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Discours à l’occasion de la pose de la première pierre pour le complexe touristique et djihadiste de Janta

Discours à l’occasion de la pose de la première pierre pour le complexe touristique et djihadiste de Janta
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Au nom de Dieu

Je voudrais d’abord vous souhaiter la bienvenue pour votre participation à cette cérémonie qui jette les bases d’un grand projet inchallah, mais permettez-moi de commencer par certaines obligations morales entre un discours et l’autre.

Au cours des derniers jours, la mère du pionnier de l’ère des martyrs volontaires, leur prince, Ahmed Kassir qui a accompli la plus grosse opération dans l’histoire de la résistance depuis la naissance de cette entité à nos jours, hajjé Fawziyeh Hamza, qui est aussi la mère de plusieurs martyrs, Ahmed Kassir, mais aussi Moussa Kassir et Rabih Kassir tué pendant la guerre de juillet. Je voudrais donc présenter mes condoléances à son époux hajj Abou Moussa Kassir le moujahed père des martyrs et à la famille si chère et si digne. La hajjé a rejoint ses fils martyrs et elle a été tout au long de sa vie, une moudjaheda, une résistante croyante et je prie Dieu de l’accueillir dans sa grande mansuétude.

Je voudrais aussi présenter mes condoléances et mes bénédictions à la famille du chef martyr Ibrahim Naboulsi et aux familles de ses frères les martyrs tombés avec lui ou un jour après lui, en Cisjordanie et à Gaza. Chaque jour un nouveau martyr tombe en Palestine et peut-être plus, sur le chemin de la résistance et de la libération. A leurs familles à tous, nous présentons nos condoléances et notre soutien. Au Hezbollah et au sein de la résistance islamique, nous partageons leurs sentiments, la tristesse et la fierté, nous saluons leur courage et leur enthousiasme, leur détermination sur lesquels nous misons tous car ils mèneront sur le chemin de la victoire qui ne sera plus très éloignée si Dieu le veut.

L’occasion de cette cérémonie, c’est de poser la première pierre pour l’édification d’un mémorial touristique et djihadiste à Janta. Plus tard, les frères lui donneront un nom plus précis.

Mon discours est divisé en deux parties. La première est consacrée à l’occasion et la seconde à quelques points politiques, en résumé car inchallah je m’exprimerai plus longuement lundi à l’occasion de la cérémonie de clôture des célébrations des 40 printemps et en même temps, nous célèbrerons la victoire de juillet et la seconde libération dans la Békaa et le jurd.

Premièrement, pourquoi Janta ? Nous réfléchissions depuis longtemps sur l’idée de construire un mémorial jihadiste et touristique dans la Békaa qui atteindrait plusieurs objectifs en même temps. L’idée était là après la réussite du projet de Mlita à Iqlim al Touffah au Sud. Ce projet a eu un impact culturel et moral ainsi que des bienfaits économiques. Nous discutions donc depuis des années l’idée. Le principe était acquis et nous pensons que c’est le moindre de nos devoirs à l’égard de la Békaa, de ses martyrs, de ses habitants et de la mémoire en général que de construire un mémorial dans cette région. Mais la discussion portait sur où dans la Békaa ? Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour choisir, mais les circonstances par lesquelles nous sommes passés, notamment le corona et les circonstances économiques difficiles et maintenant c’est fait.

Donc pourquoi Janta ? Je voudrais parler un peu de cette localité, car en définitive, ce discours deviendra un document de référence. Er lorsque le mémorial sera construit et achevé, ce discours restera dans ses archives…

Lorsque nous revenons à 1982, au moment de l’invasion israélienne (même si vous savez tout cela, il est bon d’y revenir), la question qui se posait portait sur la volonté de savoir jusqu’où ira cette invasion. Il y avait une possibilité qu’elle couvre l’ensemble du territoire libanais pour encercler finalement Damas et éventuellement l’attaquer.

