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Messages pour éviter la confrontation avec l’Iran: les options américano-israéliennes

Messages pour éviter la confrontation avec l’Iran: les options américano-israéliennes
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Par Jihad Haydar

On peut affirmer que la dimension israélienne dans l'exploration, par le président américain Donald Trump, de la possibilité d'assener une frappe militaire à l'installation nucléaire iranienne de Natanz, est plus profonde que la dimension américaine, comme a révélé le New York Times.

En effet, l'Iran ne constitue pas une menace nucléaire aux Etats-Unis. Mais l'Iran nucléaire, même s'il ne produit pas des armes nucléaires par engagement religieux, constitue une menace sérieuse pour la sécurité nationale israélienne.

Sans les intérêts et les pressions israéliennes, l'administration de Trump n'aurait adopté le choix des sanctions poussées à l'extrême. Ces sanctions promues par Netanyahu depuis le mandat de l'ex-président Barack Obama, dans l'espoir de renverser le régime ou de plier l'Iran aux conditions américano-israéliennes.

Par contre, les échos du refus des conseillers de Trump de l'option militaire posée contre l'Iran, dans les deux institutions politiques et sécuritaires, ne sont point plus bas du refus dans les Etats-Unis.

Ces choix seront examinés sur la table de la décision, dans l'administration de Biden.

Selon les indices, la contestation des assistants de Trump découle du fait que toute frappe militaire américaine directe contre les installations nucléaires, aboutira, selon eux, à une large confrontation dans la région, dans les dernières semaines de sa présidence.

Il parait que ceux qui ont averti Trump de cette démarche, ont réussi jusqu'au moment dans leurs efforts. Ce sont notamment le vice-président Mike Pence, le secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, le ministre de la guerre par intérim, Christopher Miler, et le chef de l'Etat major commun, Mike Milly.

Cette entente entre les parties professionnelles et les responsables extrémistes dans leur hostilité contre la République islamique et les plus proches d'Israël, révèle clairement une reconnaissance, même à «Tel-Aviv», selon laquelle les sanctions fermes imposées par les Etats-Unis contre l'Iran, n'ont point affaibli la volonté du régime islamique de riposter à toute attaque, même venant de la part d'un pays de l'ampleur des Etats-Unis, à l'ombre des scenarios dans lesquels pourraient glisser les développements militaires.

Ce fait signifie également que l'Iran a réussi à ancrer l'équation de la dissuasion stratégique en face des Etats-Unis, qui se sont abstenus tout au long du mandat de Trump et avant durant le mandat d'Obama et même de Georges w Bush, de prendre pour cible directement les territoires de la République islamique, sur la base d'estimations selon lesquelles toute opération militaire plongera les Etats-Unis dans une confrontation ouverte au niveau de la région.

Prenant en compte la personnalité de Trump, il existe plusieurs facteurs liés à l'environnement stratégique de l'entité sioniste, qui constituent un motif sérieux pour tenter de modifier la conjoncture, aux mains de Trump avant son départ.

Ces estimations émanent de l'échec de la stratégie des pressions maximales, adoptée par Trump pour réaliser un de deux objectifs: renverser le régime ou faire soumettre l'Iran.

Ces faits furent confirmés dans les milieux de Tel-Aviv, et par le chef de l'Institut des recherches de la sécurité nationale, le général Amos Yadline qui a affirmé que la stratégie de Trump à l'égard de l'Iran n'a pas réalisé son objectif, notant que l'Iran est à l'heure actuelle plus proche de développer des armes nucléaires, qu'était son cas en début du mandat de Trump.

En outre, le chef du département des recherches de la division des renseignements militaires, le général Drour Shalom, avait estimé que jusqu'au moment, rien ne prouve que la sortie de l'accord nucléaire, a servi «Israël».

Il a ajouté que l'Iran est loin de se soumettre, en un signe sur l'ampleur du défi laissé par Trump à «Israël» et à leurs alliés dans la région.

Il semble clair que l'un des piliers les plus importants de la stratégie américano-israélienne face au régime islamique, consiste à parier sur le succès de la politique d'incitation contre le régime, tandis que plus l'Iran remporte des victoires dissuasives et défensives sur la base de ses capacités militaires, de ses missiles et de ses alliances régionales, plus il devient très difficile de convaincre le peuple iranien de l'utilité d'abandonner des éléments de sa force, en particulier ce qui est lié au système de missiles. Ces derniers dont "Israël" a touché certains résultats, par l'équation de dissuasion stratégique et opérationnelle imposée par le Hezbollah.

Le facteur le plus important dans tout ce qui s'est produit et pourrait se produire, c'est que la position d'«Israël» dans les options américaines, ne se limite pas à assumer les résultats en cas d'échec et de succès. Au contraire, ce que Trump a mis en œuvre contre l'Iran est une traduction fidèle d'une stratégie que Netanyahu avait promue. Une stratégie basée sur une vision et une appréciation, selon laquelle, dans le cas où l'Iran subirait les sanctions, il n'oserait pas violer l'accord nucléaire en ce qui concerne sa capacité à produire des armes nucléaires, puisqu'il est dissuadé. L'origine de la dissuasion est que l'Iran craint une réaction américano-israélienne à une telle action.

Mais ce qui a été réalisé sur le terrain, c'est que l'Iran a persévéré et que son peuple s'est rallié autour du régime, refusant de se soumettre et de s'asseoir à la table des négociations selon les dictats américains. L'Iran a même répondu par une bravade bien examinée de l'accord nucléaire, au point que le Conseil de la Choura a promulgué une loi contraignant le gouvernement à porter le niveau d'enrichissement de l'uranium à 20% dans les mois à venir.

Le problème pour « Israël » est que le processus sera couronné par le départ de Trump qui sera remplacé par un autre président, qui avait précédemment annoncé son intention de parvenir à un accord modifié avec l'Iran. Cela signifie une approche différente dans la confrontation avec l'Iran, dans la mesure où elle sera proche de l'école de l'ancien président Barack Obama, qui a bien réalisé les options américaines limitées face à la République islamique d'Iran. L'origine de l'inquiétude à « Tel Aviv» vient de cette réalité évidente: plus les options américaines sont étroites, plus les options d '«Israël» sont étroites et plus les options de leurs ennemis sont larges.

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