Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la célébration du souvenir des chefs martyrs
Au nom de Dieu
Je vous souhaite à tous la bienvenue, où que vous soyez, dans la banlieue sud, à Jebchit, à Tayr Debba ou à Nabi Chit. Je renouvelle aux familles des chefs martyrs, cheikh Ragheb Harb, sayyed Abbas Moussawi et son épouse la martyr Oum Yasser, le chef martyr Imad Moughnieh mes félicitations pour cette distinction divine et en même temps je renouvelle mes condoléances à leurs familles si chères, sachant qu’ils n’ont jamais quitté nos cœurs et nos esprits. Je renouvelle aussi mes consolations à tous ceux qui les ont connus et ont travaillé avec eux, jour et nuit dans toutes les étapes difficiles.
Au début, je voudrais évoquer rapidement des sujets liés à l’occasion aujourd’hui, en ce mois de février si symbolique pour nous et pour nos martyrs. Je voudrais aussi évoquer le martyr le chef hajj Reda al Chaer qui est mort aussi au mois de février. Il était notre responsable militaire dans la Békaa, sur les premières lignes dans la Békaa Ouest face à l’ennemi israélien.
Nous devons aussi évoquer le chef martyr le colonel Hassan Chateri que l’on connaît au Liban sous le nom du martyr Hussamn Khoch Noueiss, qui avait présidé la commission iranienne pour la reconstruction du Liban après la guerre de juillet et il est mort en martyre il y a dix ans un jour comme celui-ci. C’est lui qui avait travaillé en coopération avec les ministères libanais et les forces politiques libanaises, dans le cadre de cette commission, pour la reconstruction d’écoles, d’hôpitaux, de mosquées, d’églises, de husseyniyés, de ponts et de routes. En tant que représentant de la République islamique, il avait les mains blanches à cette époque et son souvenir reste présent dans nos esprits.
Je m’adresse aussi aux familles de tous ceux que nous avons perdus entre les deux discours. Ils aiment que nous citions leurs noms, même si d’habitude je me contente de citer les noms des ulémas. Au cours des deux dernières semaines, nous avons ainsi perdu deux ulémas qui ont travaillé pour Dieu, le cheikh Hussein Beydoun du village de Chehabiyé et cheikh Saadallah Khalil du village de Ramié. Je présente à leurs familles mes plus sincères condoléances et mes consolations... nous avons aussi ces jours-ci d’autres célébrations religieuses. C’est une période pleine de commémorations et de célébrations religieuses, mais aussi de célébrations politiques. Selon la chronologie, il y a ainsi d’abord la célébration de la victoire de la Révolution islamique en Iran en février 1979. Nous adressons nos félicitations au cher peuple iranien, à l’ayatollah le chef Khaménéi, aux responsables, à nos autorités religieuses qui nous sont si chères pour cette victoire historique qui s’est réalisée grâce à l’imam Khomeiny.
En un mot, vous avez tous remarqué que le 11 février, des millions de personnes sont descendues dans la rue à Téhéran et dans d’autres villes iraniennes, des grands, des jeunes, des femmes, toutes les couches de la population, malgré le froid, la pluie et la neige dans certaines régions. Ces personnes ont exprimé leur engagement envers cette révolution et envers le régime islamique, envers ce commandement islamique et envers ce choix et cette ligne.
Les médias du monde arabe et ceux du monde occidental et de l’étranger, dans leur écrasante majorité en ont avalé leurs langues. Sauf bien sûr les médias amis. Les médias du monde entier n’en ont pas parlé comme s’il n’y a pas eu de manifestations regroupant des millions de personnes en Iran...Lorsque des personnes manifestent dans les rues, quelque part dans le monde, qu’elles soient des centaines, ou des milliers et elles font du grabuge, de nombreux médias en font leur première information et commencent à se lancer dans des analyses stratégiques. Mais lorsque des millions de personnes descendent dans les rues en Iran, 44 après la victoire de la Révolution islamique et l’installation du régime islamique, les médias du monde occultent cet événement. Lorsque la véritable volonté du peuple s’exprime, le monde se tait et l’ignore.
Par contre, demain s’il y a une manifestation modeste et un peu de grabuge quelque part, les médias en parleront en long et en large et multiplieront les analyses stratégiques de cet événement...
A ce sujet, je voudrais dire encore un mot, car au cours des 3 ou 4 derniers mois, beaucoup au Liban, des médias, des forces politiques dans la région, y compris dans l’entité provisoire, ont misé sur le fait que l’Iran est sur le voie de l’effondrement. Ils ont multiplié les analyses et les pronostics à ce sujet, prédisant que la chute n’est plus qu’une question de jours ou de semaines.
Tout cela est fini, à cause de la volonté du peuple iranien, sérieuse et réelle. A tous ceux qui ont misé sur l’effondrement de l’Iran, je dis que leurs paris étaient faux ainsi que leurs pronostics. Si vous construisez vos plans, vos projets et vos analyses sur une base fausse comme celle-ci, vous irez vers des résultats négatifs et très faux. L’importance de l’Iran est qu’elle se trouve au cœur de l’axe de la résistance et au cœur des développements dans la région. Lorsqu’ils font des paris sur l’Iran, cela laisse des traces en Irak, en Syrie, au Liban, en Palestine, au Yémen, en Afghanistan et dans toute la région. Ils font des calculs sur cette base.
La République islamique d’Iran est un régime islamique qui croit en Dieu et compte sur Lui. Au cours des derniers événements, ils ont donc fait tout ce qu’ils pouvaient, mais leurs espoirs et leurs projets sont tombés à l’eau.
Donc, on ne peut pas faire des calculs sur de telles bases. J’ai lu beaucoup d’études, d’articles et d’études au Liban. J’ai aussi entendu beaucoup de choses. Certains ont même prédit la fin de l’axe de la résistance, et celle de la résistance au Liban, car l’Iran est sur le point de s’effondrer. Les manifestations des derniers jours est la meilleure réponse à tous ceux qui ont fait de tels paris.
