

Halutz s'est détendu sur sa chaise, s'est légèrement penché en arrière et a dit : «Nous avons remporté la victoire».

Le jour suivant, lorsque le Premier ministre Ehud Olmert a évoqué la cessation de la guerre, Halutz a répété la même expression. «Nous cessons la guerre et nous sommes les victorieux ?».

Les chefs de l’ennemi n’ont pas réussi à dissimuler leur joie face au «succès» de la puissante opération de sécurité.

Un membre du commandement de l’état-major a même affirmé que ce qui a eu lieu reflète les capacités des services de renseignements israéliens et prouve l’ignorance des leaders du Hezbollah de l’ampleur de l’infiltration des espions dans le corps du parti.

De l’autre côté de la frontière, le commandement de la Résistance avait commencé à prendre les mesures de mobilisation et du passage à l’état de guerre. Des mesures auxquelles les combattants étaient habitués durant de longues années : chaque combattant doit être présent dans son poste, les centres d’action durant les jours normaux doivent être vidés, y compris les postes de commandement, d’opérations et les demeures, ainsi que certains lieux civils qui doivent être transformés en postes militaires.

La Résistance a pris toutes ces mesures après qu’il s’est avéré que l’ennemi a décidé de lancer un grand coup qui dégénèrera en large guerre. Cependant, certains chefs de la Résistance attendaient un évènement spécial.

Lors de l’arrivée des avions de chasse israéliens à l’espace aérien libanais, les hauts chefs de la Résistance guettaient la situation.

Lorsque les raids ont commencé, ils ont examiné les cibles pilonnées.

Le martyr Imad Moghnieh était dans la cellule d’opération, en train de recevoir les données progressivement.

Après s’être assuré que l’ennemi a bombardé les points relatifs à la force des roquettes, il a souri à ses compagnons : «Parfait, ils ont avalé l'appât !», a-t-il dit.

Hajj Radwane a poussé un soupir de soulagement, ainsi que tous les hauts chefs qui étaient au courant de la plus grande opération visant à leurrer l’ennemi. Une opération de plus de 7 ans de durée, comprenant d’énormes efforts humains, sécuritaires et militaires. Cette opération a permis à la Résistance de bâtir un système indépendant que l’ennemi a échoué à frapper, avant d’entamer le tir des missiles, non seulement Fajr-3, Fajr-5 et Zelzal, mais avec des missiles que l’ennemi ignorait, dont les missiles Raad et Khaybar.

Al-Akhabar a rencontré deux chefs jihadistes qui étaient responsables de la force des missiles durant l’offensive de 2006.

Ils ont exposé les détails de plus la « grande tromperie » de l’histoire du conflit avec l’ennemi israélien, datant de plusieurs années avant la guerre et concernant l’action de la résistance en matière de missiles.

Le récit remonte à juillet 1993, lorsque l’ennemi a découvert que la Résistance a établi un plan pour bâtir une force de roquettes. Les services de renseignements ennemis se sont employés à collecter toute donnée sur cette activité.

Après la guerre d’avril 1996, l’ennemi a lancé une opération de renseignements compliquée, pour laquelle il a mobilisé toutes ses techniques : des hommes sur le terrain, des drones, des dispositifs de repérage pour les voitures et les individus, et un programme d'écoute spécial sur tous les types de téléphones.

Avec le développement technique, l'ennemi a développé les moyens de repérage, en recourant à des drones qui surveillent le mouvement de certains individus, voitures ou camions soupçonnés de transporter des missiles, et a développé le système de repérage avec la propagation des téléphones portables avant qu'il ne soit plus tard interdit aux résistants. Il a également développé des programmes de réservation de l'empreinte vocale de personnes spécifiques, de sorte que si l'une d'elles est détectée en train de parler sur les moyens de communication, les unités de suivi et de traque agissaient automatiquement.

Durant certaines étapes, la Résistance n'a pas remarqué que l'ennemi avait réussi à développer un mécanisme de pénétration technique de chaque appareil connecté à Internet. Le facteur humain a joué un rôle de renseignement majeur en faveur de l'ennemi, sachant qu'il ne se limitait pas à l'arène libanaise. Il incluait plutôt la Syrie, l'Iran et les territoires palestiniens. Une équipe a été chargée de trier les données collectées et de les relier pour dessiner l'image requise.

