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Discours du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, à l’occasion de la fin de l’Achoura

Discours  du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, à l’occasion de la fin de l’Achoura
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Au nom de Dieu  

Je vous salue tous chers frères et sœurs, je commence par adresser mes condoléances à vous tous et en particulier au petit fils de l’imam al Hussein...

Il est de coutume au dernier jour de l’Achoura que je m’exprime de façon concise, car vous avez probablement veillé tard la nuit et vous vous êtes réveillés tôt. Vous avez marché une longue distance sous le soleil c’est pourquoi mon discours sera court. J’évoquerai certaines positions et notamment concernant le Liban vers la fin du mot.

D’abord, je voudrais vous remercier tous pour votre présence impressionnante et l’expression de vos sentiments à l’égard du Prophète et des membres de sa famille, tout comme vous l’avez fait au cours des 40 dernières années. Vous avez toujours été fidèles, sincères et loyaux. Rien ne vous empêche d’exprimer votre amour et votre allégeance, ni la guerre, ni les voitures piégées, ni la chaleur, ni la pluie, ni le froid. Vous êtes toujours là, depuis 40 ans.

Aujourd’hui, vous êtes de nouveau présents, massivement, pour renouveler votre allégeance au prophète et au sayed des martyrs, Abou Abdallah al Hussein et pour lui exprimer votre loyauté indéfectible. Aujourd’hui, nous renouvelons ensemble notre engagement au service de cette oumma qui refuse l’humiliation et la renonciation à ses valeurs, même au prix du sang. Grands et petits, hommes et femmes, nous sommes tous là, prêts à tous les sacrifices, comme nous l’avons été au cours des 40 dernières années et nous répétons notre engagement dans cette voie. Face à tous les défis, nous répétons comme chaque année : «Labbayka ya Hussein».

En ce jour de justice pour tous ceux qui en sont privés, ce jour de l’Achoura, je commence mon discours en exprimant ma compassion pour les opprimés du Nigéria. En général, je commence par la Palestine, mais cette fois, permettez-moi de commencer par le Nigéria. Il y a là-bas «des gens de la maison» qui chaque année commémorent le souvenir de l’Achoura et leurs convois pacifiques essuient des tirs et font des martyrs, des hommes, des femmes et des enfants. Cette injustice se poursuit encore aujourd’hui et nous remet en mémoire celle qui se déroulait dans le passé et au cours de laquelle ceux qui pleuraient al Hussein étaient tués... Hélas, ce temps se poursuit encore. Il continue à se répéter au Nigéria, en Afghanistan et dans d’autres lieux du monde...

Je commence donc ce discours en exprimant ma compassion au grand chef au Nigéria, le moujahed, père des martyrs cheikh Ebrahim Zakzaki et aux membres de sa famille et à toutes les familles des martyrs. Nous demandons à Dieu de les accepter sur la voie d’Al Hussein et d’accélérer le rétablissement de leurs blessés.

La question centrale en cette journée consacrée à l’appui aux opprimés, c’est la Palestine, cette terre occupée, ces lieux sacrés violés et ce peuple opprimé, persécuté et qui souffre.

Aujourd’hui, chers frères et sœurs, il faut que ce soit clair pour tous ceux qui ont un esprit, une conscience, de l’humanité et qui croient dans les valeurs de l’islam et de l’Honneur, pour tous ceux qui se targuent d’être arabes que le principal critère de l’arabité, c’est la position à l’égard de la Palestine, de ce qui s’y passe et de ce qui est fait contre elle. Son peuple opprimé tient bon et reste fier. Ce matin, il se bat à Naplouse, hier et ce pendant plusieurs jours, il s’est battu à Gaza, sans plier ni faiblir en dépit du blocus, du lâchage et du silence du monde. Il parvient à imposer ses règles, ses conditions et ses équations à l’ennemi et il devient chaque jour encore plus convaincu de l’option de la résistance comme seule voie pour libérer la terre et les lieux saints et pour préserver la présence et la dignité. Jour après jour, le nombre de partisans de cette option augmente au sein du peuple palestinien, car il y a encore une partie de ce peuple qui hésite. Je suis sûr qu’un jour prochain, tout ce peuple sera convaincu que la résistance est la seule voie possible pour la libération des Lieux Saints et pour le retour de la Palestine à ses propriétaires et ainsi tous les Palestiniens éparpillés dans le monde eux reviendront chez eux.

