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Discours à l’occasion de la sixième commémoration du martyre du chef jihadiste Moustafa Badreddine

Discours à l’occasion de la sixième commémoration du martyre du chef jihadiste Moustafa Badreddine
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Au nom de Dieu

Je vous souhaite à tous la bienvenue et je vous remercie pour votre présence. Pour commencer je réitère mes félicitations pour notre grand martyr et notre cher chef sayed Moustafa Badreddine et je réitère mes bénédictions à sa chère famille.

L’année dernière, nous n’avons pas pu nous réunir à cette occasion à cause du COVID19 et à cause de mon état de santé à cette même période l’an dernier.

Dieu merci, nous nous retrouvons cette année pour cette occasion qui nous est chère et pour nous souvenir ensemble de notre chef et frère martyr, sayed Moustafa Badreddine ou sayed Zoulfikar.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais faire mon devoir moral. Il y a quelques jours,  un de nos frères et de nos cheikhs, cheikh Ali Hochaïmi, un de nos frères de la première heure et de nos amis est décédé. C’est un uléma sincère et fidèle. Beaucoup le connaissent, je peux dire qu’il voulait être martyr. Il était toujours prêt pour exécuter une opération dans cette résistance, où il pouvait tomber en martyr. Bien sûr, son tour n’est pas arrivé car nos listes de candidats au martyre sont longues.

De même, il y a quelques jours, c’était le quarantième du cheikh Ali Chahrour. C’était un uléma connu et respecté. Il appartenait à la génération plus ancienne que la nôtre et il avait derrière lui un passé riche en culture islamique qu’il donnait aux nouvelles générations. Il a laissé derrière lui, dans sa famille, des fils et des filles qui ont appris de lui les préceptes de l’islam.

Je dois encore dire qu’avant cela, il y a eu la disparition du cheikh Hatem Ismaïl, lui aussi un cher frère et un uléma brillant. Il était spécialisé dans l’étude des religions célestes et de la pensée islamique, en plus de sa présence dans l’éducation islamique au Sud. Lui aussi laisse derrière lui dans sa famille de brillants ulémas.

A toutes leurs familles, je renouvelle mes condoléances.

Je peux dire que l’homme souffre de la perte d’êtres chers, mais finalement, il doit accepter la volonté de Dieu. Mais ces dernières années, et surtout ces derniers temps, nous avons perdu beaucoup de frères et de sœurs, certains sont morts du COVID19, certains appartiennent à la génération des fondateurs, mais tous ont un long passé dans cette résistance.

Toutes ces nobles familles s’attendent à ce que je cite les noms de leurs proches dans mon discours. Certes, nous envoyons des délégations de chez nous pour els condoléances et la consolation, des cheikhs mais aussi nos députés dans leurs régions. Mais malgré cela, les familles souhaitent que je cite les noms de leurs disparus dans mon discours. C’est bien sûr, un honneur pour moi, j’ai demandé à mes frères des listes dans toutes les régions, mais j’ai peur d’oublier quelqu’un. Les listes comme je vous l’ai dit sont longues. Si je me contente de lire els noms et de dire deux mots de chacun, cela transformerait le discours. C’est pourquoi je présente mes excuses à toutes ces familles. Elles me sont toutes chères, tout comme leurs disparus. Je me suis donc contenté de signaler les cheikhs et ulémas.

Au sujet des élections, je voudrais remercier les électeurs encore une fois, notamment les émigrés qui ont dû souvent faire de longues distances à partir de leurs maisons jusqu’aux bureaux de vote et ceux qui ont voté pour  les listes de «l’espoir et la fidélité» dans des pays où ce choix n’est pas évident et il pourrait avoir des conséquences sur eux. Malgré cela, ils n’en ont pas tenu compte et ont voté pour nos listes. Nous les en remercions encore.

