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L’immunité collective est «irréalisable» malgré la vaccination, assurent des scientifiques

L’immunité collective est «irréalisable» malgré la vaccination, assurent des scientifiques
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Par AlAhed avec Sputnik

Sceptiques concernant la formation d’une immunité collective grâce à la vaccination complète de la population face à la propagation du variant Delta, des scientifiques britanniques qualifient cet objectif d’«irréalisable». Ils soulignent que le virus pourrait encore muter dans le futur et infecter la population vaccinée.

En se référant au fait que les personnes vaccinées continuent de se faire contaminer par le coronavirus en pleine propagation du variant Delta, Paul Hunter, professeur de médecine à l'université d'East Anglia, a conclu que l’immunité collective n’était pas vraiment possible dans le contexte actuel. Il a avancé ces propos ce mardi 10 août au cours d'une réunion avec les parlementaires britanniques.

Il a tenu à préciser que le problème se trouvait dans le fait que les gens pensent des choses différentes quand ils entendent parler d’immunité collective. D’après lui, ce concept, expliqué par l’OMS, repose sur la «protection indirecte des personnes qui n'ont pas été vaccinées ou qui ne sont pas vraisemblablement infectées». Cela peut être atteint par l'immunité d'une grande majorité de la population obtenue soit par la vaccination, soit par une infection par le virus et un rétablissement.

«Je pense que le concept d'immunité collective dans la façon dont l'OMS l'utilise, dans la façon dont je l'utilise, est irréalisable parce que nous savons que l'infection peut se propager dans les populations vaccinées», indique le scientifique.

À son tour, le professeur à la tête de l'Oxford Vaccine Group, Andrew Pollard, a ajouté que le Covid n’était pas comme la rougeole pour laquelle quand «95% des gens ont été vaccinés […], le virus ne peut pas se transmettre dans la population».

«Le variant Delta infectera les personnes vaccinées. Et cela signifie que toute personne qui n'est pas encore vaccinée à un moment donné rencontrera le virus et nous n'avons rien qui puisse [complètement] arrêter cette transmission», a-t-il précisé.

Qui plus est, le professeur a exprimé l’opinion que la mutation Delta n’était peut-être pas la dernière et que le virus pourrait encore s’adapter dans le futur et muter tant qu’il «sera[it] peut-être meilleur pour se propager dans la population vaccinée».

Pourtant, il ne nie pas le fait que le vaccin peut mieux protéger contre une forme grave de la maladie.

«Les données les plus récentes suggèrent que deux doses du vaccin ne protègent probablement qu’à 50% contre l'infection, mais elles sont beaucoup plus efficaces contre la maladie grave».

Moins de risque

Tandis que ces scientifiques britanniques se montrent sceptiques envers l’immunité collective, que les médecins rêvent d’atteindre pour mettre fin à l’épidémie, d’autres études semblent ne pas être en capacité non plus de confirmer que la vaccination pourrait arrêter la propagation du virus. Toutefois, elles aussi concluent que la vaccination peut ralentir cette transmission du Covid-19, ainsi qu’éviter des formes graves de la maladie.

Une étude d’Imperial College London affirme que «les personnes entièrement vaccinées âgées de 18 à 64 ans ont un risque d’infection plus faible d'environ 49% à celui des personnes non vaccinées. Les résultats indiquent également qu’environ la moitié des personnes entièrement vaccinées étaient plus susceptibles de produire un test positif après être entrées en contact avec une personne qui avait eu le Covid-19 (3,84%, en baisse par rapport à 7,23%).

D’après une étude de l’Institut Pasteur, en collaboration avec la Caisse nationale d’assurance maladie, l’institut Ipsos et Santé publique France, et portant sur l’efficacité des vaccins à ARNm contre les formes symptomatiques du Covid-19, «le schéma de vaccination, à deux doses, confère une protection de 88% contre la souche d’origine du virus, de 86% contre le variant alpha et de 77% contre le variant bêta».

«Un autre résultat important de cette étude concerne les antécédents d'infection par SARS-COV-2. Les chercheurs montrent qu’une infection récente (2 à 6 mois) confère une protection similaire à celle observée avec les vaccins ARNm, mais que cette protection décroît après six mois», indique le communiqué de l’Institut Pasteur.

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