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Discours du secrétaire général du Hezbollah

Discours du secrétaire général du Hezbollah
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Au nom de Dieu

Je voudrais commencer par vous présenter mes vœux en ces jours bénis, ceux de la fête de l’Adha et je souhaite que Dieu nous permette de célébrer cette fête dans de meilleures conditions l’an prochain, pour notre oumma, notre région et le monde entier.

Nous souhaitons aussi un bon retour pour les Pèlerins dans leurs maisons et auprès de leurs familles.

Il est aussi de mon devoir d’exprimer ma tristesse et mes condoléances  à l’occasion du décès de l’uléma cheikh Abdel Salam Abbas al Wagih, secrétaire général de la Ligue des ulémas du Yémen. Je m’adresse donc à sa famille, aux Yéménites, à Ansarallah et à leur chef sayed Abdel Malak al Houthi pour leur présenter mes condoléances. Cet uléma moujahed et courageux a passé sa vie au service de l’islam et à défendre le peuple yéménite injustement traité dans toutes les guerres qui lui ont été imposées. Il a aussi toujours défendu les causes de la oumma, en tête la Palestine et Jérusalem, et il s’est tenu aux côtés de la résistance au Liban dans toutes les étapes qu’elle a traversées et face à tous les complots qu’ont dû affronter les peuples de notre région.

Ces jours, il y a aussi de grandes occasions à célébrer comme celle de «La Promesse sincère» qui a été exécutée le 12 juillet 2006, lorsque des soldats israéliens ont été pris en otages et qui a été suivie par la guerre de 2006 contre le Liban. Cette guerre a duré 33 jours et elle s’est terminée par la grande victoire du 14 août 2006.

Cette occasion arrive cette année au moment où nous célébrons les 40 printemps de notre parcours et de notre mouvement jihadiste et croyant. A ce sujet, je voudrais préciser qu’il ne s’agit pas d’une date que nous voulons célébrer chaque année comme étant celle de la création du Hezbollah et de la naissance de notre mouvement. Non, il s’agit d’une symbolique particulière, celle des 40 printemps, qui est porteuse d’indications précises  culturelles, morales et spirituelles. Je pourrai en parler plus longuement plus tard. Ceux d’entre nous qui resterons en vie pourront par exemple célébrer dans dix ans les 50 printemps, 60 ou 70. Mais il ne s’agit donc pas d’une célébration annuelle, car nous n’avons pas un jour précis pour la création de notre mouvement pour nous baser sur lui.

De même, concernant la guerre de juillet 2006, nous préférons célébrer la victoire le 14 août. Nous préparons donc une grande célébration  pour le mois d’août, qui résumera et rassemblera toutes les occasions, celles de la victoire divine  de 2006, celle des festivités des 40 printemps,  et celles de la seconde libération face aux groupes takfiristes dans la chaîne orientale, pour que les gens n’aient pas à se déplacer plusieurs fois. Le discours d’aujourd’hui ne remplace donc pas cette célébration et ce qu’il faut dire à cette occasion.

Par le biais de la guerre de juillet, je voudrais évoquer certaines échéances importantes auxquelles doivent faire face le Liban et la région. Certes, le sujet le plus important, que les Libanais suivent attentivement est celui des frontières  maritimes, du pétrole et du gaz et l’ensemble du dossier en suspens avec l’entité sioniste.

  1. Parmi les réalisations de la résistance lors de la guerre d ejuillet 2006, il y a l’échec du projet américain au Moyen Orient, «Le Nouveau Moyen Orient» pour lequel travaillaient l’administration de George Bush et Condoleeza Rice. Celle-ci était venue dans la région et en avait parlé dès les premiers jours de l’agression israélienne contre le Liban en juillet. Tout le monde se souvient qu’elle avait dit : «nous assistons aux convulsions de la naissance d’un nouveau Moyen Orient».

Nous nous souvenons tous, je fais un rappel rapide, comment les attaques du 11 septembre 2001 ont été utilisées comme un prétexte pour envahir la région. Cela a commencé par l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak avec une présence militaire américaine directe sur le terrain. Il y avait donc un plan de contrôle américain de la région, à travers les forces militaires. De grands renforts militaires sont arrivés dans la région, des flottes de guerre et des forces d’occupation. Après l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, la seconde étape du projet était de détruire la résistance en Palestine et au Liban, de détruire le régime en Syrie et de contrôler ce pays. Par conséquent, il ne resterait plus que l’Iran, qui serait isolée et encerclée. Tout cela était demandé en 2006 puis en 2007. C’est confirmé par des documents  et des propos prononcés par de grands analystes et des politiciens d’envergure. En 2007, ils ont voulu faire chuter le régime islamique en Iran  et les Etats-Unis ont planifié de contrôler directement par le biais de leurs généraux et non plus seulement à travers leurs instruments, notre région, nos mers, nos ressources et nos choix. Dans l’optique américaine, l’entité sioniste  devrait être le pivot  politique, sécuritaire, financier et économique de cette région. Elle deviendrait ainsi une présence naturelle. C’est cela le Nouveau Moyen orient  voulu par les Américains. Il se pouvait que dans le cadre de ce projet, il y ait la partition  de certains Etats. En tout état de cause, la résistance du Liban et du Hezbollah en particulier pendant la guerre de juillet 2006 a mis en échec ce projet. Je ne dis pas ce que cet élément est le seul à avoir mis en échec ce projet, mais il lui a sûrement porté un coup dur. Les troubles ne se sont pas alors étendus à la Syrie, car l’ascension de la résistance au Liban, en Palestine et en Irak a obligé les Américains à se retirer avant de revenir sur place sous le prétexte de «Daech». La résistance de la Syrie, de l’Iran et l’ascension de la résistance au Liban ont mis un terme au projet du Nouveau Moyen orient, en tout cas cette copie-là du projet, car il y a toujours un projet de domination de la région chez les Américains. Cette version a donc été détruite et le coup fatal a été porté par la résistance au Liban pendant la guerre de juillet 2006. Il y a eu d’autres versions par la suite avec l’arrivée de l’administration d’Obama, à travers le pari sur les printemps arabes qui ont fait entrer la région dans une nouvelle situation. Il y a aujourd’hui encore de nouvelles versions. C’est dans ce contexte qu’il faut placer la visite du président Biden dans la région. Je vais en dire deux mots. Juste avant son arrivée, les analyses et les spéculations se sont multipliées. On a ainsi parlé d’un Otan arabe, ou Moyen oriental qui regroupe des Etats arabes du Golfe notamment et l’entité israélienne. D’autres ont parlé d’un projet de défense aérienne commun arabo-israélien et d’autres ont encore parlé de la création d’une nouvelle alliance, sous n’importe quel nom, dirigée contre l’Iran. Certains ont bâti beaucoup d’espoirs  sur cette visite et je dois le dire en réalité, il s’agit d’illusions.

