Coronavirus: progrès vers un vaccin aux Etats-Unis, nouvelles restrictions à travers le monde
Par AlAhed avec AFP
La pandémie de coronavirus continue de s'étendre dans le monde, contraignant des pays comme l'Inde à reconfiner des dizaines de millions de personnes, mais l'espoir d'un futur vaccin se renforce aux Etats-Unis où une firme de biotech s'apprête à lancer la phase finale de ses essais cliniques.
Cette annonce intervient alors que les mauvaises nouvelles liées à la pandémie continuent de pleuvoir aux quatre coins du monde. L'Inde s'apprête ainsi à reconfiner près de 140 millions d'habitants (sur une population totale de 1,3 milliard) dans la région de Bangalore et dans celle, très pauvre, du Bihar.
Après un confinement national brutal fin mars puis une levée de la mesure début juin, les reconfinements à l'échelle locale ou régionale se multiplient en Inde pour tenter de contenir une épidémie en rapide progression.
La deuxième nation la plus peuplée de la planète compte à ce jour officiellement 23.727 décès liés au Covid pour 906.752 cas déclarés.
Primaires suspendues au Pérou
Le Brésil, l'un des pays les plus gravement touchés au monde a enregistré 1.300 morts supplémentaires ces 24 dernières heures, à plus de 74.000 décès et frise à lui seul les 2 millions de personnes contaminées.
Au Salvador, vingt-cinq médecins et 40 autres personnels soignants sont morts à ce jour du coronavirus, sur 278 décès officiellement comptabilisés, selon le Syndicat des médecins de la sécurité sociale(Simetriss), qui a manifesté mardi pour réclamer du matériel de protection.
Le Pérou a suspendu mardi les élections primaires qui devaient être organisées cette année pour la première fois par les partis politiques pour choisir leurs candidats aux élections présidentielle et législatives conjointes prévues le 21 avril 2021, en raison de la pandémie de coronavirus.
Le Pérou est le deuxième pays avec le plus de cas de Covid-19 en Amérique latine, derrière le Brésil, avec plus de 330.000 cas, et il est troisième le plus endeuillé avec plus de 12.000 morts, après le géant sud-américain et le Mexique.
Quarantaines renforcées à New York
Aux Etats-Unis, la flambée de cas qui affecte le Sud et l'Ouest du pays s'est poursuivie: quelque 63.262 nouvelles infections sont apparues depuis lundi, portant le total à plus de 3,42 millions et la maladie y a fait 850 nouvelles victimes, portant le bilan total à 136.432 décès.
En réponse à la progression de l'épidémie dans le pays, le gouverneur de l'Etat de New York a renforcé les mesures de quarantaine pour les visiteurs des autres Etats américains.
La liste des Etats dont les visiteurs sont contraints de s'isoler pendant 14 jours à leur arrivée dans un aéroport new-yorkais comportent désormais 22 Etats, représentant la moitié la population américaine.
Plus de 574.000 morts
A ce stade, la maladie a infecté plus de 13 millions de personnes dans le monde et au moins 574.278 morts, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 19H00 GMT.
Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec 136.432 décès. Suivent le Brésil avec 74.133 morts, le Royaume-Uni (44.968), le Mexique (35.491) et l'Italie (34.984).
La communauté internationale promulgue ces jours-ci des restrictions à tour de bras pour tenter d'endiguer le nouveau virus.
En Colombie, environ 3,5 millions de personnes sont à nouveau strictement confinées depuis lundi dans les deux principales villes, Bogota et Medellin.
Hong Kong et le Québec ont également annoncé de nouvelles mesures pour tenter d'enrayer la contagion.
Rare bonne nouvelle
Dans ce contexte toujours plus inquiétant, l'annonce mardi par la firme américaine de biotech Moderna qu'elle s'apprêtait à lancer la phase finale de ses essais cliniques pour un vaccin contre le Covid-19 sonne comme une rare bonne nouvelle.
Le groupe, qui bénéficie de 483 millions de dollars du gouvernement américain et figure parmi les tout premiers dans la course mondiale au vaccin, vient de publier des résultats préliminaires prometteurs dans le New England Journal of Medicine.
L'objectif principal de son étude, qui fera appel à 30.000 personnes aux Etats-Unis et démarrera le 27 juillet sera de savoir si son vaccin expérimental est sûr et prévient l'infection par le SARS-CoV-2. Si une personne est malgré tout infectée, il s'agira aussi de savoir s'il peut prévenir la progression vers des symptômes ou l'apparition de cas graves.
L'étude devrait durer jusqu'au 27 octobre 2022 mais des résultats préliminaires devraient être communiqués bien avant cette date.
Si la formule retenue pour les essais se révélait efficace, Moderna a prévu de pouvoir produire 500 millions de doses par an, et «possiblement jusqu'à 1 milliard».
Moderna n'est pas seule en piste dans la lutte à mort engagée contre le virus. La compagnie chinoise SinoVac est aussi à un stade avancé des recherches, et l'agence russe TASS a annoncé que des chercheurs russes avaient achevé les essais cliniques pour un vaccin, mais ces derniers n'ont pas rendu les données publiques.
Indicateurs économiques dans le rouge
L'onde de choc du coronavirus continue parallèlement de se faire sentir sur les indicateurs économiques, qui plongent dans le rouge à des niveaux impensables il y a quelques mois encore.
Le produit intérieur brut du Royaume-Uni a décroché de 19,1 % de mars à mai par rapport au trimestre précédent et fait face à sa pire récession «en 300 ans», d'après un organisme gouvernemental.
Dévissage également vertigineux de Singapour: l'activité économique de la ville-État s'effondre de 41,2 % en avril-juin, en comparaison à la période janvier-mars.
A Milan, où le secteur de la mode est un poids lourd de l'économie, la «Fashion week» devra cette fois se tenir pour l'essentiel en ligne pour éviter les rassemblements.
Dans un retour en arrière, la Thaïlande a renoncé à sa timide réouverture de son espace aérien. Depuis début juillet, le royaume laissait entrer certains groupes de visiteurs étrangers triés sur le volet, dans l'espoir de relancer une économie fortement dépendante du tourisme.
Mais Bangkok a dû à nouveau proscrire les vols entrants après qu'un soldat égyptien a violé sa quarantaine avant d'être testé positif au coronavirus. Le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha a présenté des excuses pour avoir trahi la «confiance et la sécurité» du public.
Fête nationale en demi-teinte en France
En France, la pandémie a gâché l'esprit festif du 14 juillet, jour de fête nationale. Le virus a eu raison du traditionnel défilé militaire sur les Champs-Elysées à Paris, une première depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, et entraîné l'annulation de nombreux feux d'artifice et spectacles pyrotechniques dans tout le pays.
Sur l'emblématique place de la Concorde à Paris, quelque 2.000 militaires français ont marché devant le président Emmanuel Macron, rejoints par des soignants en blouse blanche sous les applaudissements nourris de l'assistance.
M. Macron a ensuite annoncé que la France devrait rendre obligatoire le port du masque dans tous les lieux publics clos, probablement à partir du 1er août.
Le masque sera également de rigueur pour la réouverture au public de la première destination touristique privée en Europe, Disneyland Paris, attendue mercredi, avec une capacité d'accueil limitée, après quatre mois de fermeture pour cause de pandémie.