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Discours du secrétaire général du Hezbollah sayyed Hassan Nasrallah lors de la cérémonie d’hommage aux blessés et aux détenus de la résistance

Discours du secrétaire général du Hezbollah sayyed Hassan Nasrallah lors de la cérémonie d’hommage aux blessés et aux détenus de la résistance
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Au nom de Dieu

Je voudrais commencer par vous souhaiter la bienvenue que vous soyez à Hermel, à Baalbeck, à Nabatiyé, à Bint Jbeil, à Deir Kanoun al Nahr ou dans la banlieue sud.

Il s’agit d’une occasion douce et belle pour nous rencontrer. Nous en aurons d’autres cette semaine et nous avons de nombreux sujets à évoquer. Je vais donc les diviser pour évoquer certains aujourd’hui et d’autres au cours des prochains jours inchallah.

Cette cérémonie aurait dû avoir lieu il y a dix ou 9 jours, mais elle a dû être reportée pour des raisons privées. Hamdellah, nous nous retrouvons aujourd’hui. Jeudi ce sera le trentième anniversaire de la fondation des écoles Al Mehdi. Je laisserai donc les propos sur ce grand Imam pour cette occasion. Je me contenterai aujourd’hui  de parler de l’importance de la nuit de la mi-Chaabane. Cette nuit a une importance religieuse, morale et spirituelle. Je souhaite que mes frères et sœurs profitent des heures de cette nuit, pour prier et s’adresser à Dieu, car il s’agit d’une grande occasion pour se rapprocher de Lui.

Je me suis aussi engagé il y a trente ans de prier toujours pour le souvenir d’une semaine du décès de nos responsables, ceux qui assument des responsabilités centrales. Je voudrais pouvoir le faire pour tous nos disparus, mais, Dieu merci, il y en a beaucoup dans notre parcours béni et je ne peux pas le faire pour tous. Je me contente donc de prier pour le souvenir d’une semaine après la mort de nos responsables. Tous nous sont chers, du plus grand au plus petit, mais je dois hélas limiter à ceux qui occupent des postes importants. Au cours des derniers jours, nous avons perdu un chef qui nous est cher et je voudrais lui rendre hommage pour le souvenir d’une semaine. Inchallah je le ferai vendredi ou jeudi. Et pour cette raison, je compte diviser les sujets. Que personne ne dise donc le sayyed n’a pas évoqué cette question...  Nous avons beaucoup de sujets, des échéances politiques, le dossier éducatif, le sujet des blessés et des détenus, celui de la résistance, les frontières maritimes et terrestres, le souvenir de l’invasion de 1978, au mois de mars de cette année-là, la présidentielle, avec de nouveaux détails. Tout cela doit être évoqué.

Aujourd’hui, nous sommes au service de deux catégories qui nous sont également chères, les blessés, qu’ils soient des frères ou des sœurs et les détenus libérés qu’ils soient aussi des frères ou des sœurs.

Nous avons fixé la Journée du blessé au jour de la naissance d’Abou Fadl al Abbas, qui est le fils de Ali Ben Abi Taleb. Il était un chef loyal et fidèle, courageux et obéissant, porteur d’une vision et prêt au sacrifice. Il s’est toujours battu sur les premières lignes et il avait une grande dévotion pour Abou Abdallah al Hussein. Il était toujours présent sur les champs de bataille et il a perdu son bras gauche puis son bras droit et cela ne l’a pas poussé à cesser le combat. Celui-ci ne s’est achevé que lorsque ses yeux se sont éteints et son corps est tombé au sol. Il est le symbole de nos blessés.

Pour la Journée des détenus, nous avons choisi de le faire coïncider avec le jour de la naissance de notre imam Zein al Abidin ben al Hussein. Ce jeune imam a été contraint de rester à l’écart du combat le jour de Achoura à Karbala à cause de la maladie, mais il a été pris en otage et il est resté solide, sûr de ses positions, en dépit de sa maladie et des grandes pertes qu’il a subies et qu’il a vues à Karbala, lorsqu’il a perdu son père, ses frères, ceux qu’il aimait. En dépit de ses souffrances, des menaces de mort dont il faisait l’objet, de Karbala à Koufa jusqu’à Damas, il a maintenu sa position et il la clamait tout haut. Cette position courageuse, audacieuse, claire, il la lançait face aux tyrans  de Koufa et de Damas. Certains des mots qu’il a prononcés ont été repris et sont devenus une source d’inspiration pour les moujahidins. Le Jour de sa naissance est donc pour nous  le symbole de cette souffrance et de ce courage. Al Abbas et Zein al Abidin appartiennent à Karbala dans tout  que cela représente comme valeurs et leçons.

Un mot sur les blessés et un autre sur les otages et après nous parlerons des frontières.

Nos blessés ont depuis le début porté leur sang sur leurs épaules. Ils étaient en première ligne, comme Al Abbas. Ils ont supporté le poids du combat et affronté tous les dangers, tout comme les martyrs qui sont partis et les combattants qui sont restés. Ils étaient tout le temps sur les scènes du jihad et ils n’avaient en tête que deux options, la victoire ou le martyre. Dieu a voulu qu’ils voient la victoire en étant encore en vie, mais ils sont devenus des martyrs vivants, subissant ainsi un examen d’une nature différente, un examen qui exige de la patience, de la foi et de la détermination.  Ils ont été à la hauteur.

Mes chers frères et sœurs blessés, chaque heure de votre vie, alors que vous souffrez de vos blessures, ou que vous subissez les conséquences de ces blessures, vous devez, en dépit de vos souffrances, penser à la vie que Dieu vous a donnée. En dépit de vos blessures, la vie est une bénédiction, un bienfait de Dieu et en même temps, ces blessures et leurs conséquences sont une épreuve et un test pour votre capacité d’endurance, pour votre patience. Nous savons tous l’étendue des souffrances des blessés, nous autres si nous attrapons la grippe pour quelques jours, nous souffrons physiquement et moralement. C’est pourquoi je dis que pour les blessés, c’est un test d’endurance et une douleur continue après les actes de résistance sur le terrain.

Je dois dire aussi au peuple libanais : les blessures de ceux-là, surtout ceux qui continuent à en souffrir ou à en subir les conséquences, est un message divin pour nous tous et ce message nous rappelle que les victoires et les réalisations ont été rendues possibles grâce aux blessures et aux sacrifices de ceux-là. Autrement dit, les conséquences ne se terminent pas avec la victoire de 2000 ou celle de 2006.

Les blessés continuent à souffrir de leurs blessures, il y a donc des dons qui suivent la réalisation, il y a des gens qui continuent à donner après la réalisation de la victoire. Les blessés qui continuent de souffrir, les otages qui ont été laissés dans les prisons  et livrés à toutes les maladies, les familles des martyrs qui continuent à souffrir de la perte de leurs êtres chers... Personne ne doit donc considérer que les la résistance a atteint son objectif et que ses réalisations s’arrêtent à ce stade. Les victoires sont aussi le fait de ceux-là et les souffrances se poursuivent après elles.