Je n’ai pas l’intention de vous fatiguer et de me fatiguer moi-même à faire des analyses. L’homme est arrivé aujourd’hui et dans quelques jours, les choses seront plus claires. On saura s’il y a une nouvelle alliance, un Otan moyen oriental ? Une défense aérienne commune ? Tout sera plus clair dans quelques jours.  Mais ce que je veux dire aujourd’hui au peuple libanais et à tous les peuples de la région, ainsi qu’à ceux qui suivent que les Etats-Unis d’aujourd’hui ne sont plus ceux de 2003 ou de 2006. Le vieux président des Etats-Unis est une image fidèle de ce pays qui entre dans la phase de la vieillesse. Regardez sa démarche, ses mouvements et vous verrez qu’il est un vieillard, à l’image de son pays dont nul n’ignore aujourd’hui l’inflation qui le frappe. Vous voyez aussi sur les chaînes d’informations les drames qui le frappent, la situation sociale interne, les groupes marginalisés, la culture raciste, les effritements internes, les délabrements sociaux... gardez tout cela en tête. Les Etats-Unis d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’il y a 20 ans. Ils sont dans une situation totalement différente. C’est pourquoi, à mon avis, le président américain est venu dans la région pour deux raisons :

  1. Convaincre les Etats du Golfe d’augmenter leur production et leur exportation de pétrole et de gaz. C’est la principale raison qui passe avant la question israélienne. Pourquoi ? Les Américains mènent une grande guerre contre la Russie et ils ont plus tard, le problème de la Chine. Les Etats-Unis sont entrés dans la guerre, mais ils n’osent pas mener une confrontation directe, car, en définitive, il s’agit d’Etats nucléaires et cela pourrait provoquer une guerre mondiale nucléaire. Les Etats-Unis se battent donc à travers les Ukrainiens, gouvernement, peuple et armée et ils ont entraîné dans cette bataille tous les Etats européens qui commencent d’ailleurs à souffrir fortement sur le plan économique et sur le plan financier, (l’euro), surtout avec la perspective de l’hiver qui approche. J’ai ainsi entendu aux nouvelles que si le gaz russe ne parvient pas à l’Allemagne  pour une période plus longue que celle de la maintenance habituelle, des millions d’emplois en Allemagne devraient s’arrêter. En tout cas les Etats-Unis ont entraîné les Etats européens et les Etats membres de l’Otan et ils mènent une véritable bataille en Ukraine.  Ils ne peuvent pas laisser la Russie remporter cette guerre Mais l’élément le plus important dans cette guerre est lié au gaz et au pétrole venus de Russie. Car si les Américains acceptent que le pétrole et le gaz russes arrivent en Europe cela signifie que toutes leurs sanctions contre la Russie n’auront aucun impact, la monnaie russe restera solide et les recettes financières du Trésor russe resteront très élevées.

Donc, un des principaux éléments de la guerre américano-russe, c’est le besoin européen du pétrole et du gaz venus de Russie. Sinon, l’Europe a besoin d’un marché de rechange. Qui a promis d’assurer des ressources de rechange ?  Les Américains et les Européens ont établi des contacts avec de nombreux Etats dans ce but, mais ils n’ont pas abouti à des résultats.  Aujourd’hui, la principale mission des Américains est d’assurer des ressources énergétiques de rechange à celles russes à l’Europe. Le temps presse car pendant l’été et au début de l’automne, les Etats européens devraient avoir emmagasiné leurs besoins en énergie pour l’hiver qui s’annonce rude.

Donc, Biden vient principalement dans la région pour le pétrole et le gaz. L’Arabie, les Emirats, le Qatar, le Koweït, les Etats du Golfe, tous sont concernés. Ils doivent augmenter leur production. Jusqu’à quel point ? Et jusqu’où pouvez-vous la faire parvenir à l’Europe ?

2-La seconde raison c’est bien sûr «Israël».  Il s’agit de confirmer l’engagement des Etats-Unis envers la sécurité d’«Israël».  Il s’agit donc d’assurer la sécurité de cette entité et de donner la priorité au dossier de la normalisation des relations avec certains Etats arabes, en essayant d’élargir l’éventail de cette normalisation. Il est évident que l’Iran sera présente, ainsi que l’axe de la résistance, dans cette visite. C’est le principal souci de Biden. Le dossier palestinien est marginal. Biden en a parlé à l’aéroport et il a évoqué la question des deux Etats en passant, pour la forme, sans apporter un élément nouveau à ce sujet. Il n’a rien à offrir au peuple palestinien. Comme on dit, on peut deviner la suite à travers la première déclaration. D’ailleurs, c’est bien lui qui avait dit qu’il n’était pas nécessaire d’être juif pour être sioniste.