Nous n’attendons pas de ceux qui se sentent supérieurs, comme les Américains et leurs semblables, la moindre pitié, compassion ou justice. Mais nous nous adressons à ceux qui affichent leur islam et se prétendent arabes. Nous leur demandons : que pensent-ils du sang des enfants et des femmes versé injustement à Gaza et en Cisjordanie, cette année et l’année précédente dans le cadre de la bataille de Seif al Qods (Epée d’AlQods)?  Il ne faut jamais oublié le sang de ces martyrs. Le versement de ce sang doit toujours être condamné et il doit s’imprimer dans les esprits de ceux qui normalisent leurs relations avec l’ennemi ou se sentent impuissants face à lui. Nous crions devant eux et nous les appelons à faire leur mea culpa.

En ce jour de l’Achoura, nous sommes fiers de nos moujahdins et de nos résistants en Palestine qui se sont battus et se battent toujours avec courage et avec une résistance légendaire. Nous sommes fiers de leurs chefs, les martyrs tombés au cours des derniers jours. Nous réitérons aujourd’hui, comme nous l’avons fait pendant 40 ans, notre engagement en faveur de cette cause sacrée, la cause palestinienne et nous renouvelons notre appui à ce peuple moujahed et résistant. Nous sommes toujours présents en première ligne dans ce combat contre l’ennemi sioniste agressif et injuste.

Parmi les plus répugnants des normalisateurs  avec cet ennemi, on trouve le régime de Bahreïn qui a montré, ces derniers jours, un nouvel aspect de sa tyrannie en ne supportant même pas une seule banderole noire qui symbolise l’imam al Hussein, dans une des rues de Manama ou même d’un village de ce royaume. Il ne supporte même pas qu’une telle banderole soit accrochée à l’entrée d’un immeuble, mais par contre, voir les sionistes circuler dans sa capitale, danser dans ses clubs ne le dérange pas. Aujourd’hui, nous évoquons donc l’injustice faite au peuple de Bahreïn patient et opprimé par une petite oligarchie corrompue et traîtresse qui le prive de ses droits élémentaires, porte atteinte à ses croyances, appuie ses ennemis et impose la normalisation des relations avec eux alors que lui, le peuple, la rejette et affiche chaque jour son appui à la cause palestinienne, à son peuple et à sa résistance.

En ce jour de soutien aux opprimés, nous renouvelons notre appui au peuple moujahed et résistant du Yémen, soumis à un blocus injuste. Ce peuple se bat depuis des années pour défendre sa dignité et même son existence et sa patrie face à l’occupation et à l’humiliation. Il se bat sans relâche, sans se décourager ni se lasser. Ce peuple est sur les fronts depuis des années et en même temps, il reste présent dans la rue, pour défendre toutes les causes qui touchent la oumma, comme la Journée de Jérusalem, Achoura, la naissance du prophète, le soutien à la Palestine. Ce peuple descend dans la rue pour manifester son soutien à ces causes alors que dans la plupart des pays arabes et islamiques, les rues sont vides. Les Yéménites s’expriment malgré l’injustice qui les frappe. Ce sont des héros et ils concrétisent réellement leur engagement, leur loyauté et leur foi dans les valeurs de la oumma, tout en continuant à se battre avec courage, patience et détermination, contre l’oppression, l’injustice et l’occupation. Ce peuple prêt à tous les sacrifices concrétise aujourd’hui encore la tragédie de Karbala et revit chaque jour celle d’Abou Abdallah al Hussein. Il montre aussi à sa manière, la victoire du sang sur l’épée.

Nous renouvelons aujourd’hui notre soutien à ce peuple et notre tenue à ses côtés, nous ne craignons pas à ce sujet les critiques de qui que ce soit ni au Liban ni dans la région, ni même dans le monde. Nous croyons en sa victoire et nous estimons que le fait de l’appuyer est un des devoirs des musulmans, des opprimés, des hommes libres et nobles dans ce monde. Car ce qui se passe au Yémen depuis des années est l’expression d’une grande injustice, d’une persécution et d’une agression pratiquées de façon horrible contre un peuple. Nous appelons à la fin de cette guerre et du blocus imposés aux Yéménites.

En Irak, cette terre bénie qui accueille le sayed des martyrs, notre sayed et ses partisans dont nous honorons la mémoire aujourd’hui, nous souhaitons que tous ceux que nous aimons là-bas, puissent agir avec responsabilité et sincérité pour surmonter cette étape difficile, afin de sauver l’Irak, et cela dans l’intérêt de son peuple. Il faut aussi sauver l’Irak dans l’intérêt de la oumma tout entière qui souffre de l’absence de ce pays sur sa cène. Nous voulons que l’Irak retrouve sa place au sein de la oumma et son rôle historique dans les grandes causes de cette oumma, en première ligne, face aux arrogants et à ceux qui se croient supérieurs.