À un moment donné, la résistance a pu vérifier le succès de l'ennemi dans l'identification de membres du parti travaillant dans le dossier de la force de missiles et l'identification des points pour stocker ou «poser» une grande quantité de missiles Fajr, à ce moment-là.

Au milieu de l’année 1999, le martyr Imad Moghnieh a accédé au commandement du conseil jihadiste de la Résistance et a œuvré pour réorganiser ce commandement. Sa personnalité vigilante a marqué son œuvre. Il a demandé d’introduire des modifications radicales au travail de la force responsable des missiles, sans donner des explications à sa décision. Il a seulement informé un nombre réduit de personnes de données selon lesquelles l’ennemi était désormais au courant du programme d’action de la force des missiles, notamment des opérations de transport et de stockage des roquettes Fajr-3 et Fajr-5 et d’autres armes à longue portée.

Haj Radwane a ordonné à l’unité des missiles, qu’il considérait mise à découvert, de poursuivre son travail comme d’habitude, mais sans lui fournir de nouveaux missiles. Il a également ordonné une approche similaire concernant les postes de la Résistance, comme si rien n’avait changé. Il a tenu à la poursuite des mesures de routines d’inspection des roquettes et des véhicules qui portent les plateformes.

En premier lieu, la première décision de Haj Radwane avait pour but de choisir certains travailleurs au programme pour former un groupe secret qui agit indépendamment du travail des autres membres de la force des missiles, déjà mise en place.

Il a donné des ordres stricts d’interdire toute communication entre le nouveau groupe et l’ancien qui dirigeait la force des missiles. Quelques hauts chefs de la Résistance étaient au courant de la mise en place du nouveau groupe, ayant reçu l’ordre strict suivant : ce n’est pas seulement l’ennemi qui doit ignorer votre action, mais il est interdit même au Hezbollah d’y être au courant.

Le but de Haj Radwane était de placer la responsabilité de la gestion des nouveaux systèmes de missiles Fajr-5 et autres, au nouveau groupe dont le déploiement n’est pas limité aux régions du nord de Litani.

Après la libération de l’an 2000, Haj Radwane a supervisé un nouveau programme d’objectifs, sous le thème «programme d’élimination d’Israël». Il a considéré que la force des missiles y est essentielle.

Il a adopté plusieurs processus pour cette fin, tout en tenant à les séparer, dans la mesure où le travailleur au sein du programme ignorait la nature de l’action de l’autre.

Même le corps jihadiste du parti n’était pas au courant de la mise en place du nouveau groupe qui dirige la force des missiles au nord de Litani.

A l’époque, Fajr-5 était la roquette la plus récente, détenue par la Résistance.

Lorsque Haj Qassem Soleimani a accédé au commandement de la Force Al-Qods, il a entamé la coopération avec l’armée syrienne dans le domaine de l’industrie des roquettes. En 2003, haj Radwane a lancé le processus de l’obtention de nouvelles roquettes, tels que Fateh-110, premier missile télécommandé aux mains de la résistance, ainsi que Zelzal, dont le nom découlait du poids de cette arme et de la force destructive de son ogive.

Le travail du groupe secret récemment créé progressait dans l’entrainement, les manœuvres et l’acheminement et stockages des roquettes, tout en adoptant la séparation, même au sein de la même cellule. Ainsi, une équipe transportait des armes dont elle ignorait la nature, aux côtés d’une équipe chargée du stockage, d’une troisième du positionnement et d’une quatrième pour la munition des plateformes, et ainsi de suite.

Lors de l’une des réunions entre les responsables du nouveau groupe et haj Radwane, il a été interrogé sur ses suspicions et sur le sort du programme initial sur lequel ils avaient travaillé durant des années au sud du Litani.

Il a insisté dans sa réponse sur le maintien de la routine du travail dans les postes censés être découvert par l’ennemi, demandant la poursuite des patrouilles quotidiennes et de l’inspection périodique de ces points tout en y maintenant les éléments de la Résistance. Cependant, il a ouvert la discussion sur l’évacuation de ces sites, après que tous les responsables étaient convaincus des renseignements détenus par l’ennemi à ce propos.

