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Discours sur l’affaire de l’agent israélien Amer Fakhoury et le coronavirus

Discours sur l’affaire de l’agent israélien Amer Fakhoury et le coronavirus
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Au nom de Dieu

Il semble qu’il est nécessaire que je prenne la parole de temps à autre, puisque nous sommes en guerre, comme je l’ai dit la dernière fois, contre le coronavirus, et en raison des développements au Liban. Je prendrai donc un peu de votre temps, une fois par semaine, où tous les dix jours, un peu plus ou un peu moins, selon le besoin et les développements, même s’il n’y a d’occasions particulières, ces temps-ci, ni des meetings. Ce soir donc, je parlerai des nouveaux développements.

Pour commencer, je voudrais évoquer en passant certaines occasions religieuses et non religieuses. C’est en cette période que tombe la commémoration de l’un des événements les plus importants de l’histoire de l’humanité, al Israe et al Meeraj. Il y a aussi une commémoration triste, celle du martyre de l’imam Moussa Ben Jaafar al Kazem et enfin, il y a la fête des Mères. Je voudrais ainsi rendre hommage à toutes les mères, surtout en des jours aussi difficiles, où la plupart des familles restent chez elles, ce qui donne un surplus de responsabilités aux mères et une plus grande inquiétude pour ceux qu’elles aiment. Tout mon amour pour elles.

Une autre occasion encore. C’est aujourd’hui le début de la nouvelle année, selon le calendrier solaire de l’Hégire que suivent de nombreux pays musulmans, dont l’Iran. Au cher peuple iranien qui souffre et qui est injustement traité, qui célèbre aujourd’hui le début d’une nouvelle année, je voudrais transmettre mes vœux et prier pour que Dieu éloigne d’eux et des peuples du monde entier, les malheurs, la maladie et les dangers.

Je souhaite évoquer ce soir deux sujets. Le premier porte sur ce qui s’est passé dans le pays au cours des derniers jours et qui a occupé tout le monde, ce qu’on appelle le dossier Amer Fakhoury et le second concerne notre lutte commune contre le coronavirus.

Concernant le premier sujet, je pense qu’il est nécessaire d’en parler par respect de l’opinion publique. En définitive, il y a des informations erronées, certaines sont fausses et d’autres non, certaines manquent de précision et d’autres sont des rumeurs. Il y a aussi des accusations, des doutes, des analyses, des conclusions qui aboutissent à tromper l’opinion publique et ternir une image auprès d’elle.

Deuxièmement, il est important de s’adresser au public de la résistance, ce public qui est pris pour cible depuis des années, pour affaiblir sa vision, sa perspicacité, sa patience, son engagement, sa foi et sa confiance. C’est connu. L’ennemi et les adversaires disent depuis des années qu’ils veulent travailler sur ces points en particulier, car l’élément le plus précieux qui lie la résistance à son public, c’est la confiance réciproque. Lorsque les pères et les mères envoient leurs enfants combattre au sein de la résistance et pour mourir en martyrs cela suppose une grande confiance. Or, l’ennemi et l’adversaire cherchent à ébranler cette confiance et même à la détruire. C’est pourquoi, moi et mes frères devons être conscients de ce point et lui faire face. Certains peuvent demander : pourquoi le sayed se défend de la sorte ? Il ne s’agit pas de se défendre ou non. Il s’agit dune bataille pour l’opinion publique et plus que tout, c’est une bataille pour la foi et la confiance. L’élément fort dans la capacité de la résistance à affronter l’ennemi, pour établir une équation de dissuasion avec lui, pour défendre le pays, sa souveraineté et sa dignité, ainsi que sa liberté face aux projets américains et sionistes, face aux projets terroristes et takfiristes dans notre région, le véritable point fort ce sont les gens. Ces gens dont nous respectons les cerveaux et les cœurs, ainsi que les émotions. Leurs larmes et leurs sourires comptent beaucoup pour nous. C’est une réalité sur laquelle nous nous basons pour traiter ce genre de sujets. C’est donc l’introduction.

La raison directe c’est que depuis le début, c’est-à-dire depuis que les accusations portées contre le collabo Amer Fakhoury sont tombées par prescription et par conséquent depuis sa relaxe, il y a eu une campagne intensive dont l’une des cibles était le tandem Amal et le Hezbollah, avec une insistance au cours des derniers jours sur ce dernier parti. C’est ce qui me pousse à aborder ce sujet à partir de cet angle. Il s’agit d’une affaire nationale très importante, qui porte en elle de nombreuses indications  et de laquelle il faut tirer de nombreuses leçons qui seront utiles au cours des prochains jours. Car la bataille n’est pas finie. C’est un des détails de la bataille en cours qui se poursuit et qui continue.

Dans le sujet du collabo, je voudrais d’abord commencer par les faits. Je ferai ensuite des déductions et des commentaires puis je passerai à la conclusion.

Dans les faits : on a parlé d’un deal. Nous autres, nous ne sommes pas au courant  de son existence. Par contre, ce que nous savons c’est qu’il n’y a pas de deal. C’est différent. Cela signifie qu’il se peut qu’il y ait un deal, mais nous ne sommes pas au courant. Je le répète : nous ne savons pas qu’il existe un deal dans la relaxe du collabo Fakhoury. Deuxièmement, ce que nous savons c’est qu’il n’y a pas de deal.  Je vais dire ce qui s’est passé. Par conséquent, cela signifie que s’il y a un deal, nous n’y sommes pas impliqués. Plus même, nous ne nous sommes pas tus sur le deal s’il existe et nous ne le couvrons pas.  Tout simplement parce qu’il n’y a pas de deal, au départ. Comme on dit : le point est négatif, faute de sujet. Qu’il y ait donc un deal et nous pourrons parler de ceux qui en sont les parties, qui l’a autorisé, qui l’a couvert et qui s’est tu…Je le dis avec certitude. Maintenant, il y a des gens qui quoi qu’on fasse, même si le Ciel envoie un message en ce sens, continueront à émettre des doutes et à refuser les réalités. En tout cas, c’est leur problème. Mon souci à moi et ma responsabilité, c’est de préciser les faits comme ils se sont déroulés.

Deuxièmement, depuis l’arrivée de Amer Fakhoury au Liban et son arrestation, il y a six mois et quelques jours, des pressions très fortes ont été exercées sur différents responsables libanais, dans plus d’un domaine. Je peux dire que les pressions étaient exercées sur la plupart des responsables, les responsables politiques, autrement dit les présidents, les ministres concernés, les leaders politiques influents dans le pays. Nous autres, nous n’avons aucun contact et aucune possibilité de parler directement avec les Américains. Mais les Américains ont parlé avec tous ceux qu’ils peuvent atteindre et qu’ils pensent avoir une influence sur la décision politique dans le pays. Ils ont fait des contacts et des pressions depuis le premier jour, même sur les juges et les services de sécurité et les institutions militaires, bref tous ceux qui peuvent influer sur le cours de cette affaire, pour qu’elle soit réglée dans le sens voulu par les Américains, c’est-à-dire la libération sans conditions de l’agent  Fakhoury. Certes personne ne s’adresse à nous. Mais des menaces claires ont été formulées à l’adresse de ceux qui s’opposent à ce règlement. Ils ont été menacés de figurer sur la liste des personnes faisant l’objet de sanctions américaines sévères. Il y a même eu des menaces d’arrêter les aides à l’armée libanaise, d’empêcher les aides d’arriver au Liban et d’imposer des sanctions économiques sur le pays, comme si par ailleurs, les aides économiques pleuvaient sur le Liban… Je dis tout cela pour raconter les faits. Je ne cherche pas de justification. Je suis convaincu que ce qui s’est passé est une faute et c’est très dangereux. Mais voilà, c’était la réalité. Selon mes informations, les responsables américains contactaient leurs homologues libanais par téléphone et les menaçaient. Des délégations américaines sont venues au Liban rien que pour ce dossier. La précédente ambassadrice des Etats-Unis à Beyrouth et celle qui lui a succédé ont multiplié à leur tour les menaces et les promesses toujours sur ce sujet. Dans toute cette affaire, les Américains ont sciemment occulté le fait que cet homme est un assassin, un bourreau et un criminel. Il fait l’objet de plaintes personnelles. Je ne parle pas ici du crime de collaboration avec l’ennemi et du délai de dix ans. Il y a des plaintes personnelles déposées contre lui par des familles de martyrs, d’anciens prisonniers qui ont subi ses sévices, bref de personnes contre lesquelles il a commis des crimes punis par la loi. Mais tout cela ne signifie rien pour les Américains, ni le côté humain, ni le côté moral, ni même le côté légal. La souveraineté libanaise ne les intéresse pas. Tout ce qui compte pour eux c’est qu’ils le considèrent comme un citoyen américain et pour cela, il doit être libéré même s’il est un criminel et un bourreau sanguinaire.

