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Discours du sayed Nasrallah lors de la cérémonie de commémoration des chefs de martyrs

Discours du sayed Nasrallah lors de la cérémonie de commémoration des chefs de martyrs
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Au nom de Dieu

Je voudrais commencer par vous souhaiter la bienvenue à tous, surtout ceux qui sont réunis à Nabi Chit, à Jibchit, à Tayr Debba et dans la banlieue sud.      

Pour cette occasion, les frères ont choisi le slogan «la décision 1982». Cela fait 32 ans que le cheikh de nos martyrs Ragheb Harb est tombé et 30 ans que sayed Abbas a été assassiné et avec lui, notre chère martyre Oum Yasser et leur fils le cher Hussein. Cela fait aussi 14 ans que notre cher chef Imad Moughnieh a été assassiné et cela fait 40 ans que la résistance islamique a été lancée. Dans quelques mois, notre parcours fêtera sa quarantième année. Les frères ont additionné les années et sont arrivés au chiffre de 82. De plus, en cette année 1982, la grande décision du jihad a été prise. Le parcours qui a mené aux martyrs et aux victoires a commencé et c’est pourquoi le slogan de cette année est celui de la décision 1982. Ces chiffres ne signifient peut-être rien. Il n’y a pas de secret caché, il s’agit d’une coïncidence mais nous estimons qu’elle est belle.

En tout état de cause, 1982 est pour nous, l’année de la décision, celle de la naissance, de la formation, du lancement et du début d’un parcours qui se poursuit encore aujourd’hui. Le sang de nos martyrs a baptisé ce parcours et il nous a donné ce que nous sommes devenus aujourd’hui. Le sang de nos martyrs a illuminé notre parcours et éclairé notre chemin tout au long de ces 40 années. De même à chaque décade, il est bon de s’arrêter et de réfléchir sur le parcours. D’ailleurs les frères ont prévu une série d’activités dans ce sens, 30 ans pour le martyr de sayed Abbas et ainsi de suite...

 Au cours des années précédentes, certains frères ont tenté de rassembler toutes les traces laissées par sayed Abbas Moussawi, ses propos, ses discours, ses positions, ses entretiens, tout ce qui a été écrit à son sujet, depuis le début même avant la formation du Hezbollah. Ils ont recueilli à peu près 13 volumes et je pense qu’ils seront rendus publics au cours des prochains jours. Cela constitue une partie de nos documents, de notre histoire et de notre présence, car le sayed Abbas est une personnalité fondamentale dans notre parcours, depuis ses premières heures. De même, au cours des premières semaines, toutes les traces laissées par cheikh Ragheb seront aussi rassemblées et elles seront aussi diffusées en juin ou mai pour les 40 ans de la résistance.

Toujours dans le même sillage et à l’occasion des 30 ans du martyre de sayed Abbas je donnerai un entretien à la chaîne Al Manar pour parler de lui. Je peux parler de lui car je l’ai connu de près et j’estime que les nouvelles générations devraient le connaître, en tout cas, il est de notre devoir de leur dire ce que nous savons de lui pour qu’ils puissent mieux le connaître.

Au cours des prochaines semaines, un congrès à caractère intellectuel et culturel devrait être organisé sous le titre : «Le sayed de nos martyrs, la pensée et le parcours» pour expliquer son parcours, sa pensée, son jihad, ses sacrifices. Des congrès du même genre seront aussi organisés pour les autres chefs martyrs et pour tous les martyrs en général.   

Retour au point de départ. Lorsque nous parlons de 1982 et du lancement de la résistance, nous ne prétendons certes pas que la résistance a commencé à cette date. La résistance au Liban en tant que pensée et que présence au Liban a commencé avant 1982. La résistance palestinienne par exemple a commencé des décennies avant 1982. Au Liban, il y avait aussi des partis et des organisations libanaises qui croyaient dans la résistance et la pratiquaient d’une façon ou d’une autre. Dans les milieux chiites, cela remontait à l’imam sayed Abdel Hussein Charafeddine  qui a commencé la lutte dès la naissance de cette entité qui a violé la Palestine. Il a été suivi par l’imam Moussa Sadr, que Dieu le ramène sain et sauf. Il avait une vision, une pensée, une position claires et il avait même une présence organisée et militaire, lorsqu’il a annoncé la naissance des unités de la résistance libanaise (Amal). Donc, lorsque nous parlons de notre résistance islamique et de notre parcours, nous ne prétendons pas que nous avons créé la résistance ni que nous la monopolisons. Les agressions israéliennes contre le Liban n’ont d’ailleurs jamais cessé, il y a eu l’invasion de 1978 et de nombreuses agressions auparavant, dans la région frontalière mais aussi dans la profondeur libanaise. On se souvient de l’attaque contre l’aéroport de Beyrouth, des assassinats à l’intérieur du Liban. Mais la particularité de l’invasion de 1982 est qu’elle représente la plus grande menace contre le Liban et contre son peuple. Il s’agit du plus grand défi imposé au Liban et à son peuple, une menace historique exceptionnelle, non seulement pour le Liban mais aussi pour la résistance palestinienne qui a dû quitter le Liban, pour la cause palestinienne et pour la Syrie et la région. Le Liban s’est retrouvé face à une large occupation et face à une hégémonie israélienne dont nul ne savait si elle prendrait fin. Cette occupation et cette hégémonie auraient pu se prolonger comme c’est le cas en Palestine. Le Liban se trouvait face à une souveraineté volée et à une indépendance perdue face au suivisme à l’égard d’«Israël». Il était question pour lui d’entrer «dans l’ère israélienne», comme on l’a dit à cette époque et de changer son identité.