En général, lorsque je parle des blessés, je ne peux pas ne pas évoquer leurs familles, les mères et les pères et toute la famille qui souffrent avec leur s blessés pendant toutes les années de la durée des souffrances. Il faut aussi mentionner les épouses qui patientent, qui aident et cherchent à alléger les souffrances. Notamment les épouses et les sœurs, surtout celles qui se marient avec des blessés et celles dont le mari ou le frère deviennent des blessés par la suite et qui restent auprès de lui. C’est une mission de grande valeur, d’un grand niveau moral. Il y a des sœurs qui ont de leur propre choix épousé un blessé, malgré les conséquences de ces blessures sur la vie de couple, ces sœurs sont de véritables moujahidates, elles sont en première ligne et donnent des leçons de dévouement et de foi en Dieu.

Nous connaissons dans notre vie sociale, des épouses qui, à peine la famille a-t-elle commencé à avoir des difficultés, certaines en raison du chômage et de la crise sociale, s’empressent de demander le divorce, à quitter le domicile conjugal et à essayer de fuir les responsabilités. Par contre, les épouses des blessés se montrent toujours à la hauteur des responsabilités, elles font preuve d’un haut niveau moral, jihadiste et religieux.

Lorsque nous évoquons nos détenus, qui ont été capturés  sur les champs de bataille, en cherchant à envahir des positions ennemies, d’autres ont été capturés en raison de leur appartenance à la résistance ou en raison de leurs liens avec elle, que ce soit pendant les années d’occupation de la bande frontalière ou plus tard.

Des milliers sont entrés dans les prisons, les nouvelles générations doivent savoir ce qui se passait dans le camp d’Ansar, dans le centre de détention de Khiam ou de Atlit. Pour l’instant, on ne peut pas aller à Atlit inchallah nous pourrons le faire par la suite.

Il faut aussi citer les centres de détention à l’intérieur de l’entité sioniste, les centres de détention qui existaient au Sud et dans la Békaa Ouest du temps de l’occupation. Des milliers de personnes sont entrées dans ces centres. Ils y ont passé de longues années, ils étaient du Hezbollah, du mouvement Amal, des autres forces islamiques et nationales ou ils faisaient partie  de ceux qui étaient des partenaires de la résistance ou étaient accusés d’avoir des sympathies pour elle.

En cette journée des détenus, nous devons penser aux souffrances de ceux-là. Ils n’étaient pas seulement privés de leur liberté comme les prisonniers en général, mais ils étaient aussi soumis aux pires tortures, à des pratiques barbares de la part des  geôliers sionistes ou de leurs agents.

Nous devons aussi évoquer les prisonniers morts sous la torture et rendre hommage à la patience des détenus, qui malgré toutes ces pratiques ont tenu bon, n’ont pas trahi leurs convictions, n’ont pas faibli ou se sont rétractés. A peine sortis de la détention, ils ont retrouvé les scènes de la résistance, sans jamais regretter ce choix. Ils ont poursuivi sur le chemin de la résistance, de leur propre gré. Un grand nombre d’entre eux a fini en martyr, après être revenus sur les scènes du jihad. Je revoyais aujourd’hui, la liste des demandes et j’ai trouvé qu’elle est très longue. J’aurais voulu lire quelques noms. J’ai trouvé en tout cas une longue liste de noms de ceux qui ont enduré dans les geôles et une fois libres, ils sont revenus sur les champs de bataille aux côtés de la résistance et ils ont eu l’honneur de mourir en martyrs. Je me contente de citer deux noms des chefs  emprisonnés et qui sont par la suite morts en martyrs : le chef martyr Samir el Kantar et le chef martyr Fawzi Ayoub.

C’est aussi le cas des blessés. Un grand nombre d’entre eux une fois qu’ils sont plus ou moins remis, ils reviennent sur les champs de bataille. Dans certaines batailles où j’étais proche du terrain, j’ai vu des blessés que je connaissais personnellement, subir une intervention chirurgicale et une fois remis, ils revenaient sur les champs de bataille. Ni les blessés, ni les détenus n’ont quitté le champ de bataille, et ils n’ont pas abandonné l’esprit de la résistance. Ils ont lutté dans la mesure où leur situation physique le leur permettait, jusqu’au bout. Comme c’est d’ailleurs notre cas à tous.

Je dois encore évoquer la souffrance des familles des détenus, les pères et les mères, les épouses, les enfants qui attendaient en permanence le retour du père ou de ceux qu’ils aiment, qui, eux, ont subi une longue période de souffrance. Ces proches étaient parfois sans nouvelles de leurs détenus, c’était une des grosses injustices subies par les familles des détenus notamment dans la prison de Khiam. Les familles restaient des années sans nouvelles ne sachant pas si le proche détenu était mort ou vivant.

En ce jour d’hommage aux blessés et aux détenus, nous devons aussi évoquer la sincérité de la résistance qui disait : Nous n’abandonnons pas  nos détenus dans les prisons ennemies, qu’il s’agisse des geôles israéliennes  au Sud et dans l’entité, ou des prisons des groupes terroristes en Syrie. Certains n’ont pas encore été retrouvés ou en tout cas leur sort reste inconnu mais nous ne les abandonnerons jamais et nous chercherons jusqu’au bout à connaître leur sort et à récupérer les corps...

A partir des détenus et des blessés, nous arrivons à ceux qui souffrent  pour la résistance qui a réussi à remporter des victoires et qui a tant de réalisations à son actif.

Au sujet des détenus, permettez-moi de mentionner le peuple palestinien qui nous est si cher et je voudrais leur dire, surtout  aux familles des détenus et aux détenus : Nous, le peuple libanais comprenons parfaitement vos souffrances, qu’il s’agisse de celles des détenus ou de leurs familles qui vivent dans l’attente.

Tous les peuples de la région sont invités à se tenir aux côtés du peuple palestinien dans sa résistance et dans son intifada, aux côtés de la cause des détenus qui font face à beaucoup d’injustice, surtout en cette période, avec une équipe barbare et sauvage, l’équipe la plus extrémiste de l’histoire de l’ennemi.  Cet ennemi est idiot nous le répétons toujours. Il se dirige vers l’adoption d’une loi pour exécuter les détenus. C'est idiot. Je considère que toutes ces tendances sont des indices  de la fin proche de cette entité. L’ennemi croit que s’il exécute les détenus, cela devrait les décourager de mener des opérations contre lui, parce que s’ils sont arrêtées ils seront exécutés. Il n’a pas compris que cela ne les poussera qu’à être plus déterminés encore. Les moujahidins ne craignent pas la mort, je le sais en plus à cause de notre expérience au Liban. Certains craignent d’être emprisonnés et s’ils sont sûrs de mourir en martyrs, ils foncent encore plus, avec courage et audace.