C’est parce que cette génération, celle de Moustafa Badreddine, de Imad Moghnié et des autres chefs martyrs, dans les partis et autres forces islamiques et nationales, a continué dans le processus de la résistance que nous avons pu arriver à la libération de 2000. Dans le chemin vers 200 ? Ce martyr avait une présence marquante. Il a assumé des responsabilités militaires dans les années 90. Il était notre responsable militaire central pendant la bataille d’avril 1996 que l’ennemi avait appelée «Les Raisins de la colère». Il a mené et dirigé de nombreuses opérations militaires contre l’ennemi, en tête celle d’Ansariyé, qui était en réalité une opération commune entre plusieurs frères. Mais en général, nous parlons seulement des martyrs. Les martyrs Moustafa Badreddine et Imad Moghnié en faisaient partie et cette opération continue aujourd’hui encore à ébranler l’armée israélienne, son commandement et l’entité ennemie. Il avait aussi une présence importante dans toutes les négociations pour la libération des otages. Sayed Zoulfikar était donc présent dans la libération de la terre et celle des otages qui ont connu de grandes souffrances dans les geôles israéliennes. C’est cette génération qui nous a menés vers la libération du 25 mai 2000. D’autres générations ont suivi celle-ci et aujourd’hui nous parlons de 40 ans de résistance. Nous sommes en 2022 et cette génération et les suivantes continuent à protéger le Liban face aux menaces et aux ambitions israéliennes. Tout ce dont jouit aujourd’hui le Liban de calme, de sécurité et de stabilité face à Israël, c’est grâce à ces générations. La liberté, la dignité, l’honneur et la souveraineté sont précieux. Ils sont réalisés grâce à cette résistance, dans toutes ces factions, grâce aux martyrs qui se sont sacrifiés. De même, cette résistance, et sayed Zoulfikar, ont contribué sur le plan interne à préserver la sécurité et la stabilité, sur le plan sécuritaire aux côtés de l’armée libanaise et des forces de sécurité. Il faut reconnaître ce rôle, face aux cellules et réseaux israéliens. Nous en avons découvert plusieurs et nous avons collaboré avec les services et les forces de sécurité. Nous avons pu ainsi démanteler de nombreuses filières ennemies au cours des dernières années. Permettez-moi de préciser que récemment, d’après ce qu’ont dévoilé les services de sécurité, le département des Informations aux FSI, les SR de l’armée, la Sécurité nationale et la Sûreté générale que nous remercions tous : il y avait deux types de personnes avec lesquelles les Israéliens entraient en contact. Certains avaient atteint le stade de l’enrôlement et ils savaient que leurs interlocuteurs étaient les Israéliens et la nature des missions qui leur étaient demandées et certains d’entre eux sont actuellement en prison, alors que d’autres n’en étaient pas encore arrivés à ce stade. Le processus en était encore à ses débuts et les interlocuteurs israéliens utilisaient des noms de sociétés ou d’universités installées à l’étranger qui prétendaient vouloir coopérer et leur proposer du travail, avant de les enrôler pour des missions d’espionnage… Cela s’est arrêté maintenant parce que les élections sont devenues la priorité. Mais d’après mes informations, les services de sécurité sont déterminés à poursuivre ce dossier ; Ce qui est bien. D’ailleurs, je ne leur ai pas demandé.  Nous appuyons leur décision et nous souhaitons que tous les commandements politiques le fassent  car les Israéliens, après la découverte de leurs précédents réseaux et après l’efficacité limitée de leurs drones dans l’espace aérien libanais ont plus que jamais besoin d’enrôler de nouveaux agents.  D’ailleurs, les procédés qu’ils utilisent pour cela semblent peu professionnels, ce qui signifie qu’ils sont pressés. Nous devons donc appuyer les efforts des services de sécurité et la justice militaire pour qu’elle prenne des jugements fermes et durs, car ce sujet doit être pris au sérieux.  Car en général, les jugements dans ces dossiers ne sont pas durs et choquent l’opinion publique. Il faut que ce dossier soit réellement tranché.