Troisièmement : Il y a donc eu des pressions sur les juges, spécialement sur eux. Certains ont résisté et ils ont publié un acte d’accusation, en demandant la peine de mort pour l’agent et en refusant sa relaxe. Ceux-là ont tout notre respect. D’autres juges ont émis des décisions empêchant l’agent de quitter le sol libanais. Et d’autres se sont pourvus en Cassation contre la décision de relaxe. Tous ceux-là ont tout notre respect. Mais au final, il y a des juges qui ont cédé aux pressions et ils ont pris la décision de le relâcher pour cause de prescription.  

Dans ce tableau noir, nous devons nous arrêter devant un point positif : le fait que la justice libanaise a tenu bon pendant six mois, dans ce climat lourd. C’est un point positif. Car de nombreux pays, plus riches et plus importants que le Liban, ne souffrant pas de la même crise économique et financière qu’il traverse actuellement, notamment des pays arabes très riches et ayant de grandes armées et des milliards, auraient appliqué les demandes américaines en 48 heures…

Quatrièmement : Au cours des deux derniers mois, alors que les pressions se renforçaient, des responsables au sein de l’Etat , dans plusieurs positions discutaient et réfléchissaient sur ce qu’ils pouvaient et ce qu’ils devaient faire. Plus d’une partie responsable  a discuté de ce sujet avec nous dans le calme. Ces responsables nous ont dit : ils nous menacent, veulent imposer de nouvelles sanctions sur tout le pays, alors que nous traversons une crise économique et financière sans précédent qui ne peut pas supporter de nouvelles sanctions.  Qu’en pensez-vous ? Y-a-t-il moyen d’éviter cela ? Y-a-t-il une issue possible ? C’est dans un tel clame et avec beaucoup de respect que les discussions ont eu lieu, sans la moindre pression exercée sur l’une des parties et sans contrainte. Les discussions ont donc eu lieu dans le calme, un peu comme une réflexion à haute voix. Nous sommes concernés par ce dossier en tant que résistance et proche de toutes les factions qui ont résisté contre l’occupant. Depuis le début, et notre position n’a changé à aucun moment, nous avons dit que les Américains veulent faire tomber les crimes attribués à Amer Fakhoury et obtenir sa libération sur cette base. Nous considérons cela comme un scénario très mauvais et très dangereux. Non pas parce que nous ne pouvons pas le faire accepter par les gens mais parce que nous ne pouvons pas l’accepter nous-mêmes, face à nos consciences et face à Dieu. Nous ne sommes pas convaincus de la nécessité de réaliser ce scénario, aussi grandes soient les pressions et même si certains peuvent dire que pour l’intérêt du pays dans cette période délicate, il faudrait peut-être l’accepter. Pour nous, une telle attitude est impensable. Il ne s’agit pas d’en convaincre les gens mais de nous en convaincre nous-mêmes, car ce sont nos enfants qui ont été tués et torturés, non ceux des voisins. C’est nous qui avons été pris en otages, torturés et tués et c’est nous qui avons combattu l’ennemi, avec les autres factions de la résistance. Cette cause est la nôtre et nous sommes les procureurs et les plaignants. Nous ne nous tenons donc pas à l’écart. Nous ne sommes pas une partie neutre dans ce dossier. Nous refusons donc ce scénario et nous le considérons dangereux, car il ouvre une brèche pour les Américains qui vont se dire : ces Libanais, nous les menaçons de sanctions et ils cèdent. Je reviendrai sur cette bataille. Donc, les Américains n’auront plus besoin de mener des guerres ou de rompre les relations diplomatiques, ou encore d’envoyer des navires de guerre et d’imposer des blocus, comme ils le font avec d’autres pays. Les menaces suffisent pour faire plier les Libanais. Demain, les Américains diront ainsi : soit vous procédez au tracé des frontières selon les conditions israéliennes, soit nous vous imposons des sanctions et nous suspendons les aides à votre pays. Les feront aussi la même chose pour avoir un rôle dans des nominations sensibles, ils mettront des vétos et à chaque fois, ils utiliseront les menaces pour faire céder le Liban. C’est une orientation dangereuse qui permet aux Américains d’imposer ce qu’ils veulent au Liban.

Dans ce sillage, je voudrais dire à tous qui posent des questions et qui se sont exprimés dans les médias et ceux qui ne l’ont pas fait, nous autres, nul ne peut faire pression sur nous et nous mettre au pied du mur. Je tiens à préciser que nous n’avons subi aucune pression de la part d’une partie politique libanaise. Pas du tout. On nous a posé une question et telle a été notre réponse. En même temps, nous étions conscients de l’ampleur des pressions  exercées sur les responsables, dans tous les domaines, politiques, judiciaires, sécuritaires et militaires, de la part des Américains, avec leur arrogance et leur tyrannie.

