La Cisjordanie, de la pierre aux engins explosifs
Par AlAhed
Pendant les premières et deuxième Intifada, la pierre face à la machine militaire israélienne était la vedette. Il est vrai que des fusillades ont eu lieu, ainsi que des opérations martyres, mais la pierre est restée un outil pour maintenir la lutte palestinienne.
Au cours des années qui ont suivi 2005, la pierre a été accompagnée d’opérations à la voiture bélier. Des dizaines de Palestiniens ont mené des opérations de ce type, avant que des attaques à l'arme blanche ne surviennent au cours des dernières années.
Le couteau a été introduit dans l'affrontement, pour prouver l'esprit de résistance du peuple palestinien en Cisjordanie occupée, après les tentatives visant à frapper la résistance armée de plusieurs manières, sans réussir à frapper l’esprit de lutte.
Lorsque les villes et les camps ont été envahis, on observait deux armes, la pierre et le cocktail Molotov. Elles n'ont pas empêché une invasion ou une mission israélienne agressive, mais elles ont prouvé l'esprit de résistance et la possibilité de son explosion chaque fois que des capacités militaires devenaient disponibles.
Armer la Cisjordanie était obligatoire, et l'appel du Grand Ayatollah Ali Khamenei à cette approche au milieu de la deuxième décennie du siècle est une indication pratique du début de l'armement et du soutien à la résistance en Cisjordanie. Les Israéliens n'imaginaient pas que cela réussirait, étant donné qu'ils assiègent la Cisjordanie, ses sorties, ses entrées et son milieu, qu'ils ont un long bras de renseignement, et qu'ils coopèrent en matière de sécurité avec l'autorité de Ramallah.
Après la bataille «Épée d’Al-Qods» en mai 2021, les opérations de tirs ciblant des postes de contrôle et parfois des forces israéliennes menant des incursions, ont marqué la scène.
Peu à peu, l'affaire a pris de l'ampleur. On a remarqué une insistance sur les opérations menées à l'intérieur des territoires occupés en 1948, cette fois non pas avec des ceintures explosives, mais avec des armes. Les kamikazes tiraient sur des colons, des soldats, ou la police, tout en étant conscients de l'inévitabilité du martyre.
L’escalade a ainsi eu lieu dans la Cisjordanie, notamment à Naplouse, à Jénine et dans son camp. Les fusillades et le jet de bombes artisanales font partie de tout affrontement. Cependant, ce qui attirait les regards est l’infrastructure et la structure organisationnelle de la résistance, notamment chez les Brigades Al-Qods et des groupes d’El-Kassam.
Cette structure organisationnelle est passée plus tard aux charges explosives, comme ce fut le cas lors de l’embuscade de Jennie où une bombe de 40kg a détruit le char israélien El-Fahed.
De fait, intégrer les explosifs à la scène a été un défi à l’institution sécuritaire israélienne, poussant cette dernière à provoquer la bataille du camp de Jénine.
Durant cette bataille, les résistants ont affronté les Israéliens par les embuscades et les charges explosives puissantes. Ces dernières sont devenues ainsi une partie importante des affrontements lors des prises d’assaut israéliens.
De Jénine à Naplouse, puis au camp de Nour Chames où les Palestiniens ont fait exploser une grande bombe, le spectacle est significatif en vertu des faits suivants :
Les engins sont désormais une arme aux côtés du fusille et non seulement à Jénine.
La résistance possède des capacités qu’elle ne révèle pas.
La résistance développe ses outils et a la capacité de passer outre les obstacles posés par l’ennemi, l’empêchant de parvenir à ses infrastructures militaires.
La résistance dissimule plusieurs surprises et pourrait les annoncer progressivement. Ce qui est remarquable dans la bataille de Jénine, c'est que l'ennemi, incapable de frapper la structure de la résistance, a prétendu avoir réalisé un exploit par la saisie de charges explosives et de bombes. Ce fait a prouvé que l’ennemi a des complexes à ce propos.
Celui qui observe l’itinéraire des résistants palestiniens, commençant par la pierre, passant par le Molotov, arrivant aux armes et aux bombes, déduit que le facteur volonté pousse vers le développement du travail au maximum, pour atteindre les limites de la possession d'outils de combat. Ainsi, nous pourrons un jour assister à des tirs de roquettes depuis la Cisjordanie. D’ailleurs des indices indiquent des efforts pour parvenir à cette fin.