La dernière étape dans la vie de ce martyr s’est déroulée en Syrie.  Il s’agissait de la guerre universelle menée contre la Syrie et du grand complot contre ce pays, au sujet duquel nous avons été en conflit, au Liban et dans le monde arabe, avec certains alliés et amis. Nous le sommes toujours d’ailleurs avec certains. Mais les derniers jours et ceux qui viennent, avec les aveux  et les entretiens politiques donnés par certains responsables arabes, anciens et actuels dévoileront les dessous de cette guerre universelle menée contre la Syrie. Il ne s’agit pas seulement d’amener un régime qui fasse la paix avec Israël et normalise ses relations avec cette entité. Il y avait même une possibilité d’amener un régime qui accepte de louer le Golan à Israël… Evidemment si cela devait arriver cela serait une catastrophe pour le Liban, car cela signifierait une normalisation des relations avec Israël et un encerclement de la résistance. Il y aurait en Syrie un régime inféodé aux Etats-Unis  et à l’Occident, un instrument entre leurs mains. En même temps, une des causes, ce sont les ressources gazières et pétrolières de la Syrie et dans ses eaux territoriales au large de la Méditerranée, ainsi que la position de la Syrie… Tout cela était pris en compte dans la planification, mais les gens se laissent prendre par les slogans confessionnels et politiques qui sont utilisés, tout comme certaines erreurs sont exploitées pour alimenter la grogne populaire pour servir ainsi un projet qui était caché et dont peu avaient conscience.

Dans cette bataille, notre chef martyr sayed Moustafa Badreddine était présent en force dès les premiers jours. Au cours de la première période, nous refusions qu’il aille en Syrie, par crainte pour sa vie. Il dirigeait à partir du Liban. Mais à partir d’un certain moment, c’est devenu difficile et sa présence directe sur le terrain en Syrie était devenue nécessaire.

Nous avons beaucoup parlé de la guerre en Syrie, mais je voudrais juste revenir sur la bataille de Qousseyr le 13 mai 2013.

A cette époque, nous avions annoncé notre intention d’aller en Syrie et à Qousseyr. Nous avions pris une décision en ce sens et nous l’avions divulguée. Nous n’en avions pas honte. Comme je l’ai déjà dit, il y avait un conflit profond au Liban et dans le monde arabe au sujet de ce choix. Les experts  stratégiques, les analystes  et ceux qui dirigeaient cette confrontation, les Américains eux-mêmes, tous sont unanimes pour dire qu’ils ont été surpris par la bataille de Qousseyr. Ils ont été surpris par l’intervention du Hezbollah dans cette bataille  qui a eu des résultats déterminants. Ces résultats ont changé le cours de la guerre. Il était en fait demandé que toute cette région tombe aux mains des rebelles et avec elle une partie de la Békaa. Déjà une grande partie de Homs était tombée et il fallait que l’Etat de Daech s’étende de l’Irak à l’Est de l’Euphrate, jusqu’au désert syrien, à Palmyre, à la région de Homs, jusqu’au jurd de la Békaa et au Nord du bassin méditerranéen. C’était une partie de «l’Etat noir» lorsqu’ils en ont tracé la carte.

Nos frères, nos martyrs et nos blessés ont largement contribué à cette bataille aux côtés des forces syriennes qui se sont battues avec nous à Qousseyr. Ils ont contribué à changer le cours de la guerre et à modifier la tendance qui était, avant Qousseyr, descendante et qui est devenue ascendante. La bataille de Qousseyr  a été la base qui a permis la libération des zones frontalières en Syrie et au Liban. , Zabadani, Qalamoun... Sans la libération de ces régions,  il n’aurait pas été facile pour la résistance, avec les habitants de Baalbeck-Hermel et ensuite avec l’armée libanaise,  de mener la guerre du jurd et de le libérer. C’est cette bataille qui a permis de sécuriser  la Békaa, Beyrouth, la banlieue sud et le Liban de la menace des voitures piégées et des attaques kamikazes qui venaient du jurd et de la zone frontalière. Dans toute cette bataille, le martyr Moustafa Badreddine avait un rôle central et principal. Dans la bataille des voitures piégées et dans celle qui mène au fief des groupes terroristes, là où ils piégeaient les voitures et envoyaient les kamikazes, il était le fer de lance et le chef.