Cinquièmement : Au sujet du processus judiciaire, on nous a aussi demandé : de grandes pressions sont exercées pour faire tomber les charges et remettre Fakhoury en liberté. Quel est votre avis sur ce sujet ? Cette question m’est parvenue personnellement.  J’ai donc répondu personnellement et j’ai été très clair avec tous ( car la question n’est pas venue d’une seule personne ou d’une partie concernée. En fait, il y en avait plusieurs) : C’est une question humaine, morale, elle est liée à la résistance. C’est une question aussi de souveraineté. Pour nous, c’est une question dont nous devrons rendre compte au jour du Jugement dernier. On ne peut donc pas céder aux pressions pour prendre une décision sur un sujet aussi sensible et profond. C’est le cas notamment des juges. ET tous ceux qui ont résisté, nous aurions dû, nous toutes les forces soucieuses de la résistance et de la souveraineté du Liban, leur assurer la protection. Mais nous n’étions pas au courant qu’une telle décision serait prise. Nous pensions que le tribunal militaire ne se réunirait en cette période de lutte contre le coronavirus et de suspension des fonctions administratives. Mais lorsque la décision a été prise, je fais partie des gens qui l’ont apprise par les médias et je l’ai vue à la télévision. J’ai immédiatement fait des contacts pour avoir plus d’informations et j’ai appris  qu’il y avait une audience ordinaire au cours de laquelle le tribunal s’est réuni et il a examiné les demandes de mise en liberté, avant de décider de faire tomber les charges pour cause de prescription  et donc de décider de relâcher le détenu. Le Hezbollah a aussitôt publié le communiqué que vous connaissez. Des efforts variés ont été déployés pour empêcher Fakhoury de voyager et en même pour contester le jugement à travers un pourvoi en Cassation et rouvrir par la même occasion le procès. De fait, il y a eu une décision judiciaire d’empêcher le collabo de voyager et il y a eu effectivement un pourvoi en Cassation. De leur côté, les Américains ont augmenté les pressions pour tenter de faire venir un avion ordinaire, civil ou militaire, qui atterrirait à l’aéroport de Beyrouth et emmènerait le collabo du Liban, selon les règles. C’est-à-dire que son passeport serait tamponné selon les règles. Peut-être qu’ils voulaient aussi qu’il passe par le salon d’honneur des VIP. Mais les parties sécuritaires concernées ont insisté pour que la loi soit respectée. Ces parties ont dit que cet homme est interdit de quitter le territoire libanais. S’il arrive à l’aéroport de Beyrouth, nous ne tamponnerons pas son passeport et nous l’empêcherons de voyager. S’il y avait une décision judiciaire de l’arrêter, ces parties l’auraient exécutée. Il y a donc eu cette opération d’exfiltration à travers l’ambassade à Aoukar, comme vous l’avez tous vu. Cette « exfiltration » constitue une violation de la souveraineté libanaise  et une atteinte à la justice libanaise et à la loi.  Un collabo, assassin et tortionnaire qui fait l’objet d’une procédure judiciaire en cours, puisque le jugement du tribunal a été contesté et le dossier est désormais devant la Cour de Cassation. Il y a contre lui une décision lui interdisant de voyager et l’aéroport de Beyrouth lui a fermé ses portes selon la loi et malgré cela, quelques minutes après, un avion militaire américain atterrit à l’ambassade pour l’emmener hors du Liban. Trump assume ensuite officiellement la responsabilité de cette action. Tout cela mérite qu’on y réfléchisse et il y a des leçons à en tirer.

Je continue dans l’exposé des faits. Dès les premières minutes qui ont suivi l’annonce de la nouvelle, une vaste campagne  médiatique et politique a été lancée exprimant la colère. Des accusations ont été lancées à tort et à travers et certaine ont touché directement le Hezbollah et moi-même, à la suite d’analyses injustes. Nos ennemis mènent de toute façon une campagne contre nous. Ils inventent une histoire et en profite pour nous attaquer, et nous diffamer, tout en falsifiant les réalités. Nous comprenons cela. Car ce procédé fait partie de la bataille. Mais ce qui est étonnant, ce sont nos amis, si nous voulons être de bonne foi, dont certains ont été submergés par la colère et se sont hâtés de lancer des accusations. Ils ont donc contribué à la campagne d’accusations. Nous avons aussi entendu des idées sur ce qu’aurait dû faire le Hezbollah et n’a pas fait. Tout cela dans l’exposé des faits.

Sur la base de tout cela, je vais faire des précisions :

1-Depuis le premier jour de l’arrestation du collabo, nous avons refusé toute possibilité de faire tomber les charges qui pèsent sur lui. Nous insistions pour un jugement équitable. Nous ne voulions pas qu’il soit injustement traité. Mais les charges portées contre lui ont été lancées par des témoins sur base de preuves. Il devait donc être jugé.  Nous avons fait de notre mieux pour qu’un jugement soit émis, par souci de justice envers ceux qu’il a injustement traités. Au moins, nous voulions que les charges ne soient pas effacées, et qu’il ne soit pas libéré avant qu’un jugement équitable soit prononcé. Nous n’avons jamais fermé les yeux sur ce point. Nous n’avons pas non plus laissé faire ou fait la sourde oreille, ni même donné le moindre signe d’acceptation, de compréhension  et encore moins la moindre bénédiction. Rien de tel n’a eu lieu. Je le répète : nous nous considérons comme les principaux concernés par les crimes commis par Fakhoury. C’est notre sang qui a été versé et nos fils qui ont été torturés. Personne ne doit faire des surenchères sur nous à ce sujet. Nous n’étions donc pas au courant de la tenue de l’audience du tribunal qui a pris la décision de la relaxe. Ce qui signifie qu’à plus forte raison, nous ignorions la nature du jugement qu’il allait émettre. Si la situation avait été différente, nous aurions eu le courage de dire la vérité à nos gens et d’assumer la responsabilité de nos actes. Nous ne sommes en aucune façon lâches. Nous n’avons peur de personne. Nous ne craignons que Dieu. La confiance qui existe entre nous et notre public et le fait que nous utilisons toujours des arguments pour convaincre et notre raisonnement est basé sur la logique, nous aident toujours  dans les dossiers les plus difficiles. Nous exposons les faits, nous écoutons et nous raisonnons. Si quelque part, nous commettons une erreur, nous avons le courage de la reconnaître et si quelque part, nous avons agi avec précipitation, nous le disons aussi. Nous ne prétendons pas être parfaits. Mais dans ce cas, si je dis que nous ne savions rien, c’est que c’est vrai.

En tout cas, tout ce qui a été dit est suspect. Concernant les ennemis et les adversaires ( car tous ne sont pas des ennemis), nous pouvions nous attendre à ce qu’ils ont dit. Mais tout ce qui a été dit par nos amis, nos alliés, nos frères, notre public est suspect. Les accusations sont bâties sur un faux argument : est-il possible que le tribunal militaire puisse prendre une telle décision sans que le duo chiite n’en ait été informé ? C’est impossible. A partir de là, ils nous sont tombés dessus, nous accusant d’avoir conclu un deal à ce sujet… Je vous l’affirme, ni le mouvement Amal ni le Hezbollah n’étaient au courant de la décision avant qu’elle ne soit connue. Le mouvement Amal a d’ailleurs publié un communiqué sur la question. Moi, je suivais ce dossier dans les détails et malgré cela je n’ai su qu’après le contenu de la décision qui a été prise. D’ailleurs le rendez-vous de l’audience n’avait pas été divulgué et il n’était pas connu à l’avance. Nous ne savions donc pas qu’une audience aurait lieu ce jour-là. Amal était comme nous. Est-ce possible ? Oui, c’est possible. Nous ne sommes pas informés et nous ignorons tout de plusieurs décisions du tribunal militaire et de l’appareil judiciaire. Si un dossier nous concerne, nous suivons, mais nous n’intervenons pas à l’avance. Nous respectons les lois et les procédures libanaises et si nous voulons intervenir en faveur d’un des nôtres déféré devant la justice, nous le faisons selon les règles. Est-ce possible ? Oui. Cela arrive-t-il réellement ? Oui, preuve en est que c’est arrivé. Je vais m’arrêter ici sur un point qui a été lancé par l’ennemi et que les adversaires ont adopté  et fait circuler et malheureusement certains amis ont été influencés par cette affirmation, sur laquelle l’ennemi a travaillé pendant des années. Selon cette affirmation, l’Etat , le gouvernement et le pouvoir au Liban sont  entre les mains du Hezbollah. Certains disent entre les mains du tandem chiite et d’autres disent encore que c’est le président Berry qui contrôle tout au Liban. Mais laissons Amal de côté pour le moment. Donc, le Hezbollah contrôle tout, le gouvernement, la justice, le tribunal militaire, l’armée, les services de sécurité. Voyez vous-même comment il y a eu une polémique sur le premier cas de corona déclaré au Liban. Il fallait dire qu’il est venu d’Iran pour rendre le Hezbollah responsable de cette épidémie au Liban. Il y a donc eu un débat : le premier cas est-il venu d’Iran, d’Italie ou d’Egypte ? Juste pour tenter de monter les chrétiens  contre les chiites etc…Malheureusement, cette stupidité existe au Liban.      