Concernant le Yémen, ce que cherche Biden,  d’après le communiqué et l’article qu’il a publié dans la presse, c’est une trêve. Et lorsque les Etats-Unis ont voulu une trêve au Yémen, celle-ci a eu lieu. Les Yéménites injustement traités ont cherché à profiter de cette trêve pour améliorer la situation de leur peuple. Mais aujourd’hui, ce qu’il faut demander à Biden, ce n’est pas de prolonger la trêve, mais bien mettre un terme à la guerre et lever totalement le blocus imposé à ce pays. Il faut aussi donner une occasion, ou l’autorisation (car malheureusement, certaines parties attendent une telle autorisation  de l’Arabie et des Etats-Unis) aux Yéménites de se réunir pour parvenir à une solution politique de leur problème interne.  L’administration américaine est en mesure de donner cela. D’ailleurs, au départ, cette guerre est la guerre des Etats-Unis contre le peuple yéménite. L’Arabie et les autres Etats qui participent à cette guerre sont des instruments qui ont été entraînés dans cette guerre. Ils ont certes leur propre plan, dans le cadre du plan américain.  Nous nous souvenons tous du blocus imposé au Qatar, auquel ont participé plusieurs Etats du Golfe. Mais lorsque l’administration américaine l’a décidé, du jour au lendemain, le blocus a été levé, sans qu’aucune des conditions mises pour le justifier ne soit exécutée. La raison, c’est que l’intérêt américain exigeait de mettre un terme à cette hémorragie et à ce chantage. Le blocus a donc été levé.

Aujourd’hui, Biden peut déployer des efforts pour mettre un terme à la guerre au Yémen et non se contenter de dire aux Yéménites qu’il fait de son mieux pour prolonger la trêve. Il peut imposer la fin de la guerre, la levée du blocus et pousser les Yéménites à trouver une solution politique entre eux. Ces dossiers ne sont en réalité pas prioritaires pour lui. Il veut la trêve et s’y intéresse parce qu’il veut que les Etats du Golfe soient à l’aise pour produire plus de pétrole et de gaz et pour pouvoir les exporter. Le temps est précieux car le plus important, c’est le gaz et le pétrole, dans la bataille en Ukraine.

A partir de là, nous entrons dans le vif de notre sujet.  Parmi les conséquences de la guerre de juillet, il y a eu les règles de la dissuasion  face à l’ennemi israélien, entre le Liban et cette entité. Cet équilibre et cette équation (nous ne parlons pas bien sûr, d’équilibre dans les forces aériennes, terrestres et maritimes, mais d’un équilibre dans la dissuasion, dans la peur et dans la terreur). Depuis 2006, c’est-à-dire pendant les 16 dernières années, le Liban a bénéficié d’une situation sécuritaire excellente, dans le cadre de la lutte avec l’ennemi, en comparaison avec ce qui avait lieu dans le passé. Cet équilibre a empêché l’ennemi d’entraîner le Liban dans une bataille entre les guerres, comme il le planifiait, car toute démarche militaire en direction du Liban pouvait déclencher une guerre et il fait très attention  sur ce sujet. C’est pourquoi pendant tout ce temps, il essayait de mener des actions à caractère sécuritaire sans laisser de traces pour éviter des réactions. Cette situation se poursuit et cette réalisation aussi.

Dans ce contexte, nous avons entendu, après mon discours et après les drones, les responsables israéliens multiplier les menaces. Mais je voudrais commenter une phrase prononcée par le ministre de la guerre Gantz, à l’occasion de la guerre de juillet. Gantz a dit : Nous sommes prêts pour la guerre et si cela s’avère nécessaire, nous irons de nouveau à Beyrouth, à Saïda et à Tyr. Je voudrais commenter cette phrase avant de passer au sujet suivant. En toute simplicité, Gantz sait qu’il se moque de lui-même et de son peuple en disant cela.  Ce qu’il dit est creux et n’a aucun sens. Certes, n’importe qui peut dire cela chez les Israéliens et lancer des menaces. Ils peuvent aussi dire  qu’ils comptent détruire et bombarder. Je ne dis pas que cela est impossible. Au contraire, ils peuvent le faire et c’est ce qu’ils font à Gaza et dans toutes les confrontations. Ils ont toujours misé sur les bombardements aériens et à travers les missiles et l’artillerie. Mais lorsqu’ils essayé d’avancer dans une de leurs guerres, ils ont dû faire face  à une véritable catastrophe. Ils ont laissé des morts et des prisonniers. D’ailleurs, leur dernière manœuvre, le déploiement militaire était basé sur leur puissance de feu, non sur une avancée sur le terrain. Si à Gaza encerclée et plate, ils n’arrivent pas à avancer depuis 15 ans, comment pourraient-ils le faire au Liban, et menacer d’avancer vers  Beyrouth, Saïda et Tyr ? Il croit qu’il est encore il y a 20 ou 30 ans ou même il y a 40 ans !

En tout cas, je lui conseille vivement  de revoir les détails de la guerre de juillet, et notamment les derniers jours de cette guerre, lorsque les Israéliens ont pris la décision d’entrer à Bint Jbeil, très proche de la frontière. Il devrait revoir les troupes d’élite qui ont participé à cette opération, ainsi que les unités blindées, l’aviation, les bombardements à l’artillerie lourde, les missiles, les hélicoptères. Toutes ces forces avaient réussi à encercler la ville, en ne laissant qu’une seule voie ouverte pour permettre aux combattants de s’en aller. Mais ceux-ci ne sont pas partis. Au contraire, ils ont reçu des renforts. Peut-être que l’objectif ennemi n’était pas d’occuper toute la ville, mais juste de se rendre au stade Al Raya, où j’avais prononcé le discours sur la toile d’araignée en 2000 pour y planter le drapeau israélien, mais ils n’avaient pas réussi à l’atteindre. Cela se passait dans les derniers jours de la guerre, alors que vous pensiez que la résistance était épuisée et vous n’avez pas réussi à envahir la ville la plus proche de la frontière avec la Palestine occupée. C’est pourquoi  il me semble que vous propos sur une entrée à Beyrouth, à Saïda et à Tyr sont légers et ridicules. Je crois que tous les Libanais ont ri en les entendant.