A cette époque, l’imam Khomeiny a pris une décision historique d’envoyer des forces en avant-garde en Syrie, accompagnées d’une délégation militaire de haut niveau, regroupant des responsables des Gardiens de la Révolution et de l’armée iranienne. Ils sont donc venus à Damas et ont rencontré le président de l’époque Hafez Assad. Il y a eu des discussions avec le commandement politique et militaire syrien et il est apparu que l’invasion devrait s’arrêter à certains points dans la Békaa centrale et au Mont Liban. Par conséquent, il ne devait plus y avoir une menace pour le reste du territoire libanais ni pour Damas. Pour cette raison, il n’a pas semblé nécessaire d’envoyer des troupes iraniennes, qui, au départ, devaient se battre aux côtés des Syriens et des Libanais dans le reste du pays qui n’était pas encore sous occupation. Il faut aussi rappeler qu’à l’époque, l’Iran faisait face à une guerre féroce menée contre elle par le régime de Saddam Hussein par une décision américaine et occidentale et avec l’appui de plusieurs pays arabes et avec un financement généreux de la part des Etats du Golfe. L’Iran qui faisait face à une telle guerre sur un front long de milliers de kilomètres, a donc choisi de ne pas abandonner le Liban et la Syrie et d’envoyer ses hommes se battre aux côtés des Libanais et des Syriens face à l’invasion israélienne.

Le plan a donc changé et l’idée est devenue de maintenir une force des Gardiens de la Révolution en Syrie, elle viendrait au Liban avec pour mission d’aider les résistants libanais, en les entraînant et en leur transmettant l’expertise, tout en ouvrant une ligne logistique à partir de l’Iran, en mesure de donner les armes, les munitions, les canons, les moyens et le soutien moral aux résistants.

La mission a changé. Elle n’était plus de se battre sur les fronts mais de former, de mobiliser et de préparer. Les forces iraniennes restées sur place n’avaient plus pour mission d’aller au front et de se battre à la place des Libanais et des Syriens, mais d’aider les Libanais, car les Syriens en réalité, n’en avaient pas besoin, pour résister et libérer leur terre occupée.

La force iranienne était principalement présente dans la région de Zabadani, dans un camp donné par les Syriens aux Gardiens de la Révolution. A partir de là, il a été décidé qu’ils viendraient au Liban. Nous étions en pleine invasion israélienne. Les forces iraniennes sont entrées via Zabadani et se sont postées à Janta. C’était donc la première localité qu’atteignaient les frères des Gardiens de la Révolution. Comme l’a dit le présentateur de la cérémonie, les missionnaires de l’imam Khomeiny sont arrivés chez nous dans ce lieu où nous voulons construire un mémorial. Dans les champs voisins de la localité de Janta, il y avait un vieux camp d’entraînement établi depuis des années. Après l’invasion israélienne et les développements internes, il était sous le contrôle du Mouvement Amal islamique dirigé par le frère Abou Hicham, sayyed Hussein Moussawi.

Ce camp a donc été offert aux frères des Gardiens de la Révolution et ceux-ci l’ont agrandi et équipé et il a pu organiser ce que nous appelons dans notre langage, notre première session, la première promotion issue de ce camp d’entraînement. Parmi les premiers à avoir rejoint cette session, le sayyed des martyrs Abbas Moussawi et il y avait d’autres chefs et de nombreux moudjahidines qui ont occupé des postes de leadership tout au long de ces 40 ans.

La première formation s’est terminée et le nom du camp d’entraînement de Janta a commencé à retentir, ainsi que la présence des frères des Gardiens dans ce camp et cette expérience lui ont donné une consonance à la fois militaire, morale et émotionnelle.

Il y a eu ensuite une seconde formation, puis une troisième, une quatrième et une cinquième... puis nous avons cessé de compter, car l’afflux des volontaires était immense. Il ne s’agissait donc plus de sessions de formation précises. Janta est devenue synonyme du camp d’entraînement et tous ceux qui souhaitaient se rallier à cette expérience s’y rendaient. Je me souviens qu’à cette époque, j’étais chargé de l’accueil des volontaires, de leur acceptation et de la composition des listes, les jeunes arrivaient de toutes les régions, du Sud, à la Békaa, de la banlieue sud au Nord, de Jbeil, de partout et Janta a pris ainsi sa place.