En tout état de cause, c’est déplorable de voir que certains de nos amis croient cela. Je ne veux pas m’attarder sur ce point. Nous devons clore ce sujet. Nous l’avons dit depuis le début, ce gouvernement n’est pas celui du Hezbollah. Il ne l’a jamais été et le Hezbollah est d’accord avec certaines décisions qu’il prend et il s’oppose à d’autres. L’Etat n’est pas non plus celui du Hezbollah. Le Parlement n’est pas celui du Hezbollah et les présidents ne sont pas ses hommes. Ils sont des amis et des alliés. Ils sont respectables et nous les respectons donc. Mais ils ne sont pas « nos » hommes. Ils ont leurs opinions, nous discutons avec eux, nous nous concertons, nous pouvons être d’accord ou ne pas l’être. Nous pouvons même être en conflit très fort avec eux, mais toujours dans le respect. Ni la justice, ni le tribunal militaire, ni l’armée, ni les services de sécurité, ni les différentes administrations de l’Etat ne sont sous les ordres du Hezbollah. Le Hezbollah est une force politique présente au Liban. Il a des ministres, des députés. Il a donc une présence et une influence qui grandit parfois et est, à d’autres moments, moins importante que celle d’autres forces politiques. Certains peuvent nous qualifier de force régionale. Moi je dirais plutôt que nous pouvons jouer un certain rôle dans la région. Mais sur le plan interne, certaines forces politiques sont bien plus importantes que nous. Elles ont certainement plus d’influence que nous. Mais dire que l’influence du Hezbollah existe dans toutes les décisions, qu’elles proviennent de la justice, du tribunal militaire, de l’armée  est une injustice et un mensonge. Cela dénote une volonté de nuire, au pays et à nous. En général quel est l’objectif de ce genre de propos ? Pourquoi l’ennemi israélien dit-il toujours que l’Etat libanais est celui du Hezbollah ? Tout simplement pour condamner le Hezbollah et chercher à détruire sa capacité de dissuasion et pour réduire la marge qui existe et qui est excellente. C’est même une des particularités positives du Liban, qui laisse une place à la manœuvre, entre la résistance, l’Etat, l’armée et le peuple. Il faut donc en finir avec cette affirmation fausse et malveillante de façon définitive. L’affaire du collabo Amer Fakhoury devant le tribunal militaire doit constituer un point décisif dans cette approche. Et ceux qui ne veulent pas voir cela insiste pour être dans le camp ennemi et adverse.

Deuxièmement, certains disent : Ok vous étiez opposés et vous ignoriez qu’une décision serait prise. Vous l’avez apprise par les médias. Mais même après cela, vous auriez pu faire quelque chose pour stopper cette décision et ramener le collabo en prison, puis l’empêcher d’en sortir. Je rapporte là tout ce qui a été dit dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans des articles de presse. Certains ont dit : le Hezbollah aurait dû faire une action dans le genre de celle du 7 mai (2008). Cela signifie que nous aurions dû faire une confrontation avec les forces de l’ordre en charge de Amer Fakhoury ? Tout cela pour lui ? Je suis contraint de mentionner ces idées parce que nous devons aussi mener une bataille pour l’éveil et la prise de conscience. Ceux qui ont avancé l’idée d’un nouveau 7 mai ont dit : le Hezbollah avait mené cette opération en réaction contre une décision au sujet du responsable de la sécurité à l’aéroport. Ceux qui écrivent cela ne disent pas la vérité ou la donnent tronquée. C’est malheureux. Le 7 mai n’a pas été réalisé parce que le responsable de la sécurité de l’aéroport a été mis au placard. Cette opération a été décidée par le gouvernement avait choisi d’ôter au Hezbollah son réseau de télécommunication qui est un des éléments forts de son armement. Et il a demandé à l’armée et aux forces de sécurité d’exécuter cette décision de force. Ce qui signifie une confrontation   entre d’une part la résistance et de l’autre, l’armée et les forces de sécurité. Il fallait réagir pour protéger les armes de la résistance et éviter une confrontation  entre l’armée et les forces de sécurité d’une part et la résistance de l’autre, sachant qu’une telle confrontation sert en premier lieu les intérêts israéliens. Le cas du responsable de la sécurité à l’aéroport était donc un détail dans cette opération, d’autant que c’est lui qui a démissionné et a quitté son poste.

Revenons à l’essentiel. Nous aurions donc dû faire un nouveau 7 mai pour Amer Fakhoury ?  Est-ce dans l’intérêt du pays ? Est-ce dans l’intérêt du peuple libanais ? Est-ce dans l’intérêt de l’Etat ? Est-ce dans l’intérêt de la résistance ? Je laisse cela au jugement des gens, et du public de la résistance en premier lieu. Que signifie faire un nouveau 7 mai pour le compte de Amer Fakhoury ? Cela signifie une confrontation entre la résistance et les forces de sécurité qui ont la charge de Fakhoury. Il n’est pas nécessaire de donner des détails. C’est clair.

D’autres ont dit : le Hezbollah aurait dû empêcher le transfert de Fakhoury de l’hôpital vers l’ambassade américaine à Aoukar. Qu’aurait donc dû faire le Hezbollah ? Envoyer ses hommes pour dresser une embuscade  au convoi de l’armée et des forces de sécurité qui emmenait Fakhoury de l’hôpital vers l’ambassade ? Je ne sais pas quelle force était précisément en charge de son transport, mais quelle qu’elle soit, lui dresser une embuscade signifie aussi prendre le risque de tuer un officier et des militaires. Tout cela pour s’emparer de Amer Fakhoury ? Et après cela ? Que devions-nous faire ? L’emprisonner nous-mêmes été le juger nous-mêmes ? Ou bien devions-nous le remettre à la justice libanaise ? Tout cela est-il dans l’intérêt du pays ? de l’Etat de droit, de ses institutions ? Est-ce dans l’intérêt de la résistance ?

Troisièmement, la dernière idée avancée et elle est brillante c’était que le Hezbollah aurait dû abattre l’avion qui transportait Fakhoury ou devait le transporter. Ceux qui ont lancé cette idée ont dit : le Hezbollah n’aurait pas dû laisser cet avion voler. Vraiment ? Est-ce vraiment cela l’intérêt du pays ? Et celui de la résistance ? Indépendamment de notre évaluation de l’importance de Amer Fakhoury et de son poids véritable, devions- nous déclencher une guerre universelle pour lui ? Est-ce vraiment dans l’intérêt du Liban et dans celui de la résistance qui veut défendre et protéger le pays, face aux ambitions israéliennes ?

Une autre idée qui a encore été avancée, celle du retrait du Hezbollah du gouvernement. Ou encore faire chuter ce gouvernement que Trump a remercié pour sa coopération. Pour être équitable, je dois préciser que le gouvernement réuni n’était pas au courant de cette affaire, qui n’a pas été discutée en conseil des ministres et la décision n’a pas été prise dans ce cadre. Il y a eu une discussion sur ce sujet puis le conseil des ministres est passé à l’examen de son ordre du jour. Je répète donc : les circonstances financières, économiques, sociales et sanitaires du pays, surtout avec le coronavirus, et l’impasse dans laquelle nous nous trouvons supporteraient-elles que nous fassions chuter le gouvernement pour nous venger d’une décision dans laquelle il n’a rien à voir ? Je pose cette question au public de la résistance. De plus, si nous faisons chuter le gouvernement, Amer Fakhoury reviendra-t-il derrière les barreaux et la justice suivra-t-elle son cours ?