Aujourd’hui, parmi les questions qui sont actuellement discutées, il y a l’accusation injuste au sujet de l’identité libanaise. Mais en 1982, l’identité du Liban était menacée, l’identité arabe était menacée et le Liban devait rallier l’ère israélienne. Il devait rallier le projet sionisme et suivre «Israël». Il y avait même une certaine volonté interne qui appuyait cette tendance (il faut mentionner cela mais je le laisse pour une autre fois). Et la résistance, dans toutes ses formations, dont le Hezbollah, a préservé l’identité du Liban menacée à la suite de l’invasion de 1982. Tous ceux qui discutent aujourd’hui de l’identité du Liban devraient se rappeler 1982, 2000 et 2006. Jusqu’à aujourd’hui, la résistance préserve l’identité du pays. Face à une menace historique aussi importante, il fallait donc une résistance spéciale, une résistance historique, d’une trempe extraordinaire, exceptionnelle, qui puisse faire face au projet sioniste. C’est dans ce climat qu’est née la résistance islamique nationale au Liban, pour se battre aux côtés de son peuple et de tous les hommes libres  dans ce pays, les vrais souverainistes, afin de libérer le Liban et de retrouver sa souveraineté et pour lui permettre d’être réellement indépendant, libre et digne. C’est dans ce climat qu’est née la résistance.

C’est là qu’est apparu le cheikh des martyrs, cheikh Ragheb Harb parmi un groupe de dirigeants et d’ulémas, comme une voix courageuse, audacieuse, claire et franche. Il est apparu fort et solide, présent sur le terrain, prêt à recevoir les balles et à mourir. Il est apparu prêt au martyre, tout en criant le droit, celui qui refuse l’occupation et le compromis et qui rejette aussi l’attente passive de l’avenir. Il est apparu au contraire, comme celui qui veut construire le présent en prévision de l’avenir, qui ne sourit pas à l’ennemi, ne le salue pas et résiste de toutes les façons possibles. L’ennemi ne l’a pas supporté et il l’a tué. Cheikh Ragheb est donc le symbole de la grande décision de mener la résistance jusqu’au bout, jusqu’à la victoire et jusqu’au martyre. C’est d’ailleurs cette décision qu’ont exécutée et repris à leur compte nos frères, les meilleurs de nos hommes, nos grands et nos petits depuis 1982.  Des milliers de martyrs, hommes, femmes et enfants  ont suivi le chemin tracé par cheikh Ragheb et ils sont morts en criant son nom et en reprenant ses positions. Sayed Abbas a ainsi suivi les traces de cheikh Ragheb, dès les premiers moments de l’invasion en 1982. Nous savons tous comment dès les premiers instants de cette invasion, sayed Abbas est devenu un autre homme. Nous étions ensemble et j’ai vu cette transformation. Brusquement, il est devenu un combattant qui ne soucie que du front, des opérations, de ses compagnons, des camps d’entraînements et des armes. Il a pu attirer des moudjahidines et les mobiliser et il a commencé dès juin 1982 a créé ce qu’on a appelé l’environnement de la résistance. Il n’a jamais cessé jusqu’à son martyre le 16 février 1992 de se fondre dans la résistance. Toute sa vie tournait autour d’elle, de son environnement et des gens. Il était convaincu que la résistance et le martyre étaient la seule voie pour sauver le Liban et son peuple et pour libérer les lieux sacrés. Avec sayed Abbas, la résistance est devenue une institution, un corps organisé, solide et fort, large et ayant de multiples aspects. Sayed Abbas était le titre de notre constance et de notre aptitude à aller vers les victoires, avec haj Imad.  Avec haj Imad la résistance s’est transformée d’une cause et un chemin en une réalité sur le terrain, une présence armée. Une présence sur les champs de bataille, du sang  et la force qui a vaincu l’armée invincible.

Avec haj Imad, les capacités ont été construites et se sont développées et c‘est avec lui que la résistance s’est développée en quantité et en qualité. Imad Moughnieh est, dans notre parcours, le titre de la victoire que voulait cheikh Ragheb et que sayed Abbas avait promis. Haj Imad était à l’origine du développement intelligent, créatif, militaire et sécuritaire. Grâce à lui et à Dieu, cette résistance avec ses sacrifices, ses plans, son action efficace, sa patience et les efforts qu’elle a déployés sans jamais se lasser, a pu réaliser les victoires.

Chers frères et sœurs, cette résistance est toujours sur les traces de ses chefs martyrs, ceux qui sont venus après sayed Moustafa Badreddine, haj Hassan Laqqis et beaucoup d’autres, tous très chers, qui sont morts face à l’ennemi, sans le craindre ni lui ni ses menaces, ni ses ambitions au Liban et en Palestine. Cette résistance appuie le peuple palestinien et elle a les yeux sur AlQods et les lieux sacrés. En dépit des complots et des difficultés internes et externes, cette résistance continue de se développer. Comme chaque année, en ce jour précis, je parle un peu de l’ennemi et de la résistance. Mais ces derniers temps, nous avons été submergés par les développements internes et ceux dans la région.

Permettez-moi de parler donc un peu de l’ennemi, un peu de la résistance et de conclure par les développements internes.

Certains au Liban et dans la région pensent que l’avenir de la région est lié à une réalité stable qui s’appelle «Israël» ou «l’entité israélienne». Ils n’imaginent pas l’avenir de la région sans cela. C’est pourquoi certains se dirigent vers l’idée de coexister aux côtés de cette entité ou même de normaliser ses relations avec elle, comme cela se passe actuellement dans la région. Hélas, aujourd’hui, le royaume de Bahreïn accueille le Premier ministre ennemi dans une démarche avancée dans le processus de normalisation. Les mouvements de résistance dans la région, dont nous, nous avons une vision différente. Il ne s’agit pas d’illusions ou de slogans, ou encore de souhaits. Il s’agit d’une vision réaliste, basée sur des éléments concrets et sur une lecture concrète. Nous pensons donc en toute connaissance de cause que cette entité est provisoire et qu’il commence à régresser.