Donc, il y avait là le premier camp d’entraînement de la résistance islamique au Liban. C’est ici que la première unité a été formée et que les débuts militaires organisés ont eu lieu, car en même temps, les jeunes au Sud, dans la banlieue sud, à Beyrouth, au mont-Liban et dans les zones occupées avaient commencé à se regrouper et à lancer des opérations, mais c’est à Janta que l’organisation a commencé réellement.

Les camps se sont élargis et il y en avait désormais plusieurs à Janta, dans les vallées et sur les collines. Les frères dans les Gardiens cherchaient la moindre vallée dans la région pour y installer un camp d’entraînement. Les camps se sont donc élargis et les sessions de formation se sont multipliées. Janta et ses environs ont été la cible de bombardements israéliens à plusieurs reprises et les habitants des localités avoisinantes en ont souffert, en particulier ceux de Janta, de Yahfoufa et de Nabi Chit, considérées comme voisines de Janta. Les habitants de ces localités ont été à la hauteur et ils ne sont jamais venus se plaindre auprès du Hezbollah des bombardements qui les visaient, des maisons qui étaient ainsi détruites... Ces bombardements ont causé des dizaines de martyrs et des blessés et le sang iranien s’est mêlé au sang libanais et plusieurs formateurs des Gardiens sont tombés dans le cadre de ces bombardements.

Des milliers de moudjahidines, venus de toutes les régions libanaises ont rejoint les camps de Janta. On parle ainsi de la première et de la seconde génération de la résistance... peut-être aussi la troisième génération. Mais ce dont je suis sûr c’est que les deux premières générations ont été entraînées sur cette terre, dans ces vallées et sur ces collines. Bon nombre d’entre eux sont devenus des martyrs et un plus grand nombre attend encore de le devenir. Dans ces vallées, ces collines, sur ces chemins et au pied de ces arbres, nous avons des souvenirs qui sont précieusement conservés. Cette terre sur laquelle nous organisons cette cérémonie est en principe celle des camps d’entraînement, mais en réalité, elle est celle de la prière, de l’adoration, des pleurs, des liens avec Dieu Tout Puissant et celle des liens établis entre les moudjahidines venus de tous les coins du Liban. C’est là qu’ils se sont rencontrés, retrouvés et unis dans leur mission.

Je me souviens non seulement dans la session que j’ai suivie, mais aussi dans celles où je suis venu par la suite pour prononcer un discours en guise de clôture, avec quelle émotion nous nous retrouvions et nous nous séparions. Combien de larmes ont été versées dans ces lieux, de tristesse, mais aussi d’amour pour Al Hussein, de foi, du sang et des larmes ont été versés dans ces lieux, des rires aussi ont retenti, car nous sommes des êtres humains, nous pleurons et nous rions, nous prions, nous espérions, nous aimions, nos cœurs ne sont jamais devenus froids et durs. Nous pouvions suivre les entraînements les plus féroces, mais nos cœurs restaient remplis de foi, d’amour et de sens des responsabilités. Je me souviens que la plupart, sinon tous, les frères, les ulémas à l’école religieuse de Baalbeck, ont rejoint les camps d’entraînement de Janta, non pas seulement pour prier mais aussi pour suivre les sessions, courir, grimper les montagnes, marcher pieds nus sur les pierres... C’est pourquoi ce lieu a une dimension particulière spirituelle et affective, dans notre conscience et dans notre parcours de résistance. C’est pourquoi nous avons donc choisi Janta, à cause de l’histoire, des débuts, de sayyed Abbas, des familles des martyrs, des héros et nous aspirons au fait que le mémorial qui sera construira portera cet esprit. Nous donnons l’idée et demain, les artistes, les spécialistes, les ingénieurs  et les dessinateurs feront le reste et traduiront cette idée en images concrètes, à leur manière pour conserver et raviver la mémoire. Aujourd’hui, les camps ne se limitent plus à Janta. Ils s’étendent dans toute la Békaa, de nombreux camps ont été ouverts car ceux de Janta ne suffisaient plus pour recevoir tous les volontaires et de plus, à Janta il y a eu des bombardements israéliens. Nous avons donc préféré diviser les volontaires en petits groupes... Il y a eu des sacrifices immenses et je crois que moi et mes frères et sœurs dans la Békaa n’oublieront jamais Aïn Kawkab et ses martyrs venus de toutes les régions du Liban.

