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Après le Covid-19: La France, l’Europe et l’économie

Après le Covid-19: La France, l’Europe et l’économie
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Par Antoine Charpentier

Les débats sont vifs aujourd’hui en France à propos du déconfinement que tous les français espèrent pour le 11 mai. Cependant, les autorités sanitaires martèlent qu’il n’y aura pas de déconfinement, s’il n’y a pas un confinement réussi.

Un des critères de la réussite du confinement sera la baisse de cas infectés surtout traités à l’hôpital. Il convient de préciser que la polémique enfle en France à propos de la façon dont les autorités compétentes comptabilisent le nombre de personnes infectées, soignées ou décédées. Les autorités sanitaires ont déjà prévenu qu’un probable pic de l’épidémie aura lieu à la mi-avril, sachant que le nombre de malades traités ou morts a commencé à baisser quelques jours avant l’allocution du président Emmanuel Macron le 13 avril, dans laquelle il a laissé entendre qu’il y aura à partir du 11 mai un éventuel déconfinement.

Si nous observons les indices économiques et sociaux, nous apercevons qu’un déconfinement est plus que nécessaire. Sur le plan économique le gouverneur de la Banque de France a récemment affirmé que l’économie française a perdu un tiers de son économie habituelle. Selon lui chaque quinzaine de confinement fait perdre à la France quelque 1,5% de sa production. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré qu’entre la faillite économique ou la dette, les autorités françaises ont opté pour la dette. Ceci est pour lui: «Un choix provisoire et à la sortie de la crise, il faut faire des efforts». Toutefois, les Français se posent des questions sur la façon dont la dette va être remboursée, mais aussi sur la nature des efforts évoqués par le ministre de l’Economie.

Le vice-président et porte-parole du MEDEF, le premier syndicat patronal français, a déclaré sur BFM télévision: «Je vous rappelle que le plan d’aide en cause, (plan décrété par l’État pour aider les entreprises) il va falloir le rembourser, les reports des charges vont devoir être repayés, les prêts garantis par l’État, vont devoir être remboursés. Donc tout le monde va devoir faire quelque chose et les salariés pour une période temporaire d’urgence, eux aussi à un moment donné devront pendant une période limitée peut-être travailler plus pour rattraper ce qu’il s’est passé». Cependant quelle est la limite de cette période d’urgence ? Que signifie: «travailler plus pour rattraper ce qu’il s’est passé» ? Est-ce un retour camouflé sur les acquis des 35h ? Tout probable retour sur le principe des 35h, hormis s’il est nécessaire ou non pour l’économie française ouvrira un nouveau chapitre dans la crise politique profonde que vit actuellement la France.

La dette qui enflera sera une des problématiques majeures que la France doit affronter à l’instar de tous les pays de l’Union européenne. La perte de production risque d’amener un bon nombre d’entreprises privées et de banques vers la faillite. Tandis que d’autres entreprises qui sont déjà exonérées d’impôt à cause de la politique ultralibérale, qui n’est qu’au service des grands capitaux, vont être récompensées pour leurs efforts de guerre, qui s’est traduit par différents dons de matériels aux hôpitaux ou encore de la fabrication de gel désinfectant.

L’État Français ne pourra pas à lui seul garantir les banques de la faillite. Cependant, les solutions ne sont pas si nombreuses. La crainte des Français est de ne pas retrouver à un moment donné la possibilité d’avoir accès à leur argent, à des moyens de paiements, à leurs épargnes. Ceci est bien arrivé dans des pays membres de l’Union européenne comme la Grèce ou encore Chypre. Les autorités politiques commencent à préparer les esprits qu’il est quasiment inévitable que le peuple français, comme les autres peuples européens ait encore moins de prestations sociales, moins d’épargne et une augmentation des impôts sous plusieurs formes classiques ou camouflées.

Il est certain qu’à la sortie du déconfinement l’Europe vivra une récession économique de grande ampleur du fait de l’arrêt de l’activité, ou encore à cause des mesures de barrières sanitaires que les peuples doivent appliquer au quotidien afin d’éviter une nouvelle propagation du virus. Les politiques d’austérités sont inévitables puisqu’il n’y aura pas des SAS de compensations significatives dans la mesure où le monde entier est dans le même cas. Il est certain que l’évolution économique de la Chine suscite des espoirs, mais les pays européens sont-ils réellement prêts à changer de camp ?

Á l’ère du Covid-19, les fondements de la pensée néolibérale en Europe sont en jeu, ainsi que le rôle des États, la place de la banque centrale européenne ainsi que la place des peuples, dernière roue du carrosse.

Une annulation de la dette européenne des pays membres pourrait être la solution idéale. Toutefois, Bruxelles ne donnera jamais son aval pour une telle opération. Des pays tels que l’Allemagne, l’Autriche ou les Pays-Bas réputés pour être des pays créanciers n’admettront jamais une telle solution, ce qui accentuera plus les contestations populaires au sein de l’Union donnant plus de crédit à tous les partis anti-européens, dont les extrêmes seront les premiers bénéficiaires.

Enfin, la question centrale est comment va être sauvée la France ainsi que l’Europe ?

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