Nous ne devons donc pas craindre ces menaces. Comment les Israéliens pourraient-ils occuper les villes libanaises alors qu’ils sont restés en 2006 pendant 33 jours aux portes de nos villages ? Ils sont restés 33 jours aux portes de Aïta al Chaab et ils sont restés 3 jours à Maroun el Rass, en dépit de tous leurs efforts, sachant qu’il y avait un nombre réduit de résistants dans ce village.

 De plus, je voudrais dire que l’environnement populaire aujourd’hui est différent de ce qu’il était en 1982. Aujourd’hui, il est plus favorable à l’option de la résistance. Il y croit. De même la résistance s’est développée. Elle a des moyens et des capacités énormes qui n’ont pas leur pareil pour un mouvement de résistance que ce soit au niveau des effectifs, des moyens ou encore de la volonté de se battre. La géographie est aussi avec la résistance et enfin, Dieu qui l’a déjà aidée par le passé, est toujours avec la résistance. Il l’aidera plus que jamais. Il faut prendre en compte ces données pour bien lire l’étape suivante.

Nous en arrivons au sujet du pétrole et du gaz. Parmi les résultats de la guerre de juillet, il y a donc l’émergence d’une force réelle de la résistance, capable de défendre le Liban. Une nouvelle équation est apparue, permettant de protéger la terre et le peuple du Liban. Il s’agit de la sécurité nationale. Mais à l’époque, nous n’avons pas parlé de la sécurité sociale, face à l’ennemi israélien. Mais aujourd’hui, nous considérons que la résistance est la seule force que possède le Liban pour obtenir ses droits en pétrole et gaz qu’il s’agisse de els extraire ou de les vendre.

Il y a une série de points essentiels dans ce dossier :

-Les Libanais sont d’accord pour considérer que l’extraction du pétrole et du gaz est une chance en or pour sauver leur pays. Quand je parle de sauver le Liban, je parle de l’Etat. Car un des grands problèmes du pays, c’est le secteur public dont la plus grande partie est paralysée, par manque de salaires et de services. Ils ont raison et l’Etat est impuissant. Demain, si les réserves de la Banque centrale sont épuisées, l’Etat pourrait ne plus être en mesure de payer les salaires des fonctionnaires, ni subventionner les médicaments. DE même els subventions de la farine ne pourront plus être assurées. L’Etat ira vers l’effondrement et le pays sera dans une situation encore plus difficile. Comment le sauver ?

Un des responsables m’a envoyé  un message disant : les 3 milliards de dollars du FMI ne sont pas importants. Mais si nous concluons un accord avec lui, cela pourrait être de nature à restaurer la confiance dans le pays. Une conférence internationale pour le Liban pourrait être organisée. Mais à combien s’élèveront les crédits ? 1à, 11, ou 12 milliards de dollars ?  Comme cela a été le cas à CEDRE, il s’agira de dettes et de crédits avec des conditions dures. Est-ce que cela résoudra le problème du Liban ?  Non, le problème au Liban est bien plus difficile. Mais il y a une autre possibilité. Il ne s’agit pas de 3, ou 11 milliards  de dettes, mais de centaines de milliards de dollars qui pourraient permettre à l’Etat libanais de rembourser ses dettes, de verser les salaires des fonctionnaires, de subventionner les médicaments et la farine, de relancer la carte d’approvisionnement, qui ne s’est pas encore concrétisée, parce que les subventions ont été levées sur l’essence et le mazout et cette carte attend toujours. Donc, la seule voie possible pour les Libanais de mener une vie décente, ce sont les ressources pétrolières et gazières. Pour l’instant, il n’est pas clair s’il y a une autre possibilité.

L’occasion en or est venue de la guerre en Ukraine qui a créé ce besoin européen et américain de pétrole et de gaz. Sans cette guerre, il n’y aurait sans doute pas un tel besoin. Certes, il ne s’agit pas de dire que les Européens et les Américains veulent  le gaz et le pétrole du Liban, car cela prendrait des années pour l’extraire et le vendre. Mais le Liban peut faire une chose : créer un problème avec l’ennemi israélien pour que celui-ci ne puisse pas extraire et vendre  le pétrole et le gaz aux Américains et aux européens. Comme je l’ai dit, Biden vient dans la région dans ce but. Ces gens sont donc coincés et ils ont un besoin urgent de pétrole et de gaz. C’est pourquoi les Israéliens ont accéléré le processus à Karish. Pourquoi je dis donc qu’il y a un délai de 2 mois ?  Car au cours de ces deux mois, jusqu’en septembre, il faudra assurer du pétrole et du gaz pour l’Europe et en plus, ce délai de deux mois est le temps dont a besoin la compagnie qui est chargée du champ de Karish pour en extraire le pétrole et le gaz. Si ce délai passe te le Liban n’a pas obtenu ses droits, la situation sera très difficile. Par conséquent, si nous cherchons à obtenir nos droits, après ce délai, le prix sera plus élevé. Vous me comprenez... Le prix sera donc plus élevé et je l’ai dit dans mon précédent discours, le temps presse. Moi je n’ai pas précisé de date, mais les Israéliens et tout le monde disent qu’ils commenceront à extraire le gaz et le pétrole de Karish en septembre. Les responsables libanais, l’Etat libanais et le peuple libanais doivent donc profiter de ce temps en or et de cette occasion. Ne laissez donc pas les Américains vous tromper et perdre le temps. Moi j’ai eu un haut-le corps lorsque j’ai entendu certains responsables dire qu’inchallah l’accord aura lieu en septembre !  Pour moi, ce sera trop tard. Si le Liban n’obtient pas ses droits  et si les Etats-Unis et l’ONU ne reconnaissent pas ces droits  avant septembre, la situation deviendra plus complexe et très difficile. Certes, nous ne nous laisserons pas faire, mais ce sera plus difficile et le prix sera plus élevé. Ne laissez pas les Américains vous duper, ni perdre du temps.  N’écoutez pas leurs propos sucrés. Le mois prochain cela fera un an  lorsque nous avons parlé d’amener du mazout d’Iran. Si vous vous en souvenez, l’ambassadrice des Etats-Unis  s’était alors empressée de promettre  au peuple libanais d’autoriser le gaz d’Egypte et l’électricité de Jordanie, en faisant des exceptions à la Loi César et en poussant la Banque mondiale à financer les projets en donnant des crédits. Cela fait un an et rien n’a été fait. Les délégations se succèdent, les visites à l’étranger  et les rencontres ministérielles entre le Liban, la Syrie, l’Egypte et la Jordanie aussi... En vain. Il y a quelques jours, le ministre de l’Energie est rentré d’Egypte en disant que les Egyptiens  sont prêts, Dieu merci. Mais tout le monde attend encore les autorisations américaines pour contourner la Loi César et la Banque mondiale n’a rien fait. Cela fait un an et nous attendons toujours. L’an dernier, les Egyptiens n’avaient pas de problème, même avant, ils n’en avaient pas à nous donner, mais ce sont les Américains qui bloquent en ne donnant pas les autorisations nécessaires, pour que le gaz puisse venir d’Egypte et le courant électrique de Jordanie, via la Syrie. Les Américains ont pourtant donné des autorisations similaires à l’Irak pour amener de du gaz d’Iran, laquelle est sous le coup des sanctions américaines. Pourquoi les Américains ne font-ils pas de même par pitié pour le peuple libanais plongé dans l’obscurité ?  Quand ils occupaient encore l’Afghanistan, les Américains avaient donné des autorisations au gouvernement afghan sous leur contrôle, pour amener des produits pétroliers d’Iran, ainsi que du gaz.