Je voudrais donc commencer par préciser que l’ennemi est dans la courbe descendante. Vous savez qu’on parle généralement d’une courbe ascendante puis à un certain moment, elle commence à descendre. Pour nous, la courbe descendante du projet sioniste a commencé en 1985. Pourquoi ? Parce qu’à ce moment, la résistance au Liban, dans toutes ses organisations et ses forces, a imposé à l’ennemi israélien de se retirer du mont-Liban et de Beyrouth, de ses banlieues, de Saïda, de Tyr, de Nabatiyé, de la Békaa Ouest et de Rachaya. L’ennemi s’est ainsi caché derrière la fameuse ceinture de sécurité frontalière. Pendant les années qui ont abouti à 1985, tous ceux qui voulaient conforter ce projet qu’il s’agisse des Américains, des Marines et d’autres, se sont retirés. L’ennemi s’est ensuite retiré et c’est là que commence la courbe descendante qui s’est complétée en 2000 avec la fin du «Grand Israël». L’armée israélienne n’a pas pu rester au Liban, ce pays qu’elle considérait comme le plus faible de la région et elle ne pouvait plus instaurer un Etat qui s’étend du Nil à l’Euphrate. C’est cela la courbe descendante. En 2005, toujours dans cette courbe descendante, les «Israéliens» se sont retirés de Gaza. Il y a  eu ensuite la défaite de 2006 et la fin du «Grand Israël», avec le début de l’intifada palestinienne. Avec la formation de l’axe de la résistance, cette courbe descendante s’est encore accentuée. La tendance générale de cette entité est donc une tendance descendante. Ce n’est pas mon estimation personnelle ou celle du Hezbollah, qui sommes finalement partie dans ce conflit. Ce sont les grands responsables, généraux et intellectuels de cette entité qui le disent. Les centres de recherche et d’études de l’entité le disent aussi. J’en parlerai plus loin. Donc, nous voyons que l’entité israélienne est sur la voie de la disparition et c’est désormais une question de temps. L’avenir de la région est  donc pour nous différent de celui que voient d’autres. De grandes analyses ont été faites  dans les années 80 puis dans les années 90 après Oslo et après 93 au Liban... tout cela s’est évaporé.

Certains vont dire, hélas, le sayed vit dans un autre monde. Au cours des 10 dernières années, toute la région, et pas seulement le Liban, a été plongée dans des événements graves, des invasions, de grands projets destructeurs. Aujourd’hui encore, l’ampleur de la crise  économique, au Liban, en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran au Yémen et dans plusieurs Etats de la région, y compris ceux qui se sont réconciliés avec l’ennemi israélien, soulève de grandes questions. Cette crise sévit même au sein de l’entité ennemie que protègent les Etats-Unis.

Tout le monde est choqué par ce qui se passe au sein de l’entité. Mais nous, en tant que partie intégrante de l’axe de la résistance, alors que notre pays le Liban, est sous la menace israélienne, dans ses terres, ses frontières, son gaz, son pétrole et tout le reste, nous devons suivre les développements quotidiens au sein de cette entité. En résumé, nous sommes donc désormais face à une entité en crise qui est dans une courbe descendante.

Sans l’armée israélienne, cette entité ne peut pas survivre et continuer même un seul jour, car il s’agit d’une entité artificielle, son sort est donc lié à celui de son armée. Beaucoup d’Etats dans le monde et dans l’Histoire, ont survécu à la dislocation de leur armée, car les gens restent sur leurs terres, puisqu’ils en sont originaires. Pour l’entité israélienne c’est différent. Il s’agit d’une entité en crise. Je vais citer, dans ce contexte, des propos du ministre des Affaires étrangères israélien Yaïr Lapid. Dans le cadre d’une évaluation  du Conseil national de sécurité qui est effectuée régulièrement, avec la participation d’anciens présidents, Premiers ministres, généraux, chefs du Mossad. Dans le cadre de cette évaluation, il a donc été question de trois menaces importantes pour l’entité : d’abord, la menace iranienne nucléaire, ensuite, la menace  représentée par l’axe de la résistance et son développement, notamment en matière de drones et de missiles et enfin, la crise interne au sein de l’entité, dont vous suivez les détails. Qu’a donc dit à ce sujet le ministre des Affaires étrangères qui doit devenir Premier ministre à la place de Bennet selon l’accord d’alternance ? Il a dit que la plus grande menace qui pèse sur l’entité, c’est l’effritement du tissu social de la société israélienne car selon lui, sans une immunité sociale interne, «Israël» ne pourra pas affronter l’Iran ou le Hezbollah, surtout avec les accusations portées contre cette entité d’être raciste Vous savez que Amnesty a déclaré «Israël» comme un Etat d’apartheid ; Je crois d’ailleurs que c’est le seul Etat dans le monde qui est qualifié ainsi. Auparavant, il y avait l’Afrique du Sud.

Certes, les Américains se sont empressés de défendre l’entité. Mais l’ancien chef d’état-major israélien Gaby Ezenkot, après avoir quitté son service a écrit des livres et il est devenu un analyste, comme c’est le cas de beaucoup, a déclaré que la division interne au sien de la société israélienne est plus grave que la menace iranienne et le Hamas. Faites bien attention, ce n’est pas un journaliste qui le dit, mais l’ancien chef d’état-major. Il a écrit : «Les gens sont inquiets, non pas à cause de la menace iranienne, mais à cause de la fragilité interne, l’absence d’égalité entre les citoyens, les frictions entre les différents secteurs, l’exclusion de grandes couches de la société. Il faut faire attention car il n’y a pas de sécurité nationale sans la solidarité sociale. L’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahu qui est considéré comme celui qui est resté le plus longtemps au pouvoir au sien de l’entité a déclaré qu’il compte faire de son mieux pour qu’Israël célèbre son centième anniversaire. Il a ajouté que cela ne va pas de soi et ce n’est pas évident car l’Histoire nous a appris qu’un Etat pour les juifs n’a pas vécu plus de 80 ans. C’est Netanyahu qui le dit, non le Hezbollah, ni le jihad islamique ni le Hamas. L’ancien premier ministre israélien qui a des données précises affirme qu’il faut déployer d’immenses efforts pour que l’entité israélienne reste en vie.