Dans les occasions politiques, il y a aussi la commémoration de l’assassinat du martyr Rafic Hariri et ses compagnons en février 2005. Nous réitérons nos condoléances à sa famille, à son courant politique, à ses partisans, à tous ceux qui l’aiment et à tous les Libanais.
De même, dans les commémorations, nous avons aussi la signature de l’entente de Mar Mikhaël en février 2006 entre le Hezbollah et le CPL, qui a tenu bon tout au long des années en dépit des difficultés. Aujourd’hui, à cause des échéances et des développements importants dans le pays, cette entente est dans une situation critique. Nous espérons que nous, les deux parties, parviendront à la préserver d’abord pour l’intérêt national.
Toujours dans les événements politiques du mois de février, il y a le souvenir de l’intifada du peuple du Bahreïn opprimé et noble. Tout le monde l’a abandonné et un grand nombre de ceux qui se sont soulevés, des ulémas, des chefs et des symboles ainsi que de simples activistes sont soit en prison, soit morts, soit blessés, soit contraints à l’exil. Malgré tout, ce peuple n’a pas renoncé à sa cause nationale et à son souci de la réforme et du changement, ni à la cause de la oumma à Al-Qods (Jérusalem) et en Palestine ainsi que contre la normalisation des relations avec l’entité provisoire.
Concernant notre occasion locale, je voudrais évoquer rapidement 4 titres. Le premier porte sur l’occasion qui nous réunit aujourd’hui, le second sur le séisme, parce que l’événement le plus important des deux dernières semaines, le troisième sur la Palestine et l’ennemi israélien et le quatrième sur la situation interne au Liban, qu’il s’agisse du volet politique ou du violet financier, social et économique, surtout maintenant que le dollar monte en flèche et je crois que nous pourrions être face à des événements importants et nous devons nous y arrêter.
Je commence par l’occasion qui nous réunit. Nous les évoquons chaque année et nous leur réitérons notre fidélité, cheikh Ragheb, Sayed Abbas, hajj Imad, ainsi que tous les martyrs qui ont donné leur vie ; Nous restons fidèles à leurs souffrances, à leurs sacrifices, à leur jihad, à leur sang à tout ce qu’ils ont donné, ces hommes glorieux et cette noble dame Oum Yasser.
En évoquant leur souvenir, nous nous rappelons de leur parcours, car dans les nouvelles générations, peut-être une ou deux, ne savent pas ce qui s’est passé il y a 40 ans ou 30 ans. Certains jeunes d’aujourd’hui ne savent pas ce qui s’est passé il y a 20 ans parce qu’ils sont trop plongés dans le présent. Ils ne savent pas ce qui s’est passé au Liban en 1982 et qui est très important parce que c’est lié à l’expérience, à l’éveil politique, à la perspicacité et à la compréhension du présent. C’est aussi lié aux défis de l’avenir et aux choix. En les évoquant, c’est tout cela que nous revoyons et nous essayons d’apprendre de leur expérience, nous écoutons leurs propos et nous revoyons leurs positions. Nous apprenons d’eux des leçons de fidélité, de dévouement, de sincérité, de loyauté, de détermination, de courage, de solidité et d’amour pour le martyre, de confiance en Dieu aussi. Ils nous inspirent et nous puisons dans leurs expériences la force de pouvoir relever les défis du présent et les échéances de l’avenir. C’est pour tout cela que nous rendons hommage à leur mémoire. Nous le faisons pour nous pas pour seulement pour eux, surtout que là où ils sont, ils n’ont pas besoin de tous ces éloges et ces remerciements.
En ces jours, nous faisons face à des circonstances difficiles, nous sommes face à de grands défis, nous revenons donc vers eux pour voir comment ils ont agi dans les circonstances difficiles. Lorsque nous revenons à 1982 et nous revoyons l’invasion israélienne et ce qu’elle a fait au Liban, plus de cent milles officiers et soldats israéliens ont occupé notre sol, presque la moitié du pays et la capitale. Nous revoyons aussi la force multinationale, les combats internes, le fait de chasser la résistance palestinienne en prélude à la liquidation de la cause palestinienne, l’absence de sécurité, pas de paix civile, mais au contraire, une guerre civile, une invasion... nous savons tous que les circonstances étaient alors très difficiles et dures. Le mot signifiait être tué. C’est ainsi qu’a été tué cheikh Ragheb. Le choix de la résistance signifiait aussi être tué. C’est ainsi qu’a été tué sayyed Abbas et après lui Hajj Imad.
Dans ces circonstances, nos chefs martyrs se sont dressés, comme de nombreux chefs martyrs dans les mouvements de résistance des forces islamiques et nationalistes au Liban et beaucoup d’autres. Ils ont dit leur mot en toute sincérité, avec force, courage et audace. Ils n’ont pas cédé au désespoir en dépit du fait que les horizons semblaient bouchés. A cette époque, le choix de la résistance était qualifié de folie ; ils n’ont pas faibli, ne se sont pas lassés. Ils ont maintenu leur position, en dépit des risques et du prix lourd qu’ils ont payé. Nous apprenons d’eux le fait de poursuivre sur le même chemin, nous apprenons d’eux la confiance en Dieu, la confiance dans les moujahidins et dans les gens. C’est ce que nous entendions toujours d’eux.
Ce qui a été publié il y a quelques jours des propos de Imad Moghnié montre qu’il connaissait parfaitement les moujahidins, il savait les évaluer, dans toutes les circonstances, sur les fronts et dans les circonstances difficiles. Il faut penser à tout cela pour faire face aux défis actuels.