Nous avons pris ce chemin et sayed Zoulfikar en était le symbole. Sous son commandement, d’autres martyrs sont tombés, ce sont tous des frères martyrs que nous chérissons et nous devons penser à eux. Je voudrais citer quelques noms, comme le chef hajj Hassan Lakkis, le chef Ali Hussein Dib connu sous le nom de Abou Hassan Salamé, le martyr chef Ibrahim Hajj connu sous le nom de Hajj Selmane, le chef martyr Ali Ahmed Fayad connu sous le nom de Alaa al Bosna, le chef martyr hajj Hatem Hamadé connu sous le nom de hajj Alaa et le dernier tombé c’est le martyr hajj Abbas al Yatama... Ce sont là quelques-uns des martyrs des premières lignes qui sont tombés sous le commandement de sayed Moustafa Badreddine pendant les années où il a rempli diverses responsabilités.

Je voudrais encore dire qu’au cours de ces 40 dernières années, il s’agissait aussi d’une bataille de choix stratégiques. Hélas, au Liban, la division à ce sujet  est encore présente. Mais je peux dire en toute fierté, après 40 ans, que nos choix et nos options ont toujours été les bons. Ce sont ces choix et ces options qui ont gagné. En 1982, il y avait un choix : coopérer avec l’ennemi et miser sur lui. Mais nous avons vu comment les Israéliens ont abandonné ceux qui se sont alliés avec eux, en se retirant en 2000, comment ils ont laissé derrière eux ceux qui avaient collaboré avec eux et qui ont compris qu’ils n’avaient été que des sacs de sable pour eux. Je parle ici de l’armée d’Antoine Lahad, qui n’a eu des Israéliens que l’humiliation, la fuite et la défaite.  Mais il y avait un autre camp qui a choisi dès les premières heures de l’invasion en 1982 l’option de la résistance. La résistance islamique, nationale, appelez-là comme vous le voulez. Ce qui compte c’est que cette résistance a émané de la volonté du peuple libanais. Ce peuple a mis au service de cette résistance son appartenance idéologique et ses relations extérieures. Cette option a gagné et elle a réussi à libérer une partie du territoire occupé en 1985 avant d’arriver à la libération de 2000.  Et c’est encore cette option qui réussit aujourd’hui. Même si depuis 2000, nous sommes en conflit au sujet de la protection du Liban. Il y a ceux qui misent  sur l’Etat, la stratégie de défense  arabe et le système arabe et ceux qui parlent de l’équation en or qui a protégé le Liban de 2000 à aujourd’hui.  Au sujet de la Syrie, il y avait aussi une division profonde, plusieurs tendances politiques. Un camp a misé sur la guerre universelle contre la Syrie et il a appuyé ouvertement Daech et Al Nosra. Au Liban, on oublie rapidement certains faits, tant les médias relayent chaque jour de nouvelles histoires et font ainsi oublier celles de la veille.  Mais il ne faut pas oublier l’affaire du lait pour les enfants, l’appui aux groupes armés  en Syrie, politique et médiatique, l’appui financier et l’envoi d’armes, de munitions ainsi que les facilités qui leur ont été faites. Ils ont tout fait pour aider ces groupes. Ils leur ont même envoyé des combattants, mais ils n’avaient pas le courage de le faire comme nous ouvertement. Ils ont donc envoyé des combattants se battre en Syrie.

Certains se sont postés sur la colline et ont attendu. Finalement, des options ont gagné et d’autres ont perdu. Imaginez un peu  ce qui se serait passé si la guerre universelle contre la Syrie avait été gagnée ?  Quel aurait alors été le sort  du Liban et des Libanais ?  Quel aurait été le sort des Palestiniens et de leur cause ?  Ce conflit se poursuit. Malheureusement, certains n’apprennent pas d’une expérience qui a 40 ans. Ils ne changent pas leurs options. D’autres qui avaient fait ce choix en sont encore plus convaincus. Mais il est clair que l’attachement aux options n’est pas basé sur des calculs nationaux  mais sur des considérations liées  à de petits calculs internes, à des approches confessionnelles, partisanes et personnelles.  Parfois, nous avons l’impression que les gens ne se comprennent pas, pourtant ni eux ni nous ne parlons de philosophie. Nous avons des divergences sur des questions liées à la situation du terrain, aux réalités et à la vie en général.

