Yémen: une délégation saoudienne à Sanaa pour discuter d’un processus de paix
Par AlAhed avec AFP
Après huit ans d’agression et dans un contexte de détente régionale, une rare délégation saoudienne s'est rendue dimanche à Sanaa pour négocier une trêve durable et discuter du processus de paix avec le mouvement Ansarullah du Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique et qui subit l'une des pires crises humanitaires au monde.
Une délégation saoudienne s'est rendue dimanche à Sanaa, la capitale du Yémen, pour négocier une nouvelle trêve avec Ansarullah, selon des diplomates, alors que l'Arabie saoudite cherche un moyen de sortir de la guerre.
L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Yémen, Mohammed al-Jaber, a été reçu par le chef politique d’Ansarullah, Mehdi Machat, selon l'agence de presse Saba et la chaîne de télévision Al-Massira. Ces dernières ont diffusé des images montrant les deux hommes se serrant la main.
Les négociateurs saoudiens sont venus discuter des moyens d'avancer vers l'instauration de la paix, ont indiqué à l'AFP deux diplomates yéménites travaillant dans le Golfe et ayant requis l'anonymat. Contactées par l'AFP, les autorités saoudiennes n'ont pas souhaité commenter ces informations.
Des responsables saoudiens se sont déjà rendus à Sanaa par le passé. Des visites cependant rares et souvent limitées. Mais alors que l'Arabie saoudite tente depuis plusieurs mois de se sortir de ce bourbier, le récent rapprochement avec l'Iran, a alimenté l'espoir d'un apaisement au Moyen-Orient, en particulier au Yémen.
Le pays le plus pauvre de la péninsule arabique subit l'une des pires crises humanitaires au monde. L’agression menée par l’Arabie qui dure depuis huit ans, a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, avec des défis colossaux comme les épidémies, la faim aiguë et un effondrement économique, sur fond de baisse de l'aide internationale.
Nouvelle trêve en discussion
Arrivés samedi, des médiateurs omanais sont également à Sanaa pour permettre la signature d'un accord sur une trêve durable.
Une première trêve a été conclue il y a un an au Yémen et a été depuis largement respectée, mais n'a pas été officiellement renouvelée à son expiration en octobre dernier.
Une nouvelle trêve en discussion comprend des exigences longtemps imposées par Ansarullah. Il s'agit d'abord de la levée du blocus aérien et maritime que maintient l'armée saoudienne sur le pays, empêchant les aéroports et les ports sous contrôle d’Ansarullah d'opérer sans l'aval de Riyad. Autre exigence : le paiement par le «gouvernement illégitime», qui détient l'essentiel des richesses énergétiques, des salaires de tous les fonctionnaires, y compris ceux travaillant dans les régions tenues par Ansarullah.
Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Yémen est prévue le 17 avril prochain.