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L’armée israélienne utilise les colons comme boucliers humains

L’armée israélienne utilise les colons comme boucliers humains
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Source : Al-Akhbar, traduit par Al-Ahed

Il est peu probable que les colons israéliens puissent éviter les bombardements de la résistance, lors de la prochaine confrontation, en particulier dans la région du nord. Selon le bilan des manœuvres israéliennes, les colons devront arriver aux abris dans un délai d’une minute. La carte géographique montre que les points de positionnement de l’armée sont tout près des emplacements des colons... ce qui fait que tout le monde peut être pris pour cible.

Les «colons» israéliens savent-ils que leur armée, dite de «défense», les a placés dans une situation où ils formeront «les lignes de défense» lors de toute prochaine guerre contre le Liban ? Outre les manœuvres et les théories et les planifications sur papier, les colons israéliens se sont-ils demandés quelle serait leur réaction lorsque le premier missile tombera tout près d’eux ? Que vont-ils faire ? Où vont-ils fuir ? Auraient-ils la possibilité de fuir ? Les colons vivent au beau milieu des casernes et des bases militaires, en Galilée en particulier. Ils seront automatiquement les cibles dans toute prochaine confrontation, c’est bien leur armée qui les a transformés en cibles potentielles.

Selon les données des chefs militaires de la résistance, l'armée israélienne place la plupart de ses positions militaires et de ses casernes dans la zone nord, plus précisément dans des lieux adjacents aux colonies. Au nord, les points de positionnement de l’armée sont répartis comme tel: 63 unités spécialisées, 6 sites de défense aérienne, 12 sites pour les véhicules blindés, 22 positions pour l’artillerie et 94 sites pour les forces d’infanterie… ces sites se trouvent à quelques centaines de mètres seulement des habitations. Plusieurs sites militaires, sont à une distance zéro des colons.

Par exemple, la distance entre le «site Al-Raheb» et la «colonie Stola», est seulement de 700 mètres. La distance zéro s'applique à la «caserne Gyubar» située au cœur de la colonie de Kiryat Shmona (l'une des plus grandes colonies du nord), ce qui signifie que le bombardement de ces sites par des missiles à courte portée (généralement à faible précision) transformera les «colons» israéliens en cible tout comme les soldats qui se trouvent à proximité.

Ce fait accompli, n’est pas récent, et les dirigeants israéliens le savent très bien. Cependant, malgré la possibilité de changer l'emplacement de ces sites militaires en les éloignant des colonies, le Commandement du Nord n'a pas résolu cette affaire, il était préoccupé ces derniers temps par les accusations portées contre le Hezbollah d'avoir placé des missiles près des habitations (2016 - 2018). Ainsi, «Israël» accuse le parti de ce qu’elle fait elle-même : la plupart des villes de la Palestine occupée se trouvent dans cette situation, bien qu’il ait une différence fondamentale vis-à-vis du Liban, c’est que l’entité dispose d’une armée classique et non d’une résistance populaire.

Gaza a changé le plan

De nouvelles données jusqu'alors inconnues des Israéliens en temps de guerre, sont récemment apparues. Selon les résultats des manœuvres intensives du front intérieur (auxquelles ont participé les colons : les forces du front intérieur, l’autorité nationale de secours, l’autorité locale et les services de sécurité et de secours), «les habitants des colonies doivent s’attendre à plus de 1 000 roquettes par jour visant les sites militaires et des installations vitales, ce qui augmente remarquablement la possibilité que les colonies soient touchées».

Le plan traditionnel consiste aux déplacements des colons, notamment ceux habitant les colonies situées près du sud Liban, vers les refuges fortifiées dans la même zone résidentielle ou dans des abris collectifs, ou à fuir vers les abris des colonies voisines où ils seront hébergés jusqu'à la fin de la guerre. C'est ce qui se passait lors des confrontations précédentes. Mais à partir de 2011, la situation a changé, et le plan consistant à transférer tous les colons vers des «zones sûres» a commencé. Ce changement a eu lieu après que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, eut menacé de prendre le contrôle de la Galilée si l'armée israélienne attaquait le Liban. L'idée était basée sur le transfert des colons du nord dans le désert du Néguev en les hébergeant dans des «villes alternatives». Cependant, le plan a été annulé après l'agression contre Gaza en 2014, où les roquettes de la résistance palestinienne ont atteint la région de Khodera (à environ 112 km). Ce qui veut dire que le désert du Néguev est complètement sous la portée des missiles de la résistance de Gaza. L'alternative consiste à transférer les habitants des colonies de Ras al-Shamal dans la région de Gush Dan (la région centrale de la Palestine occupée, qui est la plus vitale et comprend «Tel Aviv» et ses environs).