Avec le sang de nos chefs martyrs, de tous les martyrs de la résistance islamique au Liban et dans les autres mouvements de résistance, le sang et les souffrances du peuple libanais, avec le sang et les souffrances de l’armée libanaise, des organisations de la résistance palestinienne qui ont participé aux confrontations, l’armée arabe syrienne qui a aussi participé à ces confrontations, il y a eu de grandes réalisations. Le Liban a été libéré par étapes. D’ailleurs c’est en des jours comme ceux-là que l’armée d’occupation israélienne s’est retirée de la ville de Saïda. Le Liban a été par la suite entièrement libéré exceptées les fermes de Chebaa. Les otages libanais chez l’ennemi ont été libérés. L’Etat libanais a restitué son autorité, la paix civile et la stabilité sont revenues au Liban. Il y a quelques mois les eaux territoriales libanaises ainsi que la Zone économique, les ressources pétrolières et gazières au large des côtés sont aussi en voie de libération, excepté une zone de 2,5 km2. Tout cela, ce sont des réalisations. Il faut ajouter l’affaiblissement de l’ennemi israélien et la chute des projets israéliens que nous avons déjà évoqués, comme le «Grand Israël» en 2000, le «Puissant Israël» en 2006... Toutes ces réalisations ont redonné de l’espoir à la résistance palestinienne. Il y a eu la première intifada qui a jeté les bases de ce qui se passe actuellement en Palestine. Toutes ces réalisations ont été accomplies avec le sang de ces martyrs, en tête sayyed Abbas, cheikh Ragheb et hajj Imad et bien sûr tous les autres. Il est de notre responsabilité à tous de préserver ces réalisations. C’est la bataille qui se déroule actuellement. Un des principaux titres de la bataille qui se joue actuellement et qui a commencé précisément en octobre 2019, c’est la protection de ces réalisations et de ces grandes victoires qui se sont succédé au cours des 40 dernières années. C’était des victoires pour le Liban, pour la Palestine, pour notre oumma, pour tous les peuples et les gouvernements de la région qui cherchent leur souveraineté, leur liberté et leur dignité. Depuis 2019, notre pays est entré dans une nouvelle étape de ciblage pour détruire ces réalisations et ces victoires, pour que le Liban revienne sous l’autorité et l’hégémonie américaine qui veut imposer ses conditions internes et les conditions qui sont liées à l’ennemi.
Toute l’idée sur laquelle travaillent actuellement les Américains et sur laquelle ils travaillent au Liban depuis 3 ou 4 ans et dans plus d’un pays arabe et musulman, ainsi que dans les pays qu’ils classent dans le camp des ennemis comme l’Iran et la Syrie et dans les pays classés amis et alliés comme le Liban, pour leur imposer plus de conditions et réduire les marges de liberté et d’indépendance. C’est ainsi le cas par exemple en Turquie ou au Pakistan lorsque ces pays cherchent à prendre une option précise, des pressions sont exercées sur eux et le jeu recommence. Nous sommes donc dans cette bataille. Face à ce défi qui nous est lancé à travers les instruments médiatiques, politiques et économiques, notamment le prix du dollar qui influe sur tout, les prix des produits, les marchés, le commerce, l’agriculture, l’industrie, le moral du pays... Tout cela fait partie du jeu. Certes, l’existence de la corruption et les failles internes ainsi que des erreurs dans la gestion ou dans l’administration et le refus d’assumer les responsabilités, aident les Américains dans l’exécution de leur complot. Mais le facteur essentiel qui pourrait changer radicalement le pays et le prendre entièrement chez les Américains et le tirer vers leur projet c’est le fait de pourrir les esprits des gens.
Face à ce défi, lorsque nous revenons sur la détermination de sayyed Abbas, à la position ferme et solide de cheikh Ragheb, à l’esprit de combat de hajj Imad, nous voyons qu’il n’y a chez eux aucune place pour la peur ou le désespoir. Lorsque nous revenons vers nos chefs martyrs et à tout ce parcours, nous disons que face à ce défi, nous devons assumer les responsabilités. Nous devons prendre l’initiative, planifier, réfléchir et coopérer. Nous devons mettre en échec le projet de chaos et celui de l’hégémonie, ainsi que celui de contrôler l’esprit de notre peuple et celui des peuples de la région pour leur imposer des choix. C’est notre combat véritable et nous continuons à le mener avec courage, depuis 2019 et cela en dépit des accusations. Je reviendrai sur ce point à la fin lorsque j’évoquerai la situation interne.
Le second titre porte sur le séisme. C’est l’événement le plus important dans notre région au cours des deux dernières semaines. Ce séisme qui a frappé le Sud de la Turquie et le Nord de la Syrie, nous présentons nos condoléances aux commandements syrien et turc, aux gouvernements et aux peuples des deux pays qui nous ont chers. Nous demandons à Dieu de les entourer de sa compassion, de son amour et de les aider à surmonter cette épreuve. Nous souhaitons à ceux qui ont perdu des êtres chers d’être consolés et à ceux qui ont perdu leurs toits d’en trouver d’autres, aux blessés de guérir. Nous sommes face à une véritable tragédie dans notre région et proche de nous. Ce qui s’est passé est un test d’humanité pour chacun de nous, pour chaque partie, chaque Etat, ou association. Face à ces images terribles, les gens normaux se comportent avec humanité. Ils mettent de côté les rivalités et les animosités politiques. Ils reportent leurs combats même s’ils sont importants et décisifs. La priorité est à l’humanisme, à la morale et à sauver ceux qui peuvent l’être et à les sortir des décombres. Des dizaines de milliers de personnes ont été sauvées de sous les décombres. La priorité doit aussi être de soigner les blessés et d’entourer les survivants traumatisés, de consoler ceux qui ont perdu un être cher ou plusieurs et ceux qui ont été lésés par ce terrible drame. Tous ceux qui ont vu ces images et ont suivi ce développement, sans en être émus devraient se poser des questions sur leur humanité. C’était un test ; Chers frères et sœurs, l’administration américaine a échoué une