A partir de là, nous arrivons à la situation interne du pays où la division  politique se poursuit. Ni les élections de 2005, ni celles de 2009 ni celles de 2018 ne l’ont traitée.  La majorité est tantôt d’un côté, tantôt de l’autre ou comme maintenant, elle n’existe pas. Certains disent aujourd’hui, il y a une majorité selon les dossiers. Je suis d’accord.  Ceux qui disent vouloir combattre la corruption forment une majorité, ainsi que ceux qui disent vouloir des réformes. Ils se rejoignent sur un dossier mais ne constituent pas un corps politique unifié, comme c’était le cas dans les Parlements précédents.

La division aigüe est donc présente. Ce qui nous place face à de très grands défis.

Après tout cet exposé, je voudrais dire que nous faisons partie des forces libanaises qui ont consenti de grands sacrifices. Nous avons un grand nombre de martyrs, de chefs martyrs, des martyrs hommes, femmes et enfants, des grands et des jeunes et nous avons des milliers de blessés. Des milliers de nos frères et sœurs sont entrés dans les prisons. Cela fait 40 ans que nous portons les armes, cela fait trois générations de nos jeunes qui le font, d’une bataille à l’autre, d’une confrontation à l’autre, pour préserver ce pays, sa dignité, sa souveraineté, son indépendance et sa liberté. C’est pourquoi nous nous considérons comme principalement concernés pour préserver ces acquis. Nous nous sentons particulièrement concernés  par l’identité de ce pays, par sa terre, son eau, ses ressources, son existence. Nous sommes parmi ceux qui n’ont pas de maisons à l’étranger, ni de fons à l’étranger, nous n’avons nulle part où aller  si nous devons quitter ce pays. Nous sommes ceux qui mourons le plus ici, nous vivons ici, nous nous battons ici et nous sommes enterrés ici. C’est pourquoi nul ne doit s’attendre à ce que nous faiblissions un jour, ou à ce que nous renoncions un jour à notre peuple et à notre pays, que ce soit dans le cadre d’une guerre militaire comme en 2006 ou à travers  des complots internationaux ou régionaux. Nous avons payé notre sang et celui de nos jeunes pour défendre ce pays, sa liberté, sa dignité, sa stabilité et sa sécurité. Tout ce sang nous est cher et nous le braderons, celui de sayed Zoulfikar en fait partie.