Selon les mêmes sources de la résistance, «Tel-Aviv» s'était concentrée sur la question du déploiement militaire dans la région du nord, et plus particulièrement en Galilée, et sur les dimensions tactiques compatibles avec la «mission de défense», sans tenir compte de la capacité de l'autre camp à pénétrer dans cette zone. En conséquence, les emplacements militaires sont identiques à ceux des colons.

Il semble clair que l'objectif actuel de ce déploiement militaire parmi les colonies israéliennes est d'empêcher les groupes militaires du Hezbollah, (même si ce n’est qu’un seul combattant), de brandir le drapeau de la résistance au-dessus d’unité militaire ou résidentielle. L'ancien chef d'état-major de l'armée israélienne, Gadi Eisenkot, a récemment parlé du «plan du Hezbollah visant à infiltrer entre 5 000 et 6 000 combattants en Israël, afin de contrôler efficacement la Galilée, comme une étape à dimension stratégique».

Qu'en est-il des voies d'approvisionnement que l'ennemi adoptera en cas de guerre? Selon les informations, les routes que traverseront les «colons» (selon le premier plan d'évacuation alternatif) sont les mêmes que celles actuellement utilisées, il n’y a pas de routes militaires spécifiques, sauf celle qui se trouve à la frontière avec le Liban, que les colons ne prennent jamais.

L'ennemi déplace toujours ses véhicules militaires légers et parfois blindés entre les colonies. Tout cela montre qu'il n'y a pas de routes alternatives aux colons. Par conséquent, lors de la prochaine confrontation l'ennemi aura deux choix : soit maintenir les civils sous les roquettes avec la possibilité d'assaut ou les évacuer sous les tirs de roquettes et d'artillerie, les rendant ainsi aussi vulnérables que l'armée.

Plan d'urgence alternatif ?

Face à la situation précédemment décrite, l'ennemi semble avoir préparé un plan alternatif «rapide», qui ne dure pas plus que 72 heures (à partir du moment où les colons sont rassemblés jusqu'à leur arrivée). Le mécanisme de mise en œuvre dépend de la mobilisation des efforts civils et militaires pour évacuer au maximum tous les colons situés à 4 kilomètres de la frontière libanaise, ce qui signifie que 64 colonies comptant 80 000 colons, dont 22 000 situés à moins d'un kilomètre, auront «zéro seconde» pour se mettre à l'abri des premières roquettes, bref: aucune chance de s'échapper.

Il est à noter que le plan compte sur les transports (Pullman) civils et militaires, en coopération avec des entreprises privées, et qui devront prendre les routes actuelles servant également aux transports militaires. Quant aux appels des véhicules de transport, ils se feront par radio, télévision et SMS, ainsi que par contact direct, en raison des possibles cyberattaques et de la panne des réseaux d’électricité et de télécommunications dans les premières minutes. En conséquence, le front intérieur (tel qu’un département chargé des affaires des colons) a publié des moyens technologiques permettant de lancer l'alerte avant que les roquettes ne tombent dans un rayon d'un kilomètre carré au lieu de demander aux colons de se précipiter vers les abris.

Les «Pullmans» qui transporteront les collons n'auront d'autre choix que de se rendre sur les routes empruntées par les véhicules militaires

Avant d’appeler les véhicules de transport susmentionnés, des sirènes seront lancées, ce qui signifie que les colons appliqueront ce à quoi ils ont été formés, d’accéder aux abris et aux zones fortifiées. Un problème figure dans une telle situation : les missiles à courte portée. Ce sont des missiles difficiles à intercepter par le système «dôme de fer». Selon les estimations israéliennes, lors de la prochaine guerre, 95% des roquettes seront de ce type.

Selon les déclarations, les colons israéliens conviennent que le «dôme de fer» ne les protégera pas à 100%, en particulier après avoir testé les roquettes lancées depuis Gaza il y a plusieurs années. À l'époque, les Israéliens avaient découvert que la marge d'erreur d'interception de missiles était de 20%. La question la plus importante reste : comment cela fonctionnera-t-il avec les roquettes du Hezbollah, qui varient en quantité et en qualité, sachant qu'il n'y a qu'un seul dôme à Ras al-Shamal, précisément à Kiryat Shmona, alors qu’ils s’étendent en grand nombre dans les zones les plus vitales de l’entité. Pour toutes ces raisons, les colons israéliens ont approuvé «le plan alternatif rapide».

