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La guerre sur plusieurs fronts : «Israël» attend les jours sombres

La guerre sur plusieurs fronts : «Israël» attend les jours sombres
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Par Al-Akhbar, traduit par AlAhed

Jour après jour, l’hypothèse d’une guerre sur plusieurs fronts est consolidée par l’armée de l’ennemi. En effet, les récentes opérations menées par la Résistance à partir du nord, passant par le sud et arrivant à l’intérieur du territoire palestinien, ont renforcé cette hypothèse davantage.

Ces opérations ont imposé une nouvelle réalité pressante sur les institutions politique et sécuritaire de l’État d’occupation. Elles ont approfondi l’état de confusion et de polarisation au sein de son commandement, surtout que tout mauvais calcul pourrait aboutir à une guerre globale sur tous les fronts à l’intérieur et à l’extérieur.

Cependant, ces appréhensions n’ont pas débuté avec le récent tir de roquettes, mais ce dernier a été la modeste traduction d’un scenario envisagé par le commandement de l’occupation depuis plusieurs années.

D’ailleurs, les manœuvres «Chariots de feu», qui devaient avoir lieu en 2021 dans le but de simuler la bataille d'«Israël» sur plusieurs fronts, et ont été reportées à l'époque à l'année suivante en raison de la bataille «Épée d’Al-Qods», ont prouvé que ce scénario était posé avant la bataille de Ramadan 2021 et que l’armée ennemie ne l’aborde pas en tant que l’un des scenarios prévus mais comme étant un scenario de référence réalisable, à la lumière duquel est développée la préparation au combat par l’armée.

Selon les estimations israéliennes, l'Iran a fait des progrès significatifs dans le plan visant à imposer un cordon diversifié de missiles, de drones et d'armes avancées autour d'«Israël», transformant ce dernier du nord au sud en un véritable champ de bataille.

De ce fait, l'entité ennemie vit avec l'obsession de se retrouver au cœur d'un affrontement rude qui inclut à la fois le Liban, la Syrie, l'Irak et le Yémen, jusqu'à la bande de Gaza et la Cisjordanie, d'autant plus qu'il s'attend à ce que le front intérieur soit soumis à des destructions à des échelles dont il n'a pas été témoin tout au long de son histoire.

La guerre sur plusieurs fronts : «Israël» attend les jours sombres

Ces estimations ont exacerbé les craintes au sein de l’institution de la prise de la décision, du glissement de tout incident à un large affrontement.

«Ce qui rend l’image plus sombre pour Israël, c'est que ce scénario (la guerre sur plusieurs fronts), avec ses risques militaires et stratégiques, est de plus en plus éventuel, à un moment où l'État hébreu se trouve enfoncé dans la plus grave crise interne de son histoire, alors que son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qui a promis de mettre l'Iran en tête de ses priorités, est occupé à essayer de se sauver de la décision judiciaire et le peuple est divisé, comme a dit l'ancien chef adjoint du Conseil de sécurité nationale», a écrit Chuck Freilich (Yediot Ahronot, 19/04/2023).

Freilich a ajouté : «L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont repris leurs relations avec l'Iran, et l'Égypte est en route. L'axe régional qu'Israël aspirait à construire se désintègre, les relations de l'Iran avec la Chine et la Russie s'approfondissent, et la crise de nos relations avec les États-Unis est profonde».

Et de conclure que «toute la stratégie que Netanyahu a bâtie s'est effondrée».

Cependant, ce que l'ancien responsable israélien n'a pas dit, c'est que la menace contre «Israël» découle non seulement de l'échec des options et des paris précédents, mais aussi de la réalité qui continue de se dessiner à la lumière de cet effondrement.

Il est vrai que le rugissement des missiles et des avions s’est apaisé sur plus d'un front, mais les messages de l'opération Megiddo et les frappes de roquettes qui ont suivi du Liban, de la Syrie et de Gaza contre «Israël» trouvent toujours un écho auprès des organes d'évaluation et de décision, à un moment où l'escalade de du conflit en Cisjordanie occupée continue de mettre la pression sur les dirigeants de l'occupation, qui n'ont jusqu'à présent pas réussi à mettre un terme à cette série, malgré les nombreuses méthodes d'intimidation et de punition collective auxquelles ils ont eu recours.

De fait, les institutions ennemies voient dans les évolutions sécuritaires survenues ces dernières semaines le titre d'une nouvelle phase, très imbriquée et complexe, et complètement différente de ce qu'elles connaissent dans les manœuvres qui ont simulé de tels scénarios.

Le principal déterminant de cette étape est peut-être que si «Israël» prend une décision de riposter à la hauteur des risques auxquels il est confronté, il se trouvera au centre d'une bataille sur plusieurs fronts qu'il redoute et tient à éviter. S'il s'en abstient, il aura accepté de reconnaitre l'érosion de son pouvoir de dissuasion.