Ces derniers jours, nous avons entendu beaucoup de commentaires et d’analyses. Certains ont dit que le Hezbollah aurait dû organiser de grandes manifestations vers l’ambassade américaine à Aoukar. Les manifestants auraient même dû entrer à l’ambassade et la brûler. Mais est-ce que cela aurait ramené Amer Fakhoury en prison ? Quand ? A l’heure où l’on craint l’expansion du virus corona ? Alors que nous disons aux gens de rester chez eux ? Fallait-il que nous mettions en danger nos gens, nos enfants, nos femmes, notre environnement populaire et tous nos partisans, indépendamment de l’efficacité ou non de ce moyen ? 

De toute façon, ce sont des idées et des suggestions qui ne changent rien à la situation. Avec mes respects pour tous, ces idées sont inutiles. Toutes les idées qui ont été avancées, sauf celles dont je parlerai dans quelques instants, nous ne voyons en elles aucun souci de l’intérêt national, de l’intérêt du pays et de l’intérêt de la résistance. Je voudrais ajouter que nous n’agissons pas dans la réaction ou sur la base des émotions et encore moins sous la pression parce que nous nous sentons coincés. Nous sommes le parti de la résistance, un parti politique qui a une large assise populaire, un parti qui a une cause à défendre, qui a des principes et des valeurs. Nous avons aussi une discipline et un ordre de priorités. Nous discutons entre nous, nous faisons des études ? Il ne s’agit pas d’un parti dirigé par une personne. Ce parti est une véritable institution. Nous discutons et lorsque nous estimons que l’intérêt du pays, de la population et de la résistance exigent une  action précise qui est en harmonie avec nos principes, nous l’accomplissons avec courage et sans la moindre hésitation. Ceux qui croient que ces attaques médiatiques, ces accusations de trahison et ces insultes, ainsi que les conseils soi-disant calmes vont nous coincer et nous entraîner vers des options que nous considérons ne pas être e, harmonie avec notre cause, notre vision , nos priorités et nos responsabilités, sont suspects, perdent leur temps et s’énervent sans aucun résultat.

Ils font cela au lieu de diriger leur colère vers les Américains qui ont agressé la justice libanaise, la dignité des Libanais et les droits des prisonniers ainsi que ceux des familles des martyrs ; Au lieu de faire cela, ils dirigent leur colère contre la banlieue sud. Comme d’habitude, les Israéliens et les Américains font cela, mais aussi certains au Liban. Pourtant, nul ne doit oublier que ceux qui ont mis le Liban en danger pour un criminel, ce sont les Américains. Ce sont eux qui ont imposé ce scénario au Liban, qui ne préserve pas la dignité de l’Etat, ni les droits des Libanais. C’est l’administration américaine qui l’a fait sortir par une voie de passage illégale. Ceux qui se sont tus sur cette voie de passage illégale n’ont plus le droit  de parler des autres. C’est fini.

Les amis des Américains au Liban qui se sont tus sur le départ clandestin par une voie de passage illégale de Amer Fakhoury devraient avoir honte et ils ne peuvent plus soulever la question des voies de passage illégales. Les Américains ont fait sortir illégalement ce collaborateur, contrairement à la loi et à la justice, puisqu’il y avait une interdiction de voyager et un pourvoi en cassation contre le jugement du tribunal. Il y avait aussi les droits des Libanais. Et les Américains ont passé outre tout cela et ils étaient même prêts à aller plus loin encore. C’est cela l’arrogance américaine, ce sentiment de supériorité et ce mépris pour les autres. C’est cela qui devrait nous mettre en colère, au lieu de retourner notre révolte contre les victimes et contre les plus faibles.

Toutes les parties qui parlent de souveraineté, de liberté et d’indépendance au Liban devraient surveiller les interventions américaines dans ce pays. Il y a désormais une suspicion qu’il faut éclaircir. Certaines personnes vont aux extrêmes. Pour elles, le Liban est soit gouverné par les Américains, soit par le Hezbollah, soit telle force locale, soit telle force régionale. C’est faux. Ce qui s’est passé ne signifie pas que les Etats-Unis imposent leur hégémonie sur le Liban. Les Etats-Unis ont exercé des pressions et certains ont faibli et cédé. La preuve que les Américains n’exercent pas leur hégémonie sur le Liban, c’est qu’il y avait des juges qui ont refusé la relaxe de Fakhoury. Ils ont refusé de faire tomber les charges qui pesaient contre lui. Des juges ont requis contre lui la peine de mort et l’ont empêché de voyager. D’autres se sont pourvus en Cassation contre la décision. Je dis cela pour que l’on n’attaque pas la justice dans son ensemble. Nous avons des juges courageux. Les Américains n’ont pas pu le ramener chez eux par l’aéroport car il y a un service de sécurité qui a dit qu’il travaille selon la loi. Donc, il est faux de dire que cette affaire montre que le Liban est sous l’hégémonie américaine. Certes, certaines forces au Liban sont au service  des Américains, les Américains ont une influence dans ce pays et sur certaines de ses institutions depuis longtemps, même pendant la période de la tutelle syrienne. De tout temps, les Américains ont eu une influence sur le Liban, mais des fois, ils l’utilisent et à d’autres moments, le Liban n’est pas dans leurs centres d’intérêt. Il ne faut pas oublier cela. Mais il faut aussi faire attention et ne pas pousser les Américains à croire qu’ils peuvent tout faire  et tout imposer aux Libanais en brandissant la menace de sanctions. Car cela, c’est dangereux. Cela place le Liban dans le cercle de l’occupation, de la tutelle et de l’hégémonie et à ce moment-là, il ne pourra plus être question d’indépendance, de souveraineté et de liberté. Il faut faire attention à cela dans l’étape future.

Avant de conclure cette partie consacrée à Amer Fakhoury, je veux dire que ce dossier devra continuer à être suivi sur le plan judiciaire. Les anciens détenus ont déposé des plaintes, les familles des martyrs peuvent aussi bouger de nouveau. La justice libanaise ne doit pas considérer que ce dossier est clos. Ce type est un repris de justice. IL est recherché par la loi. Il y a un monstre Trump qui a imposé aux Libanais de le relâcher. Oui, cela s’est passé, mais cela ne signifie pas que le dossier doit être fermé, que la responsabilité de l’Etat et de la justice est terminée. Il y a même une justice internationale pour ce genre de criminels et les experts sont en train d’étudier cette possibilité. Ensuite, j’appuie les appels qui ont été formulé au Liban ces derniers jours pour la formation d’une commission d’enquête. C’est important parce qu’il y a actuellement au Liban, des gens qui se considèrent  à la fois procureurs, juges, arbitres, tortionnaires etc. En fait, ce sont tous les membres du tribunal militaire qui ont pris la décision à l’unanimité, et pas seulement son président. Comme l’a dit le communiqué du Hezbollah, il aurait été préférable et plus honorable pour eux de démissionner plutôt que de prendre une telle décision. De la sorte, ils seraient devenus des héros nationaux. C’ aurait été mieux pour eux, dans ce monde et dans l’autre. Malgré cela, dans tout ce que j’ai dit jusqu’à présent, je ne les ai pas jugés., car je ne suis pas un magistrat pour le faire. Formez donc une commission d’enquête parlementaire pour comprendre comment s’est déroulé cet événement. Car il s’agit bien d’un événement très important qui nuit beaucoup au Liban et surtout dont il faut tirer des leçons pour l’avenir.

Je conclus sur ce point qui mérite tout cet espace parce que depuis quelques jours, il est en tête des occupations des Libanais.