A partir de là, nous disons aux autres forces politiques, aujourd’hui, les élections sont terminées. Après l’expiration du mandat de l’actuel Parlement, votre responsabilité commence à vous tous qui avez été élus, quelle que soit l’étiquette selon laquelle vous été élus. C’est à ce moment que commencera la crédibilité. Les discours sont finis, ainsi que les slogans. Il faut travailler, au Parlement. Il faut étudier les projets et les propositions de loi, proposer de nouveaux textes selon les programmes dont vous parliez.  Allons-y. Il existe de nombreux dossiers sur lesquels nous pouvons nous entendre. Il faut d’abord achever l’édification de l’autorité, par exemple l’échéance de la présidence de la Chambre, celle du vice-président de la Chambre, celle du bureau de la Chambre, celle de la présidence du Conseil et la formation du gouvernement.  Allons-y. Aujourd’hui, au Liban, nous sommes face à de grands défis. La situation quotidienne est très dangereuse, les crises se succèdent et le dollar flambe. Une crise de pains e profile, les gens font de longues files pour se procurer les produits élémentaires, les boulangeries crient, le prix de l’essence et des carburants montent de façon inquiétante dans le monde, le bidon d’essence pourrait atteindre le million de livres, le mazout, le gaz flambent aussi, la farine se fait rare, que peuvent faire les Libanais dont le salaire ne dépasse pas les 3 millions de livres ? Il y a un immense défi pressant et dangereux. Restons donc divisés sur les armes de la résistance, mais il ne s’agit pas là d’un défi pressant. Le Liban cohabite avec ce dossier depuis 40 ans. Ceux qui étaient au sein du pouvoir et qui y sont encore le savent. Nous avons tous cohabité avec ce sujet à partir de 2005. Faisons-le encore pour un ou deux ans et nous reviendrons discuter de cela. Mais pour  l’instant, il y a plus urgent. Il y a des problèmes pressants comme le pain, l’électricité, l’EDL déclare  que nous sommes à la veille d’une obscurité totale, la farine se fait rare, les boulangeries crient, le dollar monte, les médicaments contre le cancer sont introuvables, nous voyons les gens pleurer devant les hôpitaux, le secteur des télécommunications est menacé si les prix ne sont pas augmentés, or tout dépend désormais des télécommunications, qui sont sur le point de s’effondrer... c’est la situation du pays. Vous dites tous vouloir servir les gens et vouloir leur être fidèles.  Allez-y. cela devrait se traduire par la collaboration et l’ouverture. Personnellement, je n’ai pas beaucoup d’espoir, mais il faut toujours en garder. Je suis inquiet car celui qui connaît le mieux les nouveaux élus, parce qu’il a travaillé avec eux, c’est quand même David Shenker. Il était responsable au département d’Etat américain. Et lorsque ces candidats se rendent aux Etats-Unis c’est avec lui qu’ils se réunissent. De même, lorsqu’il venait au Liban, il y restait une semaine ou 10 jours, pour els voir tous et s’entretenir avec eux. Il les invitait tous à l’ambassade américaine et il s’entretenait avec eux, notamment les hommes d’affaires et les journalistes chiites. Il les connaît bien et que dit-il d’eux, après les avoir aussi bien connus ?  Ils sont narcissiques, ils ont des égos. Moi, je ne peux pas dire cela, je ne les connais pas bien, en tout cas pas directement. Celui qui les connaît bien a dit cela. Autrement dit, ils vivent dans un autre monde, dans leur vie personnelle. Ils ignorent ce que signifie la faim, la pauvreté. Ils ignorent ce que c’est que de vivre sans électricité, sans médicaments contre le cancer. Ils ont des égos plus importants que l’intérêt du pays et celui des gens. Même l’intérêt de leur camp politique. Chacun s’intéresse à sa propre personne. Ceux-là vont assumer les responsabilités ? Devenir ministres, présidents, gouverneurs, sultans ou directeurs ? C’est inquiétant. Si celui qui les connaît dit cela d’eux... Nous autres nous avons un département pour identifier les gens mais nous ne possédons pas ces informations.  Nous espérons que ce qu’il a dit deux ne soit pas vrai et qu’ils ne seront pas narcissiques, qu’ils s’occuperont des problèmes des gens et qu’ils serviront les projets  qui intéressent le peuple libanais, non des projets étrangers. Nous espérons qu’ils assumeront les responsabilités selon les intérêts du Liban, non ceux de l’étranger, ou encore ceux des confessions, des partis ou des personnes. Nous devons tous chercher à trouver le moyen d’éviter la catastrophe à venir. Au cours des deux derniers jours, j’ai entendu  nombre d’experts économiques  internationaux qui parlent des résultats de la guerre en Ukraine. Il semble que les choses vont vers le pire suite à l’insistance de la Finlande et de la Suède pour intégrer l’OTAN, avec l’appui de l’administration américaine. Dieu seul sait où ira le monde et les conséquences de ces développements sur les crises alimentaires, sur les monnaies internationales, sur le pétrole et els carburants, sur les médicaments. Ces experts qui ne font pas partie des diseurs de bonne aventure, qui se basent sur des chiffres et des études précisent, disent que 64 Etats sont menacés d’effondrement, cette année. Cela a commencé au Sri Lanka. Un expert a cité les noms de ces pays. Je ne vais pas le faire, mais certains sont des pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël. Je le précise pour que nul ne vienne nous dire : si nous normalisons nos relations avec Israël, nous pourrons échapper à la crise. Non, ce n’est pas vrai. Certains Etats menacés d’effondrement ont normalisé leurs relations avec Israël. Leur situation est difficile et certains de ces Etats ont commencé à vendre els biens de l’Etat. Qu’est-ce que cela signifie lorsque l’Etat commence à vendre ses biens ? Le Liban figure sur la liste des Etats menacés d’effondrement. Autrement dit, députés, nouveaux et anciens, responsables, chefs politiques, élites, peuple libanais, nous n’avons pas beaucoup de temps. Nous sommes face à des problèmes pressants, graves et dangereux. Je ne dis pas cela pour faire peur. Les gens vivent la tragédie au quotidien. Demain nous sentirons encore plus le danger, lorsque les files seront de plus en plus longues devant les boulangeries, les stations d’essence etc. Il faut donc une situation d’urgence au Parlement. Il faut former un gouvernement qui définisse les priorités, non les discuter. Les priorités doivent être tranchées et claires. Il faut voir comment traiter la crise. Je le dis par souci de logique et de rationalité. Il faut s’ouvrir à l’Est et à l’Ouest. Je ne le dis pas par défi mais parce que les besoins sont pressants. Nous ne devons pas craindre la colère des Etats-Unis, mais chercher des solutions. Nous pouvons trouver des solutions rapidement et des solutions radicales. Nous pouvons même empêcher l’effondrement et l’explosion dans le pays. Il faut réorganiser les relations avec la Syrie rapidement. Tous les Etats sur lesquels vous comptez sont en train de le faire, au-dessus de la table et en dessous. Le Liban est celui qui profite le plus du rétablissement des relations avec la Syrie. D’ailleurs cela ouvrirait la voie au règlement d’un problème grave qu’affronte le Liban, celui de la présence d’un million et demi de réfugiés syriens sur son sol. Je n’ai pas de chiffre précis à ce sujet. Mais c’est un défi très important.