Dans la reconnaissance la plus explicite de cette réalité, le ministre israélien de la Sécurité, Yoav Gallant, a confirmé lors d'un briefing sur la sécurité, avec des correspondants militaires, qu'«Israël est à la fin de l'ère des affrontements limités, et qu'il entre ainsi dans une nouvelle ère de sécurité dans laquelle il y a une réelle menace sur toutes les scènes à la fois».

Et si la déclaration de Gallant indique la cristallisation d'une situation stratégique, contrairement à ce qui était ancré dans la conscience des autorités compétentes, elle indique que les autorités décisionnelles sont devenues plus prudentes dans l'étude de leurs options, afin d'éviter le scénario similaire à celui du «jour du jugement dernier».

Gallant a peut-être résumé le changement conceptuel dans la direction de l'institution militaire, et derrière elle, l’institution politique, en disant : «Nous avons travaillé pendant des années sur l'hypothèse selon laquelle des conflits limités peuvent avoir lieu, mais ce phénomène est en train de disparaître. Aujourd’hui, il y a un phénomène notable appelé « l'unification des scènes». Un phénomène qui oblige les dirigeants israéliens, à ajuster leurs plans militaires, à relever leur niveau de préparation et à éviter les erreurs de calcul, d'autant plus que la partie adverse s'appuie sur des capacités bien établies, développées et croissantes, ce que Gallant a exprimé en disant que l'Iran est la «force motrice», en fournissant «des ressources, une idéologie, des connaissances et une formation à ses agents».

Il a ajouté que «la dépendance croissante de tous les régimes vis-à-vis de l'Iran l'amène à étendre les frontières devant nous et à s'enhardir contre Israël».

Ainsi, «Israël» a constaté qu'un ensemble de concepts et d'estimations qui avaient toujours constitué un pilier de base dans les équations qu'il aspirait à établir dans plus d'un domaine, était devenu sans objet, et que ce qui était censé être stable commençait à chanceler et presque à s'effondrer, traversant une phase de transition vers la cristallisation d'options opérationnelles plus dramatiques.

Sur ce point précis, les propos du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, ont été clairs dans son récent discours à l'occasion de la «Journée internationale d’Al- Qods». Il a mis en garde l'ennemi contre «la poursuite de la politique d’isoler l’une des arènes, sur la base de l'évaluation selon laquelle les peuples de la région et de ses pays ne veulent pas entrer en guerre. S'adressant aux Israéliens, il a déclaré : «C'est un jeu dangereux, et vous ne pourrez pas toujours en saisir les ficelles». Il a averti que certaines mesures et certains calculs de l'occupation pourraient entraîner la région dans une «guerre majeure», qui sera nécessairement sur des fronts multiples.

Dans le contexte des dangers croissants, le cabinet israélien a tenu une séance de discussion sur la menace émanant du Liban et de la Syrie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a voulu tenir la réunion pour coïncider avec l'anniversaire de la «Holocauste», et «en présence de tous les dirigeants de la sécurité en Israël, dans le but d'envoyer un message de force», selon la chaîne hébraïque Can.

D'autres rapports ont indiqué que la session a discuté du scénario d'escalade sur le front nord, à la suite d'une escalade possible à Gaza, selon les estimations de l'establishment sécuritaire et militaire.

En conséquence, les positions du leadership ennemi, et avec lui ses performances politiques et sur le terrain, révèlent qu'il traite avec le plus grand sérieux le fait que la région est entrée dans une nouvelle phase, avec laquelle l'hypothèse de la bataille sur plusieurs fronts est devenue présente sur la table d'évaluation et de décision, incitant «Israël» à discuter des options possibles à cet égard. En outre, plusieurs évènements précédents ont montré la que «Tel-Aviv» est bien conscient de son manque de préparation à mener une bataille de cette ampleur avec l'efficacité et la faisabilité requises. Par conséquent, la discipline de l'occupation dans le cycle le plus récent est comprise, et son objectif est de «neutraliser» le Hezbollah, afin d'éviter d'entrer dans un tourbillon de ripostes et de contre-riposte, avec lequel les possibilités de rouler vers une confrontation globale augmentent.

Cela indique plutôt le rôle de dissuasion tangible que l'intégration des fronts est venue jouer, tout en assurant une couverture régionale pour le mouvement de résistance en Palestine, auquel on a fourni les capacités, dans la mesure permise par les conditions logistiques.

Aussi, ce qui précède révèle le niveau atteint par l'axe de la résistance dans le processus de renforcement de ses capacités et de fortification de ses arènes, préfigurant un nouveau saut dans les équations de puissance qui interagissent avec les contextes internationaux et internes, qui indiquent tous la trajectoire descendante accélérée à laquelle l'entité fait face.

Néanmoins, la réalisation du scénario des fronts multiples dépend d'un certain nombre de facteurs, y compris à ce stade, la possibilité que l'ennemi calcule mal le résultat de ses pas agressifs, ce qui lui donnera l'impression de marcher sur une mine régionale qui explosera sur son front intérieur et sur les intérêts de son parrain américain dans la région.

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