Cette loi  va donc augmenter la foi, le courage et l’initiative chez les moujahidins palestiniens pour réaliser de nouvelles opérations jihadistes. De quoi les menace-t-on ? De la mort qu’ils souhaitent ? Cela me rappelle ce que disait hajj Qassem Soleimani qui est un élève dans l’école du martyre, lorsqu’on lui disait que certains voulaient le tuer, il répondait : Dites-moi où ils sont, je cherche jour et nuit quelqu’un qui puisse me tuer... C’est lié à l’amour de Dieu, à la hâte de Le rencontrer.

Cette mesure israélienne est donc une idiotie et en plus c’est inhumain. Nous parlons ici de résistants qui ont une cause, celle de la Palestine et du peuple palestinien. Nous devons donc à toutes les occasions exprimer notre solidarité  avec cette cause et chercher  notre responsabilité dans la cause des détenus palestiniens.

Je voudrais dire au peuple palestinien que nous avons vécu ce que vous vivez en Cisjordanie et à Gaza et dans toutes les régions de Palestine occupée, dans toutes les localités à Hiwara, à Naplouse, à Jenine, à Jérusalem Est et ses quartiers résistants... Nous comprenons ce que vous traversez car nous avons vécu cela avec l’occupation, les années de résistance et les années de confrontation.

Nous n’avons nul besoin d’une preuve de la barbarie des sionistes. Je parle ici de ce qui s’est passé à Hiwara, le blocus, les attaques, l’incendie des maisons et des voitures et tout ce que subit le peuple palestinien en Cisjordanie ces jours-ci.

Pour le monde qui continue à chercher  des preuves sur ce qui se passe réellement, nous disons : C’est cela la réalité des colons, celle des sionistes. Leur importance, c’est qu’ils donnent une image réelle  et claire de leur véritable réalité. C’est un point important.

C’est à cause des souffrances des blessés, des détenus et de leurs familles et proches, grâce aussi aux souffrances des martyrs, des gens qui tiennent bon, appuient et souffrent, nous en sommes là aujourd’hui. Nous avons désormais une force de dissuasion.

A partir de là, j’en arrive aux frontières maritimes et je rappelle l’opération du Litani.  Ce qui se passe aujourd’hui sur les frontières terrestres, depuis quelques semaines, il y a des tentatives israéliennes de s’étendre, deux, trois ou 10 mètres et si on les laisse faire, ils prendront 50 ou cent mètres. Il ne s’agit pas seulement de mètres, mais aussi d’un lieu sensible, à cause de la nature de la terre vers laquelle ils cherchent à s’étendre et qui est en dehors de la Ligne bleue.

Nous avons d’abord vu sur les écrans de télévision  des jeunes et des gens  qui font face aux soldats ennemis  armés jusqu’aux dents et aux blindés, sans peur et sans hésitation. Ils ont même crié et levé les bras face aux soldats israéliens super armés et protégés, jusqu’à ce qu’une force de l’armée libanaise arrive sur les lieux. Les officiers et les soldats libanais se sont tenus à une très courte distance de l’ennemi et ils ont levé les armes  en dépit des blindés qui soutenaient les soldats ennemis. Personne n’a hésité avec courage, audace et détermination, les soldats et les officiers libanais  ont obligé l’ennemi à reculer avant l’arrivée de la force de la FINUL. Des contacts ont eu lieu et l’ennemi n’a pas pu avancer. Il a été contraint à reculer  et il n’a pas pu s’emparer de nouveaux espaces au Liban. Face à ce scénario qui se  répète pratiquement chaque jour, que faut-il déduire ?  Cela n’aurait pas été possible s’il n’y a pas  une véritable équation de dissuasion. Les Israéliens qui nous ont habitués  depuis 1948 à 1978 , jusqu’en 1982 et même en 2000, à tuer, à enlever, à détruire , à bombarder et à faire tout ce qu’il peut pour effrayer ceux qui lui font face, sans craindre la moindre riposte, est désormais contraint à affronter des civils et des soldats à une distance d’un ou 2 mètres.  Cet ennemi entend des gens lui crier dessus, le menacer et brandir els armes contre lui et il est contraint à se retirer et à reculer. Il n’ose même pas tirer. Pourquoi ?  Parce qu’il y a une équation de dissuasion. D’où est-elle venue ? Vous voyez les civils face à l’ennemi et l’armée arrive pour les soutenir. L’armée assume ses responsabilités et la résistance se tient derrière eux tous. L’ennemi sait que la résistance est vigilante et qu’elle est aux aguets.

C’est cette équation qui a créé la dissuasion.  C’est elle qui protège nos frontières et notre terre. Elle protège aujourd’hui aussi nos eaux territoriales, le pays et elle protègera nos puits de pétrole et de gaz inchallah, après l’extraction.

Qui a réalisé cette équation ? Les blessés, les détenus, les martyrs, les résistants. Avec l’appui de qui ? Certainement pas des Etats-Unis qui s’occupent et s’intéressent principalement aux Israéliens. Les Etats-Unis se tiennent totalement auprès des Israéliens. Nous avons vu il y a quelques jours le secrétaire d’Etat américain dans cette entité provisoire. Il a été précédé  par le Conseiller de la Sûreté nationale et ensuite par le chef d’état-major américain.  Dans quelques jours le  secrétaire d’Etat à la Défense devrait venir dans l’entité provisoire. C’est cela Israël et ce que cette entité signifie pour les Américains. Je dis cela à tous ceux qui oublient ou font semblant d’oublier ces faits, lorsqu’il s’agit de créer des équations.

Donc, cette force de dissuasion, ce sont nos gens qui l’ont formée, nos hommes, nos femmes, nos enfants, nos blessés, nos détenus, nos martyrs, nos moujahidins. Nous n’avons reçu d’appui que de la République islamique d’Iran et de la Syrie. Il ne faut pas oublier cela.

Nous devons toujours nous souvenir de l’existence de cette force de dissuasion au Liban et du fait qu’elle n’a été appuyée que par l’Iran et la Syrie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ces deux Etats sont considérés comme des ennemis par les Etats-Unis, Israël et tous leurs alliés.

Si nous revenons rapidement à 1978, lorsque 25000 ou 30000 selon certains, soldats et officiers ont envahi le Liban jusqu’au sud du Litani. Ils sont arrivés aux abords de la ville de Tyr et je me souviens  qu’ils avaient atteint les localités de Besourieh et de Abbassiyé. Ils ont pris la décision de contrôler la région au sud du Litani. En 7 jours, cela a été accompli par 25000 ou 30 000 soldats et officiers.

