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La faim dans le monde toujours en progression, déplore l’ONU

La faim dans le monde toujours en progression, déplore l’ONU
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Par AlAhed avec AFP

La faim dans le monde affectait 821,6 millions de personnes dans le monde en 2018, contre 811 l'année précédente, selon un rapport annuel publié lundi par plusieurs organisations de l'ONU qui déplorent une troisième année consécutive de hausse.

Après des décennies de baisse, la sous-alimentation a repris de la vigueur depuis 2015, notamment à cause des conflits et du réchauffement climatique. Figurant parmi les objectifs de développement durable fixés pour 2030, la perspective d'un monde sans aucune personne en état de sous-alimentation à cette échéance relève d'un «immense défi», note le rapport.

«On n'atteindra pas d'ici 2030» cet objectif, a asséné le patron du Programme alimentaire mondial, David Beasley, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU.

«C'est une mauvaise tendance», a-t-il ajouté. «Sans sécurité alimentaire, nous n'aurons jamais de paix et de stabilité», a averti le responsable, en soulignant l'interaction entre ces paramètres. Partout où des groupes extrémistes ont de l'influence, la faim est utilisée par eux comme une arme pour diviser ou recruter, a mis en garde David Beasley.

Le rapport a été rédigé par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, avec le concours du Fonds international pour le développement de l'agriculture, l'Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

«Il est essentiel de mettre en place des politiques économiques et sociales pour contrecarrer à tout prix les effets des cycles économiques défavorables, tout en évitant de réduire les services essentiels tels que les soins de santé et l'éducation», affirme le rapport.

En appelant à une «transformation structurelle» inclusive avec les plus démunis, les auteurs du document demandent d'«intégrer les préoccupations de sécurité alimentaire et de nutrition dans les efforts de réduction de la pauvreté», tout en luttant contre les inégalités entre les sexes et l'exclusion de groupes sociaux.

Retard de croissance

La sous-alimentation reste prévalente sur de nombreux continents: en Afrique (près de 20% de la population concernée), en Amérique latine et dans les Caraïbes (moins de 7%) et en Asie (plus de 12%).

Plusieurs ONG ont réagi défavorablement aux chiffres du rapport.

«La faim fait rage mais a disparu de l'agenda politique», a dénoncé Oxfam, en réclamant d'urgence de nouvelles stratégies. En Afrique et Amérique latine, la hausse de l'insécurité alimentaire touche principalement les pays émergents et non plus uniquement ceux considérés comme les moins avancés, a observé l'ONG française CCFD-Terre solidaire.

En ajoutant les populations souffrant de famine aux personnes touchées par l'insécurité alimentaire, l'ONU estime que plus de deux milliards de personnes, dont 8% vivent en Amérique du Nord et en Europe, n'ont pas régulièrement accès à des aliments sains, nutritifs et en quantité suffisante.

La FAO juge par ailleurs que les progrès sont insuffisants pour réaliser l'objectif 2030 de réduire de moitié le nombre d'enfants souffrant d'un retard de croissance. Aujourd'hui, 149 millions d'enfants sont concernés par un tel retard.

Paradoxalement, le rapport note que la surcharge pondérale et l'obésité continuent d'augmenter dans toutes les régions, en particulier chez les enfants d'âge scolaire et les adultes.

En 2018, environ 40 millions d'enfants de moins de cinq ans avaient un excès de poids. En 2016, 131 millions d'enfants de 5 à 9 ans, 207 millions d'adolescents et 2 milliards d'adultes étaient en surpoids, selon le rapport.

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