Un autre obstacle auquel les Israéliens seront confrontés est la capacité d'absorber le déplacement de la population du nord vers le centre, si les autorités israéliennes réussissent à l’appliquer avec précision. Cette zone pourra accueillir quelque 80 000 colons (qui vivent maintenant dans un périmètre inferieur à 4 kilomètres). Ceux-ci ne représentent pas plus de 5% de la population du nord, qui compte environ un million et 300 000 personnes, qui seront sous le feu en moins d'une minute, ce qui étendra les zones d'évacuation à une distance de 25 kilomètres, y compris 570 colonies et 311 sites militaires. Cela compliquera davantage le transport. Par conséquent, ces 80 000 personnes essaieront de s’échapper, alors que les autres se contenteront du plan précédent, à savoir rester dans des pièces fortifiées des maisons ou les abris collectifs.

Fuir au-delà de Haïfa?

Comme le périmètre des tirs s'étend au-delà de 25 kilomètres, les colons vivront la même situation, mais avec une plus grande «peur». La zone comprend des sites militaires sensibles proches ou même partagés parmi les installations civiles vitales, notamment deux ports maritimes. Le nombre total de positions militaires israéliennes dans le nord est de 180, ainsi que 13 aéroports et 65 sites. Par exemple, le port militaire de Haïfa, la plus grande ville du nord de la Palestine occupée, est situé juste à côté du port civil. Ainsi, tout comme au nord, et au centre, il serait difficile de faire la distinction entre les emplacements «civils» et les emplacements «militaires» vu leur grand nombre.

Un million et 300 000 colons seront sous le feu en moins d'une minute

Tout cela a amené l’entité sioniste à décrire le Hezbollah comme «l'ennemi stratégique le plus redoutable» en particulier du fait que le parti a augmenté le défi, ainsi que la portée de ses missiles à l'extrémité sud de la Palestine occupée, plus précisément à la ville d’«Eilat» (Umm al-Rashrash), en plus des missiles à haute précision, aux grandes capacités destructives (quelle que soit la taille des missiles à courte et moyenne portée). Bien sûr, l’ennemi ne manque pas de connaissance sur la possession du parti d'une capacité de lancement opérationnelle élevée, avec une intensité de tir sans précédent. Tout cela va mettre sous le feu les colons du nord, ceux qui resteront à leur place ou ceux qui vont fuir vers le sud, ainsi que les habitants du centre et des environs. Mais surtout, ils seront tous sous l’obsession : comment échapper au feu?

Les manœuvres effraient les colons !

Les récentes manœuvres israéliennes ont travaillé sur un ensemble d'hypothèses à prendre en compte lors de la guerre à venir contre le Hezbollah, y compris le lancement quotidien des roquettes sur toutes les zones de la Palestine occupée, en plus de la possibilité que des combattants puissent s’infiltrer dans les colonies et prendre le contrôle de l'une des colonies ou d’une position militaire sur la ligne frontalière. En conséquence, il a été décidé d’évacuer les colonies en cas de tirs de roquettes et de contrôler les axes des routes, qui seront envahis par les véhicules de l’armée en route vers le nord.

D'autre part, le commandement du front intérieur a reçu un certain nombre de plaintes de colons concernant l'évaluation des manœuvres, notamment que ces exercices militaires leur faisaient sentir que la guerre était très proche, en l'absence de toute franchise et au silence des dirigeants du Front. Les colons ont signalé également que les abris étaient insuffisants dans plusieurs régions, alors qu’ils n’étaient pas encore ouverts dans d’autre région. De plus, certaines colonies, n’entendaient pas toujours les sirènes retentir.

La fin de la doctrine militaire ?

Selon ses dits, l'armée israélienne a pour objectif «de défendre l'existence de l’entité, son intégrité, sa souveraineté et la sécurité de ses citoyens et de contrecarrer tous les efforts visant à perturber le mode de vie qui leur convient». Une armée basée sur une doctrine de combat, elle-même basée sur une stratégie défensive et une tactique offensive, qui consiste en un ensemble de principes clés, dont le plus important est de «contrer les menaces proches et lointaines et de fournir des réponses appropriées aux armées classiques et aux gangs, avec une grande maniabilité et une puissance de feu précise basée sur un service de renseignement qualitatif, ainsi que la disponibilité de l’élément décisif et de la victoire grâce à la puissance aérienne-terrestre commune et la capacité de mettre un terme en s’appuyant sur les manœuvres offensives rapides, préemptives et préventives».

Aujourd’hui, compte tenu de la multiplication des bases militaires israéliennes parmi les colonies et le risque d’être pris pour cible par les roquettes lors d’une guerre future, cette doctrine s’est transformée en un simple discours, car elle n’assume plus la protection des colons comme il se doit, au contraire, le déploiement des forces armées et de ses installations militaires parmi les colonies a pris les colons comme boucliers humains pour assurer la protection de l'armée.

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