En Syrie, qui a surmonté la guerre universelle menée contre elle, mais continue à souffrir du blocus qui lui est imposé, il faut que les voix s’élèvent dans la oumma et dans le monde arabe pour qu’il soit levé. Il faut que les voix s’élèvent pour que les sanctions soient levées et pour mettre en échec la Loi César. Il y a aujourd’hui des régions et des Etats encerclés, alors que le silence règne à ce sujet dans le monde arabe et musulman. Gaza est soumise à un blocus depuis plus de 15 ans, le Yémen est soumis à un blocus depuis plus de 7 ans, la Syrie est soumise à un blocus, des peuples, des Etats et des gouvernements sont encerclés et soumis à des pressions pour les faire plier, après avoir échoué à le faire à travers les guerres universelles et les agressions, les tueries des enfants et des grands.

L’Iran islamique, sous le commandement de l’imam Khamenei restera à nos yeux la grande force de l’islam, le cœur de l’axe de la résistance et l’avant-garde du camp d’Al Hussein dans cette époque et jusqu’au Dernier jour. C’est elle qui brandit sa banderole et défend tous les opprimés de ce monde.

En ce jour de l’Achoura, nous nous souvenons du sayyed des martyrs de l’axe de la résistance, le chef martyr hajj Qassem Souleimani et son frère, le chef jihadiste martyr Abou Mahdi al Mouhandess.

Au Liban, nous sommes un peuple qui tient à résister, qui tient à la souveraineté véritable, non celle qui est virtuelle ou fausse. Nous, en tant que peuple et que courant, nous insistons pour que nos décisions soient souveraines, nous ne sommes pas les gens de telle ou telle autre ambassade. Nous sommes un peuple qui, pendant 40 ans, a  fait face aux guerres, aux complots, aux assassinats, aux voitures piégées et à la discorde. Nous faisons aussi face depuis des années aux sanctions et au blocus, mais tout cela n’a pas affaibli notre détermination. Nous continuerons à aspirer à un avenir prometteur pour le Liban et son peuple, chrétiens et musulmans. Nous aspirons à un Liban fort, souverain, libre, cher, capable de protéger sa souveraineté et sa dignité, sûr, capable d’extraire ses ressources naturelles et de faire en sorte que son gaz, son pétrole et son eau restent à lui, qui ne permet à personne de lui prendre ses ressources et ses richesses. Toute main qui voudra s’emparer de ces ressources sera coupée exactement comme l’a été la main qui s’est approchée de notre terre, de notre sang, de notre peuple, de nos villages et de nos villes.

Nous, au Liban, à partir de cette position qui nous fait sentir notre responsabilité à l’égard de notre peuple, nous appelons de façon concise, à la plus grande coopération  politique, populaire et officielle pour surmonter les difficultés et les crises actuelles. Nous sommes en mesure de le faire si Dieu le veut. Nous appelons sérieusement  à la formation d’un gouvernement en pleine possession de ses prérogatives, surtout que certains commencent à nous parler d’une vacance présidentielle, certains nous en menacent même. Il est donc indispensable de former un gouvernement qui assume les responsabilités. Si l’élection présidentielle a lieu ce sera tant mieux mais si ce n’est pas le cas, il y aura au minimum un gouvernement capable de faire face aux crises.

Les responsables doivent réellement sentir avec le peuple et prendre conscience de ses souffrances. Je le dis en toute franchise et sincérité, l’être humain au Liban sent que la plupart des responsables ont très éloignés de leurs problèmes, de leurs souffrances, de leurs chagrins. Ils vivent dans leurs tours d’ivoire, dans leur bien-être, leurs philosophies, leurs théories. Il leur est demandé de vivre les souffrances des gens pour pouvoir les affronter et les traiter.