Dans ma conclusion je voudrais rappeler comment l’ennemi exploite chaque incident, chaque développement pour l’utiliser contre nous. Parfois, il en invente juste pour l’utiliser contre nous. Cette affaire s’inscrit dans ce cadre. Nous considérons que cela fait partie de la confrontation avec lui. Mais nos reproches vont à nos amis, à nos frères et à nos alliés. Nous autres, nous avons nos valeurs et nos principes pour traiter avec nos amis. Durant tout notre parcours, s’il nous arrivait d’avoir des remarques à faire sur certains alliés ou amis, nous les faisions dans la plus grande discrétion, entre nous. Si nous avions un conseil à leur donner, nous le faisions aussi entre nous. Nous n’avons jamais étalé cela dans les médias car nous nous comportons avec eux selon une approche fraternelle, amicale. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé entre nous et nos frères d’Amal. Nous leur avons demandé s’ils étaient au courant. Ils ont dit non. L’ami en général, demande d’abord à son ami avant de faire des déclarations. Il cherche à savoir pourquoi il a agi ainsi quelles étaient les données en sa possession etc. Une fois les réponses obtenues, il peut alors prendre position. Mais il faut d’abord interroger son ami, lui offrir des conseils et ensuite prendre position ouvertement.

Je vais même aller encore plus loin. Nous acceptons que nos amis et alliés nous donnent des conseils publiquement et même qu’ils nous critiquent ou encore cherchent à nous donner des leçons. Voulez-vous mieux que cela ?  Vous savez très bien que j’essaie toujours d’être modeste et humble, parce que c’est ma nature. Mais il y a deux choses que je n’accepte pas et que nous, au Hezbollah nous n’acceptons pas, surtout lorsque cela touche à la résistance, à notre cause, à nos chefs, à nos martyrs, à nos blessés, à nos souffrances. Dans ce domaine, il n’est pas possible d’être humble et coulant.
la première chose que nous n’acceptons pas c’est d’accuser, de douter ou de mettre en doute la pureté de la résistance et sa sincérité dans la défense de sa cause. La seconde, c’est l’insulte et l’humiliation et le non-respect de notre dignité. Nous sommes connus d’ailleurs pour donner notre sang afin de préserver notre dignité. Si nos ennemis nous attaquent sur ce point, nous le comprenons car il y a une guerre entre nous et ce procédé en fait partie. Mais nous n’acceptons pas la moindre insulte et mise en doute de la part de nos alliés et amis. Les amis doivent respecter l’amitié qui nous unit. Ceux qui sont des frères doivent aussi respecter les règles de la fraternité. Ceux qui dépassent le respect et les règles de la fraternité doivent sortir du cadre de nos amis et de nos frères. Je dis au public de la résistance, ceux qui ne respectent pas les règles de l’amitié et de la fraternité, quels qu’ils soient, vous devez ne plus les considérer comme tels. Je ne dis pas que vous devez mener campagne contre lui. Nous ne voulons mener campagne contre personne ni insulter qui que ce soit. Ce n’est pas notre culture. Simplement, je dis que vous ne devez plus les considérer comme « faisant partie de la maison ». Il ne sera plus possible de lui permettre d’entrer dans nos maisons, d’assister à nos réunions, de rester avec nous et d’entrer dans nos cerveaux comme s’il était une personne de confiance. Ce n’est plus possible.

Je dis aux amis : critiquez, ce n’est pas un problème. Exprimez vos remarques, ce n’est pas un problème non plus. Nous ne cherchons pas à fermer les bouches. Au cours des années précédentes, nous avons accepté qu’on nous fasse du mal. Mais à partir d’aujourd’hui, j’affirme que nous sommes entrés dans une nouvelle phase. Au Hezbollah, nous n’acceptons pas d’un ami, d’un allié, d’un proche ou de quelqu’un classé parmi les frères, de mettre en doute et de nous insulter. Celui qui fait une de ces deux actions n’est plus notre ami et notre frère. Y a-t-il plus clair que cela ? C’est fini. Certaines personnes qui faisaient le chemin ensemble, peuvent à un moment se séparer suite à un conflit sur un doute précis, suite à un moment d’émotion. Des couples mariés qui sont restés ensemble 20 ans et plus peuvent se séparer. Chez nous, au moins, il y a le divorce. Il se passe quelque chose et ils décident d’aller chacun de son côté… Nous autres, nous sommes soucieux de chaque ami, chaque allié, chaque frère et sœur, chaque voix et nous souhaitons poursuivre le chemin avec eux, mais s’ils font cela, nous ne pouvons plus le faire. Je souhaite que les gens soient objectifs et nous comprennent. Je l’ai dit il y a peu, je ne suis pas un leader. On ne peut donc pas dire : le sayed, je le respecte, mais la résistance etc…, les ministres et les députés du Hezbollah, les responsables du parti, je m’en donne à cœur joie contre eux. Ce n’est pas acceptable. Mes frères, je vous dis, cette résistance, dont je fais partie, est la plus pure, la plus sincère, la plus intègre et la plus sage des résistances de notre époque moderne. A ce sujet, je vais être très clair. Certains ont des points de vue et des opinions. Ils veulent que le Hezbollah combatte les Etats-Unis. Nous le faisons d’ailleurs puisque nous sommes classés en première ligne dans les sanctions et le blocus américain. Ceux-là veulent donc que nous combattions les Etats-Unis, les Israéliens que nous protégions le Liban, que nous libérions Jérusalem, que nous combattions les takfiristes, que nous luttions contre la corruption et mettions au point une loi électorale qui leur convient et que nous nous battions contre tous nos alliés, en ne laissant aucune pierre sur l’autre dans le pays et que nous ne laissions pas un allié avec l’autre et au final, nous aurions détruit le pays parce que nous avons des amis qui sont convaincus que c’est ce qu’il faut faire.

En tout état de cause, nous sommes fiers de chaque ami et de chaque allié, de chaque frère aussi. Mais nous sommes des gens qui se comportent avec responsabilité. Et cela, c’est parce que c’est ce que nous dit notre religion. Nous avons appris ces principes et ces valeurs de l’imam Khomeiny. Pour nous, ce n’est pas ce que va dire de nous l’Histoire qui compte, mais ce qui va se passer lorsque nous nous retrouverons devant Dieu, au jour du Jugement Dernier. Ce jour-là, nous voulons que notre visage soit blanc et pouvoir répondre aux questions sans avoir à rougir. C’est notre culture et notre subconscient. C’est pourquoi nul ne peut nous coincer et nous imposer quoi que ce soit. Je ne dis pas cela pour faire plaisir. Nous évoquons le jour du Jugement Dernier – et c’est d’actualité, car avec le coronavirus, nous avons le sentiment que ce jour approche ou qu’il y a une forme de demande de comptes, puisque nul n’est à l’abri de ce virus, même ceux qui se croient sportifs et en bonne santé- parce que nous avons toujours ce jour en tête.

Encore un mot sur ce sujet avant de passer au coronavirus. Je suis un être humain et j’ai des sentiments et des émotions. Ecoutez-moi bien. L’ironie du sort a voulu qu’après tous ces cheveux blancs je sois contraint d’apparaître à la télévision pour défendre le Hezbollah et la résistance au sujet d’un dossier qui concerne un agent israélien, un assassin, un tueur pour le compte de l’ennemi que nous avons combattu et vaincu, qui a tué nos martyrs et emprisonné nos frères et nos sœurs et les a torturés… quelle ironie. J’aurais pensé qu’il serait possible que je m’exprime pour défendre la position du Hezbollah au sujet d’une loi électorale, de la confiance à donner au gouvernement, ou à cause d’une alliance, mais cela, jamais je n’aurais cru qu’un tel jour arriverait.