C’est un exemple. Par contre, pendant la guerre de juillet 2006, en 33 jours, rien de tel n’a pu être accompli. Il y avait au plus bas mot entre  10 000 et 20 000 soldats et officiers à l’intérieur du territoire libanais, contre lesquels nous nous battions et près de 80 000 ou même 100 000 prêts à intervenir si l’opération terrestre avait réussi. 33 jours de bombardements et de destructions, 33 jours d’exode qui était destiné à faire pression sur le moral et la volonté des gens n’ont pas permis aux forces ennemis d’entrer à Bint Jbeil, ni à Aïta Chaab et à de nombreuses autres localités frontalières.  C’est une évolution magistrale dans les capacités de la résistance. C’est d’ailleurs ce qui explique ce qui se passe sur les frontières terrestres.

Au sujet des frontières maritimes, j’ai évoqué dans mon dernier discours  Karish et l’extraction du gaz et du pétrole. J’ai voulu rappeler l’équation après avoir appris que les Israéliens ont commencé ce jour-là à extraire le pétrole et le gaz de Karish. J’ai ainsi voulu rappeler qu’il ne faut pas avoir confiance dans cet ennemi et parfois, nous recevons des informations sur une intention américaine et israélienne d’atermoyer au Liban. J’ai donc voulu rappeler l’équation déjà annoncée, non en créer une autre. J’ai donc rappelé que j’avais dit lors de la conclusion de l’accord que si nous remarquons un jour qu’il y a une intention de perdre du temps au Liban ou de nous empêcher de profiter de nos ressources  alors que les Israéliens eux commencent à le faire, nous n’hésiterons pas à réagir. L’équation reste donc en vigueur. J’ai répété cela lors du discours en hommage aux chefs martyrs.  Après cela, j’ai lu et entendu certains parler d’une déception chez le sayyed, ou d’un sentiment d’avoir été floué. Tout cela est faux. Toutes ces analyses ne sont pas vraies. Ces analyses sont basées sur  ce que croient certains. J’en parlerai plus tard. Pour nous, ce sujet s’arrête là. Il y a eu un tracé des frontières pour permettre au Liban  d’extraire et d’exploiter le gaz et le pétrole dans les eaux territoriales. Mais je l’ai déjà dit et je le répète, dans cet accord, il n’y a pas de normalisation, ni de garanties ou d’engagements sécuritaires. Même les Israéliens ont dit cela. D’ailleurs, s’il y avait quelque chose de tel, le Premier ministre ennemi à ce moment-là, Lapid, l’aurait clamé dans tous les médias du monde. Ils ont donc eux-mêmes nié l’existence de quelque chose de ce genre. Malgré cela, certains au Liban continuent d’affirmer le contraire. Certains disent que le Hezbollah, en appuyant tacitement la position  de l’Etat libanais dans l’acceptation de cet accord, cherchait en fait un aval (ou une reconnaissance)  américain pour un rôle politique au Liban. Peut-être aussi cherchait-il une position positive américaine à l’égard de la situation au Liban. Tout cela est faux. Nous ne cherchons rien de tel. D’ailleurs, dans notre culture, notre subconscient, notre vision, nous n’avons rien qui s’appelle l’approbation américaine. Pas du tout. Je vous le dis franchement. SI dans n’importe laquelle de nos actions ou de nos positions, nous sentons comme une approbation américaine, nous nous mettons à en douter et nous remettons en question cette décision. Pour nous, il n’y a rien de plus que ce qu’ai dit dans l’accord sur l’exploitation des ressources maritimes et nous n’éprouvons par conséquent aucun sentiment de déception ou de regret.  Je répète : Pour nous, il s’agit d’une grande réalisation, une réalisation historique mais elle doit faire l’objet d’un suivi. Je sais que le gouvernement chargé des affaires courantes suit ce dossier, ainsi que le ministère de l’Energie, mais nous devons toujours nous rappeler de cette équation qui reste sérieuse et c’est elle qui donnera des résultats.

Encore un mot avant de passer au dernier sujet : Au sujet des frontières maritimes et terrestres, la résistance ne sera pas permissive, elle ne renoncera à aucun pouce de terrain, nous parlons bien sûr des frontières internationalement reconnues, avant l’émergence de l’entité  israélienne. Ces frontières ont été dessinées dans les années 20 du siècle dernier et l’Etat libanais les a acceptées. Nous ne renoncerons à aucun pouce de notre territoire, ni à Kfarchouba, ni dans les fermes de Chebaa, ni ailleurs. Il faut continuer  à œuvrer pour la libération de tout ce territoire par tous les moyens. Nous ne renoncerons pas non plus à aucune goutte de notre eau. C’est un engament ferme et indiscutable. Et dans ce contexte, l’espoir repose sur l’équation de la force. Tous ceux qui veulent l’intérêt d’Israël, sa sécurité et sa supériorité, en tête les Américains, cherchent à priver les Libanais de cette équation de force, pour qu’il n’y ait plus rien à protéger ou à défendre au Liban, ni l’eau, ni la terre, ni le pétrole, ni le gaz, ni la sécurité, ni la souveraineté. C’est pourquoi depuis 40 ans, ils cherchent  à détruire la volonté de cette résistance. Ils ont tué des femmes, des hommes et des enfants, ils ont commis des massacres à Cana et ailleurs dans d’autres localités, comme celle de Maaraka al Husseyniyé. Dans ce massacre des chefs qui nous sont chers sont morts, comme Mohammed Saad et Khalil Jaradi. Dans notre sol, il y a beaucoup de sang de nos martyrs, de souffrances de nos mères, de blessés, de maisons détruites etc.  Ils veulent donc nous voler cette force par les assassinats, le blocus, la diffamation, le fait de nous affamer et de chercher à monter l’opinion publique contre nous. Mais nous n’avons jamais renoncé à cette force et nous ne le ferons pas. Nous avons nos choix et j’en ai parlé dans mon dernier discours, avec passion certes et d ‘un ton enflammé, mais avec un cœur calme et serein. Je sais ce que je dis. Je sais ce que nous avons et ce que pensent mes frères. Je voudrais donc confirmer de nouveau cette équation. C’est notre droit naturel. Lorsque nous voyons que l’on cherche à entraîner le Liban vers le chaos, la destruction, nous disons que nous ne le permettrons pas. C’est pourquoi je dis à notre peuple et à nos gens, restez attachés à cette résistance, toujours, en dépit des sacrifices. Ce qui s’est passé pendant la guerre de juillet n’était pas banal ni une petite chose. Au contraire, c’était un fait immense. Les gens n’ont alors pas lâché la résistance. Et aujourd’hui, malgré les crises et la situation quotidienne difficile, les gens n’abandonneront pas la résistance. Je leur dis franchement : vos paris sont perdants et vos choix aussi. Les peuples de la région ont désormais suffisamment de perspicacité pour reconnaître leurs éléments de force qui leur permettent de préserver leur dignité et leur souveraineté. C’est pourquoi ils n’y renonceront pas.