Cela fait un an que ça traîne, alors que le Liban a terriblement besoin une heure d’électricité en été et avec l’hiver qui arrive. Pourquoi ces mêmes Américains viennent –ils aujourd’hui  donner aux Libanais des frontières maritimes, le champ de Qana et autoriserait-il Total à commencer les travaux d’extraction  de gaz et de pétrole ?  Pourquoi ? Par égard pour qui ? Ce médiateur américain, qui, pour nous, n’en est pas un, car il se tient aux côtés des Israéliens et exerce des pressions sur les Libanais, ce médiateur donc est déjà venu et à mon avis, j’ai trouvé son comportement indécent, notamment dans le cadre de l’entretien qu’il a accordé et dans lequel il avait l’air de se moquer des Libanais. Il avait même nié l’existence de droits, parlant d’un compromis qui pourrait satisfaire les deux parties. Ni dans la forme, ni dans le fond, son comportement  était annonciateur de bonnes nouvelles. Dans ce cas pourquoi est-il venu au Liban ? Il y a quelques années, les Américains ont tracé la ligne Hoff, puis ils nous ont tourné le dos pendant des années. Le Liban tout entier attend que l’Israélien commence à prospecter à Karish. Mais mes chers amis,  la prospection dans le champ de Karish est terminée depuis longtemps. Maintenant, ils veulent extraire le gaz ... et nous, nous attendons encore... Les négociations. Hochstein est venu, il a lancé une nouvelle ligne, la ligne Hochstein et il est reparti, après avoir dit que c’est indiscutable et demandé aux responsables de le contacter lorsqu’ils auront une réponse écrite. Qu’est-ce qui l’a donc poussé à revenir ? En fait deux raisons. Soyons précis, il n’est pas venu pour faire plaisir à quiconque au Liban, ni par égard pour l’Etat ni par égard pour aucune partie libanaise.  Il est venu pour deux raisons : d’abord les besoins américains de gaz et de pétrole pour l’Europe (Nous en avons déjà parlé, car la situation y est difficile à cause de la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui a commencé il y a quelques mois. C’est un élément nouveau, la situation est récente et elle augmente les besoins en énergie en Europe et en Occident qui se tournent vers «Israël». La seconde raison est la force. Lorsqu’il a vu les menaces de la résistance et parce qu’il sait que la résistance possède des drones et des missiles de haute précision, ainsi que des moyens aériens, maritimes et terrestres, elle possède aussi le courage et l’audace de passer à l’action, il est venu. Pendant des mois, il s’est contenté de dire : je vous ai donné une ligne et j’attends votre réponse. Pourquoi est-il venu maintenant ? Parce que le gaz et le pétrole de Karish sont désormais sous la menace. Pour être clair, l’ennemi a un besoin pressant de gaz et de pétrole qu’il voudrait se procurer chez l’entité. Certes, le Liban n’a pas suffisamment de temps pour extraire et  exploiter son gaz et son pétrole, mais nous pouvons entraver l’extraction chez l’ennemi. C’est cela la force.  Le point fort du Liban c’est qu’il a cette résistance. En fait, tout parti ou Etat lorsqu’ils entament des négociations doivent avoir des éléments de force. Quels sont ceux du Liban ?  L’appui de la Ligue arabe ? Celui de l’OCI ? L’ONU ? Le Conseil de sécurité ? L’Europe ? Le Liban est laissé seul, tout comme le peuple palestinien, le peuple syrien, le peuple yéménite. Tous ceux qui sont injustement traités sont laissés seuls. Ils doivent donc chercher des éléments de force en eux-mêmes. Le seul élément de force du Liban est aujourd’hui la présence de la résistance ; Si quelqu’un a une autre idée, qu’il la donne, nous n’y sommes pas opposés. Même les Américains le reconnaissent. Moi, l’identité du médiateur m’importe peu, mais celui-là est partial. Il cherche à réaliser les intérêts d’«Israël», au détriment de ceux du Liban. C’est son arrière-pensée. Donc, nous avons un élément de force qui consiste dans la résistance. Je voudrais ici dire aux responsables libanais ;: c’est votre seul point de force et vous pouvez l’utiliser dans les négociations ; Je sais que certains responsables en sont convaincus et ils le disent soit publiquement soit dans le cadre de rencontres, d’autres ne le sont peut-être pas. Mais quoiqu’il en soit, je vous le demande, au nom de la résistance, utilisez cette carte lorsque vous discutez avec les Américains, les Européens, l’ONU et le monde entier.  Insultez-nous si vous voulez, dites que nous échappons à votre contrôle, dites ce que vous voulez, mais utilisez-nous. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une guerre psychologique, les Américains et les Israéliens le savent. Lorsque nous avons envoyé les drones, vous auriez dû dire : Vous voyez, ils échappent à tout contrôle, ils n’écoutent personne et nous ne savons pas  quand ils peuvent s’introduire dans telle ou telle région... C’est pourquoi, il faut traiter cette situation et donnez au Liban ses droits naturels. C’est ce que j’ai voulu affirmer aujourd’hui. Je vais un peu parler des drones.  J’ai entendu dire que certains responsables ont déclaré que l’envoi des drones a eu lieu en dehors de l’accord. De quel accord s’agit-il ? Nous ne sommes au courant de rien. Si quelqu’un a conclu un accord  sans que nous le sachions, c’est son problème. Nous n’avons promis à personne  que nous ne ferons rien et que nous comptions attendre les négociations autant qu’il le faudra. Si quelqu’un dit aux Américains ou à qui que ce soit et leur promet que la résistance ne fera rien, ni avant, ni après ni dans le futur, il se fait des illusions et en donne à ses interlocuteurs. En même temps, il brade les intérêts du Liban. Au lieu de rassurer ses interlocuteurs, il doit leur faire peur, car c’est le seul élément de force qu’il a entre les mains. Si vous rassurez vos interlocuteurs, ils vous tourneront le dos et perdront du temps, comme ils le font depuis deux mois et comme ils l’ont fait pendant un an avec le gaz égyptien et l‘électricité jordanienne. Au contraire, il faut donc les faire trembler de peur...

