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Manifestations en Irak: les mains sales de l’Arabie et des USA

Manifestations en Irak: les mains sales de l’Arabie et des USA
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Par AlAhed

Les dernières manifestations qui ont envahi l’Irak ont pris soudainement une tournure violente, ce qui laisse planer un doute sur leurs motivations réelles surtout que la date de la visite annuelle massive d’Arbaïne dans les villes saintes du pays s’approche.

Commentant les derniers développements, l’expert et analyste politique irakien Mohammad Sadeq al-Hachemi a affirmé à AlAhed que l'aggravation de la situation est définitivement poussée par une intervention étrangère. Cependant, l’Irak ne se soumettra pas aux pressions saoudiennes et ne sera jamais comme l’Arabie saoudite qui cherche son pétrole avec beaucoup de cupidité.

Situation sur le terrain

Selon l’analyste politique, quelques manifestants ont des revendications légitimes, telles que des services publics fonctionnels, la lutte contre la corruption et la fin de l'influence des parties politiques sur le pouvoir. Mais d’autres servent des idéologies en faveur des intérêts américains.

«Cependant, ce que les manifestants ont fait, la violence et les slogans qu’ils ont soulevés ne montrent pas que les contestataires exigent des réformes et des services autant qu’ils montrent à quel point ils sont liés aux programmes étrangers», a-t-il ajouté. «Les manifestations visent à renverser le régime politique en faveur des États-Unis».

Et de poursuivre: «Ceci prouve que les Etats-Unis ne sont pas satisfaits du gouvernement irakien du Premier ministre Adel Abdul Mahdi qui a refusé de faire partie des complots d’Israël et de certains pays du Golfe, et qui a rejeté le "deal du siècle" et de nombreux contrats avec les États-Unis».

«L’Irak a notamment refusé le mécanisme américain pour faire pression sur l’Iran et sur les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-chaabi), c'est pourquoi les États-Unis ont mobilisé leurs outils pour s'infiltrer parmi les protestataires qui revendiquent réellement leurs droits», a expliqué M. Hachemi.

L’expert n’a pas exclu que le gouvernement irakien fasse fi de ses obligations, et les autorités religieuses irakiennes le confessent au niveau des services, de la propagation de la corruption et du népotisme.

Evoquant le timing suspect du déclenchement de ces manifestations qui coïncident avec la visite d'Arbaïne qui marque le 40e jour commémorant le martyre de l'imam Hussein (psl), M. Hachemi a affirmé que ce grand rassemblement décrit comme le plus grand pèlerinage du monde, ne sera pas influencé par ces protestations.

«Ce qui se passe n’aura aucun impact sur l’Irak», a-t-il souligné. Selon lui, les Irakiens veulent changer la situation actuelle. Ils veulent améliorer les services, faire pression sur le gouvernement et les partis politiques afin de cesser le pillage des fonds irakiens, développer les secteurs industriel et agricole, mais ils ne veulent pas détruire leur pays».

«Il y a un groupe de jeunes qui brûlent des banques, des bâtiments gouvernementaux et des voitures et qui bloquent des rues. Cependant, le gouvernement travaille sérieusement pour améliorer les conditions de vie et il est prêt à contourner ces manifestants qui sont peu nombreux», a-t-il ajouté.

«Je pense que la situation va s’améliorer dans les prochains jours à l’exception de certaines poches qui resteront actives sous les instructions de certaines ambassades étrangères. En général, la situation est sous contrôle et la visite d'Arbaïne se déroulera dans un climat de sécurité», a souligné l'expert irakien.

Les mains étrangères derrière la situation

M. Hachemi a souligné que les parties étrangères poursuivront leurs efforts visant à entraver le processus politique du pays.

«Elles ont pour but de déstabiliser l'Irak pour qu'il devienne une arène pour le conflit et une plateforme pour l'existence israélienne et américaine. Cependant, le pouvoir de résistance interne, l'Etat, les institutions politiques et de sécurité, la présence des dirigeants religieux, la cohésion parmi le peuple irakien avorteront définitivement ces projets occidentaux», a-t-il confirmé.

Interrogé sur le fait que ces manifestations sont organisées contre les unités de mobilisation populaire, les Hachd Al-Chaabi, l’analyste a précisé que ces forces font partie des institutions gouvernementales tel qu’est stipulé par la loi et les résolutions du Parlement irakien. Elles sont la bête noire d’«Israël», des États-Unis et même de certains pays du Golfe, qui rejettent le fait que ces forces soient intégrées dans les institutions du pays.

«Les Hachd Al-Chaabi exécutent les ordres du commandant en chef des forces armées irakiennes. Elles continueront à faire partie des forces qui protègeront l'Irak aussi bien des dangers extérieurs que des émeutes internes, aux côtés de l'armée et de la police fédérale», a précisé M. Hachemi.

Evoquant l’existence d’un lien entre ces manifestations et la frappe contre les installations pétrolières du géant saoudien Aramco, l’expert a cité deux versions :

Des informations non-officielles et des rumeurs circulent selon lesquelles l’Arabie Saoudite est responsable du chaos actuel qui constitue une riposte à la frappe contre Aramco.

Selon la version officielle, l’Arabie saoudite a demandé à l’Irak de lui fournir du pétrole pour compenser le déficit de 50% causé par la frappe d’Aramco. La société a des obligations contraignantes vis-à-vis des sociétés étrangères occidentales auxquelles l’Arabie saoudite doit rester attachée. Jusqu'à présent, l'Irak n’a ni accepté ni décliné la demande. 

«L'Irak n'est pas une vache à traire qui offre son lait gratuitement et sans conditions. L’Irak est un pays souverain qui dispose de 500 millions de barils de pétrole, ce qui représente environ 50% de la production totale d'Aramco.

«Ce processus nécessite des autorisations, des accords et des compensations. L’Irak a jusqu’à présent signé 16 mémorandums avec l’Arabie saoudite, mais n’a toujours pas mis en œuvre aucun de ceux-ci. Il est donc impossible de s’ouvrir à un tel niveau de coopération économique sans garanties», a expliqué l’expert.

M. Hachemi a affirmé que «les États-Unis ne sont pas satisfaits de la performance du Premier ministre irakien vu son soutien accordé aux forces de mobilisation populaire. Washington a vu d’un mauvais œil la visite de Adel Abdul Mahdi en Russie et en Chine qui œuvre à se doter du système de défense anti-missiles S-300 pour sécuriser l'espace aérien irakien contre les violations».

«M. Abdul Mahdi a toujours refusé de faire partie du «deal du siècle» et du plan américain visant à affamer et faire plier le peuple iranien. Pour cela, les Américains ont du profit à renverser le gouvernement irakien actuel», a conclu l’expert irakien.

 

 

 

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