Le péril des missiles de grande précision du Hezbollah en Israël: «Nous nous sommes endormis pendant la garde»
Par AlAkhbar, traduit par AlAhed
La menace des missiles de grande précision est désormais un cauchemar pour les deux institutions politique et sécuritaire en «Israël». Ces arsenaux sont de plus en plus influents dans les estimations et options des décideurs.
Bien que les deux commandements politique et militaire soient unanimes sur la nature de cette menace placée au second lieu après la menace atomique pour la sécurité nationale israélienne, cette menace est en tête des préoccupations des dirigeants israéliens, étant la plus imminente sur toutes les scènes.
Ainsi, «Israël» oeuvre dans le but d'avorter les efforts de la République islamique de l'Iran visant à soutenir ses alliés régionaux par ces types d'arsenaux. L'ennemi a baptisé ses efforts à ce propos de «bataille parmi les guerres». Des efforts auxquels il consacre toutes ses potentialités en matière de renseignement et de technologie.
Cette menace imminente a poussé les instituts de recherche et les médias israéliens à l'évoquer comme étant une affaire principale, du point de vue de ses périls, de son développement et des choix possibles pour l'affronter.
Le reportage diffusé par la chaine télévisée Can de la télévision israélienne sous le thème «Les missiles de grande précision…un danger clair et précis», ne fut que le reflet des craintes croissantes en «Israël» face à cette menace, d'autant plus que ce type d'arsenaux occupe une place stratégique dans la stratégie de l'axe de la résistance. La stratégie défensive, offensive et dissuasive.
L'importance de ce reportage réside notamment dans l'identité et les expertises des personnalités qui ont été interviewées, dont l'ex-Premier ministre Ehud Barak, le chef du département des opérations, Aharon Halifa et le chef du département des recherches des renseignements militaires, le général Drour Shalom, en plus d'autres hauts responsables militaires et sécuritaires et d'experts.
Le chef des opérations de l'armée israélienne le général Aharon Halifa, y a qualifié la menace des missiles de grande précision de «véritable» contre «Israël», illustrant ainsi la vision de l'institution militaire.
Ce responsable a délimité la place de cette menace dans la série des dangers, notant qu'elle survient «en deuxième lieu après les armes nucléaires». Un fait qui signifie que cette menace occupe la première place dans le système des armes traditionnelles. Une position annoncée l'année dernière par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.
Et Halifa de poursuivre que l’Entité israélienne «investit par de grandes potentialités face à cette menace». En réponse à une question selon laquelle les missiles de grande précision constituent une menace stratégique ou pas, il a répondu que «les ennemis n'ont pas encore la capacité de tenter de provoquer des dégâts dans les installations et infrastructures vitales de l'Etat d'Israël».
Selon la même logique, le chef de l'institut des recherches sur la sécurité nationale, le général Amous Yedline, a affirmé que les missiles de grande précision constituent la menace stratégique de première importance contre «Israël», notant que c'est l'affaire la plus importante pour le conseil des ministres réduit.
Dans un langage plus tangible sur l'efficacité des missiles de grande précision et leur capacité de destruction, le chef de l'association «Bouclier du front intérieur», Elie Ben One, a affirmé que le Hezbollah est en mesure de détruire la Knesset, et «facilement». Mais l'ex-Premier ministre, Ehud Barak, a évoqué davantage de détails, notant que les missiles de grande précision peuvent atteindre des objectifs précis et de qualité, comme les infrastructures vitales, ou des objectifs symboliques…comme des stations d'énergie, des installations précises dans la base des forces aériennes, des installations gouvernementales, le bâtiment du ministère de la sécurité, le bureau du Premier ministre…
Barak a ajouté en définissant le missile de grande précision que c'est le missile qui frappe dans une marge de dix mètres de l'objectif principal.
Dans le même contexte, le chef de la scène libanaise dans l'unité des recherches des renseignements militaires, le général "J", a expliqué que le missile de grande précision peut atteindre tout objectif voulu, avec une grande marge de précision.
Le commentateur militaire du journal Haaretz, Amos Harel, a révélé l'impression qui s'était formée à «Tel Aviv» sur les avantages des capacités iraniennes - en se basant sur l'attaque contre les installations d'Aramco - en disant que «les capacités démontrées par les Iraniens étaient plus grandes que ce qui était estimé en Israël, ce qui nous oblige à nous préparer».