Nous voulons aussi insister sur l’importance de travailler pour extraire notre pétrole et notre gaz, surtout dans les blocs du sud, 8, 9 et 10. . Dans ce cas, nous ne serons pas en train d’aller en profondeur, nous sommes proches de la ligne 23. Ces blocs ont été attribués à des compagnies. Celles-ci doivent venir, aucun prétexte pour le retard n’est valable. Il faut leur demander sérieusement de venir. Si ces compagnies, pour une raison ou une autre, à cause de pressions ou autres, ne veulent pas venir, comme l’a dit le président Berry, il faudra alors en discuter au gouvernement et confier la mission à d’autres. Pour nous, il ne s’agit pas de propos électoraux. La question de l’extraction du pétrole et du gaz est très sérieuse. Pour nous c’est l’espoir d’en sortir, sans avoir à mendier, notamment auprès du FMI, s’il nous donne des crédits. Non, le gaz et le pétrole c’est le moyen de sortir de la crise en toute dignité. C’est notre richesse nationale et c’est le bon moment pour l’exploiter, surtout que les Européens en ont besoin et les prix sont montés, non pas à 40 ou 60 mais à 100 dollars.  C’est une occasion historique. Le nouveau gouvernement ne doit pas dire : je n’ose pas, les Américains, les Occidentaux et les Israéliens n’accepteront pas. Nous ne leur disons pas d’aller extraire le gaz et le pétrole dans une partie du champ de Karish qui est compris dans la ligne 29, mais d’aller vers les blocs que vous avez déjà confiés à des compagnies. Celles-ci doivent commencer à travailler. Il ne s’agit pas d’une situation normale et ordinaire. Nous sommes face à une situation exceptionnelle, urgente. Il n’y a plus une division verticale. Il existe plusieurs blocs et plusieurs groupes. Nous pouvons nous entendre sur certains dossiers. C’est peut-être plus difficile, mais c’est porteur d’espoir, lorsque nous sortons de la division en deux camps. Nous devons tous assumer les responsabilités. Nous autres, nous l’avons déjà fait en donnant le sang de nos martyrs. Nous devons être à la hauteur de ce sang. Nos chefs martyrs sont notre fierté, notre dignité et notre conscience, la source de notre force morale qui nous pousse toujours vers l’avant.

 

 

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