Concernant le pétrole, le gaz et les frontières maritimes, notre position est connue. Il n’est nul besoin que je répète ce que j’ai déjà dit au cours des jours et des mois précédents. Nous attendons au cours des prochains jours les réponses aux revendications de l’Etat libanais et nous agirons en fonction d’elles. Mais en ce dixième jour, le jour de la conscience , de l’éveil, de la patience, de la détermination, du sacrifice et de la défense de la dignité, je vous dis donc à tous et en particulier au public de la résistance, nous devons être prêts à toutes les éventualités, nous devons être prêts à toutes les hypothèses. Nous sommes sérieux à ce sujet et même très sérieux, le plus sérieux possible. Je dis aux Américains qui se présentent comme des médiateurs alors qu’ils ne le sont pas et je dis aux Israéliens, le peuple libanais ne peut plus accepter à partir désormais que ses ressources soient pillées, il ne peut plus être coulant sur ce sujet. Je l’ai dit par le passé et je le répète : nous avons atteint le bout du chemin, que nul ne nous teste, ne nous défie ou nous menace. Que nul ne croit pouvoir nous effrayer. Au cours des derniers jours, et même pendant l’agression contre Gaza, nous avons entendu beaucoup de menaces et d’indices à l’égard du Liban et certains ont dit que nous avons suivi les développements à Gaza et reçu les messages qui nous étaient destinés. Oui, nous les avons reçus et ce que nous avons vu au cours de l’agression contre Gaza, c’est la détermination d’un peuple et l’héroïsme de ses chefs, la solidarité entre les différentes factions, le courage des moujahidins, le haut degré de conscience même chez les enfants en bas âge. Nous avons vu Gaza résistante qui parvient à imposer ses conditions et à consolider l’équation de la dissuasion. Quant au Liban, le compte est ouvert avec nous. C’est un compte différent. Vous nous connaissez et vous nous avez testés pendant 40 ans, la guerre de juillet n’est pas loin et la résistance vous dit aujourd’hui, à travers ses hommes, ses femmes, sa foi, sa confiance en Dieu, son public et son environnement, sa détermination, sa perspicacité et la clarté de sa vision, elle vous dit qu’elle est plus forte que jamais. Ne commettez donc pas d’erreur avec le Liban, avec son peuple et sa résistance, ni au sujet du pétrole, ni au sujet du gaz ni au sujet des frontières maritimes. Ne commettez pas l’erreur de lancer une agression.

Nous avons entendu au cours des derniers jours qu’ils projettent d’assassiner des chefs du Jihad islamique, de Hamas ou d’autres factions palestiniennes, en dehors de la Palestine occupée, notamment au Liban. En ce jour de Achoura, nous disons  à cet ennemi: toute agression contre toute personne au Liban, ne restera pas sans punition, ni sans riposte. A ceux qui nous menacent et attendent de nous de la faiblesse et de la fragilité, notre message aujourd’hui, dans le cadre de cette mobilisation husseiniste, zeinabiste massive, est de vous rappeler que nous sommes les adeptes, les partisans et les disciples de cet imam qui s’est tenu en un jour comme celui-ci pour dire face à l’Histoire qu’il refuse l’oppression et l’injustice. Aujourd’hui, le plus grand oppresseur et tyran dans le monde, c’est cette entité provisoire qui viole et occupe la Palestine.  Le tyran qui laisse le choix entre l’humiliation et le combat, nous choisissons le combat, car nous refusons l’humiliation. C’est notre message à l’ennemi qui se tient dans le front qui nous fait face, c’est aussi notre message à tous les Libanais amis ou autres et à tous ceux qui vivent sur le territoire libanais, et en particulier nos frères palestiniens qui font face aux menaces. Tous doivent savoir, y compris les amis, qu’il y a au Liban, une résistance et son public qui ont prouvé au cours des 40 dernières années qu’ils peuvent vaincre l’armée qui se disait invincible. Cette résistance et son peuple peuvent humilier l’armée qui a humilié  plusieurs armées arabes. Ils peuvent infliger une défaite à cette entité qui s’est crue une puissance éternelle, qui a cru que sa domination était définitive. Notre message aujourd’hui à l’ami et à l’ennemi, est que nous refusons de vivre humiliés dans notre pays, nous refusons que notre souveraineté soit tronquée et que les grandes options nous soient imposées par de grandes puissances. A partir de cette position, nous poursuivrons notre chemin  au cours des prochaines années et si Dieu le veut, au cours des prochaines générations. Nous regardons vers le Liban  et vers la Palestine qui, nous en sommes convaincus, reviendra entièrement, de la mer au fleuve à ses fils. Il n’y restera aucun sioniste. Ils partiront tous vers les lieux d’où ils sont venus, grâce à la bénédiction de la foi, de l’éveil, de la clairvoyance, de la présence et du fait d’être toujours prêts au sacrifice. Nous voyons cet avenir prometteur qui a été façonné et l’est encore chaque jour par la victoire du sang sur l’épée.

Nous concluons comme nous avons commencé par l’imam al Hussein, en lui renouvelant notre allégeance, notre loyauté et notre fidélité. Nous ne partirons pas, ni au cœur de la nuit, ni de plein jour, quels que soient les défis et les écueils. Nous resterons à ses côtés, tous, grands et petits, hommes et femmes, enfants et jeunes. Même si nous savons que nous allons être tués puis brûlés et jetés ensuite dans le vent, nous continuerons à le suivre et nous ne l’abandonnerons jamais. Que Dieu accepte votre souffrance et l’allège en ce jour béni et vous apporte Sa consolation  et Sa miséricorde dans ce monde te dans l’autre...

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