Dans le même contexte, l'ancien commandant des forces aériennes, le général de division Amir Eshel, a souligné que «nous avons eu l'occasion d'en apprendre davantage sur les capacités des Iraniens, et ils ont démontré des capacités précises».
Quant à Halifa, chef de la Division des opérations, il a souligné les capacités destructrices des missiles iraniens, leur précision et leur portée, indiquant que la mesure selon laquelle les missiles iraniens ont frappé signifie qu'ils peuvent également être dirigés vers «Israël».
L'ancien chef de la CIA a commenté la prise pour cible d'Aramco, considérant que l'Iran avait touché ce qu'il voulait frapper. Il a reconnu à cet égard que les renseignements iraniens étaient excellents.
A la lumière de l'impact de ces avantages qui ont semé la terreur dans le système de prise de décision israélien, le chef de l'Unité de recherche du renseignement militaire, Shalom, a exprimé les préoccupations israéliennes concernant la performance de l'Iran, affirmant que ce pays distribue ce type de capacités à travers le Moyen-Orient.
Barak: Chaque année, le Hezbollah ajoute 10 000 missiles à son arsenal
En ce qui concerne les capacités d'interception des missiles, le chef de l'Institut de recherche sur la sécurité nationale a remis en question l'efficacité des systèmes du «Dome de fer» et de la «fronde de David», notant que «l'histoire prouve que le système de défense a toujours été violé. Dans le même contexte, Yehoshua a également affirmé que les systèmes d'interception n'étaient pas en mesure de protéger les installations israéliennes.
Il était normal donc que le succès du Hezbollah dans la construction et le développement de ses capacités en matière de missiles soit abordé, d'autant plus qu'il montre l'échec de la stratégie «bataille entre les guerres» que l’Entité sioniste a lancée contre lui.
Dans ce contexte, s'inscrit la critique d'Ehud Barak à l'encontre des dirigeants politiques et sécuritaires, qui ont tenté de présenter la guerre de 2006 comme un mythe auprès du public israélien. Barak a souligné que ce concept n'avait aucun fondement, expliquant sa position avec l'équation suivante: «Si à la fin de 2016 le Hezbollah avait environ 14 000 missiles, en 2018 le Hezbollah aurait 140 000 missiles. Ce qui signifie, selon ces calculs, que le Hezbollah a ajouté, dans les 12 ans, 120 000 roquettes, à un rythme approximatif de 10 000 roquettes par an.
En outre, Yossi Yehoshua, correspondant aux affaires militaires du Yediot Ahronot, a confirmé la même idée, en disant: «Nous nous sommes endormis pendant le devoir de garde», en référence directe au fait qu'«Israël n'a pas abordé la question de ce monstre qui est apparu derrière les frontières». A la lumière de ses dires, il a conclu que «c'est l'un des échecs les plus graves commis par l'Etat d'Israël».
Il est à noter que le reportage a été conclu, par des menaces contre le Liban, de cibler ses infrastructures. Cette tâche a été principalement confiée à Barak et à Halifa. Le premier a choisi de proférer des menaces de viser l'aéroport, le port et l'électricité ... Quant à Halifa, le chef de la Division des opérations, il a choisi de rappeler que les capacités destructrices de «Tsahal» ont considérablement augmentées, et qu'elle activera ces capacités, contre Beyrouth.
Cependant, les responsables israéliens ont ignoré plusieurs faits. Le premier, est que, selon les rapports israéliens, les capacités destructrices du Hezbollah ont doublé proportionnellement à ce qu'elles étaient en 2006. Deuxièmement, les capacités du Hezbollah en missiles sont de nature dissuasive et défensive, face à toute offensive évoquée par Barak et Halifa, d'autant plus que les armes du Hezbollah ont prouvé leur efficacité lors de plusieurs étapes précédentes, durant plus d'une décennie.
Le troisième est que l'un des plus gros problèmes d'«Israël» avec le Hezbollah est que ses messages d'intimidation n'ont pas réussi à dissuader le parti de riposter aux attaques qui nécessitent le recours à ses capacités en matière de missiles.