Toute la mémoire de ce lieu, depuis le début et l’arrivée des Gardiens de la Révolution peut être préservée dans des films et des images. Mais il faut que tout soit dit et documenté. La mémoire des gens de la Békaa doit être conservée dans ce mémorial, car depuis le début, les habitants de Janta et de la Békaa ont adopté ce choix. Ils y ont cru et l’ont appuyé en dépit des risques que cela représentait non seulement pour Janta mais aussi pour Baalbeck, pour les positions de défense aérienne et pour les autres camps d’entraînement dans la région de la Békaa. Les bombardements ont atteint  les environs de Hermel. Tout cela avant la libération et c’est différent de ce qui s’est passé en 2006.

Les gens de la Békaa ont appuyé et soutenu cette option et ils leur ont tout donné, leurs enfants, leurs maisons, leur sécurité, leur argent et leur quiétude. Ils ont fait des dons à la résistance et ceux qui n’avaient pas d’argent ont donné du savon et même du Kechek et du Makdouss. Nous avions beau leur dire : Nous sommes au front, mais ils ne voulaient rien entendre et disaient : c’est ce que nous possédons. Pour nous, ce savon, ce kechk et ce makdouss valaient des millions de dollars car ils étaient donnés de tout cœur. S’ils avaient plus que cela, ils l’auraient donné... Tout cela doit être préservé et raconté. Il faut se rappeler les bombardements israéliens sur cette région. Vous vous souvenez de la cité de l’imam Sadr, de la voiture des FSI à Baalbeck, de la caserne de l’imam Ali devenue par la suite la caserne cheikh Abdallah. Vous vous souvenez aussi des voitures piégées qui ont explosé dans les souks de Baalbeck ou à Ras el Aïn... Nous devons évoquer tout cela, tous ces souvenirs et rappeler que la Békaa est devenue la base arrière des résistants qui y sont venus de toutes les régions du Liban. Alors que la plupart des régions étaient sous occupation, la Békaa a offert aux résistants l’asile, le lieu pour la logistique, pour l’entraînement, pour les réunions et les rencontres. Tous ceux qui voulaient respirer venaient dans la Békaa. C’est une longue histoire. Cette responsabilité a diminué avec le retrait en 1995 des forces ennemies. Beyrouth et ses environs, Saïda, Tyr et Nabatiyé ont été libérées. La pression sur la Békaa a été ainsi réduite. De même, il faut préciser que les fils de la Békaa étaient présents dans tous les axes et fronts de la résistance, dans la Békaa Ouest et au Sud. De même, le mémorial devrait aussi évoquer la mémoire de la Seconde libération que nous célébrons dans quelques jours. Les localités de Baalbeck-Hermel étaient aux premières lignes, la mémoire doit être préservée, même si elle est récente. Il ne faut pas oublier, ni perdre ces souvenirs, en plus de tout ce qui a trait à la résistance en général.

C’est donc l’idée générale. Il faut la concrétiser de manière attrayante. C’est la responsabilité des parties concernées, spécialisées et artistiques. Pour information et pour qu’on ne nous dise pas plus tard : vous avez construit sur la terre appartenant à d’autres ou à l’Etat, je tiens à dire que depuis des années, nous planifions ce projet. Nous avons donc acheté de grandes superficies. Si nous avons besoin de plus grands espaces, j’espère que les choses seront facilitées et que tout se passera dans le cadre légal et selon les règles juridiques.