Un autre point que je voudrais évoquer et qui se résume ainsi : certains disent comment le Hezbollah envoie des drones tout en disant qu’il se tient derrière l’Etat ? Je dois leur dire qu’ils ont mal compris notre position.  Nous sommes derrière l’Etat dans le tracé des frontières maritimes. Cela veut dire que nous ne voulons pas nous mêler de ce dossier, mais cela ne signifie pas que nous accepterons tout si l’Etat choisit telle ligne ou telle autre. Nous sommes en dehors de ce dossier, cela signifie que nous ne sommes ni pour ni contre. Nous ne voulons pas nous mêler du tracé des frontières maritimes, pour des raisons idéologiques, culturelles, morales et tactiques. J’en ai déjà parlé et je ne veux pas y revenir. Mais lorsque nous disons que nous sommes derrière l’Etat dans ce dossier, cela signifie que c’est lui qui négocie, pas nous. Certains ont lancé des rumeurs selon lesquelles le Hezbollah se serait invité dans les négociations et aurait ouvert un canal de contact et de négociation. Tout cela est dénué de tout fondement. Nous ne sommes pas du tout dans ce cas de figure. Nous avons malgré tout dit que nous ne resterons pas les bras croisés, il ne faut pas se tromper dans l’évaluation de notre position. Nous n’avons pris aucun engagement avec qui que ce soit. Nous suivons les développements et il est de notre droit de prendre une initiative, lorsque nous le jugerons nécessaire et dans la forme que nous jugerons utile pour faire pression sur l’ennemi  dans l’intérêt des négociations et du négociateur libanais. Cela doit être clair pour ce qui s’est passé et pour ce qui pourrait se passer. C’est sur cette base qu’a eu lieu l’envoi des drones, car le temps passait et les Libanais attendaient les réponses. Pour être juste, il faut dire qu’il y a eu un développement positif, mais il était insuffisant. Nous ne demandons rien. J’ai dit que nous n’intervenons pas dans le cours des négociations. Mais la réponse est venue et elle consistait à dire : attendez-nous jusqu’n septembre. Mais septembre, c’est trop tard. C’est cela la duperie américaine et c’est pourquoi les drones ont été envoyés au lendemain de la réception de la réponse. Pour nous, il était clair que les Américains voulaient gagner du temps. Nous avons donc envoyé les drones.

Parlons –en un peu. Sur le plan militaire, nous avons envoyé trois drones, comme l’a dit notre communiqué, de dimensions différentes, non chargés d’explosifs. Bien sûr, nous avions voulu qu’il en soit ainsi. Lorsque nous en avons discuté avec les frères, nous étions d’accord pour envoyer des drones pour que l’ennemi puisse les intercepter. Malgré cela, il s’est empêtré dans sa réaction. Des raids aériens n’ont pas réussi à les faire chuter, les forces navales sont intervenues et des missiles Barak ont été utilisés. Ce sont des détails. Mais je voudrais vous parler de nos intentions. Il est même important pour les Israéliens de connaître ces détails car ils pourraient leur être utiles. Les  frères ont proposé d’envoyer un drone qui collecterait des informations et reviendrait. Mais nous avons préféré envoyer des drones qui effectuent une mission de reconnaissance et qui soient interceptés par l’ennemi Pourquoi ? Car nous voulons que l’aviation lance des missiles, ainsi que les forces navales. Nous voulions voir ce qu’ils pouvaient faire et surtout que tout le monde puisse comprendre  que nous pouvions atteindre cette zone. De même nous voulions que toutes les parties concernées et présentes sur place sache qu’elles se trouvaient dans une zone peu sûre et qu’il y a une menace réelle et sérieuse. Nous aurions pu envoyer un drone pour une mission de reconnaissance et une fois revenu, nous aurions publié un communiqué. Mais à ce moment-là, certains nous auraient crus et d’autres non. C’est pourquoi, nous voulions que les drones soient détruits, et que des missiles soient lancés contre eux et que les Israéliens en parlent avant nous. Nous avons d’ailleurs attendu pour voir ce qu’ils allaient dire. Nous avons aussi sciemment voulu qu’il y ait trois drones pour que ce soit un véritable événement.  C’est d’ailleurs la première fois dans l’histoire de l’entité ennemie que trois drones sont envoyés en même temps  dans son ciel. Il nous est arrivés d’en envoyer un, Gaza l’a aussi fait, ainsi que la Syrie et même l’Iran, mais à chaque fois, il s’agissait d’un seul drone, ou au mieux de deux de la part de l’Iran. C’est donc la première fois dans l’histoire que trois drones sont envoyés simultanément et sur une même cible. Certes, nous pouvons en envoyer encore un plus grand nombre, armés ou sans armes, de dimensions différentes. Nous pouvons le faire grâce à Dieu.