fois de plus dans ce test. Elle a une fois de plus montré son véritable visage, son aspect criminel et barbare, elle et ceux qui lui ressemblent. Elle a ainsi attendu 8 ou 9 jours avant de dire que le fait d’envoyer des aides à la Syrie n’est pas en contradiction avec la Loi César. Certains ont même dit que les Américains ont fait une exception pour 3 mois. Or, pendant neuf jours avant l’annonce de cette décision, des gens ont été sauvés de sous les décombres et ils ont continué à l’être jusqu’au 9ième jour dans ce qui a été considéré comme un véritable miracle. Les Américains ont donc laissé les gens mourir pendant 9 jours et c’est sans doute à cause des critiques qu’ils ont décidé de faire cette exception. Or, pendant ces 9 jours, beaucoup sont morts faute de moyens pour les sauver, ou pour les soigner, les hôpitaux en Syrie manquent de tout à cause justement de la Loi César. Je parle ici exclusivement de la Syrie. Dans ce test humanitaire, nous avons assisté à une politique de discrimination et de doubles critères entre l’attitude envers la Turquie et celle envers la Syrie. Nous attendions que le monde traite avec justice et à égalité la Turquie et la Syrie dans cette épreuve, tous ceux qui ont perdu la vie, leurs maisons ou ont été blessés des deux côtés de la frontière sont des êtres humains. Nous avons pourtant vu et nous continuons à voir comment la communauté internationale et beaucoup de pays dans le monde n’ont pas traité de la même manière les victimes en Syrie et en Turquie. C’est aussi le cas des médias. Ils ont donc échoué dans ce test humanitaire. Ce n’est pas étonnant de la part des administrations américaines successives qui au moins au cours des 30 dernières années ont mené des guerres qui ont fait, selon certaines études 5 ou 6 millions de morts, du temps des Bush père et fils et de Clinton, puis Obama et Trump. On parle même de 6 ou 7 millions. Dans notre région, d’Afghanistan jusqu’ici. Je ne parle pas des guerres avant 30 ans, ni de guerres mondiales ou dans d’autres régions du monde. Je parle d’une responsabilité militaire américaine directe. Je ne parle pas de la responsabilité indirecte en Palestine ou au Yémen. Malgré cela, ils se disent humanistes et appellent à la démocratie, tout en défendant les droits des peuples et des hommes. Par contre, à leurs yeux, les véritables résistants dans le monde, les nobles résistants sont des terroristes contre lesquels il faut nouer des alliances et des coalitions pour les éliminer.
En tout cas, nous exprimons une fois de plus notre tristesse face à ce que nos frères ont subi, en Syrie et en Turquie. Il y a aussi d’autres nationalités qui ont souffert de cette tragédie, des Palestiniens et des Libanais et d’autres. Nous invitons les blessés à faire preuve de patience, à ne pas désespérer, et nous souhaitons que Dieu leur vienne en aide et nous espérons que le monde entier les aide, pas seulement maintenant mais dans le proche avenir pour qu’ils puissent reprendre leur vie. C’est d’ailleurs là le plus grand défi qui attend les gouvernements turc et syrien, surtout la Syrie qui est livrée à elle-même en raison des doubles critères d’humanité imposés par les Etats-Unis. Nous devons aussi remercier les Etats arabes et musulmans mis qui ont tendu la main à la Syrie. Au Liban, en dépit des circonstances économiques difficiles, des partis, des familles, même les camps palestiniens qui vivent aussi dans des circonstances difficiles, en tout cas plus que les villes et villages libanais, tous ont aidé autant qu’ils le pouvaient. Je remercie tous ceux qui ont répondu à l’appel lancé par le Hezbollah et ont fait des dons dans des régions différentes. Le premier convoi s’est rendu à Lattaquié. Le second partira dans les prochains jours vers Alep et le troisième vers Hama. Nous verrons ensuite où il faudra travailler. Nous poursuivrons en tout cas notre action. Dans ce dossier, notamment ce qui concerne la Syrie, est lié d’une façon ou d’une autre au gouvernement libanais. J’y reviendrai. Il faut en tout cas que ce dossier reste ouvert. Le défi est immense, devant le peuple et le commandement syriens. Je voudrais parler maintenant de l’impact du séisme sur le Liban. Nous avons tous senti que la terre a tremblé et en ces quelques secondes, chacun de nous, les Libanais, les Palestiniens, les Syriens et tous ceux qui vivent sur le territoire libanais, a senti son impuissance. Que pouvions-nous faire ? Se cacher ? Où ? Chacun a senti son impuissance en voyant les murs de sa maison trembler et finalement il n’a plus qu’un recours, Dieu ! C’est Dieu qui fait de nous ce qu’Il veut. En cet instant, nous étions tous égaux, le pauvre et le riche, le jeune et le vieux, le leader et celui qui le suit. Cela devrait nous donner à réfléchir et à revenir à notre réalité modeste, Nous devons revenir à Dieu et comprendre qu’aussi puissants que nous croyons, nous restons petits devant Dieu, devant Sa miséricorde. Je parle ici des Libanais et de ceux qui vivent au Liban, mais les autres qui ont plus souffert que nous du séisme doivent savoir que la vie ne tient qu’à un fil. Cette tragédie nous a montré qu’entre la vie et la mort, il n’y a qu’un fil. Nous devons donc toujours être prêts à mourir, qui peut venir soudainement, sans préambule, à tout instant. Ce qui s’est passé doit nous rappeler que la vie a une fin et que nous mourrons tous, et que rien ne changera ce fait, ni l’argent, ni le pouvoir, ni la puissance, ni les biens, ni les étoiles sur l’uniforme. La terreur que nous avons éprouvée au moment du séisme doit nous rappeler que le Jour du Jugement dernier viendra et nous devrons rendre compte de nos actes. Dieu nous prévient que ce jour arrivera et le séisme n’est rien face à ce qui se passera ce jour-là. C’est pourquoi je dis aux gens d’avoir peur de Dieu et de faire attention à leurs actes. Un séisme somme toute limité a ébranlé le monde, nous devons donc comprendre que nous ne sommes rien, face à la volonté de Dieu. Ce séisme a donné quelque part aux survivants une nouvelle chance, une nouvelle vie et c’est à nous de voir ce que nous en ferons.