Certains croient que les Etats qui ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste et qui injectent de l’argent dans son économie peuvent ainsi prolonger sa survie. Mais un général de réserve Shaoul Erily, qui est aussi un spécialiste du conflit arabo-sioniste a estimé qu’«Israël» a adopté des stratégies pour concrétiser le rêve sioniste en Palestine occupée, elles ont toutes échoué et malgré cela «Israël» continue à suivre la même voie qui mène à la perte de ce rêve. D’autres chercheurs ou journalistes ou intellectuels israéliens moins connus ont déclaré qu’«Israël» est au bout du rouleau et les tentatives de prolonger son existence ne servent à rien. Il vaut mieux quitter cette terre pour aller vers San Francisco ou Berlin. Le journaliste Gédéon Lévy, très connu, a écrit qu’«Israël» est devenu le lieu le plus dangereux dans le monde pour les Juifs. Israël ne parviendra pas à stopper le processus d’autodestruction, car le cancer dont elle souffre a atteint sa phase finale et il est désormais incurable. Ecoutez-bien : il dit que ce cancer est incurable et il ne peut pas être traité par la construction de murs, par le bouclier de fer ou par les bombes nucléaires. Je vous ai donné quelques exemples de ce que disent les Israéliens eux-mêmes. Nous pourrions rester jusqu’à demain à lire des déclarations de ce genre. Une conviction est donc en train de se forger chez les Israéliens et elle ne provient pas de mauvais rêves, de slogans ou de faits imaginaires. Elle est le fruit de données réelles sur la réalité de ce qui se passe au sein de l’entité. Parmi les thèmes qui reviennent le plus souvent pour expliquer cet état d’esprit, il y a par exemple, le fait que les «Israéliens» ont moins envie de supporter le danger des combats, le recul de leur confiance dans leur armée et dans les institutions de leur Etat. Il y a des chiffres qui confirment cela. Aujourd’hui, les jeunes Israéliens ne vont pas s’enrôler dans l’armée ou s’ils le font, ils préfèrent les fonctions technologiques qui sont moins dangereuses que le terrain. De même, l’émigration d’«Israël» a augmenté alors qu’en général c’était le processus inverse qui se passait. Selon des sondages réalisés récemment, 40 % des «Israéliens» songent à quitter la Palestine pour retourner de là où ils viennent. Nous autres, nous les encourageons dans ce sens et nous sommes prêts à les aider dans les prix des billets à cause de la crise économique. De même, selon une étude réalisée par le centre Begin, 59% des Juifs d’«Israël» songent à se procurer des nationalités étrangères, alors que 78% des familles juives encouragent leurs enfants à se rendre à l’étranger.

La situation économique, malgré l’aide américaine qui s’élève chaque année à des milliards de dollars (alors que le Liban est empêché de recevoir la moindre aide), est catastrophique. Selon les dernières statistiques, il y a plus d’1079500 chômeurs  chez eux et le taux de chômage s’élève à 23%. C’est destructeur pour l’entité. Il s‘agit donc d’une entité artificielle qui ne peut pas survivre et continuer de cette façon. On pourrait s’étendre longtemps sur la situation économique, à laquelle il faut ajouter l’absence de leadership fort et fiable, les divisions internes, le conflit entre les laïcs et les religieux, entre les Juifs de l’Est et ceux de l’Ouest (Sépharades et Ashkénazes), les différences ethniques et dans la couleur de la peau, la droite et la gauche, la corruption largement étendue au sein de la société israélienne, la criminalité… Tout cela place l’entité dans une courbe descendante. Je ne parle pas d’un ou deux ans, mais d’un processus qui n’est pas très long. Certains développements peuvent d’ailleurs l’accélérer. Pour en revenir à l’armée, la confiance dans l’armée et son commandement a baissé. Cela a été conforté par les défaites essuyées au cours des dernières années, dont celle de 2006. Il y a aussi le manque de motivation pour se battre comme avant. Les critiques se multiplient à l’égard du commandement militaire. Il y a même un fossé énorme entre les soldats, les réservistes et les officiers en raison des différences de classes au sein de la société. De même, des critiques sont adressées au fait que l’armée bénéficie d’un grand budget pour des résultats peu satisfaisants. Les services accordés à l’armée s’en ressentent, la nourriture, les services logistiques. On a entendu récemment Beny Gantz dire qu’il veut aider le Liban. Mais nous avons vu ses soldats chercher dans les poubelles pour manger. Dans toute prochaine guerre, l’armée israélienne souffrira du manque de moyens et de discipline, les écarts dans les salaires, les communications etc. De plus, ils manient la politique du mensonge et de l’étouffement des faits. Certains généraux en parlent. Par exemple, ils ne parlent pas des crimes sexuels qui se déroulent au sein de l’armée… DE toute façon, cette armée est dans la courbe descendante. Tout ce qui se fait en poussant certains Etats à normaliser leurs relations avec cette entité, c’est pour prolonger sa vie et lui donner quelque temps en plus, et l’aider à sortir de la crise dans laquelle il se débat. Ce ne sont pas des illusions, mais des faits.