Nous en avons donc envoyé 3, mais cela ne signifie pas que nous ne pouvions pas en envoyer 5.  Mais pour le message que nous voulions envoyer, 3 étaient suffisants. Nous étions prêts à toutes les hypothèses. Nous étions prêts à faire face à toute réaction israélienne de quelque nature qu’elle soit.  Nous avions même préparé quelques cibles  militaires tactiques, je ne vais pas les dévoiler, mais le message était que nous sommes prêts à tout. C’est important, parce que certains conseillers des américains au Liban peuvent leur dire que la situation interne est terrible et les gens sont épuisés. Par conséquent, le Hezbollah peut menacer mais il ne peut rien faire en réalité. Je sais qu’ils ont des conseillers stupides.  Nous avons lu beaucoup de communiqués, entendu des déclarations et lu des analyses et des commentaires  sur ce sujet. Pour éviter que l’ambassade américaine soit induite en erreur à ce sujet, nous avons voulu que notre message soit clair et montre notre sérieux dans cette démarche. . Les drones envoyés disaient donc que le Hezbollah est sérieux et il est prêt à tout, car il s’agit d’un dossier essentiel. Il ne s’agit donc pas d’une guerre psychologique. Nous allons crescendo dans nos mesures. Nous ferons ce qu’il faut sans hésiter. Les Israéliens et les Américains ont bien reçu et compris le message. Pour nous, c’est ce qui compte, même si certains au Liban ne l’ont pas compris. En premier lieu, le message est adressé à l’ennemi et il l’a compris et en deuxième lieu à l’ami, pour qu’il sache qu’il est en position de force et qu’il n’a donc pas besoin d’avoir peur et de trembler. Ce message est donc parvenu à ses destinataires, preuve en est  qu’il n’y a pas eu de réaction israélienne sur le terrain. Cela a d’ailleurs été critiqué dans l’intérieur israélien. Car ce sujet a mis tout le monde au pied du mur, les Israéliens, les Américains, les Européens, l’Occident... C’est cela l’histoire du gaz et du pétrole.

De plus, les messages parvenus à l’Etat libanais et les contacts qui ont été effectués avec lui (et à nous aussi) montrent que le message a été bien reçu et bien compris. Je dois dire une chose pour l’avenir : nos moyens sont divers et puissants, l’ennemi doit le savoir et il le sait.  Nous voulons aussi rassurer nos amis. Nous avons de nombreuses options, aériennes, maritimes et terrestres. Les Israéliens se sont empêtrés dans leur réponse aux trois drones, de l’aveu des Israéliens eux-mêmes. Toutes les options sont sur la table, perdre du temps n’est pas utile. Nous sommes en mesure de faire tout ce qui peut aider à faire avancer notre cause. Nous le ferons, en temps voulu et avec la dimension voulue et de la forme voulue. Je le répète, le Liban s’appuie sur une force réelle, dissuasive et il doit en profiter, profiter de ses menaces et de son action le cas échéant.

Dans ce dossier, il faut toutefois faire une distinction entre deux choses, pour que les gens ne soient pas perdus : il y a d’abord les frontières maritimes sur lesquelles l’Etat mène des négociations qui doivent aboutir à un résultat que les Etats-Unis et l’Onu doivent respecter comme étant les frontières du Liban. C’est une partie du dossier. Mais cet aspect n’est pas suffisant à lui seul. Je voudrais vous rappeler l’invasion de 1978 et celle de 1982, ainsi que les frontières terrestres qui ne sont pas un sujet de conflit et qui sont reconnues internationalement et de la part de l’ONU. Il ne suffit donc pas que nous obtenions une reconnaissance internationale de nos frontières maritimes et de la zone économique. Cela ne suffit pas. L’autre partie du dossier c’est donc d’obtenir l’autorisation ou en tout cas lever l’interdiction faite à toutes les compagnies, dont Total, pour qu’elles commencent la prospection et l’extraction là où il le faut. Sinon, qu’aurons-nous obtenu ? C’est comme si on nous dit : voilà vos frontières maritimes, mais il vous est interdit de forer et d’exploiter vos ressources. On peut rester ainsi 10 ou 20 ans et nos droits ne seraient reconnus que sur un papier et nos ressources dans la mer seront pillées. Il faut donc régler ces deux questions.