Cela sur le plan moral et sur celui du sermon. Mais sur le plan du travail, je suis triste de dire qu’un nouveau défi se présente au Liban, Etat et peuple. Au cours des 60 dernières années, nous ne sentions pas en tant que Libanais qu’il y avait un risque de séisme au Liban. Certes, nul ne peut prévoir un séisme ; tous les savants et les experts disent cela, nul ne peut déterminer quand et où il peut avoir lieu et quelle sera son intensité. Tout ce qui se dit en matière de pronostics ne sont que des estimations. Nous sommes en tout cas en train d’apprendre de nouvelles choses. Nous sommes devant une possibilité dont nous devons tenir compte et nous devons prendre des mesures de précaution. Il faut voir ce que nous pouvons faire pour éviter ce scénario ou en limiter les dégâts. Nous sommes tous concernés au Liban, l’Etat, les forces politiques, les institutions, les associations, les gens, nous devons nous entendre tous pour un mettre un plan pour réduire les possibilités et être prêts autant que possible à toutes les alternatives. Même si le gouvernement est démissionnaire, il doit le faire, en coopération avec les autres forces. Si à Dieu ne plaise, un nouveau séisme a lieu et il est plus fort que celui que nous avons déjà vécu, les institutions de l’Etat sont-elles prêtes ? Ou bien de nombreuses personnes devront-elles mourir sous les décombres, faute de moyens ? Quels sont les moyens préparés pour soigner les blessés ? L’Etat a-t-il les moyens d’assurer des toits à ceux qui perdront leurs maisons ? Les gens sont-ils préparés à traiter avec ce genre de catastrophe ? Je dois malheureusement dire que non, car au Liban, nous ne sommes pas habitués à craindre les séismes. Il y en a en Turquie, au Japon, en Indonésie, en Iran, mais au Liban, depuis des décennies, en tout cas nos générations n’ont pas connu de séisme. Aujourd’hui, nous sommes face à cette possibilité. J’appelle l’Etat et même le gouvernement chargé des affaires courantes de mettre un plan pour faire face à de telles catastrophes, en dépit des difficultés que nous traversons actuellement et des moyens modestes. Nous devons établir un plan même modeste pour faire face, l’Etat, les ONG, les forces politiques. Il y a un sujet qu’il faut traiter, celui de la sécurité des bâtiments. Dans les pays où il y a un séisme c’est une question d’actualité. Aujourd’hui, en Turquie, une enquête est ouverte sur la corruption au sein des compagnies de construction. Une partie des bâtiments qui se sont effondrés avait un problème au niveau des matériaux utilisés, le fer et le béton. Il y avait même des infractions à la loi sur la construction et une faiblesse dans le contrôle. En Turquie, ils ont commencé à faire des arrestations et c’est devenu un sujet de polémique politique. Le Liban, en dépit de ses moyens modestes, peut établir un plan pour limiter les pertes humaines et matérielles. C’est certainement réalisable pour limiter les pertes humaines.
Il faut aussi établir un plan pour apprendre aux gens comment se comporter dans de telles circonstances. Beaucoup de questions sont posées à ce sujet sur les réseaux sociaux. Dans le genre, si nous sommes en voiture au moment de séisme, que doit-on faire ? Si nous sommes à la maison, que faut-il faire ? Au neuvième ou au dixième étage ? Il faut apprendre tout cela aux gens et faire la même chose avec les écoles. Il faut utiliser les médias, les églises, les mosquées, les intellectuels, les médecins, les élites et la Défense civile.
J’appelle à l’élaboration d’un plan global, mais je crois qu’il y a un sujet urgent dont l’Etat et les municipalités doivent s’occuper immédiatement, c’est celui des bâtiments qui ont été ébranlés soit à cause du séisme soit auparavant. Je vais vous confier, et il ne s’agit pas de propos courtois, que lorsque le séisme a eu lieu, la première chose qui m’est venue à l’esprit c’est Tripoli. Je ne savais pas encore que ce séisme frappait la Syrie et la Turquie. Je crois qu’il avait eu lieu seulement au Liban et j’ai pensé à Tripoli parce que dans ma tête, l’effondrement de certains bâtiments est resté. J’ai donc immédiatement contacté les frères pour leur demander de s’informer sur Tripoli, si des bâtiments y sont tombés et si nous pouvons aider. Je voudrais donc que l’on fasse un état des lieux des bâtiments au Liban, s’ils sont solides et s‘ils peuvent résister au séisme. Nous devons revoir les lois sur la construction et sur la nécessité d’être stricts et vigilants sur les critères de construction. Mais avant d’en arriver là, il faut au moins vérifier la solidité de certains immeubles qui abritent des dizaines de familles. Nous ne devons pas avoir besoin d’un séisme pour le faire, surtout que ces immeubles peuvent s’effondrer suite à n’importe quelle secousse et faire de nombreuses victimes.
C’est la responsabilité de l’Etat, mais nous devons tous aider, les forces politiques, les gens. Le coût de la protection aujourd’hui sera moins élevé que celui que nous devrons payer après la catastrophe. Aujourd’hui, le coût est uniquement élevé mais si la catastrophe a lieu, nous perdrons des gens, des êtres humains et c’est ce que nous avons de plus précieux.