Je vais parler un peu du dossier présidentiel. Je vais évoquer rapidement plusieurs points. D’abord, nous voulons certainement l’élection d’un nouveau président. Je dis cela parce que parfois on discute des intentions et l’on dit que certains veulent la vacance et en sont satisfaits. Ils veulent s’emparer de la première fonction officielle chrétienne, maronite plus particulièrement. On bâtit des analyses sur cela. Nous voulons donc sérieusement l’élection d’un nouveau président. Nous ne voulons pas de la vacance. C’est sérieux et nous pensons que c’est dans l’intérêt national. Car après cette élection, on pourra avoir un gouvernement en pleine fonction. Il n’y aura plus de débat sur les questions du consensus et sur la participation, le Parlement et les autres institutions fonctionneront normalement sans des décisions de blocage. Donc, la reconstitution des institutions passe par l’élection d’un nouveau président. C’est la clé. Dans cette élections, nous sommes engagés à respectés le quorum de 86 députés. Pourquoi je dis cela ? parce que certains au Liban, dès qu’ils sentent qu’ils peuvent réunir 65 voix, remettent en cause le quorum des deux tiers notamment pour la séance suivante. Moi, je dis que le quorum des deux tiers (86)  est requis dans toutes les séances, dans tous les tours. La seule différence, c’est que pour être élu au premier tour il faut 86 voix alors qu’au second on peut se contenter de 65 voix. Mais le quorum reste le même. . Même lorsque le candidat que nous appuyons aura 65, 70 ou même 80 voix, nous resterons attachés au quorum des deux tiers. Nous ne réclamerons pas un amendement de la Constitution dans ce but. La Constitution reste la Constitution.

Le second point est que nous n’accepterons pas que l’étranger nous impose un président, pas seulement au Hezbollah, mais à tout le peuple libanais. Nous refusons cela. Ce qui est étrange c’est que certaines forces qui se disent souverainistes s’adressent à l’étranger et lui demandent d’imposer un président. Elles lui demandent même d’utiliser l’arme des sanctions contre ceux qui refusent le président imposé. Elles se disent souverainistes... Nous refusons cela. Nous refusons aussi que l’étranger pose des vétos  sur tel ou tel autre candidat, ni celui que nous appuyons, ni celui que d’autres appuient. C’est aussi contraire à la souveraineté. Le plus étrange c’est que certaines parties précisent en disant que tel candidat n’a pas de chance, parce qu’il existe un véto étranger sur sa personne... Certes, nous  n’entendons pas cela directement de l’étranger en question, mais certaines  forces dites souverainistes disent  cela, sans considérer que c’est justement contraire à la souveraineté. C’est valable pour tous les candidats, celui que nous appuyons et ceux que d’autres appuient. Nous n’acceptons donc pas qu’un président soit imposé par l’étranger ni qu’il y ait des vétos étrangers sur tel ou tel autre candidat. Nous acceptons l’aide étrangère pour rapprocher les points de vue, pas de problème. Nous sommes certes en conflit au Liban sur les Etats amis et ceux qui ne le sont pas. Mais s’il y a une volonté étrangère d’aider à rapprocher les points de vue, non  à imposer une volonté externe, il n’y a aucun problème à cela. L’étranger peut aider, rapprocher, mais non imposer. Concernant nos amis dans la région, ils ne sont pas nombreux, il y a l’Iran et la Syrie. Je vous le dis franchement, ces deux Etats n’interviennent pas dans l’échéance présidentielle et ils ne le feront pas. Ils ne sont pas intervenus dans le choix du candidat, lorsque nous avons discuté entre nous de cela et ils n’ont pas mis de véto sur qui que ce soit. Ils ne nous ont rien demandé. D’ailleurs à ce sujet, tous ceux qui parlent avec Téhéran ou Damas entendent la même réponse : il s’agit d’un sujet libanais. Voyez avec nos alliés. Donc, pour nous, ce sujet est clos. Reste à voir les autres parties. Continueront-elles à attendre l’Arabie, le Qatar, les Etats-Unis, la France ou je ne sais pas qui d’autre. Nous, dans notre camp politique, nous n’attendons personne, ni dans la région, ni dans le monde. Personne ne nous a rien demandé et n’est intervenu avec nous, comme personne n’a mis de véto sur qui que ce soit. Notre décision est pleinement entre nos mains. Nous proposons la candidature de qui nous voulons, nous choisissons qui nous voulons et nous dialoguons comme nous le voulons.  Nous n’attendons pas l’extérieur et nous disons toujours aux Libanais de ne pas attendre l’extérieur. Nous ne misons pas sur une situation régionale, car certains attendent des changements régionaux et des développements régionaux et internationaux ainsi que des accords ou des compromis. Nous travaillons jour et nuit pour que  l’élection présidentielle ait lieu demain si possible et nous ne misons pas sur des développements régionaux. Nous n’attendons pas des compromis. Je dis aux Libanais : n’attendez pas les compromis, car nous continuons à lire que certains, au Liban, attendent un accord irano-américain. J’ai beaucoup sur ce sujet au cours des deux derniers jours. Il y aurait ainsi des développements positifs dans le dossier nucléaire iranien, et la visite du directeur de l’Agence Internationale sur l’Energie à Téhéran  aurait ouvert de nouveaux horizons. Ce qui aurait un lien avec le dossier présidentiel libanais. Quel est donc le lien entre les deux ?  Pour la cent millième fois je dis : il n’y a aucun lien entre le dossier nucléaire iranien et les autres dossiers dans la région, pas seulement le dossier libanais.  Ceux qui attendent un compromis irano-américain peuvent attendre cent ans. Ceux qui attendent un accord irano-saoudien attendront aussi longtemps. Car le problème n’est pas dans les relations bilatérales ? Lorsque les deux parties se sont réunies à Bagdad, les relations bilatérales ont été réglées en deux réunions. Le problème est lié à la situation régionale, à la situation au Yémen. Mais la solution au Yémen n’est pas entre les mains de l’Iran, ni entre celles du Liban, ni chez le Hezbollah. La solution au Yémen est entre les mains des Yéménites, à Sanaa, auprès du commandement yéménite qui fait face  et assume les responsabilités historiques face à l’agression et face à la nouvelle occupation. Les bases américaines que l’on veut installer dans le Yémen du sud sont comme les bases américaines installées à l’est de l’Euphrate en Syrie. Le sujet est au Yémen, non en Iran ou au Liban. C’est pourquoi vous attendrez longtemps. De notre côté, nous ne faisons pas de paris et nous n’attendons pas les développements ou les compromis quels qu’ils soient, régionaux ou autres. Donnons à cette échéance une dimension interne et nationale.