L’axe de la résistance avance donc vers un horizon clair et prometteur. Le peuple palestinien est devant un avenir prometteur. A cause de ses sacrifices, de sa résistance, de sa patience, de son courage et de ses souffrances, à Jénine, à Naplouse, à Jérusalem, à Gaza, en Cisjordanie, dans les prisons, dans les territoires occupés, le peuple palestinien voit l’horizon s’ouvrir devant lui. Nous parlons souvent ensemble et aujourd’hui plus que jamais, le processus politique n’a aucune possibilité  de se réaliser, tout comme les négociations. La seule voie prometteuse est celle de la résistance. Il faut ajouter à cet horizon prometteur, les développements internationaux et régionaux, le changement de priorités pour certaines grandes puissances dans le monde. Je n’ai pas le temps de trop expliquer cette question. Certes, cela ne signifie pas qu’il faut sous-estimer cet ennemi qui dispose encore de beaucoup d’éléments de force. Je ne dis pas que l’ennemi est fini mais qu’il est dans la courbe descendante. C’est pourquoi il y a une force de dissuasion qui le freine. Certains vont dire : vous aussi vous l’êtes. Ok, pas de problème,  puisque de toute façon depuis 1948, c’est lui qui agresse et qui attaque, enlève, tue, détruit nos ponts et nos infrastructures, commet les massacre, bombarde nos aéroports et nos routes. Aujourd’hui, la résistance le freine. L’équation de dissuasion n’est pas le seul motif de freinage. Il y a aussi la réalité de l’entité, son affaiblissement et son incapacité à supporter le poids de ses actes comme par le passé. Gardez cela en tête.

Deux mots maintenant sur la résistance. Chers frères et sœurs, comme chaque année, je vous présente une sorte de bilan, je le fais pour vous mais aussi pour la mémoire de nos chers chefs martyrs, cheikh Ragheb, sayed Abbas, hajj Imad…. Certains croient que la résistance est actuellement dans l’embarras, surtout avec toutes les critiques adressées dans certains médias et par certaines signatures (évidemment monnayées). Ils croient que la résistance est déprimée, perdue et ne sait plus quoi faire. Elle ne songe qu’à trouver le moyen de faire face à ceux qui la critiquent et elle ne sait plus comment agir. Je voudrais donc vous dire que rien de tout cela n’est vrai. Au contraire, je voudrais vous dire qu’il y a au sein de la résistance des gens dont le seul souci est d’œuvrer à développer les potentialités de celle-ci, son action et ses moyens, sur tous les plans. Soyez rassurés. Tout ce que vous entendez au Liban comme critiques, insultes, informations sur les 500 millions de dollars de Feltman, conflits, dissensions, tout cela n’a aucune valeur. Au contraire. La résistance continue et elle est constamment dans une situation de confrontation avec l’ennemi. Parfois, vous ne le sentez pas car il n’y a pas de confrontation directe, mais beaucoup de choses se passent discrètement sans qu’on en parle. Je voudrais évoquer un seul point : Au cours des dernières années, l’Israélien a compris que le fait de mener la guerre contre le Liban est très coûteux. C’est pourquoi il ne cesse de brandir la menace de la guerre, sans aller jusqu’à la déclencher, parce qu’il sait que ce serait très coûteux pour lui. J’ai déjà parlé de ses problèmes internes. Il a désormais inventé une nouvelle notion dite « la bataille entre les guerres ». Vous en avez entendu parler. Il s’agit d’agressions mais sans atteindre le stade de la guerre. Il tente ainsi de mener une opération via les drones envoyés contre la banlieue sud dans le but de provoquer une explosion ou des troubles. Ou encore, ses avions bombardent en Syrie, au Golan ou dans l’intérieur syrien. C’est ce que l’Israélien appelle «la bataille entre les guerres». Je ne vais pas entrer dans un long développement sur ce sujet. Je me contenterai d’aborder le côté qui concerne la résistance. L’Israélien croit qu’en bombardant des cibles en Syrie, il empêche l’arrivée d’armes sophistiquées au Liban. Il n’a pas de problème si des munitions ou des balles, des mitraillettes et des RPG arrivent au Liban. Il sait que les quantités qui s’y trouvent déjà sont largement suffisantes. Son obsession ce sont les armes sophistiquées et ce n’est un secret pour personne que ces armes sont envoyées par l’Iran qui appuie les mouvements de résistance. Nous ne le cachons pas et nous en sommes fiers. L’Israélien sait donc que ces armes arrivent d’Iran et il veut arrêter leur arrivée. C’est en tout cas l’un des objectifs des bombardements en Syrie. Mais je voudrais aujourd’hui vous donner une nouvelle qui vous fera plaisir et vous rassurera. Certains vont dire : le sayed va dévoiler des secrets. En fait, ce n’en est pas un car rien n’échappe aux Israéliens. Mais je vous le dis pour que vous soyez heureux et rassurés. Cette résistance, celle de Ragheb Harb, Abbas Moussawi, Imad Moughnié et les autres sait transformer la menace en opportunité. Je dis aux Israéliens : bravo votre bataille entre les guerres a atteint des résultats inespérés et c’est vous qui perdez :

D’abord, en raison des menaces qui pesaient sur le transport des armes sophistiquées qui nous sommes destinées, nous avons réussi avec nos gens (oui, nous avons d’excellents techniciens, des cerveaux et des spécialistes) à transformer les missiles que nous possédons par milliers en armes sophistiquées, c’est-à-dire en missiles précis. Nous avons commencé à le faire depuis des années. Nous n’avons donc plus besoin d’attendre les missiles sophistiqués venus d’Iran. Certains vont dire que les Israéliens et les Américains le savent. C’est vrai et au cours des dernières années, dans leurs visites au Liban, les responsables américains en parlaient et nous avons reçu des messages très clairs de menaces pour arrêter ce projet. L’Israélien veut aussi connaître les lieux où nous déposons ces missiles. Je voudrais leur dire qu’en général, nous ne les mettons pas dans un seul lieu. Nous les dispersons un peu partout. Il peut faire travailler ses espions et envoyer ses drones dans ce but. Il doit même augmenter le nombre de ses drones et celui de ses espions pour les envoyer partout. Ahlan wa sahlan, nous l’attendons. Grâce à Dieu, grâce à l’éveil des résistants, à vos souhaits et à la bêtise de l’ennemi, nous nous trouverons face à une nouvelle opération d’Ansariyé (Ansariyé 2), car Dieu merci, il n’a pas confiance dans ses espions. Ceux-là lui fournissent les informations, mais ce sont ses commandos qui réalisent les attaques. Ils viendront par la mer et s’infiltreront, mais nous les attendons. Je dis à l’Israélien : nous sommes prêts pour Ansariyé2 et tout le monde sait ce que cela signifie.