Dans ce dossier en général, ce qu’a fait le gouvernement libanais en envoyant une délégation officielle en Syrie est excellent. L’ouverture du port et de l’aéroport ainsi que des points de passage, les contacts avec les différents ministères, l’envoi de missions d’aide pour rechercher les survivants dans les décombres, tout cela est très important et le gouvernement est remercié pour cela. Certaines forces politiques et certains médias ont malheureusement dit que le gouvernement a agi ainsi à cause de la pression du Hezbollah. En général, dans toutes les questions, ils utilisent le terme « du tandem chiite », mais à ce sujet en particulier, ils ont parlé d’une pression du Hezbollah. Pour plaisanter je dirais que nous aimerions que le mouvement Amal soit avec nous dans ce sujet... Mais je précise qu’il s’agit de propos creux. Chacun a agi avec un sens des responsabilités. Personne n’a fait pression sur personne. . Le président du Conseil, les ministres, les parties concernées, les forces politiques, la Défense civile, les scouts, l’armée, tous ont agi avec responsabilité et personne n’a fait pression sur qui que ce soit à ce sujet. Ce qui est requis c’est que le Liban poursuivre sur cette voie. Le Liban doit continuer à être une partie de l’effort arabe et musulman , officiel et populaire, pour briser le blocus injuste imposé à la Syrie. En brisant le blocus imposé à la Syrie, le principal bénéficiaire est la Syrie certes, mais ensuite il y a le Liban, sans discussion et sans hésitation. Le principal bénéficiaire de la levée du blocus et de la Loi César sur la Syrie est, après ce pays, le Liban, Etat et peuple. Actuellement, toutes les raisons invoquées pour retarder l’arrivée du gaz égyptien et de l’électricité de Jordanie au Liban, c’est la loi César. Même si c’est un mensonge, c’est ce qu’ils disent. En fait, il est apparu que la Banque mondiale n’a pas mis le Liban sur son programme et sur son budget cette année. Peut-être que personne ne lui en a parlé. En tout cas le Liban doit continuer sur cette voie. Voilà pour le séisme.
Au sujet de l’entité ennemie, de la Palestine et de la résistance qui est dans une courbe ascendante, je vais dire deux mots car c’est lié à sayyed Abbas, cheikh Ragheb, Hajj Imad et à l’occasion qui nous réunit aujourd’hui.
En résumé, la situation au sein de l’entité ennemie est inédite, tant sur le plan interne qu’au niveau de l’environnement stratégique. Le gouvernement actuel pousse bêtement les événements vers deux grandes confrontations, le premier interne israélien et le second avec les Palestiniens et il risque de s’étendre à l’ensemble de la région. Au sujet de la première confrontation, c’est la première fois depuis l’émergence de cette entité que nous entendons son président, des Premiers ministres anciens, Lapid, Bennet, Olmert, Barak, d’anciens ministres de la Défense, autrement dit, des ministres de la Guerre, d’anciens chefs d’état-major, d’anciens grands généraux, des historiens sionistes, des élites de l’entité parlent de la possibilité d’une guerre civile prochaine. Il y a quelques mois, ils évoquaient cette possibilité, maintenant ils disent qu’elle est proche. Ils évoquent la possibilité de verser du sang et maintenant ils disent qu’avec le gouvernement de Netanyahu, il n’y a pas d’autre possibilité que le sang. Il y a quelques jours, l’ancien chef de l’armée de l’air ennemie a menacé de tuer Netanyahu. Il a été emprisonné. On parle d’une explosion prochaine. Qui dit cela ? Le chef d’état-major, non un journaliste. Je vous lis le texte qui parle d’une explosion prochaine et je m’en contente. Pour la première fois, des groupes pour quitter l’entité se forment et ils veulent revenir de là où ils sont venus. On parle aussi du complexe des 80 ans. Dans leur Histoire, disent-ils ont eu deux Etats qui n’ont pas achevé leurs 980 ans. Ils ont peur que l’entité actuelle suive le même exemple. Ils parlent aussi de la difficulté de mener un dialogue interne. Au moins, ici, les gens continuent à se parler un peu. Là-bas, c’est complètement fermé.
Je me contente donc de lire un seul texte. J’invite tout le monde à s’intéresser à ce dossier, à cette affaire. Le président de l’entité Itzhak Hertzog dit : Nous sommes tous inquiets pour «l’Etat d’Israël». Nous sommes tous engagés envers lui. L’absence de dialogue nous déchire de l’intérieur. Je vous le dis, ce baril d’explosifs est sur le point d’éclater. C’est une situation d’urgence et la responsabilité repose sur nous tous. Je vois devant mes yeux, les divisions internes s’approfondir et je ne peux pas ne pas me rappeler qu’à deux reprises, sous le royaume de David, il y a eu un Etat d’Israël sur le sol d’«Israël» et il s’est effondré à deux reprises avant d’atteindre ses 80 ans. Cela figure aussi dans une lettre adressée par cent historiens israéliens adressée à Netanyahu. Cela sur le plan interne israélien. A aucun moment, l’entité n’a atteint un tel niveau de crise, il y a un manque de confiance dans l’armée, dans le commandement politique, dans la justice, les désertions se multiplient au sein de l’armée etc. C’est ce que nous avons appelé dans de précédents discours «une angoisse existentielle». Ce loup qui vit à nos frontières et qui s’est installé sur la terre de Palestine et qui est une des plus grandes menaces dans la région, ainsi que la principale source de l’insécurité et de l’instabilité dans la région, ne fêtera probablement pas ses 80 ans inchalllah.
La dernière escalade face au peuple palestinien –et nous devons tous nous incliner avec respect face à cette nouvelle génération, ceux qui ont aujourd’hui, 20, 19 ou 18 ans et même nous devons ajouter ceux qui ont 13 ou 14 ans- qui lance des couteaux et affronte les Israéliens à mains nues à Jérusalem, en Cisjordanie et à Gaza ce peuple palestinien qui, depuis Seif al Qods a aussi bougé dans les territoires dits de 48, montre que l’ennemi est dans une impasse. Tous les responsables militaires et les chefs ennemis le reconnaissent. Les opérations individuelles se multiplient et leur importance est qu’elles bénéficient d’un encadrement populaire. Tous les sondages le montrent et cela se voit à chaque funérailles d’un martyr palestinien, la foule y est immense. Ces moujahidins, ces martyrs, mettent le sourire sur les visages des Palestiniens et sur ceux de leurs familles. Ils humilient l’ennemi. Nous avons vu ces images impressionnantes à Jenine, lorsque 9 martyrs sont tombés dans l’opération contre la colonie de Nabi Yacoub à AlQods (Jérusalem)... ce gouvernement stupide pousse vers une escalade et cela pourrait entraîner une escalade dans toute la région. Ce dossier doit être suivi sur la base de la responsabilité, de l’appui, de la présence et du soutien avec tous les moyens disponibles au peuple palestinien.