En ce moment, la Résistance avait préparé 44 sites pour stocker les roquettes Fajr-3 et Fajr-5, dans des terrains ouverts, des entrepôts non utilisés ou des lieux occupés par des civils, qui ont été avisés pour les évacuer avec le début de la guerre.

Suite à des discussions, Haj Radwane a approuvé un plan d’évacuation des roquettes Fajr-5, insistant sur un processus précis, long et minutieux pour ne pas susciter les doutes de l’ennemi sur la finalisation de ce plan.

Il a demandé ce qui suit :

La mission de l’évacuation doit être limitée à un nombre réduit de personnes membres de la nouvelle formation, alors que ces derniers chargés du transport des missiles emballés à de nouveaux postes, ne doivent pas connaitre le lieu initial, voire doivent être informés du fait que ce sont de nouveaux missiles acheminés de l’étranger.

En deuxième lieu, il a demandé que l’équipe responsable des anciens postes de stockage poursuive son travail normalement.

En troisième lieu, il a demandé aux ateliers de la Résistance de produire de faux missiles pour les installer à la place de ceux qui ont été retirés.

Haj Radwane a fait état, la première fois, de doutes sur une action humaine en faveur de l’ennemi, mais il n’était pas sûr s'il s'agissait d'une pénétration dans le corps de la résistance ou d'une présence directe du renseignement de l'ennemi. Pour cette raison, il a considéré que placer de faux missiles annulera les doutes de l’ennemi sur tout changement.

Il a appelé les responsables de cette opération à maintenir quelques missiles dans les lieux évacués pour distraire les Israéliens, notant que le but était de construire un nouveau système mobile de missiles.

Durant une période non-courte, la plupart des lieux de stockage des véritables missiles ont été vidés, et les missiles Fajr-5 ont été retirés, sans susciter les suspicions.

Ainsi, ce que le martyr Moghnieh a prévu a eu lieu.

À l'un des postes où la résistance était convaincue que l'ennemi connaissait son emplacement et ce qu'il contenait, des "inconnus" sont arrivés dans le périmètre de l'installation et ont fait un trou dans un mur adjacent à l'emplacement des missiles pour confirmer leur présence, et l'ennemi a confirmé ce jour-là la présence des missiles et de la plate-forme de lancement.

A l’aube du vendredi 14 juillet, lorsque «Israël» a entamé l’application du plan « poids qualitatif », il s’est avéré que l’ennemi possède des coordonnées cruciales relatives à 44 postes, avec des détails précis qui incluent les angles de positionnement des plates-formes et des missiles à l'intérieur de chaque lieu de stockage. «Suite à la fin de l’offensive, on a constaté que l’ennemi connait des détails étonnants. En fait, nous avons été surpris par ce qui s'est passé, car nous ne pouvions pas imaginer l’ampleur et le niveau de précision des renseignements de l'ennemi. C’est alors que nous avons compris l’insistance de Haj Radwane à renoncer au système préexistant des roquettes».

Les chefs de l’unité des missiles ont réalisé les causes du refus, par haj Radwane, de maintenir les points militaires fixes, préférant les plateformes mobiles qui sortent des lieux de stockage ou d’un positionnement temporaire, pour mener les missions.

Les chefs de la résistance se rappellent de ses réponses, selon lesquelles il avait des raisons suffisantes pour changer les lieux de stockage des roquettes.

Halutz s'est vanté de la victoire et la gare de Haïfa a été bombardée avec des missiles Fajr.

En effet, les responsables de l’unité des missiles prévoyaient une grande opération israélienne. Cependant, un grand nombre des composants du corps jihadistes ne comprenaient pas ce qui se passait. Lorsque la première frappe s’est produite, plusieurs chefs, qui n’étaient pas au courant de la force alternative des missiles, ont subi un choc, croyant que les capacités de la résistance ont reçu un coup majeur.

Quelque temps après la joie exprimée par Halutz suite «à la mission réussie accomplie par l’armée de l’air ayant écrasé la force des missiles» au sein de la résistance, notamment le 16 juillet, la Résistance a tiré une série de roquettes de grande précision, qui ont frappé la gare de Haïfa. Huit Sionistes ont été tués.

La peine s'empara des chefs ennemis, tandis que Haj Radwan s’est détendu sur sa chaise et s'est légèrement penché en arrière en disant: «Pour moi, l'ennemi est vaincu».

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