Au sujet du fait de saboter le quorum requis : ces derniers temps, au cours des précédentes séances, nous avons été accusés de faire sauter le quorum. Pour être francs,  c’est vrai. Lors de la précédente élection, nous sommes restés deux ans et demi jusqu’à ce que le général Michel Aoun soit élu à la présidence de la République. Le bloc de la Résistance, le bloc du CPL et d’autres parmi nos amis et nos alliés, dont le ministre Sleiman Frangié et ses députés, nous avons empêché le quorum requis d’être atteint. Nous disions : c’est notre droit naturel et nous étions accusés de sabotage et insultés. Ces derniers temps, le même scénario s’est reproduit.

Aujourd’hui, nous entendons clairement  et franchement des chefs de partis politiques et de blocs parlementaires dire que s’ils sentent que lors d’une séance électorale, notre candidat pourrait obtenir 65 voix, ils sont prêts à saboter le quorum. Ils ont utilisé des expressions différentes. Certains ont parlé du candidat « de la moumanaa ». Entre parenthèses, certains croient qu’ils nous font du tort en utilisant cette expression. Mais au contraire le fait d’appartenir à « la moumanaa » est un honneur pour nous. Oui nous sommes dans la moumanaa contre l’humiliation, contre la reddition, contre le fait de renoncer à la terre, à l’eau, aux ressources  pétrolières et gazières, aux symboles sacrés chrétiens et musulmans. Oui nous sommes dans la moumanaa et dans la résistance. C’est un grand honneur pour nous de l’être.

Donc, certains ont dit si c’est un candidat de la moumanaa, nous ferons sauter le quorum. D’autres ont parlé  d’un candidat du Hezbollah, d’autres encore ont parlé d’un candidat proche du Hezbollah, ou du 8 Mars, celui du tandem chiite... Des expressions variées ont été utilisées, mais le contenu est le même. Si le candidat proche de cette large alliance a des chances d’être élu, ils comptent faire sauter le quorum.

Je vais commenter ce sujet.  D’abord, je dis que c’est leur droit naturel de le faire. C’est un droit constitutionnel  et légal. Nous autres, nous disons depuis longtemps  que les députés ont le droit de ne pas se rendre à la séance, de la boycotter ou de s’y rendre et de voter. Nous n’avons aucun problème à ce sujet. Mais qu’est-ce qui s’est passé pour que ce qui était à leurs yeux condamnable et interdit soit brusquement devenu souhaitable aujourd’hui ? Ce n’est pas très compréhensible ce changement total d’approche et de position.  CE dont on nous accusait dans le passé est soudain devenu une attitude souhaitable et bienvenue pour ceux qui nous critiquaient. Malgré cela, nous n’avons aucun problème.

Les Libanais vont finalement se retrouver face à deux options : soit ils continueront à aller au Parlement jusqu’à ce qu’un des candidats soit proche des 65 voix et à ce moment, ils feront sauter le quorum. Ils peuvent le faire et nous le pouvons aussi. Ce n’est pas une honte. Mais cela signifie que sans quorum, il n’y aura pas d’élection présidentielle et cette situation peut durer un, deux, plusieurs mois et même un an, deux, trois ou quatre, si nous campons sur nos positions, pour être francs  et clairs entre nous.  La seconde option  c’est que nous arrivons au point où chacun présente son candidat  ou celui qu’il appuie, pour que personne en continue à atermoyer ou à se cacher. Les candidats sont clairement annoncés et nous allons vers le Parlement, le quorum est assuré et un candidat est élu. Si certains cherchent à faire sauter le quorum, nous allons vers le dialogue pour éviter de revenir au scénario de la première option. Il ne s’agirait pas d’un dialogue dans l’absolu. Tel candidat est appuyé part tel groupe et tel autre par tel autre groupe et ainsi de suite. Chaque groupe envoie des représentants et ils discutent. Il n’y a pas d’autre choix que le dialogue entre eux. Il est possible à ce moment-là d’arriver à un compromis, à une solution, à un traitement. C’est la seule solution. Il n’y en a pas d’autre.

Concernant le Hezbollah, il n’y a pas un candidat qui est celui de notre parti. Soyons précis. Nous n’avons pas un candidat qui est le nôtre, même si certains adoptent cette expression. Ils le font pour des objectifs liés à la bataille présidentielle. Car en définitive, nous avons des adversaires et des ennemis dans la région et des ennemis sur le plan international. Quand ils disent : c’est le candidat du Hezbollah, ils le font pour griller ce candidat. Nous, nous appuyons tel candidat, mais il ne s’agit pas de notre candidat. Il y a une différence entre les deux expressions. Il y a ainsi des candidats naturels et nous pouvons appuyer l’un d’eux. Il peut y avoir des candidats qui ne sont pas naturels mais qui ont annoncé leurs candidatures officiellement et on peut les appuyer sur cette base. Mais cela ne signifiera pas qu’untel est notre candidat. De toute façon, les mêmes expressions ont été utilisées en 2016 face à la candidature de Michel Aoun, sachant que ce dernier était à la tête d’un vaste bloc et d’un grand parti dont il était le candidat. Nous autres, après un certain temps et sur la pression de  la base du CPL, nous avons annoncé que nous appuyons la candidature du général Michel Aoun. A partir de cet instant, on a commencé à lui reprocher d’être «  le candidat du Hezbollah ». Il a été combattu par l’Arabie, les Etats-Unis, l’Occident et les Etats du Golfe parce qu’il était « le candidat du Hezbollah ». Il n’était pas notre candidat, mais un candidat naturel. Parmi les choix proposés, le Hezbollah a choisi d’appuyer ce candidat naturel. Aujourd’hui, c’est le même scénario.