Le dernier sujet que je voudrais évoquer porte sur nos questions internes. Il n’y a rien de nouveau sur le plan du dossier présidentiel. Tout le monde attend la rencontre des 5 à Paris. Vous avez tous attendu les résultats. Mais il n’y a pas eu de communiqué ce qui signifie que les discussions sont encore ouvertes. Ils ont ensuite fait assumer la responsabilité aux Libanais. Ce qui est vrai car les Libanais assument la responsabilité. Du premier jusqu’au dernier jour, nous continuerons à dire qu’il s’agit d’une échéance interne. Le monde ne peut pas imposer un président au peuple libanais, ni aux forces politiques du pays. La véritable option, c’est l’entente interne et il faut continuer à y travailler. Nous disons tantôt que l’horizon est bouché et personne ne dispose de 65 voix et chacun va ensuite chez lui. C’est faux. Il faut poursuivre les efforts pour trouver des solutions, pour aboutir à un accord, pour que le Liban ait un président le plus vite possible.
Le principal souci des Libanais et de ceux qui vivent au Liban, c’est actuellement le souci économique. La situation s’est détériorée au cours des dernières semaines, avec la hausse du taux du dollar et tout ce qui en a découlé au niveau des prix et des troubles sur les marchés des carburants, des médicaments, de la nourriture etc. Les troubles sont certes justifiés car nous savons tous que les salaires d’un, deux ou trois, et même 4 et 5 millions sont aujourd’hui dérisoires, notamment pour les enseignant, les fonctionnaires du secteur public et d’autres. Ils expriment leur souffrance. Ce problème occupe tous les Libanais.
Jusqu’à présent, nous nous contentons de gémir, de pleurer et de nous plaindre. Mais il faut essayer de trouver des solutions. Permettez-moi de revenir sur des propos que j’ai déjà tenus. Ce qui se passe actuellement au Liban est certes en partie dû à la corruption et à la situation politique interne, aux rivalités politiques et aux conflits confessionnels, aux calculs étroits et personnels à l’avidité des commerçants... tout cela influe sur la situation économique et financière. Mais tout cela existait avant 2019 et le pays était relativement stable. Pourquoi à partir de 2019, le pays s’est-il dirigé vers l’effondrement ? Tout simplement parce que la décision d’une nouvelle stratégie, basée sur le fait de pourrir les cerveaux des gens a été décidée... Le Liban subit aujourd’hui de grandes pressions américaines. Certes, la Loi César n’a pas été imposée à cause du Liban. Ils n’ont d’ailleurs pas besoin de cela. Comme je l’ai déjà dit, il leur suffit de demander à certains Etats qui ont des dépôts au Liban, de les retirer. Même les dépôts des Libanais, et pas seulement des Etats ont été retirés. Etait-ce par hasard ? Etait-ce fait d’une façon désordonnée ? Toute cette façon de retirer les fonds déposés dans les banques n’avait pas été de façon coordonnée ? Ou sur une décision ? Il ya donc eu un retrait des dépôts dans les banques, ensuite les aides ont été interdites au Liban ainsi que le fait d’y investir. Il n’y a plus eu d’économie. Il faut préciser qu’au départ, nous n’avions pas une économie basée sur l’agriculture ou l’industrie... Il n’y avait donc plus rien à part le jeu de la livre et du dollar qui poussait chaque Libanais à se dévorer lui-même. Nous tirions alors la sonnette d’alarme pour dire qu’un jour les réserves de la Banque centrale pourraient être épuisées... Ils disent que la Livre libanaise a perdu 95% de sa valeur. Il se peut qu’un jour vienne où elle n’aura plus du tout de valeur. Que ferons-nous alors ? Devrons-nous attendre les Américains ? Ils n’accepteront pas. Il y a quelques jours, le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, chargé du dossier du nucléaire, le frère Baghiri était au Liban. Il a rencontré de nombreux Libanais. J’espère que ceux-ci sont désormais convaincus que le dossier nucléaire iranien n’est lié à aucun autre. Car c’est lui qui mène les négociations et à chaque question évoquée, les Américains envoyaient des messages pour dire : rencontrons-nous et essayons de nous entendre. Nous n’avons pas besoin des Européens, ni des 5 plus 1, ni d’Oman, ni du Qatar. Nous n’avons pas besoin de médiateurs. Mais l’Iran a refusé de s’asseoir en tête à tête avec les Américains. Chaque fois je me demandais quelle était la sagesse de cette position. Et j’ai compris. Savez-vous de quoi il s’agit ? Si les Iraniens rencontrent les Américains en tête à tête, les demandes américaines seront plus nombreuses et les pressions plus grandes encore. L’ayatollah Khamenei a une expression qui porte sur le fait que les demandes n’ont pas de limites. C’est le cas des Américains. Si vous parlez d’un point «A», ils iront vers le point «B» et ainsi de suite. Et de leur côté, ils peuvent ne rien donner en contrepartie. Regardez ce qui s’est passé avec les Etats amis qui se sont rendus à la volonté américaine. Si vous attendez donc les Américains, le pays s’effondrera et les conditions de vie y seront très dures...