Un autre point dans la bataille entre les guerres, c’est ce que disent les «Israéliens» eux-mêmes. A part les forces terrestres et les forces spéciales qui pourraient entrer inchallah en Galilée, selon ce qu’ils disent eux-mêmes, ils évoquent les drones et les capacités en missiles. Aujourd’hui, les drones sont une des plus importantes armes utilisées au Yémen par le peuple contre tous les tyrans qui l’attaquent. L’Israélien veut nous empêcher d’amener des drones d’Iran. Soit. Je vous le dis pour vous rendre heureux mais je sais que ce n’est pas un secret pour l’Israélien. Depuis des années, nous avons réussi à fabriquer nous-mêmes des drones, tout comme nous réussissons à transformer les missiles. Si cela continue ainsi, Dieu sait ce que nous parviendrons à fabriquer. Nous saisissons toutes les occasions sans jamais nous lasser ou nous laisser aller au désespoir. Nos jeunes résistants ont des cerveaux, des capacités, la volonté et la détermination pour acquérir une expérience que nul dans le monde ne peut imaginer.

Toujours dans le cadre de la bataille entre les guerres, l’ennemi a envoyé, il y a deux ans, deux drones dans la banlieue sud. Un a explosé et l’autre a été empêchée d’exploser ou en tout cas elle ne l’a pas fait. Depuis, nous nous sommes trouvés face à une menace, celle des drones. Auparavant, ceux-ci étaient destinés à collecter les informations, mais depuis cette date, les drones sont entrés dans le cœur des opérations. Hier, un drone a été envoyé à Hay Madi et demain, il pourrait être envoyé dans une mosquée ou dans une cérémonie. Nous nous sommes trouvés donc face à une nouvelle menace. Nous aurions pu ne rien faire, nous incliner. Nous avons décidé de la transformer en opportunité. Nous avons donc décidé de renforcer nos défenses aériennes qui existent depuis des années, depuis hajj Imad Moughnieh. Nous avons décidé de renforcer nos défenses aériennes face aux drones. Pour les avions militaires, c’est une autre histoire. C’est pourquoi j’ai dit dans un entretien il y a quelques jours, que depuis deux ans, il y a un net recul dans l’activité des drones israéliens. C’est un développement très important. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ont désormais besoin d’enrôler un plus grand nombre d’espions  pour combler le vide laissé par les drones, qui collectaient les informations. Imaginez donc quel travail a été accompli ! Le drone qui passait son temps dans le ciel libanais à collecter les informations, s’il vient aujourd’hui, il devra affronter les défenses aériennes de la résistance. C’est une grande réalisation. C’est une nouvelle transformation de la menace en opportunité. Lorsque ces défenses se développeront, elles deviendront un élément déterminant dans tous les développements qui pourraient se produire. La résistance se poursuit. Pour conclure la partie consacrée à la résistance, je dis donc que celle-ci se poursuit et se développe. Par exemple, le printemps et l’été derniers ont été une occasion pour entraîner le plus grand nombre de partisans depuis des années. Au moment où à l’intérieur, des millions de dollars étaient dépensés pour les ONG et au moment où le pays vivait «le Héla Ho», la résistance  exécutait le plus grand programme d’entraînement et de formation  depuis des décennies. La résistance se développe donc et elle est plus que jamais en état d’alerte et elle confirme sa présence dans le cadre de l’équation armée-peuple-résistance. Voilà ce que j’ai voulu dire sur la résistance. J’espère que vous en êtes heureux et que nos chefs martyrs sont satisfaits. Nous accomplissons notre devoir face à notre pays, à nos croyances, à notre peuple, contre les menaces et les ambitions de l’ennemi.

Je passe maintenant aux échéances internes qui occupent les Libanais. Le premier sujet porte sur la préparation des élections, leur organisation et ce qui se passera après et le second sujet portera sur les problèmes du quotidien. Ce n’est pas un classement par ordre d’importance.

Au sujet des élections, on entend tous les jours des rumeurs et des accusations sur le report des élections ou leur annulation, la plupart des médias en parlent. Je n’ai pas l’impression qu’ils mettent l’accent sur nos autres alliés ou sur nos frères à Amal. Ils insistent surtout sur le CPL et sur le Hezbollah. Comme s’il fallait chaque jour que l’un de nous répète que les élections auront lieu à la date prévue. Au point que je voudrais vous dire aujourd’hui que je suis un de ceux qui commencent à douter du fait que ceux qui affirment vouloir que les élections se déroulent à la date prévue sont en réalité ceux qui veulent leur report. Je commence à croire qu’après avoir attaché de grands espoirs, ils ont compris que leurs calculs ne se vérifieront pas et ils veulent désormais le report des élections. Donc, quelque part, ce sont eux qui doivent être accusés de vouloir le report des élections et pas nous. C’est pourquoi il n’est pas nécessaire de réitérer notre attachement à ce que les élections se déroulent à la date prévue.

Concernant le Hezbollah, les frères l’ont déjà dit : nous nous dirigeons vers les élections, comme nous l’avons fait les fois précédentes avec sérieux, vitalité et avec une présence  forte et responsable. Nous mobilisons nos forces comme nous l’avons fait précédemment, car pour nous, les élections sont importantes. Je ne vais pas dire qu’elles sont, ou non, existentielles. Toutes les élections au Liban sont existentielles. Parfois, elles le sont de façon évidente et parfois il faut expliquer leur importance. Cette fois, elles sont clairement très importantes, plus qu’en 2009 ou 2018, où il fallait un peu expliquer cette importance.