Nous avons souhaité depuis le début entamer un dialogue interne  avec nos amis et nos alliés. C’est normal surtout lorsque nous nous dirigeons vers une option précise. Nous avons donc commencé un dialogue avec nos alliés, avec l’allié de notre allié et avec le reste des alliés. Nous avons abouti à une conclusion interne. Je me suis entretenu avec le chef du CPL, le ministre et ami Gebrane Bassil. L’entretien s’est prolongé plusieurs heures jusqu’à 2 heures du matin. Je vais en révéler une partie, car comme je l’ai dit, il faut passer à une nouvelle étape. . J’ai dit à l’ami Bassil : Nous autres, au Hezbollah, voilà les caractéristiques  que nous voulons pour le président. Nous en avons parlé dans les médias. Il est important pour nous que le président ne poignarde pas la résistance dans le dos. Nous ne cherchons pas un président qui défende la résistance ou la protège. Nous ne voulons pas qu’elle soit un poids pour lui. Nous voulons simplement un président qui nous rassure parce qu’il est un homme courageux, loyal, qui ne poignarde pas dans le dos et ne vend pas ? Il y a des expériences dans le passé, comme celle du général Michel Aoun ou du général Emile Lahoud. Il y a aussi d’autres critères comme le fait de pouvoir parler avec tout le monde, qu’il soit ouvert à toutes les parties, qu’il puisse gérer à un certain niveau l’administration. IL ne lui est pas demandé d’avoir une vision, un plan de sauvetage, en définitive, c’est tout le pouvoir exécutif qui doit le faire, le gouvernement et le président. Je le dis pour que personne ne fasse assumer tout cela au président de la République. Il faut le préciser pour ne pas tomber dans l’erreur des prérogatives du président. Regardez cette erreur faite par certains de  nos frères au CPL, au cours des années précédentes. Ils ont lancé des promesses et ils ont fait assumer au président des responsabilités dont il n’a pas les prérogatives, constitutionnellement. C’était une injustice faite au président Michel Aoun.

J’ai donc dit à l’ami Bassil : parmi les gens que nous connaissons, il y a vous et le ministre Sleiman Frangié qui correspondent à ces critères. Vous dites que vous ne voulez pas présenter votre candidature (c’est ce qu’il disait à ce moment) et vous dites que dans les circonstances actuelles, vous n’avez aucune chance – et c’est vrai, nous parlons avec réalisme, sans émotion. Nous avons donc deux choix, mais si vous ne voulez pas, il est normal que notre choix aille vers le ministre Frangié. C’est raisonnable  pour les raisons un, deux, trois etc. Notre discussion était calme et très respectueuse, comme toujours. Le ministre Bassil a commenté ce développement et il a exposé son avis ; Nous avons discuté. Il m’a naturellement demandé si nous avions «  un plan B ». Je lui ai répondu que nous avons appris du général Michel Aoun à ne pas avoir de « plan B ». Ce qui est normal. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas dire que nous appuyons la candidature d’untel et commencer à parler «d’un plan B», car cela signifierait que nous ne sommes pas attachés à notre candidat ou que nous sommes prêts à renoncer à cette option. Personne ne travaille comme cela. Même celui qui est attaché à son cabdidat  reste prêt en général à discuter d’autres options. En tout cas ce jour-là, nous nous sommes mis d’accord pour lever la séance car il était 2 heures du matin  et nous nous sommes dits que nous sommes prêts à poursuivre la discussion ultérieurement. Chacun de nous prendrait le temps de réfléchir, chacun de nous en parlerait avec ses frères et nous poursuivrons la discussion. Nous sommes donc allés vers une discussion véritable. Plus tard, il a été dit dans les médias que le Hezbollah propose Frangié et  une bataille a été déclenchée à ce sujet. Nous en parlerons plus tard. Mais c’est nous qui avons appelé au dialogue et à la discussion. Nous avons commencé la discussion et nous voulions la poursuivre. Lors de la dernière réunion entre une délégation du commandement du  Hezbollah et une autre du commandement du CPL, nous avons aussi appelé à la poursuite du dialogue. Nous avons même dit  que nous n’avons aucun problème à discuter des noms et à faire une liste dans laquelle il y aurait le nom de Frangié. C’est normal dans une discussion. Chacun peut mettre les noms qu’il veut. Mais si quelqu’un dit d’emblée ce nom ne peut pas être discuté et celui-ci non plus et ainsi de suite, cela signifie qu’il s’agit d’une discussion avec des conditions. Ce qui est demandé c’est une discussion sans conditions. . Où est le problème dans cela ? Chacun met les noms qu’il veut, chaque bloc met les noms qu’il veut et nous en discutons ensuite. Même si un nom est totalement refusé par une partie, cela ne doit pas l’empêcher de figurer sur la liste qui doit être discutée. Donc, nous aurions aimé aller vers une plus grande discussion interne. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons préféré mettre des bulletins blancs dans l’urne pour donner plus de temps aux discussions internes et à la possibilité d’une entente interne et aussi par respect au choix que nous appuyons.  C’est aussi une autre raison pour le bulletin blanc. Car, vous le savez tous, nous n’avons pas cette tactique de brûler les noms ou de mettre des noms pour passer le temps, comme d’autres. Nous en avons donné la preuve entre 2014 et 2016 lorsque nous avons été accusés violemment de saboter l’élection présidentielle pour privilégier le candidat que nous appuyons.  Lorsque nous mettons un nom dans l’urne, cela signifie pour nous un engagement sérieux. Nous ne faisons  pas de manœuvre pour gagner du temps et nous ne brûlons pas les noms. Ce sont là les raisons qui nous ont poussés  à recourir au bulletin blanc. Il ne s’agit donc ni de peur, ni de honte, ni d’hésitation.

Après toutes les discussions, les positions et les choix proposés et non proposés – car si certains choix sont connus, d’autres ne le sont pas encore, autrement dit, certaines parties n’ont pas encore dit qui elles appuient. D’autres encore font des débats internes comme le CPL et d’autres encore continuent d’attendre l’approbation externe, ou les vétos externes. Cela influera sur leur vote. D’autres enfin, ont fait leur choix et annoncé leur candidature.

Puisque les choses en sont arrivées là, nous voulons joindre notre voix à celle du président de la Chambre Nabih Berry, pour dire quel candidat nous appuyons. Je voudrais être précis. Il ne s’agit pas du candidat du Hezbollah pour que certains aillent lui mener la guerre et le combattre. Le candidat naturel que nous appuyons pour l’élection présidentielle et que nous considérons avoir les qualités requises  dont nous tenons compte, c’est le ministre Sleimane Frangié. C’est clair. Sur cette base, venez mener un dialogue et une discussion et nous verrons où cela pourrait aboutir.

Un dernier mot, encore même si je ne voulais pas être long, mais il me semble que ce dernier paragraphe pourrait être utile.

 Dans cette dernière partie, je voudrais m’adresser à nos frères et amis au CPL. Il s’agit d’un moment délicat, lorsque le Hezbollah annonce clairement qu’il appuie tel candidat.

