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Bahreïn: le père du martyr Malali décrit les derniers moments avec son fils

Bahreïn: le père du martyr Malali décrit les derniers moments avec son fils
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Par Bahrain Mirror*

«J’aurais voulu tombé martyr d'une autre manière, mais ça se terminera ainsi», a déclaré le détenu Ahmad al-Malali, qui a été exécuté par les autorités de sécurité à Bahreïn inculpé dans l’affaire du meurtre de l'officier Hisham al-Hammadi, dans laquelle il n'y avait aucune preuve contre lui à part des aveux obtenus sous la torture, un moyen considéré comme le maître des preuves devant les tribunaux de Bahreïn.

Issa al-Malali, le père d'Ahmed, a déclaré au site «Bahrain Mirror» que son fils était persécuté depuis 2011 et jusqu'en 2017. Il avait 16 ans, à présent il en a 24 ans. Il ne pouvait pas étudier ni travailler, ensuite il a été arrêté et accusé d'avoir assassiné Al-Hamadi.

Al-Malali essayait de fuir le pays pour retrouver la paix et la liberté outre-mer, avant qu'une force de sécurité militaire ne prenne d'assaut le bateau et l'arrête. Au cours de la visite inattendue, qui a eu lieu quelques heures avant l'exécution prévue de la peine, Ahmed a raconté ce qui s’était passé: «je me cachais au bord du bateau, on tirait de partout, alors je me suis dit qu'une de ces balles allait me toucher et je mourrais en martyr, mais la balle m'a touché au poignet. J’aurais voulu tombé martyr d'une autre manière, mais ce qui compte qu’à la fin je vais l’avoir».

Les conditions de la visite n'étaient pas normales, la famille a été contactée et informée qu'elle avait le droit à une visite privée pour rencontrer leur fils détenu à 14 heures, sans préciser le nombre de personnes autorisées à venir. «Il était clair qu'il s'agissait d'une visite d'adieu» a signalé Issa al-Malali, ajoutant que «35 membres de la famille s’étaient rassemblés devant le portail de la prison de Jaw pour visiter Ahmad, la situation était inhabituelle, des patrouilles militaires se déplaçaient dans la rue en face de la prison… Nous avons été divisés en plusieurs groupes de cinq, chaque groupe s’entretenait avec Ahamd pendant 15 minutes, suivi d'un deuxième groupe, etc…».

L’inspection était dure, les policières fouillaient les femmes de haut en bas. Même les pinces à cheveux étaient fouillées, puis chaque personne était accompagnée de deux policiers, tandis que des deux côtés du couloir menant à la salle se trouvaient des policiers armés.

Dans la pièce

Issa al-Malali décrit la pièce, «il avait deux portes, une porte par laquelle nous sommes entrés, Ahmed est entré un peu plus tard par l'autre porte… on l'a pris dans nos bras, il s'est assis devant nous, il savait ce qui se passait, il savait que c’étaient les dernières heures avant l'exécution».

Il y avait une petite fenêtre ouverte dans la pièce, on pouvait voir plusieurs officiers assis de l’autre côté, ils entendaient ce qui se passait dans la pièce. À côté d'eux, des policiers armés qui nous regardaient, avec des yeux pleins d’aigreur, prêchant la mort.

J'ai parlé à mon fils, il m'a parlé de l'incident du bateau et la façon dont les balles s’envolaient autour de lui, il m’a dit qu’il souhaitait tomber en martyre, et que son vœu s’exaucera… Nous savions tous que mon fils était opprimé et innocent, mais malheureusement personne ne nous a convoqués pour nous demander. La famille de l'officier tué Hamadi ne nous a pas contactés et, après cette visite, seuls quelques défenseurs du droit de l’homme nous ont contactés, mais aucun des députés nous a contactés, bien que tout le monde sache que mon fils ne vivrait pas plus que quelques heures.

«Dans la pièce, Ahmed m'a demandé et a demandé à sa mère de lui pardonner toutes ses erreurs et ses maladresses au cours de sa vie, et a demandé à tous les membres de la famille de le lui pardonner, et nous a demandé de lire son testament après son départ, il a refusé de nous donner les détails de son testament, Ne le lisez qu'après mon départ de ce monde», ajouta Issa.

Nous avons commencé à réciter les invocations et les duaas dans cette pièce et Ahmed lisait avec nous. Nous avons lu la visite de l'imam Hussein (P) alors que nous entendions les policiers tous prêts de nous ricaner et se moquer de nous.

Quelques instants plus tard, un officier, qui semble être le responsable des visites, m'a dit «fais tes adieux à ton fils, il ne reste que peu de temps, la visite se terminera bientôt». C'est Ahmad qui nous consolait, et nous demandait d’être patients et forts, et «de faire confiance à Dieu, de faire preuve de patience et de satisfaction face à cette épreuve».

J’ai fait mes Adieux à mon fils aîné âgé de 24 ans, tout ce que j’ai à dire est que mon fils est innocent et Dieu se vengera de tous ceux qui ont fait du tort à mon fils.

L’organisation Amnesty International a déclaré dans un communiqué publié en mars 2018 concernant le procès d'Ahmad al-Malali et d'Ali Mohammad al-Arab que «les deux jeunes hommes ont été torturés par des agents de la sécurité, lorsqu’ils étaient en garde à vue notamment par des décharges électriques et des coups, les ongles d'Ali Mohammad al-Arab ont également été arrachés».

*traduit par l’équipe du site

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