Aujourd’hui, nous allons donc vers les élections et je voudrais vous annoncer le slogan sous lequel nous comptons les mener : «Nous restons pour protéger et construire». Au cours des fois précédentes, nous nous contentions de dire : nous protégeons et nous construisons. Cette fois, nous insistons sur le fait de rester parce que nous voulons montrer que nous continuons sur la même voie et nous tenons nos promesses, nous protégeons et nous construisons selon la fameuse équation en or, dont la résistance fait partie et nous continuerons à œuvrer pour le renforcement de l’armée qui est aussi une partie de cette même équation. Dans ce contexte, nous insistons pour qu’il n’y ait pas une seule partie qui aide l’armée. Il faut ouvrir la porte des aides à de nombreuses parties, car l’objectif doit être de renforcer l’armée pour protéger le pays. L’armée libanaise est une institution nationale que nous respectons et dont nous apprécions le rôle. Nous la considérons comme une garantie essentielle pour la sécurité du pays et son unité. Elle fait partie de cette équation à laquelle nous croyons pour protéger le pays face à toutes les menaces. La troisième partie de cette équation, c’est le peuple, les gens. Ils sont très importants. Par exemple, la résistance, si elle n’a pas le soutien de son environnement populaire, si celui-ci se met à la rejeter, l’encercle,  et la refuse, comment pourrait-elle le protéger, lui, ses enfants, son avenir et sa dignité ? Le peuple est donc un élément essentiel de cette équation. C’est pourquoi lorsque nous parlons des victoires enregistrées par cette équation, l’environnement populaire a un rôle déterminant. C’est-à-dire vous, les gens, dans vos villages, vos villes, vos écoles, vos champs, vos usines, même si vous ne portez pas les armes, il suffit que vous ayez la foi, l’engagement et l’éveil pour appuyer la résistance, la défendre, ne pas l’abandonner et ne pas comploter contre elle. Le peuple est donc un partenaire essentiel dans les victoires qui ont été réalisées jusqu’à présent.

Aujourd’hui, cet environnement est visé. Les Etats ne peuvent pas s’en prendre à l’armée pour des calculs différents qui n’ont rien à voir avec «Israël». Lorsqu’ils prennent la décision d’effriter un pays, ils adoptent une position différente à l’égard de son armée. Ils veulent donc détruire la résistance. Ils ont essayé les guerres militaires et ils ont échoué. Ils ont essayé les assassinats et ils ont échoué. Ils ont essayé la bataille entre les guerres et ils ont échoué. Il ne leur reste que la troisième partie de cette équation, à savoir le peuple. Depuis des années, ils travaillent ainsi sur le peuple et en particulier sur l’environnement populaire de la résistance et sur l’opinion publique libanaise. Regardez donc de quoi parlent les médias et les analystes israéliens, des congrès se tiennent à Abou Dhabi, à Beyrouth et ailleurs. Pourquoi ? Pour voir comment se débarrasser de la résistance. Ils veulent faire pression sur l’environnement populaire pour qu’il se détache de la résistance. C’est clair. Pas de problème, mais tout cela ne donnera pas de résultat car la logique de la résistance est plus forte. Nous disons tous les jours : voici notre stratégie de défense. Nous ne craignons aucun débat sur ce sujet. Voici notre plan et notre méthodologie. Quels sont les vôtres ? Voilà notre crédibilité et nos résultats. Quels sont les vôtres ? La paix ? Sur quelles bases et selon quelle logique ? A part les accusations et les insultes vous n’avez aucun plan crédible. Vous avez les médias et les réseaux sociaux. Bien sûr tout cela est financé. Un des agents qui se dit journaliste a révélé qu’il touchait pour chaque article désobligeant à l’égard de la résistance entre 300 et 700 dollars. C’est du moins ce qui a été dit. Il devrait d’ailleurs nous remercier car nous sommes devenus leur gagne -pain ! Mais cette méthode ne poussera pas les partisans de la résistance et son environnement populaire à renoncer à elle. Au contraire. L’environnement populaire n’en sera que plus attaché à la résistance. Vrai ou non ?

Donc cette voie ne mènera nulle part. Quelle est donc la route qui peut mener au résultat souhaité ? La pression économique, quotidienne, la nourriture, les médicaments, le pain, l’essence, le mazout, le salaire, le taux du dollar. Il s’agit d’étrangler le pays pour dire que c’est la résistance qui en est responsable. Mais tous ceux qui ont pillé, ont mal géré, ont détourné les fonds et ont gagné des millions, pour certains des milliards, tous ceux-là ne sont pas responsables… Non, le problème c’est la résistance qui est responsable. Si vous renoncez aux armes de la résistance, vous aurez du pain. Quel mensonge ! Regardez où sont maintenant tous ceux qui ont renoncé à la résistance… Faites vos recherches. Je ne vais pas me lancer dans les noms des peuples et des pays.