Lors de la conclusion de l’entente de Mar Mikhaël le 6 février 2006, nous avons été soucieux de la préserver et nous le sommes toujours.  Personnellement j’étais même le plus soucieux de préserver cette entente. Je le suis toujours. Il est vrai que cette entente est actuellement dans une phase délicate, mais cela ne signifie pas que nous ne nous soucions pas de la préserver. Il faut toutefois que cela soit clair dans les esprits des cadres et des partisans du Hezbollah comme dans ceux des cadres des partisans du CPL, cette entente ne nous a pas transformés en un seul parti. Nous sommes restés deux partis. Aucun des deux ne suit l’autre. En dehors des points de l’entente, sin nous sommes en conflit sur un point, où est le problème ?  Nous ne suivons pas le CPL et lui non plus ne nous suit pas.  Il n’y a rien dans l’entente  qui oblige l’un des deux à accepter le candidat de l’autre pour la présidence de la République. Tout le monde peut consulter le document de l’entente. Rien n’y indique que nous devons nous entendre sur le président de la République. Chacun fait le choix qu’il veut et en informe l’autre. Rien ne dit dans l’accord que nous devons nous entendre sur le président de la Chambre, ni sur le président du Conseil. D’ailleurs, nous n’étions pas d’accord sur le président de la Chambre. Nous avons voté pour lui et le CPL ne l’a pas fait. Nous n’avons pas alors dit que c’était un coup porté à l’entente ou une trahison.  Au contraire, nous estimons que c’est leur droit naturel. Rien ne les oblige à voter pour le président de la Chambre que nous voulons et nous ne sommes pas non plus obligés de voter pour le président qu’ils veulent. . L’entente ne nous oblige pas non plus à désigner le même Premier ministre. Tout cela n’a rien à voir avec l’entente. Autrement dit, nous ne devons pas faire assumer à cette entente plus qu’elle ne contient. Lors de la précédente présidentielle, lorsque nous avons choisi d’appuyer Michel Aoun, ce n’était pas parce que l’entente nous l’imposait. Je voudrais aujourd’hui dire aux Libanais que le général Michel Aoun ne nous a jamais demandé de l’appuyer pour l’élection présidentielle.  Même lorsque nous nous sommes rencontrés. Il ne nous l’a pas demandé. C’est nous qui lui avons dit que selon notre approche et nos critères pour la présidence, nous avons choisi d’appuyer sa candidature. . Il nous en a remerciés. Mais nous n’avons pas alors conclu un deal. Nous ne lui avons pas posé de conditions et nous ne lui avons rien demandé. Lui non plus, ni conditions, ni demandes. Les témoins sont encore vivants et peuvent le confirmer. Car nous n’étions pas seuls le général et moi. Il y avait d’autres personnes des deux camps. Donc notre appui à la candidature du général Michel Aoun ne faisait pas partie des points de l’entente. Ceux-ci sont clairs. Aujourd’hui, lorsque nous appuyons la candidature de Sleimane Frangié, nous ne sortons donc pas de l’entente, car, je le répète, il n’y a rien dans l’entente qui nous oblige à choisir le candidat voulu par le CPL ou quelqu’un qu’il accepte. Il n’y a rien de tel dans l’entente. Ils sont libres de choisir qui ils veulent appuyer et nous sommes aussi libres de le faire. Si les candidats sont différents, il ne s’agit pas d’une trahison d’aucune des deux parties. Les choses sont aussi simples et claires.

Au cours de la précédente période, il y a eu des divergences dans certains sujets. Certains frères et amis du CPL, certaines figures de proue ont commencé à attaquer le Hezbollah sur les écrans de télévision, dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Nous nous taisions. Pourtant, nous avions aussi des remarques  sur le comportement du CPL, mais nous préférions les laisser pour les réunions internes. Nous continuons d’ailleurs à le faire. Lorsqu’il y a des conflits, comme sur le cas des candidatures au sujet de la présidence de la République, nos frères au CPL parlent de deux points. Quels sont-ils ? L’édification de l’Etat et la lutte contre la corruption. Les frères du CPL disent que le Hezbollah a signé avec nous un document dans lequel figurent ces deux points et il ne nous a pas aidés dans leur réalisation.  Ces sujets reviennent fréquemment. Pourtant, nous en avons parlé  dans plusieurs rencontres avec le ministre Gebrane Bassil et entre les députés des deux blocs. Je ne vais pas en discuter maintenant. Mais il ne faut pas que l’on croit que lorsque nous ne répondons pas cela signifie que ces accusations sont vérifiées. Nous avons beaucoup à dire sur ces deux sujets, nous avons des remarques et une vision, surtout au sujet de notre comportement et du leur. Mais cela, nous le laissons pour els réunions internes. Je ne suis pas prêt à en parler maintenant. Je ne sais même pas si un jour viendra où je voudrais en parler.  Car nous tenons à cette entente. Mais lorsque ces sujets seront évoqués dans les médias, nous irons vers la polémique et nous ouvrirons ainsi la voie à tous les pêcheurs en eaux troubles. Nous ouvrirons ainsi la voie à tous ceux qui souhaitent que notre relation soit rompue avec le CPL. C’est pourquoi je n’accepte pas que l’on dise que le Hezbollah a conclu cette entente puis l’a trahie ou a refusé d’en appliquer les points. Je le dis et je suis au sein du Hezbollah, qui est un grand parti, avec une multitude d’opinions, celui qui tient le plus à l’entente de Mar Mikhaël et à la relation avec le CPL. Nous sommes prêts à aller un jour dire dans les médias, si nous y sommes contraints,  ce que nous avons fait pour l’édification de l’Etat, ce qu’ils ont fait et ce que nous avons fait ensemble. Mais ce n’est pas juste que ces deux points soient brandis en permanence comme un sujet de conflit entre nous.

Je le répète, nous tenons à l’entente. Si nous sommes en conflit sur certains sujets, même importants comme la présidence de la République, nous restons attachés à cette entente, à l’amitié et à la relation avec le CPL. Le Liban a d’ailleurs plus que jamais besoin d’élargir les amitiés  et les relations positives, au lieu de ce que font certaines parties qui poussent vers les rancunes et les animosités. Ces attitudes négatives et hostiles ne laisseraient pas une pierre sur l’autre au Liban, si nous les laissons faire. Ces parties pourraient ne rien laisser de côté, ni les sujets religieux, ni les thèmes idéologiques, ni les confessions. Non, le pays a besoin d’apaisement, il a besoin d’esprits froids et calmes. Il a besoin de dialogue et de communication. Nous n’avons pas d’autre choix pour cohabiter avec la vacance présidentielle.

J’ai été long mais j’ai encore plusieurs apparitions au cours des prochains jours.

A partir des souffrances de nos blessés, de nos otages, et de tous les sacrifices consentis dans notre parcours, nous restons attachés à notre pays, à sa sécurité, sa dignité, sa souveraineté, sa force et son immunité.  Nous tenons à l’amener ensemble vers la prospérité et à le sortir ensemble de la situation de chaos et d’effondrement, vers lesquels certains le poussent.

 Avec notre présence et notre aptitude à faire des sacrifices, à défier les dangers, les menaces, les complots, nous pourrons aller de l’avant, du moment que nous sommes sincères et prêts au sacrifice.

Allez tous en paix et surtout les blessés et les anciens détenus.

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