Certains pourront dire qu’il s’agit de propos révolutionnaires, mais c’est la réalité. C’est le cas aussi lorsqu’on est atteint d’une maladie incurable. Le diagnostic fait mal, déplaît, mais il n’y a pas d’autre solution. La solution c’est justement de renforcer notre économie. Cela n’exige pas des dizaines d’années. Toutes les négociations avec le Fonds Monétaire International portent sur 3 milliards de dollars sur 4 ans. Or, l’année dernière et même celle d’avant, nous avons dit que la Chine est prête à investir au Liban pour 12 milliards dollars et il ne nous est pas demandé de verser un sou. Les Chinois comptent les récupérer dans les 20 ou 30 prochaines années. Les Russes sont aussi prêts à réaliser des projets dans le domaine des raffineries et des produits pétroliers, l’essence, le mazout, le fuel etc. Ils sont prêts à mettre dans ces projets 2,5 ou 3 milliards de dollars. Cela fera environ 15 milliards de dollars. SI une telle somme arrive au Liban, le pays ne se redressera-t-il pas ? Si tous les Libanais, peuple et Etat décident de relancer le secteur agricole, celui-ci ne se développera-t-il pas ? Lorsque nous avons évoqué cette question, les gens se sont moqués du secteur agricole. Tout comme ils se sont moqués de sayyed Abbas, cheikh Ragheb et Hajj Imad lorsqu’ils ont dit en 1982 qu’ils allaient combattre «Israël»... Aujourd’hui, lorsque nous entendons que le kilo d’oignons est 80000LL, nous nous demandons : nous ne pouvons pas planter de soignons ? Ou des pommes de terre ? Ne pouvons-nous pas planter ce que nous mangeons ? Un grand Etat veut que notre peuple meure de faim.
Relancer le secteur agricole et celui de l’industrie, aller sérieusement vers l’exploitation du pétrole et du gaz et refuser toute tentative d’atermoiement de la part des compagnies, voilà ce que nous devons faire. J’ai lu ces deux jours que les Israéliens ont commencé à exporter le gaz de Karish. Personne ne doit croire qu’une tentative d’atermoyer dans l’exploitation du Liban de ses ressources pétrolières et gazières maritimes est possible. Nous n’accepterons pas que l’on se moque du Liban alors que les Israéliens commencent à profiter du gaz de Karish. Cela signifie que s’ils veulent nous affamer, nous les tuerons ; certains pourraient croire qu’il s’agit de propos émotifs. Pas du tout. J’ai réfléchi à chaque mot. Si vous vous voulez nous affamer, nous vous tuerons. Rien n’a changé dans notre logique.
Donc, dans le dossier pétrolier et gazier, il faut adopter une position ferme ; cela fait 3 ou 4 ans que nous évoluons dans le même cercle vicieux. Depuis octobre 2019. Alors que c’est une possibilité de sortie de crise importante. J’ai lu récemment des rapports sur le fait que des services de renseignements disent que s’il n’y pas de solution politique au Liban et de réforme, le pétrole et le gaz au large des côtes libanaises auront un sort inconnu. Il y a donc une volonté préméditée d’atermoyer. Je veux tirer la sonnette d’alarme contre toute tentative de ce genre. Que faut-il pour contrer cela ? Une décision courageuse de la part du gouvernement actuel, ou du gouvernement à venir pour dire aux Américains : laissez-nous un peu en paix. Si le Liban en avait le courage, qu’il invite la Chine et la Russie à concrétiser leurs offres. Qu’il accepte aussi les aides iraniennes. Les Américains sont pragmatiques. Ils tourneront, critiqueront et finiront par revenir et s’asseoir avec nous pour discuter des conditions. Mais si nous restons inertes et si nous nous rendons aux exigences américaines, il ne se passera rien. Le Liban n’a pas besoin d’une Loi César, ni de sanctions. Malheureusement, il suffit que l’ambassadrice des Etats-Unis actuelle ou à venir, pointe son doigt pour que le Liban refuse. Et avec cela on parle de souveraineté, de décision indépendante, de nationalisme et d ‘humanité... je dis que ce qui est demandé c’est cette solution. Sinon, nous continuerons à tourner dans le même cercle vicieux. Retirez de l’argent de la banque centrale, emparez-vous des fonds des déposants, jetez-les sur les marchés pour que la livre chute et ainsi de suite. Ce jeu devra finir un jour et accepterons-nous que le Liban aille vers l’effondrement ?
Un dernier mot encore. Si quelques-uns planifient pour le chaos, si les Américains veulent le chaos et font des plans en ce sens, si les partisans des Etats-Unis font des plans en ce sens, je leur dis : vous allez perdre. Vous perdrez tout au Liban. Vous avez déjà fait des plans similaires dans le passé et vous avez perdu. Aujourd’hui aussi vous allez perdre. Je vous le dis en toute sincérité et en toute franchise. L’environnement populaire que vous vouez viser à travers le chaos que vous planifiez, souffre certes, nul ne peut le nier, nous souffrons tous, tout le peuple libanais souffre, mais ceux qui parient sur le fait que cette souffrance poussera cet environnement à renoncer à ses options et à sa position se trompent totalement. Cette position est l’arme de cet environnement, un testament et un héritage. Cet environnement ne renoncera jamais aux réalisations du sang de sayed Abbas et de hajj Imad. Il ne renoncera jamais à ce qui fait sa sécurité, sa protection, qui lui permet de rester, d’exister en préservant sa dignité, son honneur et sa souveraineté . Ceux qui pensent que cet environnement pourrait renoncer à ce qui lui permet de profiter des richesses de son pays se trompent lourdement. Si vous poussez le Liban vers le chaos, vous y perdrez. Il faudra vous attendre à ce que le chaos s’étende à toute la région. Lorsque votre complot s’étendra à la main qui nous fait mal, nous dirigerons nos mains et nos armes vers la main qui vous fait mal, Israël. Ceux qui croient que nous resterons immobiles à regarder l’effondrement et le chaos sans bouger le petit doigt, se trompent. Au sujet des frontières maritimes, du gaz et du pétrole, nous étions prêts et sérieux à aller vers l’option de la guerre. L’ennemi en a d’ailleurs été conscient. Aujourd’hui, en cette rencontre en hommage à nos chefs martyrs, qui nous ont appris la foi, la confiance, la détermination, la loyauté, le courage et la détermination, nous réitérons notre position : Ceux qui veulent pousser le Liban vers le chaos et l’effondrement doivent s’attendre à ce que nous fassions quelque chose auquel ils ne pensent même pas....
Merci d’être venus et d’être toujours présents avec cette sincérité, cette patience et cette détermination. Cet environnement ayant toutes ces qualités ne peut qu’être victorieux. Inchallah ce parcours restera celui de la victoire du sang sur l’épée.