Variole du singe: situation «atypique», mais transmission possible à stopper, selon l’OMS
Par AlAhed avec AFP
Alors que les cas de variole du singe continuent d'augmenter hors des zones endémiques d'Afrique, notamment en Europe, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé lundi une situation «atypique» mais jugé possible de «stopper» cette transmission de la maladie entre humains.
Des cas ont été jusqu'alors confirmés dans une dizaine de pays européens, mais aussi en Australie, au Canada ou encore aux États-Unis.
Neuf pays de l'UE (Autriche, France, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Portugal, Suède) concentrent pour l'instant 67 cas, selon l'agence de l'Union européenne chargée des maladies (ECDC).
Il y a actuellement «moins de 200 cas confirmés et suspectés» dans ces pays non endémiques, selon Maria Van Kerkhove, chargée de la lutte contre la Covid-19, mais aussi les maladies émergentes et zoonoses à l'OMS.
Ce chiffre concerne seulement des pays où la présence de la variole du singe est inhabituelle.
En temps normal, elle est présente et considérée comme «endémique» dans 11 pays d'Afrique.
L'OMS s'est cependant montrée confiante sur la possibilité de «stopper» la transmission de la maladie entre humains dans ces pays «non endémiques», lors d'une séance de questions/réponses lundi.
L'identification précoce et l'isolement des cas font partie des mesures préconisées par l'OMS comme par l'ECDC, a-t-elle souligné, précisant qu'il n'y avait pour l'heure pas de cas grave.
«Assez stable»
La variole simienne, une cousine moins dangereuse de la variole, éradiquée depuis une quarantaine d'années, a fait son apparition soudaine ces dernières semaines dans des régions où elle n'est normalement que très rare: l'Europe et l'Amérique du Nord.
Rosamund Lewis, qui est responsable de la variole au programme d'urgence de l'OMS, a souligné que «c'est la première fois que nous voyons des cas dans de nombreux pays en même temps et des personnes [malades] qui n'ont pas voyagé dans les régions endémiques d'Afrique».
«On ignore encore si le virus a muté», a observé Mme Lewis, mais ces orthopoxviroses «ont tendance à être assez stables».
Une grande réunion mondiale avec tous les experts de nombreuses branches doit se tenir la semaine prochaine pour débattre de cette épidémie.
La variole simienne se traduit d'abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruptions cutanées avec la formation de croûtes, notamment sur le visage. Il n'existe pas de traitement, mais cette infection virale se guérit d'elle-même.
Avertissement d'une agence européenne
Dans le même contexte, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a estimé lundi que le risque de contagion de la variole simienne était «très faible» dans la population en général mais «élevé» chez les personnes qui ont plusieurs partenaires sexuels.
Outre les relations sexuelles, des contacts de muqueuses ou de plaies infectées, voire de grosses gouttelettes transmises lors d'un face-à-face prolongé, sont considérés comme des vecteurs possibles, selon l'agence.