Donc, c’est l’environnement populaire qui est aujourd’hui pris pour cible. C’est dans ce cadre qu’arrive l’échéance électorale. Que veulent-ils de ces élections ? Ils le disent clairement : nous voulons aboutir à une nouvelle majorité parlementaire pour pouvoir atteindre les armes du Hezbollah. Par exemple, quelqu’un de préférence du Sud vient et dit : je suis candidat et mon programme est l’application de la 1559. Quelle intelligence ! Les habitants du Sud sont ceux qui ont le plus souffert de l’occupation. Donc le slogan du candidat c’est l’hostilité à la résistance et la volonté de la désarmer. C’est pourquoi j’ai dit que le sujet n’a pas besoin d’être expliqué. Certes, il est question d’exploiter la situation économique et sociale, en faisant assumer à la résistance, la responsabilité de la crise. Cela entraîne une responsabilité pour les gens. Ils doivent protéger leurs choix. Je parlerai plus tard de ce sujet. Dans ce contexte, je veux dire que nous préservons l’identité du Liban, l’identité arabe du Liban, face à la normalisation avec l’ennemi, à la reddition. Nous préservons l’identité du Liban telle que décrite par le préambule de la Constitution, dans les articles juridiques et au niveau du respect des libertés. Le Liban est le pays des libertés, depuis sa naissance. Je développerai ce sujet plus tard car il est au cœur de la bataille politique. Aujourd’hui, il y a une partie au Liban qui nous accuse de vouloir  changer l’identité du Liban. C’est pourtant elle qui le fait. En changeant son identité de pays des libertés, de la liberté d’expression, de refuge des oppositions dans le monde arabe et dans le monde, en pays de l’oppression, en pays de la pensée unique et d’interdiction d’une autre pensée. Par exemple, du matin au soir et du soir au matin, au Liban, on attaque et on insulte la Syrie et les Syriens, l’Iran et les Iraniens, ce n’est pas grave. Maintenant avec la crise en Ukraine, on peut critiquer autant qu’on veut la Russie, pas de problème. La Chine aussi. Mais si on touche à d’autres, c’est le drame. Comment est-on ainsi en train de préserver l’identité du Liban, pays des libertés ? Ceux qui se sont réunis dans la salle al Rissalat sont en réalité ceux qui défendent la véritable identité du Liban, celle du pays des libertés. Les Bahreïnis injustement traités chez eux ont le droit de célébrer le lancement de leur intifada le 14 février. Le peuple yéménite injustement traité a le droit de crier face à la mort de ses enfants, de ses femmes et aux massacres perpétrés contre lui par l’agression américano-saoudienne. Chaque personne a le droit de venir au Liban et de parler. Nous étions en train de verser notre sang en Syrie et pendant ce temps, au Liban des voix s’élevaient, syriennes et Libanaises pour critiquer et accuser. Nous n’avons pas protesté. Nous n’avons réclamé aucune mesure, ni réclamé l’élaboration de lois en ce sens. Maintenant, ils veulent adopter des lois pour cela ! Pour nous, la République islamique d’Iran a une place morale très importante. Elle est chaque jour critiquée dans les médias et sur les réseaux sociaux. Nous autres, nous avons recours aux procédés autorisés par la loi. Nous déposons une plainte devant le tribunal des imprimés. ON nous critique. Mais que voulez-vous en fait ? Le Liban est-il ou non le pays des libertés ? Y a-t-il des doubles critères pour les Libertés ? Aujourd’hui, c’est nous qui défendons le Liban pays des libertés et qui préservons son identité.

Concernant le slogan : nous construisons, je voudrais dire deux mots, même si le sujet mérite qu’on s’y étende. Nous travaillons et nous construisons au service du peuple, depuis le début. Lorsque nos moyens étaient limités, lorsque nous étions en dehors de l’Etat et lorsque nous y sommes entrés, nous avons toujours travaillé pour tous les Libanais. C’est une position officielle qui ne peut pas travailler pour une partie des Libanais, pour une confession ou une région, ou un parti. Dans tous les postes occupés par nos frères, ils ont travaillé pour tous les Libanais. J’en parlerai plus longuement une autre fois.

Aujourd’hui, on entend au Liban des remarques du genre que la vie ne se résume pas aux missiles. C’est vrai. Mais les missiles au Liban protègent la vie. Ce sont les missiles qui empêchent qu’il y ait un Cana 3, qui protègent l’Etat, le pays et le peuple, qui protègent les frontières. En plus qui a dit que le Hezbollah ce sont seulement les missiles ? Dans ce contexte, je voudrais m’adresser à nos adversaires : qu’avez-vous fait et qu’avons-nous fait ? Je développerai cela plus tard. Aujourd’hui je donne les grandes lignes. Certains de nos adversaires sont au sein de l’Etat depuis 30 ans. Ils ont pris en charge des ministères importants et juteux. D’autres sont dans l’Etat depuis 2005. Je voudrais leur demander : qu’avez-vous fait avec les fonds de l’Etat et ceux venus de l’étranger ? Montrez-nous cela dans des documentaires, montrez-le au peuple libanais. Où sont les écoles et les universités,  les orphelinats, les hôpitaux, les dispensaires, les écoles techniques, les routes, l’infrastructure, les services rendus aux gens, l’appui aux élèves et aux étudiants ? Certains ont donné, depuis 2005. Mais d’autres, depuis 30 ans n’ont rien fait. Les Américains disent qu’ils ont donné au Liban au cours des dernières années dix milliards de dollars. Où sont-ils ? Mohammed ben Salmane dit qu’entre 2005 et 2017, ils ont payé 20 milliards de dollars au Liban. Où sont-ils ? Où sont ces 30 milliards de dollars ? Le savez-vous. En avez-vous vu les traces ? ON peut sans doute en trouver la plus grande partie dans les banques, dans les fonds qui ont fui à l’étranger… Par contre, nous autres, nous sommes prêts à dire où nous avons dépensé l’argent et ce que nous avons accompli avec. Nous sommes prêts à tout dire avec les chiffres. Nous sommes prêts à montrer ce que nous avons fait et nous continuerons à le faire.

Dans la bataille de la construction, nous avons beaucoup à dire sur l’édification de l’Etat. Ce sera pour un autre jour. Nous sommes face à un défi. Les gens doivent demander des comptes avec éveil et logique et agir avec éveil et logique. Il ne faut pas se laisser entraîner par les slogans, les rumeurs, les fausses informations. Il faut être vigilant et les gens doivent pouvoir décider de leur avenir en toute connaissance de cause, avec rationalité, sur la base de programmes précis et concrets. Dans ce contexte, nous parlerons encore des programmes, des alliances et des candidatures, ultérieurement.

Nous nous engageons à poursuivre sur la voie de la résistance et de la dignité par loyauté et fidélité à nos chefs martyrs, à leurs familles, aux blessés, aux prisonniers, à notre peuple patient qui endure les difficultés et qui aspire à un avenir plein de dignité, d’honneur et de courage. Inchallah nous continuerons à protéger, à construire et à remporter des victoires.

 

 

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