Le second sujet c’est le coronavirus. Toutes les indications et les informations montrent que cette crise va durer au moins quelques mois. Certains disent que le traitement sera découvert en été ou en automne. D’autres affirment que cela ne se produira pas avant le début de l’année prochaine. Maintenant, si Dieu a pitié de l’humanité et veut lui faire ce cadeau en l’aidant à trouver une solution avant c’est tant mieux. Mais nous devons composer avec les réalités. C’est pourquoi lorsque les Etats disent que nous sommes devant une bataille de longue haleine, il faut agir en conséquence. Tout le monde dit cela. Cela signifie qu’il faut accentuer les mesures, au lieu de les alléger. Au cours des derniers jours, nous avons vu que les gens ont recommencé à sortir. Je le répète il faut que les gens restent chez eux, sauf ceux qui sont absolument contraints de sortir. Ceux qui ne respectent pas ces consignes sont en train de commettre une faute grave, un acte laid, car ils mettent en danger la vie des autres dans chaque localité, dans chaque village et dans chaque quartier. Il faut donc que des comités soient créés pour surveiller cela, au lieu de laisser toute la responsabilité sur l’Etat, l’armée, les services de sécurité et les forces de l’ordre. Les gens doivent aussi être responsables. Je l’ai dit depuis le début, dans cette bataille, il y a une responsabilité collective. , les Libanais, les réfugiés palestiniens, les déplacés syriens, tous ceux qui vivent sur le territoire libanais. Nous sommes tous responsables dans la lutte pour éviter l’expansion de cette épidémie. Il y a certes la responsabilité du gouvernement, mais aussi il y a celle des gens. J’ai dit la dernière fois que nous n’avons aucun problème  à ce que le gouvernement décrète l’état d’urgence. Certains philosophes ont immédiatement déclaré : le sayed a donné le feu vert. En fait si j’avais dit cela c’est parce qu’il y avait un climat dans le pays qui disait que le gouvernement voulait décréter l’état d’urgence mais le Hezbollah s’y opposait. C’est l’une des formes de l’injustice dont nous sommes victimes au Liban. Pour que vous soyez rassurés, je vais dire une chose : c’est vrai qu’au cours des derniers jours, j’étais très triste, mais en même temps j’étais très serein. Pourquoi ? Parce que l’être humain est le plus serein lorsqu’il est victime d’une injustice. C’est un des aspects de l’injustice. Mais pour en revenir à l’état d’urgence, ce sujet n’a pas été discuté en conseil des ministres, ni soumis à la discussion. Ce qui s’est passé c’est que certaines parties médiatiques locales nous ont dit qu’il serait bon que nous demandions au gouvernement de décréter l’état d’urgence. Nous avons refusé et nous avons répondu que si c’est nous qui demandions cela au gouvernement, aussitôt certains diraient que le Hezbollah veut paralyser la vie économique et quotidienne, Nous serions accusés d’être contre l’économie et la vie en général et qualifiés d’amateurs de la mort. C’est pourquoi j’avais dit que nous n’avons aucun problème à ce que le gouvernement décrète l’état d’urgence. Malgré cela, le gouvernement a préféré décréter la mobilisation générale, non l’état d’urgence.

Hier, il a été de nouveau question d’isoler des régions et certains ont voulu faire une égalité confessionnelle dans les régions qui seraient isolées. Moi je dis au gouvernement, si demain il apparaît que telle ou telle région, ou ville, avec – je suis désolé de le dire et je fais mes excuses au peuple libanais- une population chiite est un foyer et il faut l’isoler, n’hésitez pas à le faire. C’est honteux d’aborder cette question sous l’angle confessionnel. Vraiment. Chaque région qui devient un foyer, selon ce que dit la commission spéciale du gouvernement, il faut l’isoler, qu’elle soit chez nous ou chez les autres et je m’excuse encore une fois d’utiliser ces termes, mais certains au Liban insistent pour cette approche. Nous sommes un seul peuple et le danger nous menace tous. J’ai vu aujourd’hui sur les réseaux sociaux une chose détestable. Une personne évoquait le nombre d’atteints du virus dans le monde, en France, en Chine, aux Etats-Unis, en Suisse, en Corée, en Allemagne, en Italie etc et quand elle arrive au Liban, elle dit : le nombre de personnes atteintes chez les chiites, chez les sunnites, chez les druzes, chez les chrétiens. C’est honteux. Dire cela signifie que nous sommes dépourvus d’humanité, comme si chaque confession considérait les autres comme n’étant pas des humains. Certes, tout le monde ne pense pas comme cela. Mais ceux qui le font sont plus dangereux que le coronavirus pour l’avenir du Liban et de son peuple. Je répète donc que le gouvernement prenne la décision qu’il juge bonne et nous l’appuyons et nous le soutenons, même si la décision nous concerne.

Encore un point que nous voulons demander au gouvernement, c’est celui des prisons. Nos prisons souffrent d’une surpopulation carcérale. Certains Etats ont traité ce problème. Certains parlent d’une amnistie générale. Nous appuyons cette demande. Si la commission peut se réunir et le Parlement aussi, nous sommes prêts.   Nous savons que ce dossier est très complexe et je crains qu’en en parlant longuement, nous soyons en train de faire du populisme. Laissons la complexité de ce dossier de côté et parlons des prisonniers, non de ceux qui sont recherchés par la justice et se cachent à l’étranger et réclament une amnistie. Certains Etats ont pris des mesures du genre : on les fait sortir et quand cette crise sera terminée, ils reviennent. Mais il y a un risque qu’ils s’enfuient. En tout cas, ces Etats ont pris des mesures pour alléger la surpopulation dans les prisons, en procédant par exemple à une assignation à domicile, avec interdiction d’en sortir ou de quitter la localité où se trouve son domicile. Si le prisonnier essaie de sortir, il sera arrêté… En tout cas, il faut faire une certaine classification des prisonniers  pour tenter de trouver des solutions. Un peu comme celle qu’a trouvée le gouvernement au sujet de ceux qui attendent pour sortir de payer des amendes dont le montant n’est pas très élevé. Voyons ce qui a été fait dans le monde, il y a des exemples humains profitons des expériences des autres. Tout ne doit pas être forcément de fabrication nationale. Surtout que malheureusement l’industrie locale est faible et nous devons la renforcer.

Le troisième volet du discours porte sur la situation sociale. Lorsque nous disons qu’il s’agit d’une crise de longue durée, cela signifie qu’avec le temps, des gens ne pourront plus payer le loyer de leurs maisons, de leurs échoppes, ni de rembourser leurs dettes. C’est pourquoi nous devons insister sur la solidarité sociale. Cette solidarité ne signifie pas seulement donner des aides. Elle signifie aussi que si nous pouvons retarder de deux ou trois les loyers, sauf si nous en vivons, ce serait une bonne chose. Si j’ai prêté de l’argent et que je peux m’en passer, je reporte le remboursement des dettes. Nous avons eu une discussion au sein de l’institution al Qard al hassan ( le Bon prêt). Les frères disaient que si nous ne récupérons pas l’argent nous aurons un problème de liquidités et si quelqu’un veut récupérer son argent, nous ne pourrons pas le lui donner. C’est vrai. C’est un problème. Je dis donc ceux qui le peuvent. Je souhaite en tout cas que cela soit pris en considération. L’aide aux autres, grâce à Dieu est en train d’être assurée dans toutes les régions. Toutes les forces politiques, les associations, les commissions, les personnalités réagissent dans ce domaine. Nous appelons aussi à faire des économies dans les dépenses. Il faut être précis et regardant, essayer de ne pas dépenser tout l’argent en un mois, car la situation risque de se prolonger. Il faut donc éviter les produits de luxe, ceux qui ne sont pas nécessaires. Il faut considérer que nous sommes en situation de guerre et aller vers l’essentiel.