A travers le mémorial de Janta, nous espérons atteindre deux objectifs : le premier c’est renforcer le tourisme religieux, car nous pensons en réalité à cette trilogie : Janta-Yahfoufa-Nabi Chit. A Nabi Chit, il y a un lieu religieux très connu depuis des centaines d’années. Des documents qui en parlent remontent à avant 518 de l’Hégire, autrement dit 1124 selon le calendrier chrétien. Nous parlons donc d’un lieu qui existe depuis plus de 900 ans. Ce lieu est visité par des gens de toutes les religions au Liban et dans la région. Ils viennent faire des vœux et laisser des demandes. Il est intéressant de constater qu’il y a plus de 400 ou même de 500 ans, cheikh Zeineddine ben Ali Al Joubahi connu sous le nom du Second martyr un des plus importants ulémas chiites était l’un des principaux ulémas  dans ce qu’on appelle Bilad al Cham, cet uléma est donc venu à Nabi Chit...

Nous avons aussi dans cette région un lieu consacré à notre martyr sayyed Abbas Moussawi, à son épouse Oum Yasser et à leur fils Hussein.

Ces lieux ainsi que Janta tout cela devraient encourager le tourisme religieux, mais aussi la détente. C’est pourquoi il faudrait prévoir des restaurants, des aires de repos pour pouvoir aussi profiter du climat de la région et de la nature. Il faut donc aussi songer à la reboiser. C’est une partie du projet et cela ouvre des perspectives économiques, en plus des perspectives religieuses et jihadistes pour les habitants de Janta et de la région qui ont déjà beaucoup supporté et souffert avec nous au cours des années précédentes.

Il est certain que la réalisation de ce projet nécessite du temps. Cela devrait se faire par étapes, comme cela a été le cas avec d’autres mémoriaux. Il ne faut donc pas être pressé. Surtout qu’il ne s’agit pas d’une construction banale. Il faut aussi du financement qui, Dieu y veillera, sera assuré. L’expérience montre que dans ce genre de projet Dieu facilite le processus. Reste un point faible selon les études du projet qui me sont parvenues, les routes. Inchallah lorsque le projet commencera à se concrétiser et que nous reboiserons, nous penserons aussi aux routes, pour qu’il s’agisse d’un projet complet et accessible et qu’il puisse atteindre les objectifs qui lui sont fixés.

Je vais dire deux mots sur les questions politiques.

D’abord au sujet de l’accord sur le nucléaire iranien. On en parle beaucoup ces quelques jours, les Iraniens ont répondu et les Européens et les Américains étudient les réponses iraniennes etc. Tantôt la tendance est optimiste et tantôt le climat devient négatif, un peu comme c’est le cas dans l’affaire de la délimitation des frontières maritimes chez nous. Ce qui m’intéresse dans ce sujet c’est qu’au Liban, certains passent leur temps à faire des analyses et à écrire des articles sur les échéances qui nous concernent en ayant un œil sur Vienne. Pour eux, tout est lié à l’accord sur le nucléaire. Ils disent que les Américains lient les deux questions. Peut-être le font-ils et les Israéliens aussi. Mais en ce qui nous concerne, il n’y a aucun lien entre les deux. Eux disent que si l’accord sur le nucléaire iranien est signé, le Hezbollah ne regardera plus vers Karish et laissera tomber les frontières maritimes, le gaz et le pétrole. Ceux qui disent cela ont l’air d’avoir un grand esprit, mais dans ce cas précis, font preuve d’une étroitesse d’esprit. Je vous l’affirme, la question des frontières maritimes, du pétrole, du gaz et des droits libanais, n’est nullement liée ni de près ni de loin, à l’accord sur le nucléaire. Il y a aussi ceux qui pensent que si cet accord n’est pas signé, le Hezbollah fera monter les enchères au Liban. Cela aussi c’est faire preuve d’étroitesse d’esprit. Quel que soit le sort de l’accord sur le nucléaire, si l’Etat libanais obtient ses droits, ou en tout cas ce qu’il réclame comme tels, nous allons vers le calme et sinon, nous allons vers l’escalade, même si l’accord est signé et que les Américains, les Européens et les Iraniens, les Chinois et les Russes ainsi que le monde entier est d’accord sur cet accord. Il faut que cela soit clair, mais ceux qui ne veulent pas le comprendre, nous ne pouvons rien pour eux. Si les Libanais veulent garder un œil sur Vienne, il n’y a pas de problème à cela, mais l’œil doit aussi être sur Karish, sur les frontières sud et sur le Nord de l’entité. L’œil doit aussi être sur le médiateur américain qui jusqu’à présent, continue de perdre du temps, alors que le temps commence à se réduire.