Non, les deux questions doivent être réglées. Il ne suffit pas que l’on nous dise : ce sont vos frontières et en même temps, il restera interdit à Total ou à toute autre compagnie dans le monde de venir prospecter et extraire les ressources du Liban. Car si cela se passe ainsi, cela signifie que nous n’avons rien résolu et que nous nous moquons de nous-mêmes. De cette façon, l’Etat aura accompli une grande réalisation… sur le papier seulement, sans résultat concret. C’est pourquoi le choix qui reste au Liban, c’est de faire pression. Il doit le faire car il s’agit d’une question vitale. Pour nous, il s’agit d’une question vitale. A l’ennemi et à l’ami, je voudrais insister sur le fait qu’à ce sujet, nous ne menons pas une guerre psychologique. Dans le genre : nous menaçons et cela en reste là. Non, nous sommes sérieux. Pour nous, cette question est la seule voie de salut possible pour le Liban, le Liban-patrie, le Liban-Etat, les institutions de l’Etat. L’entité étatique est menacée d’effondrement, le Liban-peuple, le présent et l’avenir sont menacés. Certains peuvent venir dire : Sayed, vous êtes en train de porter un coup à la saison estivale et vous êtes en train de pousser le pays vers la guerre. Mais si nous continuons ainsi, le Liban se dirige vers une situation pire que la guerre, bien plus grave que la guerre. Essayons une fois seulement , nous les Libanais, d’être courageux et d’être unis, en adoptant une même position et en faisant entendre aux Américains et aux Israéliens, une position ferme, solide et courageuse, sans intentions cachées et sans fausse lecture. Parce que quelqu’un peut venir dire : il y a aussi le dossier nucléaire iranien, l’Iran et la Syrie et je ne sais pas trop quoi encore. Tout cela ce sont des propos creux. Cette question n’a rien à voir avec le dossier nucléaire iranien. Il est devenu clair que les Américains leur disent de tenir ces propos et ils s’exécutent. Ils disent cela parce que les Américains le font. Mais si pour une fois, les Américains entendent tous les Libanais parler d’une seule voix, s’ils entendent le peuple, l’Etat, l’armée et la résistance dire : si vous ne nous donnez pas nos droits et si vous n’autorisez pas les compagnies à venir prospecter et extraire les ressources libanaises, nous sommes prêts à renverser la table sur tout le monde !  Certains veulent que ce peuple meure de faim et que les gens s’entretuent devant les boulangeries et les stations d’essence, parce que la livre n’a plus de valeur et que les salaires ne suffisent plus. Ceux-là veulent détruire le Liban. Je vais parler en toute franchise ce soir : si le choix est entre mourir de faim et s’entretuer pour des questions élémentaires, la guerre est bien plus honorable. Menacer de guerre et même y aller est bien plus honorable. Il n’y a aucun horizon à s’entretuer pour un bout de faim. Par contre la guerre peut ouvrir de nouvelles perspectives. L’ennemi peut plier et on peut peut-être, à un certain moment lui imposer nos conditions. A ce moment-là, des milliards de dollars viendront et nous serons en train de sauver notre pays. Les Libanais ne mourront pas devant les boulangeries et les stations d’essence, ou en volant une mobylette. C’est pourquoi j’invite les Libanais à évoquer sérieusement cette question. Je sais que demain, vous entendrez beaucoup de choses, mais je parle en toute franchise ce soir. L’expérience nous a appris des choses. Il faut une position ferme et unifiée nationale libanaise. Certes, je ne pense pas qu’il y aura une unanimité sur cette question. De 1982 à 2000, il n’y a jamais eu une unanimité sur l’expérience de la résistance libanaise et sur ses différentes factions. Si nous avions attendu à cette époque-là l’unanimité, le Liban serait encore sous occupation israélienne. Les colonies israéliennes seraient au Sud, dans la Békaa Ouest, à Rachaya et peut-être partout. Le Liban aurait été avalé par les Israéliens. Nous n’attendrons pas l’unanimité et nous ne laisserons pas l’Etat seul dans ce dossier si difficile. Je dis donc ce soir à l’ennemi de ne pas faire de faux calculs. Je dis aux Américains et à Hocshtein de ne pas duper les Libanais. Le message des drones n’est qu’un début. Un début modeste sur la situation à laquelle nous pouvons arriver. Si la situation évolue négativement, nous ne nous arrêterons pas aux limites du champ de Karish. Nous sommes en juillet et je vous demande d’enregistrer cette nouvelle équation : Au-delà, bien au-delà de Karish. J’ai reçu aujourd’hui des frères concernés au sein de la résistance, une liste des bateaux et des installations au large des côtes palestiniennes, les emplacements des plateformes, les activités, nous suivons  tout cela de près. Nous connaissons tous les détails. Nous avons toutes les informations sur cela. Je ne dis donc pas Karish contre Qana. Pour nous, l’affaire est bien plus importante.  S’il est interdit au Liban de profiter de ses ressources naturelles nul ne pourra le faire. Si le Liban ne peut pas extraire et exploiter son gaz et son pétrole dans les zones maritimes qui font partie de ses droits, nul ne pourra le faire Est-ce clair ? Dois-je répéter ? Quelles que soient les conséquences. Nous avons atteint le bout. C’en est fini avec les promesses fallacieuses et trompeuses. Ils ne veulent même pas vous donner une heure de courant électrique. Ça suffit ! La question a besoin d’un trait de plume. Ils veulent que ce pays s’effondre et que le peuple soit affamé, pour qu’il cède et renonce à ses droits. Ils veulent que ce pays soit leur esclave. C’est hors de question. Celui qui veut être un esclave tant pis pour lui. Celui qui veut être libre aussi. Il ne s’agit pas là d’une question personnelle, mais d’une patrie, d’un Etat, d’un peuple qui ont droit à la souveraineté, à la liberté, à l’indépendance et à la dignité. C’est cela notre situation actuelle.

Au cours des prochains jours, et M. Biden est dans la région, Hocshtein est avec lui, Gantz a dit qu’il ne veut pas la guerre. Il dit qu’il est prêt à aller loin dans le sens d’un accord et d’un compromis. Il a même parlé de la nécessité d’aboutir à un accord avec le Liban sur la question des frontières maritimes.  Parlez donc avec eux, ne perdez pas de temps, mais il ne faut pas qu’ils dupent les Libanais et leur fassent perdre du temps… Nous ne l’accepterons pas.

Je voulais parler d’autres points comme le pain, les salaires du secteur public, qui paralysent l’Etat et il ne faut pas tourner le dos à ces problèmes. Mais le temps qui m’est imparti s’est écoulé. Inchallah que je pourrais parler de tous ces sujets dans un proche avenir et que Dieu aide ce pays  grâce à tous les croyants qui s’y trouvent, à tous ceux qui sont prêts au sacrifice pour lui, à tous ceux qui sont sincères et qui aspirent à la dignité.   

 

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