Concernant le Hezbollah, tout ce que nous demande le ministère de la Santé, les ministères concernés ou l’Etat en général, nous sommes prêts à le faire. Jusqu’à présent, tous nos volontaires, nos médecins, nos infirmiers, nos secouristes, notre défense civile, nos étudiants dans les facultés de médecine, tous nos frères et nos sœurs qui sont dans ce domaine s’élèvent à près de 20 000 personnes sont prêts à participer à cette bataille. Nos volontaires sont encore plus nombreux grâce à Dieu. Si l’Etat a besoin de nous, nous sommes prêts dans nos régions et dans les autres. Cette bataille, nous la menons sur l’ensemble du territoire libanais et nous sommes prêts à nous rendre partout. Nous sommes prêts à aider dans toutes les localités, les villes et les villages, dans les camps palestiniens ou ceux des déplacés syriens ? Là où il y a une présence humaine dans le besoin, nous pouvons nous rendre, nous pouvons aider partout et nous sommes prêts à le faire. En toute clarté, nous ne nous dérobons pas devant cette bataille et nous ne craignons pas ses dangers.

Nous pouvons donc être une partie de cette bataille dans tous les domaines. Je voudrais à cet égard préciser un point qui a fait polémique. Jusqu’à ce que les avions en provenance d’Iran s’arrêtent, je peux dire que tous ceux qui sont venus de ce pays, les étudiants, les jeunes, nos jeunes qui étaient en Iran ou qui étaient en Syrie sur les fronts, tous ceux-là ont subi les examens nécessaires et ont été confinés pendant deux semaines. Oui, même ceux qui vont au front en Syrie, car nous ne souhaitons pas répandre l’épidémie dans ce pays. Dès qu’ils rentrent au Liban, ils subissent les examens. Nous leur faisons subir les tests avant qu’ils ne reviennent au Liban pour qu’ils ne contaminent personne ici. Tout ce que nous pouvons faire, dans la mesure de nos moyens et dans notre sphère d’influence, nous le faisons. Et cela dans le cadre de la responsabilité humaine, morale et religieuse que j’ai déjà évoquée, selon notre conviction qu’un jour nous devons rendre compte de nos actes.

Je voudrais terminer par une position. Je lance un appel non seulement aux Libanais et à l’Etat, mais aussi à tous les Etats et les peuples du monde. Quand j’ai dit qu’il s’agissait d’une guerre, certains ont protesté. Aujourd’hui, tout le monde dit cela. Il s’agit d’une guerre universelle sur l’ensemble de la planète. Dans cette guerre, certaines parties continuent hélas à se comporter avec inhumanité et de façon immorale et raciste. Je vais parler de trois régions dans lesquelles il y a une situation inhumaine et immorale. D’abord, la bande de Gaza. Certes, la situation y est encore sous contrôle. Mais il y a dans cette bande, 2 millions d’êtres humains soumises au blocus. Les équipements médicaux n’entrent pas à Gaza, ni les aides et les hôpitaux ont des moyens limités. Qu’attendez-vous pour lever le blocus de Gaza ? Je dois aussi parler des milliers de prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes, d’autant que le virus se répand rapidement dans l’entité ennemie. Quel sera le sort de ces prisonniers ? Cette mentalité raciste et inhumaine qui fait que ces gens on n’a pas à s’en soucier et ils ne méritent aucun respect et aucune attention est horrible. Tout arabe et tout palestinien doit élever la voix, la voix de la Ligue arabe et celle de monde doit s’élever pour lever cette injustice.

La seconde région est le Yémen. Le monde est en guerre contre le coronavirus, mais la guerre contre le Yémen ne faiblit pas. Les bombardements, els agressions et le blocus contre ce pays et ce peuple se poursuivent. Les médicaments et les équipements médicaux sont interdits d’entrer au Yémen, ainsi que les équipes médicales. N’est-ce pas un crime contre l’humanité ?

Je termine par l’Iran. Plus de 80 millions de personne affrontent cette guerre horrible à l’ombre des sanctions américaines et du blocus imposé à l’Iran. Certes, le peuple iranien se bat, lutte, résiste. Il fait preuve d’héroïsme et de grands martyrs tombent dans cette bataille, des médecins, des infirmiers, des infirmières font un travail admirable. Mais n’est-il pas temps  pour la communauté internationale et pour le Conseil de sécurité, pour l’ONU et pour les Etats du monde de  crier à la face de ce démon criminel, cet assassin raciste qui s’appelle Trump pour qu’il lève non pas les sanctions économiques, mais celles qui empêchent l’arrivée en Iran des équipements médicaux et des médicaments pour que ce pays puisse  faire face à cette guerre ? 80 millions de personnes sont menacées. Où est la conscience humaine ?  Où sont les hommes ? Où est la morale et où sont les valeurs ? Où est l’humanité ? Comme j’ai conclu mon dernier discours, je le fais de nouveau aujourd’hui. Jour après jour que cet homme est un raciste dépourvu de la moindre humanité. Je commence à croire qu’il y a des créatures qui viennent de l’espace. Trump est l’une d’elles. Il veut un vaccin uniquement pour les Américains. Un monopole. Pourquoi ?  Que les autres peuples meurent, il s’en fout. Ce n’est pas son problème. Ce qui compte pour lui, c’est l’Amérique. De plus, il fait cela pour l’argent. S’il a le contrôle d vaccin, cela lui rapportera beaucoup d’argent et il contrôlera l’argent du monde. Enfin, il fait cela pour les prochaines élections. Il veut être réélu président car l’approche qu’il a eue avec ce fléau pourrait détruire toutes ses chances d’être réélu s’il ne fait pas quelque chose pour se rattraper. C’est un raciste. Tout le monde parle du coronavirus, lui insiste à dire qu’il s’agit d’un virus chinois. Il a introduit le virus dans la guerre commerciale, économique et politique qu’il mène à la Chine. Je ne sais pas où tout cela va mener sur le plan international.

Le monde, la Chine, la Russie, l’Union européenne, plusieurs Etats du monde lui ont demander d’alléger les sanctions sur l’Iran. Mais Pompéo les a augmentées. Je ne sais pas. Il y a certes des gens qui sont plus âgés que moi. Mais à ma connaissance, il n’y a pas dans l’Histoire un homme comme lui, avec son arrogance, sa barbarie, son manque d’humanité et de morale, son absence d’honneur et de conscience… Il n’y a personne comme Trump.      

Notre responsabilité à tous est d’élever la voix. Moi je parle aujourd’hui. Mais ceux qui peuvent écrire, twitter, réclamer, qu’ils soient des individus ou des Etats doivent le faire et faire pression sur leurs gouvernements.  Au jour du Jugement Dernier, toute personne dans cette planète sera interrogée sur Gaza, comme elle sera interrogée sur son pays, sur les prisonniers dans les geôles israéliennes, sur le Yémen qui subit encore la guerre et qui est laissé au choléra et à la maladie. Si le coronavirus se répand dans ce pays Dieu seul sait ce qui se passera. On sera aussi interrogé sur les 80 millions de personnes en Iran encerclées à cause de l’arrogance américaine.

Je le répète, nous devons être patients, résister, supporter et faire appel à Dieu, tout en respectant les consignes et en suivant ce que disent les hommes de raison et de savoir. C’est ainsi que nous remporterons cette bataille.

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