Cela c’est le premier point. Le second point pour le Liban, c’est aussi le cas du jeune Libanais de 15 ans Charbel Abou daher qui a donné une leçon de patriotisme en se retirant d’une compétition internationale d’arts martiaux à Abou Dhabi pour ne pas affronter le joueur israélien. C’est une position nationale historique et héroïque. Tout le peuple libanais devrait être fier de ce jeune homme. Cela signifie aussi que l’esprit de la résistance est transconfessionnel et c’est là l’expression du refus des peuples de la région de normaliser les relations avec l’ennemi, indépendamment de la décision de certains régimes, de la volonté des Américains et de celle des Israéliens. D’ailleurs, les derniers sondages effectués par des institutions américaines appuyant les Israéliens, montrent que tout ce qui avait été dit sur une volonté populaire arabe de normaliser les relations avec «Israël» était faux et c’était le fruit de la volonté des régimes, non celle de la population. Au contraire, les sondages effectués montrent qu’un taux très bas des populations arabes appuie la normalisation  et la majorité continue à considérer «Israël» comme une entité ayant volé la Palestine et elle est un ennemi des populations de la région.  De même, en cette occasion, je m’adresse au jeune Charbel et à sa noble famille pour leur dire que nous, au sein de la résistance, nous sommes très fiers d’eux et de la position de leur fils, d’une valeur morale et humaine rares.

Un dernier point, celui du dollar douanier. Nous voulons lancer un appel au Président du Conseil et au chef de l’Etat, la décision n’a peut-être pas encore été prise. Il n’y a pas de gouvernement pour le faire, car il s’agit d’un gouvernement chargé de la gestion des affaires courantes. Il faudra donc aller vers un décret qui serait signé par le ministre des Finances, le Président du Conseil et le chef de l’Etat. Or, pour nous, un dollar douanier à 20 000 LL constituera un bond nuisible et une décision inappropriée. Nous comprenons que le dollar douanier ne peut pas rester à 1500 LL, car c’est difficile pour l’Etat et les recettes douanières sont un moyen de remplir ses caisses et de financer le budget  qui est actuellement discuté au Parlement. Mais passer de 1500 à 20 000LL cela constitue un coup  fort  et même les députés réclament aux parties concernées d’en étudier toutes les conséquences ; Avant de prendre une décision, il faut donc établir une étude réelle et réaliste des conséquences d’une telle mesure.

Je voudrais aussi confirmer l’importance de poursuivre les efforts pour former un nouveau gouvernement, un gouvernement en pleine possession de ses prérogatives  et réel. Il y a eu des contacts au cours des derniers jours et j’espère qu’ils ne s’arrêteront pas. Nous appelons en tout cas à ce qu’ils soient poursuivis et atteignent leur objectif.

Un dernier point encore, concernant ce qui est arrivé à Selmane Rushdi dans une ville américaine. C’est un événement très important. Mais je ne vais pas le commenter maintenant, car il faut avoir plus de données et de détails sur ce qui s’est passé. Mais lorsque nous les aurons, nous prendrons position. Je vais donc me contenter de ces sujets ce soir. Je ne suis pas long cette fois, mais j’ai estimé qu’il était de mon devoir de vous parler en cette circonstance. J’aurais été honoré d’être à vos côtés, mais vous connaissez les circonstances. La personne la plus qualifiée et appropriée pour poser la première pierre pour ce mémorial c’est le frère Abou Hicham, le frère Hussein Moussawi. Il est prié de se présenter et j’espère que ce projet béni sera réalisé et sera à la hauteur de nos attentes.

 

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