Black Lives Matter: à Montréal, une fresque géante en version française envahie les rues
Par AlAhed avec AFP
À Montréal, une vingtaine d'artistes ont mis le coup de pinceau final mercredi 15 juillet à une immense fresque «Black Lives Matter», peinte dans sa traduction française «La vie des noirs compte»: une initiative présentée comme une première mondiale.
La fresque, longue d'environ 100 mètres, est l'écho à des réalisations similaires en anglais, notamment à Washington et New York qui ont fait suite à la mort de George Floyd, Afro-Américain asphyxié par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai dernier.
Le projet montréalais a été érigé pour tout l'été en soutien aux communautés noires et à leurs revendications, selon les organisateurs.
Les lettres géantes colorées ont été inscrites sur le goudron de la rue Sainte-Catherine, piétonne durant la saison estivale, dans le centre de la métropole québécoise.
«La racisme traverse les frontières»
«L'idée est venue parce qu'on a vu la première fresque qui a été réalisée, elle était à Washington, et tout de suite ça nous a interpellés comme message. C'était quand même assez fort», a expliqué à l'AFP Carla Beauvais, cofondatrice de la fondation Dynastie, à l'origine du projet.
Cette association soutient les personnes issues de la communauté noire dans le milieu des médias, des arts et de la culture.
«Le racisme, les disparités, ça traverse les frontières», a-t-elle ajouté.
Niti Marcelle Mueth, coordinatrice artistique du projet, a dessiné un œil ouvert, au cœur du «i», jaune et orange, du mot «vie».
«Comme mon t-shirt le dit, “stay woke”, c'est un message qui est important pour moi parce que c'est important de rester éveillé, de rester à l'affût et conscient des problèmes qu'on vit personnellement mais aussi des problèmes dans la société», a expliqué l'artiste.
Masque sur le visage, le maire de Montréal Valérie Plante s'est déplacée pour voir la fresque, une fois quasiment achevée dans le milieu de l'après-midi.
«Bravo pour votre travail», a-t-elle lancé aux artistes, qui pour la plupart étaient eux aussi masqués.
Montréal est l'épicentre de la pandémie au Québec, province qui recensait elle-même plus de la moitié des 108.000 cas de coronavirus au pays.
Après la mort de George Floyd, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans des grandes villes du Canada, notamment à Montréal, contre le racisme et les violences policières, dénonçant aussi les discriminations raciales dans la province francophone du Québec.
Début juin, le Premier ministre, Justin Trudeau, avait participé à une manifestation à Ottawa, posant un genou en terre pendant les 8 minutes 46 secondes qu'a duré le calvaire de George Floyd.